Hydrocaule droit et non annelé, jaune, jamais ramifié
Tête (ou polype) piriforme, de couleur rose
Vit en colonie
Oaten pipes hydroid, flower-head hydroid, tall tubularia (GB), Tubalaria grande (E), Röhrenpolyp (D), Orgelpijppoliep, penneschaft (NL)
Tubularia calamaris Pallas, 1766
Tubularia insignis Allman, 1872
Tubularia divisa Osborn, 1893
Tubularia obliqua Bonnevie, 1898
Tubularia indivisa var. littoralis Borowsky, 1910
Tubularia indivisa var. solitaria Borowsky, 1910
Tubularia ceratogyne Pérez, 1920
Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCet hydraire est présent en mer du Nord et en Manche, des côtes nord de la Norvège à la pointe bretonne. On peut le rencontrer également dans l’océan Arctique, dans l’océan Atlantique Nord-Ouest du golf du Saint-Laurent (Canada) au nord à l’état de Géorgie (États-Unis) au sud et en Atlantique Nord-Est de l’Écosse au nord jusqu’aux côtes africaines au sud. Il est signalé aussi dans toute la Méditerranée.
La grande tubulaire vit sur les fonds rocheux et les épaves envasés de l’étage infralittoral* jusqu’à 300 m de profondeur. Elle préfère les eaux baignées de courants assez forts.
Cet hydraire comporte une tige tubulaire de consistance cornée* et de couleur jaune foncé, surmontée d’une "tête" ou hydropolype, piriforme*. La bouche est entourée d’une double rangée de tentacules* roses plus ou moins foncés ; la rangée externe compte une vingtaine de tentacules plus longs que la première rangée qui en comprend une quarantaine
La hauteur d’un individu est généralement de 5 à 15 cm mais peut atteindre exceptionnellement 40 cm ; le diamètre de l’hydropolype peut varier de 10 à 15 mm.
Cette espèce forme des colonies plus ou moins touffues dont les individus sont reliés à la base par un stolon* ; les tiges ou pédoncules*, plus ou moins enlacés en spirale, constituent de véritables bouquets.
Ectopleura larynx (Ellis & Solander, 1786) : de taille plus petite (3 à 4 cm), sa couleur est plus pâle, sa tige est plus grêle, sinueuse et ramifiée.
Tubularia indivisa est filtreur carnivore microphage*.
Les polypes* de la colonie possèdent des tentacules* garnis de nombreux cnidocytes*, qui servent à la capture des petites proies du zooplancton* et de la matière organique en suspension dans l’eau. Les nutriments issus de la digestion sont distribués dans l'ensemble de la colonie, grâce aux hydrocaules* (tiges) et aux stolons*.
Chez la grande tubulaire, les sexes sont séparés avec des polypes* mâles et femelles. Ces derniers sont fertiles au printemps. Des grappes de petits bourgeons ou gonophores* (organes reproducteurs) de chaque sexe, de couleur rougeâtre, se forment entre les tentacules*. Ils produisant respectivement des spermatozoïdes* et des ovocytes*.
La fécondation a lieu à l'intérieur du gonophore femelle. Suite à des divisions successives du zygote*, une larve* particulière est formée, appelée actinula*. A son expulsion du gonophore, l'actinula possède environ 8 tentacules aboraux* et éventuellement 4 tentacules oraux. Sa fixation sur un substrat adapté entraîne sa métamorphose en un polype dit primaire, porté par sa propre tige et fixé à un début de réseau stolonal, capable de former d'autres polypes à proximité. Après la reproduction, les têtes vont tomber puis se régénérer à l’extrémité des tiges au cours de l’été.
On trouve plusieurs mollusques nudibranches, prédateurs de ce Tubularia : Coryphella spp., Facelina spp., Eubranchus sp., Dendronotus frondosus ainsi que le petit gastéropode ovulidé Simnia patula.
Cette espèce se rencontre toute l’année, mais les colonies sont plus développées à la fin de l’hiver et au début du printemps. Souvent au début de l’été il ne reste plus que les tubes sans les polypes.
Les peuplements de cette espèce constituent des indicateurs des conditions de l’environnement. Il existe un faciès à Tubularia indivisa qui est caractéristique des sites à hydrodynamisme extrême. Dans certains cas cette espèce subsiste seule et constitue un revêtement des roches. Le faciès à Tubularia indivisa serait un dérivé du faciès à Corynactis – Alcyonium digitatum (caractéristique d’un hydrodynamisme intense) du fait d’un appauvrissement de la biodiversité dû à un hydodynamisme extrême (cf. Vie sous-marine en Bretagne en bibliographie).
Grande : taille la plus importante des deux espèces des côtes européennes.
tubulaire : voir origine latine.
Tubularia : du latin [tubulus] = petit tube, en rapport avec les tiges creuses de l’hydraire.
indivisa : substantif latin = non ramifiée. Relatif à la tige.
Numéro d'entrée WoRMS : 117994
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Sous-embranchement | Medusozoa | Médusozoaires | Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Aplanulata | Aplanulates | |
Famille | Tubulariidae | Tubulariidés | Grands hydraires solitaires en forme de fleurs. |
Genre | Tubularia | ||
Espèce | indivisa |
Tiges tubulaires grêles
Les tiges grêles de Tubularia indivisa forment une colonie peu touffue.
Rocher Bastin, îles Saint-Marcouf, côte Est du Cotentin (50), 12 m
06/04/1995
Hydropolype piriforme
Sur ce gros plan de la "tête" ou hydropolype, on distingue la bouche entourée d’une double rangée de tentacules roses.
Épave de l'USSA, Cherbourg (50), 25 m
19/08/1991
Colonie en touffe
Cette espèce forme des bouquets peu touffus dont les individus sont reliés à la base par un stolon.
Le Vieux Passage, la Ria d'Etel (56), 15 m
11/05/2007
En Atlantique Nord-Ouest
Tubularia indivisa est également présent sur les côtes orientales de l’Amérique du Nord (Canada, Saint-Pierre-et-Miquelon…).
Saint-Pierre-et-Miquelon (975)
15/08/2006
Gravure ancienne
Sur cette colonie de Tubularia indivisa mâle, on observe, dans le bas de la gravure, de jeunes individus attachés aux tiges de la colonie adulte.
Planche XX dans "A monograph of the gymnoblastic or tubularian hydroids" par G.J. Allman
Reproduction de documents anciens
1872
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Allman G. J., 1872, A monograph of the gymnoblastic or tubularian hydroids, Part II, Containing descriptions of the genera and species op the Gymnoblastea, The Ray Society, London, 155-450, pls XXIII.
Brunel P., Bosse L., Lamarche G., 1998, Catalogue of the marine invertebrates of the estuary and Gulf of St. Lawrence, Canadian Special Publication of Fisheries and Aquatic Sciences, 126, 405 p.
Schuchert P., 2010, The European athecate hydroids and their medusae (Hydrozoa, Cnidaria) : Capitata Part 2, Revue Suisse de Zoologie, 117 (3), 337–555.
La page de Tubularia indvisa sur le site de référence de DORIS pour les cnidaires : WoRMS
La page de Tubularia indvisa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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