Très petit hydrozoaire benthique en forme de massue
En colonies associées aux éponges
Tentacules capités dispersés en sphère autour de l'hydranthe
Sphérocoryne des éponges
Corynitis agassizii Mc Crady, 1859
Dipurella clavata Hargitt, 1902 (hydroméduse)
Syncoryne linvillei Hargitt, 1904
Atlantique Nord-Ouest et Ouest tropical
Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestCette espèce a été initialement décrite de la côte Atlantique des USA (Massachussetts, Virginie).
Les signalements de Sphaerocoyne bedoti aux Bermudes, au Panama, en Colombie et aux Antilles sont très probablement relatifs à cette même espèce (seul l'examen des méduses pourrait le confirmer). De même pour l'exemplaire photographié à Madère sur l'éponge Petrosia ficiformis dans l'ouvrage de P. Wirtz : l'espèce serait donc amphi-atlantique des régions tropicales à tempérées.
Les colonies croissent sur ou dans des éponges : les stolons courent sous la surface et les hydranthes sortent par intervalles.
C'est un très petit organisme (5 - 6 millimètres de hauteur, jusqu'à 10 millimètres tout étiré) qu'on aperçoit en groupes à la surface de certaines éponges, en lumière rasante.
Le polype* ou hydranthe* est en forme de massue, posé sur un pédoncule court et trapu, non ramifié. Sur la partie la plus large de l'hydranthe sont implantés une vingtaine de tentacules* en 3 ou 4 couronnes serrées. Ces tentacules portent un renflement à leur extrémité, on dit qu'ils sont capités. Les "boutons" au bout des tentacules transparents forment visuellement une sphère autour de l'hydranthe, un peu comme une fusée de feu d'artifice.
Les hydranthes sont reliés entre eux par un réseau d'hydrorhizes* rampantes, le plus souvent cachées sous l'éponge qui sert de support.
Heterocoryne caribbensis Wedler & Larson, 1986 ressemble beaucoup à celle-ci, néanmoins un examen attentif montre que les tentacules capités sont trifides. D'autre part cette espèce affectionne tout particulièrement une éponge rouge comme substrat*.
Sphaerocoryne bedoti Pictet, 1893, décrite de l'Archipel des Moluques, est une espèce très ressemblante présente dans l'Indo-Pacifique, du Japon à l'Afrique du Sud.
Les colonies se nourrissent du plancton* capturé par les hydranthes. Il se peut que l'association avec une éponge leur permette de profiter d'un courant de filtration faible mais constant, qui ramène les particules alimentaires à portée des minuscules tentacules des polypes.
Sur les individus fertiles on peut voir des bourgeons médusaires, de couleur rose orangé, se développer parmi les tentacules. Ils portent quatre ébauches de tentacules capités. Deux, puis les quatre tentacules se développent séquentiellement au fur et à mesure de la croissance de la méduse.
Ces petits hydrozoaires sont toujours associés à une éponge, mais ils ne manifestent pas une grande sélectivité : on les trouve par exemple sur Agelas dispar, Aplysina fistularis, Xestospongia muta, Ircinia sp, Spirastrella sp...
Ils ne s'installent pas dans les orifices de l'éponge, mais passent à travers les tissus extérieurs et ne peuvent pas se rétracter à l'intérieur.
Francisation et légère abréviation du nom scientifique.
Sphaerocoryne : du grec [sphaira] = ballon, boule, sphère ; et [coryn] =massue. Ceci s'applique à la forme trapue du polype (bâtonnet à gros bout).
agassizii : en hommage à Louis Agassiz, "à qui l'Amérique doit sa première publication spécifiquement dédiée aux Méduses" (McCrady).
Numéro d'entrée WoRMS : 158190
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Capitata | Capités | Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire. |
Famille | Sphaerocorynidae | Sphérocorynidés | Hydozoaires benthiques coloniaux, polypes reliés par des stolons, tentacules capités. Médusoïdes libres, rudimentaires, en forme d'ombrelle à 4 canaux radiaires. |
Genre | Sphaerocoryne | ||
Espèce | agassizii |
Vus du dessus
En plan rapproché, sur la paroi d'une éponge-baril : on voit la tache claire de l'hypostome* (région périorale) entouré par les tentacules transparents terminés chacun par un bouton chargé de nématocystes.
Caye Potyo, Martinique, 14 m
14/05/2008
En colonie
Cette éponge supporte un petit duvet blanc qui est la partie visible de la colonie : les hydranthes et leurs tentacules.
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 10 m
03/12/2009
Une longue patience (de la part du photographe)
A la fois en lumière rasante et sur fond sombre : on voit les manchons de particules agglomérées autour des pédoncules, les tentacules dont les boutons dessinent une sphère, et l'hypostome* blanc contrastant.
Pointe Burgos, Martinique, 9 m
25/11/2012
Partage de territoire
Ici le support (l'éponge orange Agelas clathrodes) héberge au moins deux colonies d'hydraires : Parawrightia robusta Warren, 1907 (en forme d'écouvillon) et les Sphaerocoryne reconnaissables à leurs tentacules capités.
Anses d'Arlet Bourg, Martinique, 8 m
26/11/2012
sur fond noir
le plus facile pour photographier ces petits animaux transparents
Anses d'Arlet Bourg, Martinqiue, 8 m
26/11/2012
Vieux mystère photographique
Ces minuscules polypes blancs éparpillés autour des oscules d'une éponge-balle (Ircinia) ont longtemps intrigué le photographe !
Les Saintes, Guadeloupe (971), 12 m
04/08/2006
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Anne PROUZET
Calder, D.R., 1988, Shallow-water hydroids of Bermuda : the Athecatae, Royal Ontario Museum Life Sciences Contributions, 148, 1–107. (as S. bedoti)
Calder D.L., Kirkendale L., 2005, Hydroids (Cnidaria, Hydrozoa) from Shallow-water Environments along the Caribbean Coast of Panama, Caribbean Journal of Science, 41(3), 476-491. (as S. bedoti)
Flórez González L., 1983, Inventario preliminar de la fauna hydroide de la Bahia de Cartagena y areas adyacentes, Bol. Mus. Mar, Bogota, 11,112-140. (as S. bedoti)
Galea H. R., 2008, On a collection of shallow-water hydroids (Cnidaria: Hydrozoa) from Guadeloupe and Les Saintes, French Lesser Antilles, Zootaxa, 1878, 1–54. (as S. bedoti)
Hargitt C. W. ,1902, Notes on the Coelenterate Fauna of Woods Hole, American Naturalist, 36, 549-560. (as Dipurella clavata)
Hargitt C. W., 1904, Note on a hitherto undescribed hydroid from Long Island Sound, Biological bulletin of the Marine Biological Laboratory / Woods Hole, 7, 251-253. (as Syncoryne linvillei)
McCrady J., 1859, Gymnophtalmata of Charleston Harbor, Proceedings of the Elliott Society of Natural History, 1, 103-221. (as Corynitis agassizii)
Petersen K. W., 1990, Evolution and taxonomy in capitate hydroids and medusae (Cnidaria: Hydrozoa), Zoological Journal of the Linnean Society, 100, 101-231.
Wedler E., Larson R., 1986, Athecate hydroids from Puerto Rico and the Virgin Islands, Studies on Neotropical Fauna and Environment, 21, 69-101.
La page sur Sphaerocoryne agassizii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN