Poisson-lézard de sable

Synodus dermatogenys | Fowler, 1912

N° 4611

Mer Rouge et zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre

Clé d'identification

Corps fuselé à section subcylindrique pouvant mesurer jusqu’à 24 cm
Cinq larges selles noirâtres et quatre selles plus claires et plus étroites intercalées sur le dos
Huit à neuf grosses taches noirâtres à brun rouge de forme approximativement hexagonale sous la ligne latérale
Tête large et longue, bouche aux lèvres épaisses très largement fendue
Caudale fourchue

Noms

Autres noms communs français

Anoli de sable (ce même nom est donné à Synodus intermedius, que l’on trouve en Atlantique Ouest), anoli bigarré (ce nom est aussi donné à S. variegatus, qui partage la distribution de S. dermatogenys), poisson-lézard à nageoires jaunes (INPN), poisson-lézard à ligne bleue

Noms communs internationaux

Banded lizardfish, clearfin lizardfish, grey-streak lizardfish, sand lizardfish, two-spot lizardfish, variegated lizardfish (GB), Bont akkedisvis (Afrique du Sud)

Synonymes du nom scientifique actuel

Synodus amaranthus Waples & Randall, 1989

Distribution géographique

Mer Rouge et zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

L’espèce est présente en mer Rouge et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien occidental, on la trouve le long des côtes africaines, de l’île yéménite de Socotra jusqu'à la baie d'Algoa, à l’extrême sud du continent ; vers l’est, elle peut être rencontrée jusqu’en mer d’Andaman et en Australie en passant par Madagascar et les Mascareignes*.
Dans l’océan Pacifique, sa distribution du nord au sud s’étend du sud du Japon aux îles Kermadec et au nord de la Nouvelle-Zélande ; vers l’est, elle va jusqu’à Hawaï et aux îles Pitcairn.

Biotope

Le poisson-lézard de sable est une espèce benthique* qui fréquente les zones sableuses et sablo-détritiques* des récifs. On la trouve aussi à proximité de zones rocheuses et de massifs coralliens. Sa distribution verticale va de 1 à 91 m, mais on la rencontre le plus souvent dans les vingt premiers mètres.

Description

Description succincte : poisson-lézard de taille moyenne au corps fuselé. La couleur de fond est beige à grisâtre dans la partie supérieure du corps, avec cinq larges selles* noirâtres et quatre selles plus claires et plus étroites intercalées, ainsi que de nombreuses taches claires et des points ou tirets bruns. Sur la médiane horizontale des flancs se trouve une bande claire portant huit à neuf grosses taches noirâtres à brun rouge situées dans le prolongement des selles. Ces taches sont de forme plus ou moins hexagonale et leur centre est blanchâtre. La partie inférieure du corps et blanche avec des marques ocres diffuses et plus ou moins larges reliées aux taches hexagonales de la zone médiane. Ces marques sont traversées par une ligne horizontale de même couleur. La tête est large et longue, la bouche est très largement fendue. La nageoire caudale est fourchue.

Description détaillée :
Ce poisson-lézard a un corps fuselé à section subcylindrique qui peut mesurer jusqu’à 24 cm. La hauteur du corps (calculée à l’aplomb du premier rayon de la dorsale) entre environ 6 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). La tête est large et longue (sa longueur entre environ 3,5 fois dans la longueur standard). Le pédoncule* caudal est fin et cylindrique. Il n’y a ni dimorphisme*, ni dichromatisme* sexuels dans cette espèce.

La couleur de fond est d’un beige plus ou moins foncé, orangé, grisé ou rosé, dans le tiers supérieur du corps (au-dessus de la ligne latérale*, qui est repérable à la série de tirets blancs espacés que ses écailles forment). Cette couleur est mouchetée de petites taches claires et de points ou tirets bruns, et barrée par cinq larges selles* noirâtres à brun rouge à partie centrale plus claire, qui atteignent la ligne latérale. La première se trouve derrière la nuque et la dernière sur le pédoncule caudal, les deux premières étant généralement moins foncées que les autres. Entre ces marques se distribuent quatre selles plus étroites et plus claires, souvent discrètes. Au-dessus de la ligne latérale se trouve une bande gris pâle ou bleu turquoise, parfois peu visible, qui chevauche l’extrémité inférieure des selles.
La couleur de fond dans les deux tiers inférieurs du corps est blanc argenté. Deux bandes marron clair étroites marquées à intervalles réguliers par de petites taches foncées forment une paire de rails sous la ligne latérale. Entre ces bandes se trouvent huit à neuf grosses taches noirâtres à brun rouge, de forme hexagonale plus ou moins étoilée, disposées dans le prolongement de l’extrémité des selles dorsales. La partie centrale de ces taches est souvent blanchâtre. La partie ventrale du corps est occupée par une douzaine de marques généralement marron clair à jaunâtre plus ou moins circulaires, losangées ou verticales. Ces marques sont alignées longitudinalement et peuvent être discrètes. Elles sont traversées par une ligne horizontale de la même couleur.

La tête vue de dessus est en forme d’ogive. Son profil dorsal est légèrement convexe au niveau de l’espace interorbitaire*, devant lequel il descend abruptement vers un museau court et pointu. La bouche aux lèvres épaisses est très largement fendue. Elle est légèrement oblique.
Les yeux, globuleux et proéminents, sont placés sur la partie supérieure du crâne et surplombent l’espace interorbitaire* d’environ la moitié de leur diamètre. La pupille, discrètement piriforme*, est noire mais elle peut paraître rouge vif quand elle reflète la lumière du soleil ou celle d’un flash. Elle est entourée d’un anneau doré, le reste de l’iris* est gris ou brun plus ou moins clair avec des tirets rayonnants plus foncés.
Les deux paires de narines sont proches des yeux et très proches l’une de l’autre. Un rabat cutané long et fin se trouve devant les narines antérieures.
Les couleurs de la partie supérieure de la tête forment un dédale de taches de formes variables gris pâle, noirâtres ou beiges à rouille, agrémentées de tirets bruns et organisées symétriquement de part et d’autre de l’axe médian du crâne. Six tirets noirs se trouvent sur la pointe du museau, les quatre premiers étant répartis en deux paires de part et d’autre de l’axe médian au-dessus de la lèvre supérieure, les deux autres étant placés juste au-dessus de ces paires. Les lèvres sont blanches et portent de larges marques obliques beiges à grises ou noirâtres largement espacées.

La nageoire dorsale est située à peu près au milieu du dos ; elle est courte et relativement haute, son profil est oblique. Elle est dépourvue des rayons durs.
Une minuscule nageoire adipeuse se trouve loin derrière elle, à la perpendiculaire du milieu de la nageoire anale.
L’anale, elle aussi courte et relativement haute, est placée dans le dernier quart du corps.
Les nageoires pectorales sont courtes, leur pointe n’atteint pas l’aplomb du premier rayon de la dorsale quand elles sont plaquées contre le corps.
Les pelviennes sont en revanche très longues, leurs rayons les plus longs (situés en position postérieure) atteignent l’aplomb des derniers rayons de la dorsale.
La nageoire caudale est fourchue.

Les membranes de toutes les nageoires sont translucides à discrètement blanchâtres, à l’exception de celles des pelviennes. Les rayons de la dorsale et de l’anale portent des marques grisâtres et blanches alternées, ces marques formant des bandes obliques sur la nageoire.
La nageoire adipeuse porte une petite tache foncée.
Les rayons des pectorales sont blancs à la base, puis ornés de trois à quatre points blancs formant des arcs de cercle lorsque la nageoire est déployée.
Ceux des pelviennes alternent des marques blanchâtres et des marques grises à beiges formant des arcs de cercle quand la nageoire est déployée. Ces marques sont généralement mieux discernables dans la partie postérieure de la nageoire, où les membranes sont colorées à l’identique. On peut trouver des individus aux pelviennes jaune vif.
Les lobes de la caudale portent 7 à 8 bandes grises à beiges perpendiculaires aux rayons extérieurs, et deux taches blanches triangulaires marquent sa base de part et de l’axe médian du corps. Chez certains individus, les membranes de la caudale sont jaunes.

Les juvéniles sont plus fins que les adultes, avec un museau plus court et des yeux proportionnellement plus grands. Leur livrée ne diffère pas sensiblement de celle des adultes.

Espèces ressemblantes

Dans sa distribution, Synodus dermatogenys peut être confondu avec quelques espèces de son genre. Les détails qui permettent de les distinguer sur le terrain sont les suivants :

  • Synodus binotatus : il y a deux petites taches noires nettement visibles sur le bout du museau.
  • Synodus indicus : la partie dorsale est rosâtre, avec une paire de taches bleues entre chacune des selles les plus foncées. Deux petits traits noirs obliques se trouvent sous la limite supérieure des opercules*.
  • Synodus jaculum : une grosse tache noire se trouve en partie postérieure du pédoncule caudal.
  • Synodus randalli : il y a très peu d’informations sur cette espèce, qui n’est connue que de la mer Rouge à partir d’un spécimen ayant été collecté à 146 m de fond. La couleur dominante est rouge. Le museau est plus court et le rabat cutané sur les narines antérieures est long et triangulaire (il est long et fin chez S. dermatogenys).
  • Synodus similis : trois taches noires de taille décroissante se trouvent sous la limite supérieure des opercules.
  • Synodus variegatus : cette espèce est la plus proche de S. dermatogenys, les deux espèces ayant été souvent confondues par les spécialistes. Elle est très difficile à distinguer de S. dermatogenys sur le terrain, sauf dans sa livrée à dominante rouge, qui est beaucoup moins prononcée et fréquente chez le poisson-lézard de sable. Le rabat cutané sur les narines antérieures est court et triangulaire (vs long et fin chez S. dermatogenys). Le biotope et le comportement peuvent aussi aider l’observateur : S. variegatus privilégie les fonds durs et se poste volontiers sur les coraux massifs, mais on le trouve parfois aussi sur fonds sableux, comme S. dermatogenys

Alimentation

Le poisson-lézard de sable est un carnivore benthique* qui se nourrit de petits poissons, et occasionnellement de crustacés.

Reproduction - Multiplication

Des observations faites dans les îles Mariannes du Nord (situées à l’est des Philippines) attestent qu’à l’occasion de la reproduction, les mâles se réunissent le soir sur un site défini et engagent des interactions agressives avant l’arrivée des femelles. Les plus grands mâles conquièrent le centre du site, les plus petits restent à sa périphérie. Cette organisation évoque une stratégie de reproduction de type « lek-like* », mais les mâles ne défendent pas de territoires spécifiques, n’exercent pas de dominance durable les uns sur les autres, et les mâles centraux vont courtiser les femelles où qu’elles se trouvent dans l’aire de reproduction si aucune ne vient à eux. Cette stratégie peut être dépendante de la densité de la population de reproducteurs et de son sex-ratio* (rapport entre nombre de mâles et nombre de femelles) : dans des populations dispersées, il se peut que l’espèce pratique l’accouplement par paires.

Sur le site des Mariannes, les interactions agressives des mâles se poursuivent pendant les épisodes de cour. Ils se chargent sur le substrat* en gonflant leur gorge largement extensible et en écartant leurs opercules*, la nageoire dorsale souvent érigée. Ils se bousculent du bout du museau ou se poursuivent en pleine eau en dessinant un cercle. Ils courtisent les femelles en les poussant légèrement du museau sur les flancs, la tête ou le pédoncule caudal, en posant leur tête sur leur dos ou en stationnant parallèlement ou perpendiculairement à elles. Les femelles restent généralement ensablées, les yeux et le museau seuls visibles. Les mâles peuvent avoir la gorge déployée et les opercules écartés durant ces interactions de cour.

Avant l’accouplement, les femelles élèvent et abaissent alternativement la partie antérieure de leur corps en utilisant leurs nageoires pelviennes. Quand elles sont prêtes, elles font une ascension rapide d’environ 1,5 m dans la colonne d’eau et sont suivies par le mâle élu. L’émission des gamètes* se fait à l’apex* de cette ascension, mais plusieurs mâles voisins assez rapides pour rejoindre le couple avant l’émission en profitent fréquemment pour mêler leurs gamètes à ceux du couple. Cette « tricherie » (« cheating » chez les auteurs anglophones) semble faire partie de la stratégie usuelle du rassemblement, et permet à la plupart des mâles de se reproduire quelle que soit leur taille. Les accouplements ont lieu dans la demi-heure qui suit le coucher du soleil.

Les œufs des Synodontidés sont sphériques et relativement gros.
Leurs larves* sont épipélagiques*. Leur corps est long et tubulaire, avec une grosse tête et une grande bouche. Quatre à douze taches noires circulaires ou ovales présentes sur le péritoine (membrane interne qui tapisse l'abdomen*) sont visibles à travers leur corps translucide. Elles n’ont ni vessie* natatoire ni épines rostrales. La taille à la colonisation* d’un récif varie selon les espèces, mais elle est généralement supérieure à 3 cm en longueur standard.

N.B. : certaines espèces du genre Synodus pondent leurs œufs en pleine eau, d’autres les déposent sur le substrat (par exemple S. saurus).

Vie associée

Quelques parasites* internes sont documentés chez Synodus dermatogenys : les vers plathelminthes Zoogonoides pyriformis (qui infeste les intestins), Opegaster dermatogenyos (qui parasite les intestins et le cæcum pylorique) et Erilepturus synodi (qui infeste l’estomac). Pour ce qui concerne les parasites externes, l’espèce est l’hôte du copépode Metataeniacanthus vulgaris, qui infeste ses ouïes*.

Divers biologie

Synodus dermatogenys est un chasseur à l’affût qui peut s’ensabler complètement en ne laissant dépasser que ses yeux et ses narines. Il peut capturer des proies progressant sur le substrat ou nageant juste au-dessus, comme faire des ascensions fulgurantes dans la colonne d’eau pour y capturer un petit poisson. Contrairement à d’autres espèces piscivores*, il dévore généralement ses proies en commençant par la queue et ne semble pas incommodé par l’érection défensive de la dorsale épineuse et de l’anale chez ses victimes. Sa très grande bouche lui permet d’avaler des proies de grande taille par rapport à la sienne, quitte à avoir parfois les yeux plus gros que le ventre…

Selon une étude conduite sur la Grande Barrière de Corail (Australie) sur S. dermatogenys (sous le nom Synodus englemani, synonyme de S. variegatus, lui-même confondu avec notre poisson-lézard de sable –voir § Infos complémentaires infra), les individus chassent toute la journée et ne s’arrêtent qu’environ une demi-heure avant le coucher du soleil. Ils attaquent un poisson toutes les 34 minutes en moyenne, 11% des attaques étant couronnées de succès. On estime que chaque individu consomme environ 650 proies par an et que l’apport journalier équivaut à 12% de son poids. Toutefois, ces données pourraient être surestimées dans la mesure où le suivi a eu lieu pendant l’été austral, période où les jours sont plus longs et les juvéniles prédatés plus nombreux. L’auteur de cette étude a aussi observé que des adultes d’espèces dont les juvéniles sont potentiellement prédatés par le poisson-lézard (familles des Pomacentridés et des Labridés) le harcèlent ou l’attaquent pour le contraindre à quitter la zone.

La dentition de S. dermatogenys, comme celle de tous les poissons-lézards, est impressionnante et complexe. On trouve une rangée de longues dents latérales sur chaque mâchoire, une série de dents arrangées en deux ou trois rangs de part et d’autre du palais, 30 à 40 petites dents sur la partie libre de la langue et environ six rangées de dents plus petites qui arment sa partie arrière. Toutes les dents sont aiguës, caniniformes* et plus ou moins recourbées vers l’arrière.

S. dermatogenys est capable d’émissions biofluorescentes. La biofluorescence résulte de l’absorption par un organisme d'un rayonnement électromagnétique à une longueur d'onde, suivie de sa réémission à une longueur d'onde plus longue, ce qui produit des couleurs verte, orange et rouge chez les organismes marins. Cette capacité est probablement liée à la communication intraspécifique et au camouflage.

Cette espèce est généralement solitaire, mais on peut rencontrer des tandems ou de petits groupes en dehors des périodes de reproduction.

Les nageoires dorsale et anale n’ont pas de rayons durs ; la dorsale comprend de 8 à 13 rayons mous, l’anale de 8 à 10. Les pectorales ont de 11 à 13 rayons, les pelviennes en ont 8. La ligne latérale* comprend de 59 à 62 écailles.

La vessie natatoire* est atrophiée ou absente dans les espèces de la famille des Synodontidés.

Informations complémentaires

Synodus dermatogenys a connu une histoire taxonomique mouvementée. Fowler, son descripteur en 1912, se ravise en 1928 et place le taxon dans la synonymie de S. japonicus, décrit par Houttuyn en 1782. Cependant la description de S. japonicus est si courte qu’elle peut s’appliquer à toutes les espèces du genre Synodus, ce pourquoi ce taxon considéré comme incertain est abandonné. Puis, pendant plusieurs années, la majorité des auteurs (dont Cressey, l’auteur de la révision du genre de 1981), ont nommé notre poisson-lézard de sable S. variegatus, cependant que le vrai S. variegatus était nommé S. englemani. Enfin, Waples et Randall, dans leur révision du genre de 1988, décrivent bien S. dermatogenys, mais aussi une nouvelle espèce, S. amaranthus, reconnue depuis comme un de ses synonymes.

Selon les données disponibles (Eschmeyer's Catalog of Fishes) au 8 août 2023, la famille des Synodontidés est composée de deux sous-familles : celle des Harpadontinae, qui comprend 32 espèces valides regroupées en deux genres (Harpadon et Saurida) et celle des Synodontinae, qui comprend 51 espèces valides regroupées elles aussi en deux genres (Synodus et Trachinocephalus).
Huit nouvelles espèces de Synodontinés ont été décrites depuis 2010.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l'UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi, Synodus dermatogenys n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Poisson-lézard : cette comparaison vient de ce que la tête à museau pointu et à large bouche des poissons de la famille des Synodontidés évoque, plus ou moins selon les espèces, celle des lézards terrestres. On retrouve la comparaison dans le principal nom commun anglais (« lizardfishes »).
L’autre nom commun qui leur est souvent donné en français, « anoli », ou « anole », vient de celui d’un genre de lézards arboricoles (Anolis) présents notamment en Amérique centrale et aux Antilles.

de sable : en référence au biotope* de prédilection de l’espèce.

Origine du nom scientifique

Synodus : nom composé des mots grecs [sun], qui signifie « ensemble, en même temps, avec », et [odous], qui signifie « dents ».
Le genre est décrit en 1777 par Giovanni Antonio Scopoli (1723-1788), médecin et naturaliste autrichien, dans le traité écrit en latin Introductio ad historiam naturalem, sistens genera lapidum, plantarum et animalium hactenus detecta, caracteribus essentialibus donata, in tribus divisa, subinde ad leges naturae, p. 449). La description, très courte, mentionne notamment « Dentes validi maxillarum, linguae, palati, faucium [de fortes dents sur la mâchoire, la langue, le palais, la gorge] ». Cette dentition complexe justifie le choix du nom du genre.
Scopoli donne comme espèce-type* l’Esox synodus décrit par Linné en 1758, qui se nomme actuellement Synodus synodus.
N.B. : Scopoli attribue le genre à Laurens Theodoor Gronow (1730-1777), naturaliste hollandais qui a réuni et classifié une importante collection de poissons. Certains auteurs modernes en font autant, mais la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique a rejeté en 1954 la classification de Gronow au motif que les noms qu’elle contenait n’étaient pas binominaux (association d’un nom de genre et d’un nom d’espèce).
Le genre contient actuellement 46 espèces acceptées.

dermatogenys : mot composé du grec [dermatos], génitif de [derma], qui signifie peau, et de [géneion], qui signifie menton, barbe et par extension joue.
L’espèce est décrite en 1912 par le zoologiste américain Henry Weed Fowler (1878-1965) dans Notes on salmonoid and related fishes (Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, v. 63, pp. 566-568). Le descripteur justifie l’épithète spécifique choisie par l’absence d’écailles dans la partie postérieure des joues, caractéristique qui permet de distinguer l’espèce de son très proche parent Synodus variegatus.
La localité du type* est Hawaï.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 217667

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Cyclosquamata Cyclosquamates
Ordre Aulopiformes Aulopiformes
Sous-ordre Synodontoidei Synodontoides
Famille Synodontidae Synodontidés
Genre Synodus
Espèce dermatogenys

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