Coquille lisse,
brillante, mince, colorée, avec 4 à 5 tours de spire
Jusqu’à 9 mm de hauteur
Tours supérieurs un peu aplatis
Opercule calcaire hémisphérique blanc
Vit sur les algues
Red pheasant, pheasant shell (GB)
Turbo pictus da Costa, 1778
Tricolia pullus picta (da Costa, 1778)
Eudora picta (da Costa, 1778)
Phasianella pullus picta (da Costa, 1778)
Phasianella pulchella Récluz, 1843
Tricolia pulchella (Récluz, 1843)
Eudora varians Leach, 1852
Phasianella pullus var. oblonga Jeffreys, 1865
Phasianella pullus var. bicolor Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Eudora dubia Monterosato, 1889
Eudora dubia var. ardens Monterosato, 1889
Eudora dubia var. atra Monterosato, 1889
Eudora dubia var. rosalba Monterosato, 1889
Eudora dubia var. rufatra Monterosato, 1889
Eudora picta var. roseola Monterosato, 1889
Eudora picta var. rubropicta Monterosato, 1889
Eudora picta var. specialis Monterosato, 1889
Phasianella pullus var. lactea Dautzenberg & Durouchoux, 1900
Phasianella pullus var. nigricans Dautzenberg & Durouchoux, 1900
Phasianella pullus var. millepunctata Dautzenberg, 1920
Phasianella pullus var. pallida Dautzenberg, 1920
Tricolia picta borealis F. Nordsieck, 1973
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Tricolia picta est présente au nord (Orcades), sur les côtes ouest et sud des îles Britanniques. On la rencontre également sur toutes les côtes d’Irlande, dans l'ouest de la Manche jusqu'au Portugal et au Maroc. Mais elle est absente en Scandinavie, en Baltique, en mer du Nord ainsi qu'en Manche orientale.
Actuellement il n'y a aucune preuve de la présence de cette espèce en Méditerranée.
Tricolia picta (da Costa, 1778) vit sur les algues dans l'infralittoral*, à partir des basses mers de vives eaux, jusqu'à 35 m de profondeur, dans des sites modérément abrités à assez exposés. Elle semble préférer les algues rouges gélatineuses (par exemple Chondrus crispus).
La coquille de Tricolia picta avec ses 4 à 5 tours mesure jusqu’à 9 mm de hauteur pour une largeur de 5,5 mm.
La coquille, lisse et brillante, est mince, un peu translucide ; les tours dans la partie supérieure sont un peu aplatis. Les stries de croissance sont peu visibles. Une microsculpture en spirale très fine peut être observée dans des conditions favorables, en particulier sur les coquilles très juvéniles.
L’ouverture est ovale-arrondie. Chez l’adulte, il n’y a pas d’ombilic* (ou fente) visible.
Les couleurs de la coquille comprennent des marques rouges et/ou brunes (rarement orange) sur un fond translucide, blanchâtre ou brunâtre. Il peut y avoir également de petites taches blanc opaque. Le plus souvent, on observe de grandes flammes rouges ou brunes sous la suture* et des lignes obliques ondulées qui partent de là vers le bas. Sur le dernier tour, de façon constante, on observe une série de lignes obliques régulières partant de la columelle* vers le haut et se fondant en une série de taches en spirale.
Il existe des individus présentant des motifs de couleur plus rares (par exemple, entièrement blancs, ou brun foncé, ou entièrement recouverts de fines lignes obliques très régulières).
L'animal possède trois paires de tentacules* épipodiaux* (celle du milieu est plus courte que les autres) et une paire de lobes* frontaux. Les tentacules* céphaliques sont longs, minces et plutôt aplatis, leurs bords latéraux et médians étroits portent des papilles* probablement sensorielles. Les tentacules ne sont pas ciliés. Un pédoncule* oculaire avec un œil noir se trouve sur le côté externe de chaque tentacule. Le pied est plus étroit à l'avant qu'à l'arrière et il est divisé le long de la ligne médiane de la sole* par un sillon longitudinal. Postérieurement, la face dorsale du pied porte un opercule* calcaire, blanc, hémisphérique dont la face externe est légèrement hérissée.
Il existe de nombreuses espèces de Tricolia, très proches et très variables, en Atlantique Est et en Méditerranée. Certains auteurs, autrefois, n’ont pas hésité à décrire de nombreuses sous-espèces.
Une étude récente de l’information génétique (Baptista & al., 2023) a mis un peu d’ordre.
Deux caractéristiques sont importantes :
Les “grandes” n’ont pas d’ombilic* sauf quand elles mesurent moins de 0,5 mm de haut. Dans ce cas, l'identification des coquilles est plus complexe.
Seules deux autres espèces sont présentes dans l’Atlantique Nord-Est :
Les autres espèces de Tricolia de grande taille, sont méditerranéennes :
La phasianelle peinte se nourrit principalement de diatomées*, de détritus, de l’épiderme* d’algues rouges gélatineuses, plus particulièrement Chondrus crispus, de laminaires ou de Padina pavonica, qu’elle râpe avec sa radula* en se déplaçant. Son museau se balance d’un côté à l’autre pendant qu’elle se nourrit. Cette espèce peut être abondante sur Lomentaria articulata et Osmundea pinnatifida et commune sur de nombreuses autres algues rouges (Gigartina, Plumaria, Nitophyllum, Ceramium, Corallina) et occasionnellement sur l'algue verte Cladophora sp.
Des frustules* de diatomées*, des spicules* d’éponges et des grains de sable sont fréquents dans les fèces* qui forment de courtes baguettes, de couleur brun rougeâtre pâle. Ces petits bâtonnets mesurent environ 1 mm de longueur et 0,2 mm de diamètre, ils sont marqués d'une rainure sur un côté.
Les sexes sont séparés. Le mâle ne possède pas de pénis. Les ovules* (de 150 µm de diamètre et de couleur orange) et les spermatozoïdes* sont libérés dans l’eau de mer. La fécondation s’effectue donc en pleine eau. Chaque ovule est entouré d’une couche de mucus de 5 µm d'épaisseur sécrété par l'ovaire. Cette couche de mucus gonfle dans l'eau enveloppant chaque zygote* lécithotrophe* de 165 à 170 µm de diamètre. Dix à douze heures après la fécondation, une larve* trochophore* planctonique* nageuse éclôt. Elle se développe ensuite en larve véligère* planctonique nageuse qui devient benthique* après environ deux jours. La dispersion de cette espèce peut être élargie en dérivant sur des fragments de végétaux transportés par les courants.
Les données disponibles suggèrent que Tricolia picta est une espèce annuelle.
Cette espèce est associée plutôt à des algues rouges gélatineuses, mais aussi à des algues vertes et des algues brunes.
Tricolia picta rampe rapidement sur les algues.
Un sillon longitudinal au milieu du pied marque la division entre les deux moitiés qui sont avancées alternativement.
Les tentacules* céphaliques et épipodiaux* (voir schéma) sont extensibles et ondulent lorsque l'animal rampe. Ils ont probablement un rôle tactile pour explorer l'environnement.Auparavant, dans l’Atlantique Nord-Est, seule l’espèce Tricolia pullus était considérée. En conséquence, toutes les études concernaient cette espèce. Actuellement Tricolia pullus est considérée comme uniquement méditerranéenne. Tricolia picta est donc le nom qui remplace, dans l’Atlantique Nord-Est, Tricolia pullus.
En conclusion, avant 2023, les descriptions de T. picta, dans l’Atlantique Nord-Est, sont sous le nom de T. pullus.
Phasianelle : francisation du latin [phasianus] qui vient du grec [phasianos] = oiseau du Phase en Colchide et du diminutif [-elle]. Ce nom a été donné par Lamarck en 1804, pour la beauté de ses couleurs (comme les plumes des faisans) et ses nombreuses variétés.
Le nom de phasianelle est également employé pour des oiseaux de la famille des Colombidés comme la phasianelle d'Amboine Macropygia amboinensis (Linnaeus, 1766).
peinte : traduction du nom d’espèce.
Tricolia : peut-être une indication pour les trois couleurs de la coquille. Ce nom de genre a été donné par Risso en 1826 sans explication.
picta : du latin [picta] = peinte
Numéro d'entrée WoRMS : 153565
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Vetigastropoda | Vétigastropodes | Coquille de forme très variable, la plupart des espèces possèdent un opercule. La tête possède une seule paire de tentacules céphaliques et le mufle porte la bouche. Des tentacules épipodiaux* (à rôle sensoriel) sont présents sur les côtés du corps. |
Ordre | Trochida | Trochida | |
Famille | Phasianellidae | Phasianellidés | Ce sont des gastéropodes présents dans les eaux peu profondes de la plupart des mers tropicales et tempérées. Les coquilles sont souvent petites et sont généralement très colorées avec des motifs variés. L’opercule est calcaire. |
Sous-famille | Tricoliinae | Tricoliinés | Coquille ne dépassant pas 10 mm de haut, conique, pointue, lisse ou à fines stries spirales. Coloration et dessins très variables. |
Genre | Tricolia | ||
Espèce | picta |
En Bretagne, sur une laminaire
Seuls les deux tentacules céphaliques et un tentacule épipodial sont visibles.
Basse Chrétienne, Dinard (22), 6 m
21/08/2015
En Bretagne, petit gastéropode pointu et zébré de blanc et rouge
Sur une fronde de laminaire. Les deux tentacules céphaliques sont bien visibles. A la base du tentacule gauche on voit l’œil gauche.
Ria d'Etel, Morbihan (56), 5 m
16/07/2016
En Bretagne, sur une ulve
Les deux tentacules céphaliques sont dirigés vers l'avant. Les trois tentacules épipodiaux droits ainsi que le lobe frangé sont également visibles. A la base du tentacule céphalique droit on voit l’œil. Le corps est ici de couleur rouge.
Ile de Groix (56)
14/10/2015
En Bretagne, une coloration simple
Ce spécimen présente une coloration réduite.
Landrellec, Pleumeur-Bodou (22)
02/08/2011
En Bretagne
L'opercule hémisphérique calcaire est caractéristique des phasianelles. Cet individu présente une coloration très pâle faite de stries.
Landrellec, Pleumeur-Bodou (22)
11/02/2009
Coquilles récoltées sur la plage
Ces coquilles un peu usées représentent bien ce que l'on peut ramasser sur un estran.
Sur l'estran, La Tremblade (17)
2005
Animal en vue ventrale
Ce dessin permet de voir les deux tentacules céphaliques et les trois paires de tentacules épipodiaux (la paire du milieu est plus petite que les autres), les deux lobes frangés ainsi que le sillon longitudinal de la face inférieure du pied.
Dessin extrait de Fretter V. et Graham A., 1962, page 534 fig 284 A.
Reproduction de documents anciens
1962
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Yves MÜLLER
Baptista L., Fassio G., Gofas S., Oliverio M., Avila S.P., Santos A.M., 2023, Evaluating the taxonomic status of the large sized Tricolia Risso, 1826 in the Northeast Atlantic and Mediterranean Sea, Molecular Phylogenetics and Evolution, 186, 107857.
Fretter V.,1955, Some observations on Tricolia Pullus (L.) and Margarites helicinus (Fabricius), Journal of Molluscan Studies, 31(3-4),
159–162.
Fretter V., Graham A., 1977, The prosobranch Molluscs of Britain and Denmark part. 2 Trochacea, Journal of Molluscan Studies, Supplement 3, 39-100.
Fretter V., Manly R., 1977, Algal associations of Tricolia pullus, Lacuna vincta and Cerithiopsis tubercularis with special reference to the settlement of their larvae, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 6(4), 999-1017.
Gofas S., 1982, The genus Tricolia in the eastern atlantic and the mediterranean, Journal of Molluscan Studies, 48(2), 182–213.
Gofas S., 1986, Taxonomie des Tricolia méditerranéennes, Lavori della Societa Italiana di Malacologia, 22, 179-184.
Gofas S., 1993, Notes on some Ibero-Moroccan and Mediterranean Tricolia (Gastropoda, Tricoliidae), with description of new species, Journal of Molluscan Studies, 59, 351-361.
Manly R., 1976, The larval development of Tricolia pullus (L.), Journal of Molluscan Studies, 42(3), 361-369.
Smith I., 2021, Tricolia pullus (Linnaeus, 1758), identification and biology, 12p.
La page de Tricolia picta n’est pas encore dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN