Patelle bleue

Patella caerulea | Linnaeus, 1758

N° 1845

Méditerranée

Clé d'identification

Coquille conique, plate et fine
A côtes radiales marquées
Cône souvent dissymétrique
Contour ovale ou irrégulier
Intérieur irisé, à reflets bleus

Noms

Autres noms communs français

Patelle de Méditerranée, patelle plate, chapeau chinois, lépas, écaille de rocher, bouclier, arapède (uniquement en Méditerranée)
En Corse : lappera negra (Bastia), labbara chjappata (Calvi), patella liscia (Ajaccio), patilla ciatella (Bonifacio)

Noms communs internationaux

Rayed mediterranean limpet (GB), Patella, lepade (I), Lapa azulada (E), Napfschnecke (D), Schotel (N)

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Méditerranée, avec une petite avancée en Atlantique (côtes sud du Portugal et de l’Espagne).

Biotope

L’habitat type de la patelle bleue est l’estran rocheux, plutôt en zone calme, jusqu’à quelques mètres de profondeur, où elle se fixe par son pied-ventouse. La forme en cône de sa coquille lui permet de résister aux vagues. On la trouve aussi dans les flaques d’eau de mer. Elle préfère un emplacement où l’humidité est quasi permanente et les roches tendres, où la coquille peut creuser sa place. Si la roche est dure, la coquille doit alors s’éroder pour s’adapter aux irrégularités du support. Ce système lui permet de conserver de l’eau lorsque la mer descend.
Sédentaire, chaque individu a son propre emplacement.

Description

La patelle bleue est la plus commune de Méditerranée. Sa coquille, en forme de cône, est plate, fine, sculptée de côtes radiales fortes, avec des côtes intermédiaires peu marquées. Ce cône est souvent dissymétrique, avec un sommet décalé du côté antérieur : « l’avant », abritant la tête et les tentacules de l’animal est plus étroit que « l’arrière ». Il est de couleur gris-brun sale et mesure 2 à 4 cm de diamètre, pouvant atteindre 6 cm, et environ 1 cm de haut. Son contour peut être ovale ou très irrégulier.
Le bord du manteau, constitué des branchies palléales, s'incruste dans une cannelure continue de la coquille.
L’intérieur est fortement irisé, avec des reflets blancs ou bleuâtres, à rayons foncés. Il peut aussi être bleu sombre, bien que cette coloration s’atténue chez les vieilles coquilles.

Espèces ressemblantes

Patella vulgata, la patelle commune, est plutôt petite, à côtes plates et régulières. C'est une espèce de l'Atlantique.
Patella rustica, la patelle pointue ou patelle ponctuée, est petite. Sa coquille est épaisse, finement striée et pointillée de noir.
Patella ulyssiponensis, la patelle moussue ou patelle rude, est petite, à coquille très fine et aplatie, à grosses côtes blanchâtres. Elle peut vivre plus profondément. Elle est souvent recouverte d’algues.
Patella ferruginea, la patelle ferrugineuse d'environ 8 à 9 cm de diamètre. On la rencontre très haut sur les rochers à la limite des embruns. Coquille épaisse à bord crénelé, grosses côtes couleur rouille donnant son nom à l'animal. Espèce protégée en France.
Patella intermedia, la patelle intermédiaire, a une coquille assez lisse et plate, à l’intérieur blanc. On ne la trouve pas en Méditerranée.
Patella nigra, la patelle noire, est la plus grande des patelles de Méditerranée ; elle peut atteindre un diamètre de 15 cm et se rencontre sur les côtes africaines de l’Atlantique et de Méditerranée (Algérie). Elle a été signalée en Espagne.

Alimentation

Herbivore, la patelle bleue se nourrit d’algues minuscules. Pendant le jour, l’animal sort de sa place et se déplace par des mouvements de reptation de son pied. Il laisse alors une trace de mucus sécrété par le pied pour lubrifier la roche. Cette marque l’aide d’ailleurs au retour à retrouver son emplacement précis. Le long du chemin, pendant 4 à 6 heures, la patelle broute les algues encroûtantes fixées sur le support, grâce à sa langue râpeuse ou radula* circulaire, en forme de ruban à petites dents. Cette langue va d’avant en arrière, ce qui laisse des traces caractéristiques en zigzag derrière elle.

Reproduction - Multiplication

La patelle bleue est hermaphrodite protandre, c'est-à-dire d’abord mâle puis femelle. La patelle mâle est mature à deux ans. Elle devient femelle vers quatre ans. La fécondation est externe.
La reproduction a lieu à l’automne. La mer disperse les œufs. Chaque œuf fécondé donne une larve, appelée trochophore*, qui flotte quelques jours avec le plancton puis se pose, souvent dans une flaque. En devenant adulte, elle se déplacera sur une roche exposée.

Vie associée

Différentes espèces d’algues peuvent se fixer sur la coquille des patelles.

Divers biologie

Les patelles exposées à l’air ont une coquille plus grande et plus pointue que celles qui vivent un peu plus bas, le long du littoral.
Les différentes espèces de patelles ont été déterminées par des critères précis : longueur du ruban radulaire, ton des papilles sur le bord du manteau, forme des dents de la radula.

Informations complémentaires

Cette espèce est comestible mais peu prisée.
La patelle bleue est considérée comme un bon indicateur biologique de la pollution des côtes (étude menée en 2007 en Italie sur les teneurs en métaux lourds : cadmium, chrome, mercure et plomb).

Origine des noms

Origine du nom français

Patelle : directement issu du nom scientifique
bleue : du fait des couleurs de l’intérieur de la coquille.

Origine du nom scientifique

Patella : du latin [patella] = petit plat
caerulea : du latin [caeruleus] = bleu.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140677

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Patellogastropoda Patellogastropodes

Coquille conique aplatie non enroulée en spirale. Large pied adhérant au substrat par succion et complètement recouvert par la coquille.

Famille Patellidae Patellidés Couronne d’organes respiratoires dans le sillon palléal. Intérieur de la coquille faiblement ou fortement irisé.
Genre Patella
Espèce caerulea

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