Corps allongé blanc plus ou moins translucide
Lignes blanches opaques
Un tentacules pédieux près de chaque rhinophore
Une paire d'appendices digitiformes autours des branchies
Les extrémités des tentacules, des extensions, des rhinophores, des branchies et la pointe de la queue sont jaune orangé
Trapania à lignes blanches
Suite à la publication suivante : Paz‐Sedano S., Martín Álvarez J. F., Gosliner T.M., & Pola M., 2022. Reassessing North Eastern Atlantic‐Mediterranean species of Trapania (Mollusca, Nudibranchia). Zoologica Scripta, 51, 447-459, les espèces du genre Trapania ont été révisées.
En attendant validation par les sites de taxonomie de référence nous conservons les anciennes dénominations mais il semblerait que Trapania hispalensis et Trapania pallida soient désormais considérées comme des synonymes de Trapania lineata.
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]L'espèce est endémique* de la Méditerranée.
Trapania lineata se rencontre, de la surface jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur, sur les substrats* durs (fonds rocheux) riches en éponges du genre Ircinia et Sarcostagus.
Petit nudibranche au corps menu de 10 à 15 mm de longueur. Présence de tentacules pédieux et d'appendices recourbés à côté des rhinophores* et des branchies. Les tentacules oraux sont aussi longs que les rhinophores. Ces derniers sont lamellés sur les derniers 2/3. Présence de trois branchies* bipinnées. Le corps translucide ou brun-rougeâtre porte des lignes blanc opaque. Les extrémités des tentacules pédieux, oraux, des rhinophores, des branchies et des quatre appendices sont jaune foncé ou orange clair.
Trapania lineata peut être confondu avec Trapania maculata Haefelfinger 1960, Trapania hispalensis Cervera & Gomez 1989 et Trapania tartanella (Ihering 1886), mais ces dernières ne possèdent pas de lignes blanches sur le corps.
Trapania pallida semble rare en Méditerranée et, si elle a bien des lignes blanches sur le manteau, elle ne porte aucune des marques jaunes de T. lineata.
ATTENTION : suite à la publication [Paz‐Sedano et al 2022], les espèces du genre Trapania ont été révisées.
En attendant validation par les sites de taxonomie de référence nous conservons les anciennes dénominations mais il semblerait que Trapania hispalensis et Trapania pallida soient désormais considérées comme des synonymes de Trapania lineata.
Trapania lineata se rencontre souvent sur des éponges, pouvant laisser penser qu'il s'en nourrit mais plusieurs études et sa radula* confirment qu'en réalité il se nourrit d'entoproctes épibiontes* sur ces éponges.
L'animal est hermaphrodite* et la reproduction est sexuée. L'accouplement se fait toujours deux à deux, les individus se présentant tête-bêche sur leur côté droit. En effet, les organes de reproduction, oviducte* et spermiducte*, débouchent conjointement en un "pénis" copulatoire situé derrière la partie céphalique, du côté droit du pied. La ponte a la forme d'un ruban blanc enroulé en spirale.
Cette espèce peut être parasitée par le copépode du genre Splanchnotrophus.
Le nom français, trapanie à lignes blanches, a été créé pour cette fiche et vient du noms scientifique.
Trapania : du grec [drepane] ou [drepanon], qui signifie "faux" (pour faucher) et fait référence aux extensions des rhinophores* et des branchies* qui ont la forme d'une faux.
Le nom de genre Trapania a été créé en 1931 par Pruvot-Fol (et presque en même temps MacFarland a créé Drepanida) pour remplacer le nom de genre Drepania, Lafont 1874 qui était déjà utilisé en botanique et en paléontologie (Drepania Gregorio, 1930). Pour cela la racine initiale (drepan-) a été conservée.
lineata : avec des lignes.
Numéro d'entrée WoRMS : 140043
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Goniodorididae | Goniodorididés | Corps de forme haute et trapue. Branchie dorsale. Présence de crêtes ou d'appendices sur ou autour du manteau, autour du panache branchial et des rhinophores. Rhinophores à lamelles sans gaines. |
Genre | Trapania | ||
Espèce | lineata |
A Marseille
Trapania lineata se rencontre très souvent sur des éponges. En fait, il ne s'en nourrit pas mais consomme les entoproctes* qui sont souvent des épibiontes* des éponges. Le corps translucide, laissant voir les viscères, est une caractéristique de l'espèce.
Les moyades, Marseille (13), 3 m
26/08/2007
A Nice
Dans un décor typiquement méditerranéen où se mêlent, entre autres organismes vivants, spongiaires, bryozoaires, cnidaires... Trapania lineata est endémique de la mer Méditerranée.
Cap de Nice (06), 28 m
25/04/2007
Sur une éponge
Les lignes blanches permettent de différencier Trapania lineata des autres espèces présentes dans la même aire géographique (Trapania lineata peut être confondu avec Trapania maculata, T. hispalensis, T. tartanella). La rare (en Méditerranée) Trapania pallida montre bien des lignes blanches mais pas de marques jaunes.
En arrière des rhinophores et des branchies, les extensions en forme de faux sont bien visibles. Ce sont elles qui ont inspiré le nom du genre.
Les Farillons, Marseille (13), 2 m
30/06/2007
Sur des hydraires
Outre les éponges qu'elle fréquente assidûment, on peut également rencontrer Trapania lineata parmi les hydraires.
Pointe Causinière, Cap Ferrat (06), 32 m
31/05/2004
Sur un bryozoaire
Présence plus surprenante d'une trapania à lignes blanches sur les branches d'un bryozoaire Myriapora truncata.
Antibes (06)
01/05/2009
Trio en plein repas
Ces individus se nourrissant des entoproctes* présent sur les éponges (visible sur la photo) ou éventuellement sur des algues.
Pointe Caramassaigne, Marseille (13), 31 m
27/05/2007
Prête à pondre
Au travers du tégument de cette trapania à lignes blanches, on peut apercevoir par transparence les capsules ovigères que l'animal ira sans doute déposer en un lieu propice à la ponte.
Pointe de la Cuisse, Villefranche-sur-mer (06), 14 m
27/04/2008
Accouplement
L’accouplement se fait toujours deux à deux, les individus se présentant tête-bêche sur leur côté droit. En effet, les organes de reproduction, oviducte* et spermiducte*, débouchent conjointement en un "pénis" copulatoire situé derrière la partie céphalique, du côté droit du pied. Noter également la présence d'un petit doris à papilles rouges, Diaphorodoris papillata.
Farillons, Marseille, 35 m
13/05/2010
Ponte
La ponte a la forme d'un ruban blanc enroulé en spirale.
Niolon (13), 35 m
30/05/2010
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Michel PEAN
McDonald G.R., Nybakken J.W., 1997, List of the Worldwide Food Habits of Nudibranchs, Veliger, 40(2).
Paz‐Sedano S., Martín Álvarez J. F., Gosliner T.M., & Pola M., 2022. Reassessing North Eastern Atlantic‐Mediterranean species of Trapania (Mollusca, Nudibranchia). Zoologica Scripta, 51, 447-459.
La page de Trapania lineata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN