Coryne trois-boutons

Heterocoryne caribbensis | Wedler & Larson, 1986

N° 1259

Atlantique tropical Ouest

Clé d'identification

Très petit hydrozoaire (de l'ordre du centimètre)
En colonies associées à une éponge encroûtante rouge
Tentacules se divisant en 3 brins de longueurs inégales

Noms

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Espèce découverte à Porto Rico, signalée aussi aux îles Vierges, elle est assez commune en Guadeloupe et en Martinique.

Biotope

Les colonies se trouvent à faible profondeur (10 - 25 m), de préférence dans les récifs, sur les tombants et parois de grottes, toujours associées à des éponges encroûtantes.

Description

Ce petit hydrozoaire benthique* vit en colonies sur certaines éponges encroûtantes. Les polypes* ou hydranthes* ont une taille de 1 à 3 cm dont la base n'est pas visible : en effet, ils sont reliés entre eux par des stolons* enfouis à l'intérieur de l'éponge hôte.

Chaque hydranthe est porté par un hydrocaule* (pédoncule) non ramifié, assez court. La partie terminale est renflée, avec des tentacules capités* groupés en deux couronnes superposées entourant la bouche qui se trouve au sommet. Les tentacules aboraux (ceux situés sur la couronne inférieure) ont la particularité d'être trifides, c'est-à-dire qu'ils se divisent en trois brins de longueurs inégales, chacun terminé par un renflement en bouton. Les tentacules oraux, quant à eux, sont simples et possèdent un seul bouton terminal.

L'effet produit, sur le polype vu du dessus, est de trois cercles concentriques de "perles" rayonnant autour de la bouche (les tentacules eux-mêmes étant quasiment transparents).

Espèces ressemblantes

Sphaerocoryne agassizii (McCrady, 1859) : également présent aux Antilles, on peut le distinguer par un examen attentif de la couronne de tentacules : les capitations (terminaisons en boule à l'extrémité des tentacules) ne sont pas alignées mais dispersées "en pétard" sur une sphère autour de l'hydranthe. De plus, cette espèce affectionne des substrats* différents, autres que l'éponge rouge à laquelle H. caribbensis est presque systématiquement associé.

Alimentation

Ces hydrozoaires se nourrissent de zooplancton* capturé dans la colonne d'eau avec leurs tentacules.

Reproduction - Multiplication

Des bourgeons médusaires de couleur rose orangé se forment entre les tentacules. A maturation les petites méduses se détachent et assurent la reproduction par émission de gamètes* en pleine eau.

Vie associée

Les Heterocoryne sont presque constamment associés à une éponge encroûtante rouge d'aspect velouté (Mycale sp.). Elle a aussi été photographiée sur une éponge-cerveau rose.

Informations complémentaires

Cette espèce n'a été décrite qu'en 1986 ; elle figure cependant comme "unidientified hydroid" sur une planche d'illustrations de l'ouvrage de Colin paru en 1978.

Origine des noms

Origine du nom français

Coryne trois-boutons : pour rappeler la particularité des capitations des tentacules alignées par 3.

Origine du nom scientifique

Heterocoryne : du grec [hetero-] = autre, différent ; et [coryne] = massue. En référence au genre préexistant Coryne Gaertner, 1774, désigne donc un "autre genre de Coryne" (petits hydrozoaires fusiformes, polypes courts et trapus, avec des tentacules pourvus de boutons terminaux).

caribbensis : dérivé de [carib], mot emprunté à la langue des indigènes d'Amérique du Nord et particulièrement des Antilles, repris sous diverses formes (caraïbe en français, caribbean en anglais, etc.) pour désigner ces peuples et leur langue, ou comme ici leur localisation géographique ; avec le suffixe [-ensis] = indique un organisme qui est originaire de, qui vient de. Donc une espèce endémique des Caraïbes.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 290094

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Hydrozoa Hydrozoaires Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce.
Ordre Anthoathecata Anthoathécates

Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium.

Sous-ordre Capitata Capités

Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire.

Famille Sphaerocorynidae Sphérocorynidés

Hydozoaires benthiques coloniaux, polypes reliés par des stolons, tentacules capités. Médusoïdes libres, rudimentaires, en forme d'ombrelle à 4 canaux radiaires.

Genre Heterocoryne
Espèce caribbensis

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