Coquille conique spiralée, plus large que haute
Ombilic nettement visible, apex souvent érodé
Couleur allant du gris brun clair au gris verdâtre rayé de bandes pourpres
Ouverture oblique, fermée par un opercule corné
Intérieur nacré
Troque ombiliquée
Flat top-shell, purple topshell (GB), Peonza plana (E), Genabelte Buckelschnecke, Purpurkreisel (D), (Genavelde) Tolhoren (NL), Burrié (P), Kjeglesnegl (N)
Trochus umbilicalis Da Costa, 1778
Gibbula umilicalis (Da Costa, 1778)
Trochus umbilicatus Montagu, 1803
Trochus sarniensis Norman, 1888
Manche, Océan Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de la gibbule ombiliquée s'étend sur la façade Atlantique Ouest, des îles Britanniques jusqu'aux côtes marocaines, et en Manche jusque dans le Pas-de-Calais.
La gibbule ombiliquée affectionne les roches et les algues (fucus et ascophylles) de la zone médiolittorale en mode abrité, et s'observe très facilement et en très grand nombre dans les mares de l'estran rocheux, et jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur. Il s'agit d'une espèce qui peut vivre très haut sur la zone intertidale, et qui supporte une exondation prolongée (plusieurs heures) !
On pourra aussi la rencontrer dans des zones saumâtres estuariennes où la salinité descend jusqu'à 25 pour mille.
Les jeunes individus vivent plus bas.
La gibbule ombiliquée est un gastéropode très commun sur le littoral Atlantique. Sa taille peut atteindre 17 mm de haut pour 20 de large. Sa coquille est spiralée. On dénombre sept tours de spire maximum à l'âge adulte, le dernier étant nettement plus important.
Chez les sujets jeunes les premières spires sont moins élevées.
La couleur dominante est gris clair à verdâtre avec de franches bandes pourpres et obliques de l'apex jusqu'à l'ouverture. Celles-ci sont parfois zigzaguantes au niveau des sutures*.
L'apex est souvent usé. L'ouverture de la dernière spire est oblique et fermée par un opercule corné.
L'intérieur est blanc nacré, ce qui est surtout visible dans les coquilles vides qui n'ont pas séjourné trop longtemps dans l'eau.
L'ombilic*, petit orifice central situé près de l'ouverture de la coquille, est nettement visible.
Deux petits tentacules noirs sont visibles de chaque côté de la tête.
Il existe plusieurs autres espèces de gibbules :
- Steromphala pennanti : ombilic clos chez l'adulte. Coquille blanchâtre, crème ou verdâtre, motifs colorés plus en réseaux qu'en bandes, ouverture nettement moins oblique, même biotope plus zone vaseuse,
- Steromphala cineraria (gibbule cendrée) : 7 tours, plus petit, plus pointu avec des lignes plus fines alternées de taches violettes à orange, même biotope,
- Gibbula tumida, caractéristique avec sa petite taille et son aspect anguleux, elle est plus claire et marquée de fines stries spiralées, même distribution,
- Steromphala divaricata : plus pointue avec des bandes colorées plus fines rouges ou pourpres et des taches. Cette espèce ne se rencontre qu'en Méditerranée.
La gibbule est un brouteur microphage. Elle se nourrit grâce à sa langue râpeuse, la radula*, de la fine couche qui se développe à la surface des fucus et des rochers, des fucus eux-mêmes ainsi que de détritus d'algues.
Il s'agit d'une espèce gonochorique*, les sexes sont séparés. Les individus sont matures durant leur deuxième année.
L'émission des gamètes dans l'eau a lieu vers mai-juin, mais peut se poursuivre jusqu'en septembre.
La fécondation donne naissance à une larve caractéristique, la véligère*, qui mène une vie pélagique au sein du plancton pendant une brève période. Elle finit par se poser sur le fond puis se métamorphose en une minuscule gibbule.
Les individus plus jeunes peuvent vivre au-delà des vingt premiers mètres, puis remontent près de la côte en grandissant.
Le diamètre de la coquille est environ de 6,5 mm au bout de la première année. Il est d'environ 13 mm à la fin de la deuxième année pour atteindre, chez l'adulte, 16 à 17 mm de haut pour 20 de large.
Les gibbules ombiliquées vivent de 6 ans (au Pays Basque) à 8,5 ans (dans le Pas de Calais).
La coquille des gibbules peut être colonisée par des balanes et des spirorbes.
A la loupe binoculaire les arrêts de croissance sont visibles.
Gibbule ombiliquée est la traduction littérale exacte de l'ancien nom scientifique.
Steromphala : du grec [ster] = solide, dur et du grec [omphalos] = nombril, ombilic. Gray en 1847 n'a pas donné d'explication.Gibbula : du latin [gibbus] = bossue, en référence au profil bombé de l'adulte,
umbilicalis = du latin [umb-] = umbo, ombilic, partie initiale de la coquille, à partir de laquelle la croissance s'effectue. Ce nom d'espèce se rapporte à l'ombilic*, nettement visible sous forme d'un petit trou au centre de la coquille.
Numéro d'entrée WoRMS : 1039850
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Vetigastropoda | Vétigastropodes | Coquille de forme très variable, la plupart des espèces possèdent un opercule. La tête possède une seule paire de tentacules céphaliques et le mufle porte la bouche. Des tentacules épipodiaux* (à rôle sensoriel) sont présents sur les côtés du corps. |
Ordre | Trochida | Trochida | |
Famille | Trochidae | Trochidés | Coquille de 3 à 130 mm, très variable, colorée ou avec des bandes sombres, quelques tours seulement. intérieur de la coquille nacré. Opercule corné, circulaire multispiré. 3 ou plus paires de tentacules épipodiaux le long du pied. d'après Wikipédia. |
Sous-famille | Cantharidinae | Cantharidinés | |
Genre | Steromphala | ||
Espèce | umbilicalis |
Gibbule ombiliquée
Observez les tentacules céphaliques, visibles ici, ainsi que les motifs de la coquille, dont l'apex, ici de couleur rose, est fréquemment émoussé.
L'animal se déplace ici sur une fronde de laminaire, recouverte de membranipores (Membranipora membranacea). Au centre, en bas, vraisemblablement un petit cordon de fécès.
Trébeurden (22), 10 m
07/2007
Sur des algues
Une gibbule ombiliquée rampe doucement sur un thalle de Bifurcaria bifurcata, dans une mare peu profonde de l'estran. Observez les bandes mauves zigzaguantes de la coquille, et les deux tentacules céphaliques noirs.
Perros-Guirec (22), 1 m
24/04/2008
Ombilic et opercule
Chez la gibbule ombiliquée, et comme son nom l'indique, l'ombilic (le "trou" au centre de la coquille) est nettement visible. Observez de plus l'opercule corné avec lequel le gastéropode obture sa coquille.
Coz-Pors, Trégastel (22), estran
05/2008
Résistance à la dessication
On pourra trouver la gibbule ombiliquée très haut sur l'estran découvert. Elle peut attendre le retour de la marée pendant 9 heures !
Trébeurden (22), estran
08/2006
Apex emoussé
On reconnaîtra Steromphala umbilicalis à son ombilic et à sa coquille, dont l'apex est le plus souvent fortement érodé.
Ploumanac'h (22), estran
06/2008
Un gastéropode fort commun
Les gibbules ombiliquées sont des habitants très fréquents des côtes rocheuses. Elles se réunissent souvent en grand nombre dans les failles et les anfractuosités de la roche.
Perros-Guirec (22), estran
03/2008
Reproduction
Un regroupement de gibbules ombiliquées accompagné d'une émission d'oeufs...
Cale de Ploumanac'h (22), 4 m, apnée
23/07/2008
Juvénile
Les jeunes gibbules sont plus petites, moins hautes, moins larges, moins bombées. Les bandes pourpres sont bien marquées.
Ile Renote (22), estran
26/05/2008
Coquilles
Trois gibbules dont on peut distinguer un adulte à gauche, le dessous d'un adulte au milieu avec l'ombilic bien visible et un jeune à droite dont on voit parfaitement qu'il est moins bombé que l'adulte de gauche.
Perros-Guirec (22), estran
24/04/2008
Rédacteur principal : Christian SCOUPPE
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Affenzeller S., Haar N., Steiner G., 2017, Revision of the genus complex Gibbula: an integrative approach to delineating the Eastern Meditteranean genera Gibbula Risso, 1826, Steromphala Gray, 1847, and Phorcus Risso, 1826 using DNA-barcoding and geometrics morphometrics (Vetigastropoda, Trochoidea), Organisms Diversity & Evolution, 17, 789-812.
Fischer-Piette E.& Gaillard J.M., 1956, Sur l'écologie comparée de Gibbula umbilicalis Da Costa et Gibbula pennanti Phil. , Journal de Conchyliologie, 96, 115-118.
Fretter V., Graham A., 1977, The prosobranch molluscs of Britain and Denmark. Part 2-Trochacea, The Journal of Molluscan Studies, supplt 3, 38-100. (Gibbula umbilicalis p. 52-53)
Gaillard J.M., 1965, Aspects qualitatifs et quantitatifs de la croissance de la coquille de quelques espèces de mollusques prosobranches en fonction de la latitude et des conditions écologiques, Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle, N.S., sér. A Zoologie, 38, 1-155.