Poisson-écureuil diadème

Sargocentron diadema | (Lacepède, 1802)

N° 2224

Mer Rouge, zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et de l’océan Pacifique

Clé d'identification

Taille maximale 17 cm, taille communément rencontrée rarement supérieure à 13 cm
Couleur rouge avec neuf lignes horizontales blanches sur les flancs
Une ligne blanche oblique sous l’œil, une ligne verticale blanche derrière
Dorsale épineuse rouge foncé à noirâtre et traversée par une ligne blanche à rougeâtre en arc de cercle
Pédoncule caudal marqué de blanc
Nageoire caudale fourchue, translucide avec les bords extérieurs des lobes rouges

Noms

Autres noms communs français

Lion baroque, lion la fièvre, écureuil de mer (Maurice), marignan-lion parasol, soldat rayé (Maldives), poisson-écureuil diadème, poisson-écureuil couronné.
Holocentre diadème (Lacépède dans la description originale de 1802)

Noms communs internationaux

Barred squirrel, crown squirrelfish, crowned squirrelfish, red squirrelfish (GB), Diadem-Husar (D), Pez ardilla coronado (E), Kroon-soldaat (Afrique du Sud).

Synonymes du nom scientifique actuel

Holocentrus diadema Lacepède, 1802
Adioryx diadema (Lacepède, 1802)
Perca pulchella Bennett, 1827

Distribution géographique

Mer Rouge, zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et de l’océan Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

On peut trouver cette espèce en mer Rouge ainsi que dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et de l’océan Pacifique Ouest et centre.
Dans le Pacifique, sa distribution du nord au sud va du sud du Japon à l’Australie, la Nouvelle-Calédonie et les îles Australes. Vers l’est, elle s'étend jusqu’à Hawaï et aux îles Pitcairn.

Biotope

Sargocentron diadema fréquente les zones coralliennes des lagons et les pentes externes jusqu’à 60 m, mais on le rencontre le plus souvent entre 0 et 30 m.

Description

Description sommaire : Poisson-écureuil de couleur rouge avec neuf lignes blanches horizontales sur les flancs. Une ligne blanche oblique passe sous l’œil. Une autre ligne blanche verticale marque le bord postérieur du préopercule*. La partie épineuse de la nageoire dorsale est rouge à noire avec une ligne blanche à rougeâtre en arc de cercle. Cette ligne est parfois interrompue en son milieu. Le pédoncule* caudal est marqué par une selle blanche plus ou moins étendue. La nageoire caudale est fourchue, translucide avec les bords extérieurs des lobes rouges.

Description détaillée :
Le corps est fuselé et comprimé latéralement. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et celle du premier rayon des pelviennes) entre de 2,7 à 3,2 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). Le pédoncule* caudal, très fin, prolonge un brusque rétrécissement du corps dans la partie postérieure des nageoires dorsale et anale. La taille maximale documentée est de 17 cm, mais la taille communément rencontrée est rarement supérieure à 13 cm.

La couleur de fond est un rouge plus ou moins soutenu. Neuf lignes horizontales blanches traversent les flancs, la première longeant la base de la nageoire dorsale, la dernière accompagnant le profil de l’abdomen*. Ces lignes sont bordées de chaque côté d’une série de petites taches brun foncé parfois difficilement discernables. Le pédoncule caudal porte une large selle blanche, qui peut l’englober complètement.

La tête est pointue avec un profil dorsal convexe et un profil ventral presque rectiligne. Elle est rouge avec deux longues lignes blanches rectilignes : la première commence au-dessus de la lèvre supérieure et descend obliquement vers l’extrémité inférieure du préopercule, la seconde est verticale et accompagne le bord postérieur du préopercule. L’angle du préopercule est armé d’une courte épine venimeuse, dont la pointe est orientée vers l’extérieur. Le bord postérieur de l’opercule* est dentelé et blanchâtre, son angle porte deux épines. La bouche est terminale, oblique et de petite taille. La mâchoire supérieure est protractile* ; l’extrémité de la lèvre inférieure est marquée par une petite tache blanche. Les yeux sont très grands, leur diamètre entre environ 2,3 fois dans la longueur de la tête ; ils sont rouges au-delà de l’anneau blanc à légèrement doré qui entoure la pupille. Un large sillon rectangulaire se trouve dans l’axe du museau entre la lèvre supérieure et les yeux ; deux autres sillons commencent dans la zone supra-orbitale et rayonnent sur la nuque. Cinq courtes lignes blanches sont présentes sur la gorge, de la partie postérieure des opercules aux pelviennes.

La partie épineuse de la nageoire dorsale est échancrée entre chaque rayon. Le troisième rayon dur est le plus grand, la taille des suivants décline rapidement jusqu’au dernier rayon, qui est très petit. Cette partie est d’un rouge foncé qui peut aller jusqu’au brun, voire au noir, avec des rayons rosâtres ou rouge vif. Elle est traversée par une ligne blanche dessinant un arc de cercle partant de la base du premier rayon dur et allant jusqu’au milieu de la membrane des deux derniers rayons. Cette ligne est parfois discontinue : son premier segment se situe alors dans le quart inférieur de la membrane des premiers rayons, le second dans le tiers supérieur de celle des derniers, les membranes médianes en étant dépourvues. La ligne blanche peut aussi devenir rouge foncé, jusqu’à être indiscernable de la couleur de fond. L’extrémité des membranes est blanche ; elle descend obliquement de la pointe d’un rayon vers le rayon suivant, créant ainsi une série de triangles blancs dans la partie supérieure de la nageoire. Les rayons mous de la dorsale sont séparés des rayons durs par un court espace. Ils sont nettement plus hauts que les derniers rayons durs et érigés même quand la dorsale épineuse est plaquée sur le dos. Les deux premiers rayons sont rouges à rosâtres, les autres, de même que les membranes, sont translucides. Les rayons mous de la nageoire dorsale et la nageoire anale sont symétriques.
Les deux premiers rayons durs de l’anale sont blancs, les deux suivants sont rouges, les rayons mous sont translucides.
La nageoire caudale est fourchue, translucide avec les bords extérieurs des lobes rouges.
La base des pectorales est rouge, ses rayons et ses membranes peuvent être translucides à rosâtres.
Les deux premiers rayons des pelviennes et leur membrane sont blancs, les deux suivants et leur membrane sont rouges, les autres sont translucides.

Deux caractéristiques différencient la livrée nocturne de la livrée diurne : d’une part, la ligne blanche traversant la partie épineuse de la dorsale rougit, d’autre part, une large bande blanche oblique apparaît sous la partie postérieure de cette nageoire. Cette ligne part de la troisième des lignes horizontales blanches présentes sur les flancs, à l’aplomb de la moitié de la partie épineuse de la dorsale, et rejoint la base des premiers rayons mous.

Espèces ressemblantes

De nombreuses espèces au sein du genre Sargocentron sont rouges avec des lignes horizontales blanches sur les flancs et une ligne blanche sous et derrière les yeux. Dans l'aire de distribution de S. diadema, quatorze espèces présentent ces caractéristiques. Le meilleur moyen pour les distinguer est la coloration de la partie épineuse de la nageoire dorsale, généralement rouge avec des taches blanches dont l’emplacement, la taille ou le nombre sont différents. En éliminant les espèces identifiables au moyen d’une autre caractéristique du patron de couleur (par exemple des taches noires sur les premières membranes de la dorsale épineuse, comme chez S. ittodai ou S. microstoma, ou en partie postérieure du corps, comme chez S. cornutum ou S. rubrum), il reste cinq espèces susceptibles de provoquer des confusions :

  • Sargocentron hormion : la partie épineuse de la nageoire dorsale est rouge et porte une tache blanche sur la membrane des sept premiers rayons, les autres étant uniformément rouges. On le trouve dans le Pacifique, dans les îles Cook, Pitcairn et en Polynésie Française.
  • Sargocentron punctatissimum : les lignes blanches sur les flancs sont rarement discernables chez cette espèce, mais certains individus en ont de bien marquées. La moitié inférieure de la partie épineuse de la nageoire dorsale est translucide avec une petite tache blanche en haut de chaque membrane, puis vient un large liseré rouge. On le trouve en mer Rouge et dans le domaine indo-Pacifique.
  • Sargocentron seychellense : la partie épineuse de la dorsale est majoritairement blanche avec une base rouge et des extrémités jaunes. Les lignes horizontales blanches des flancs sont plus larges. On le trouve dans l’ouest de l’océan Indien.
  • Sargocentron wilhelmi : une fine ligne blanche verticale accompagne les rayons durs sur les quatre cinquièmes de la partie antérieure des membranes, à l’exception des deux premières. Les lignes horizontales blanches des flancs sont très fines. Cette espèce n’est signalée que de l’île de Pâques.
  • Sargocentron xantherythrum : la partie épineuse de la dorsale est rouge avec les pointes des membranes blanches et parfois, une petite tache blanche sur les membranes des deux premiers rayons. L'espèce n’est signalée que d’Hawaï et de l’atoll Johnston.

Alimentation

Le poisson-écureuil diadème est un carnivore généraliste : outre ses proies privilégiées, les crustacés, on a également trouvé des vers, des gastéropodes, des membres d’ophiures et des bivalves dans ses contenus stomacaux.

Reproduction - Multiplication

La biologie de la reproduction n’a pas été étudiée chez Sargocentron diadema à la date de parution de cette fiche [avril 2021], à notre connaissance. Toutefois, l’espèce est supposée pondre en pleine eau. Les larves* sont pélagiques*.
Les derniers stades pélagiques d’une larve de poisson-écureuil non identifié jusqu’à l’espèce sont bleus et argent, on suppose que la couleur rouge n’advient qu’au moment de l’installation* dans un récif.

Toutes les espèces de la famille des Holocentridés présentent un stade post-larvaire pélagique* très particulier, dit « rhynchichthys ». Il est caractérisé par la présence d’épines sur le front, les préopercules*, les opercules*, et surtout par un rostre* pointu formé par une projection des os du museau très au-delà de la bouche. La seule autre famille de poissons téléostéens (infra-classes de la classe Actinopterygii, poissons à nageoires rayonnées) présentant cette dernière particularité chez les larves est celle des Malacanthidés.

Divers biologie

Cette espèce peut être solitaire, mais elle est souvent observée en petits groupes qui partagent parfois leurs abris avec d’autres Holocentridés.

Sargocentron diadema se protège le jour dans des massifs coralliens branchus ou sous des saillies, et quitte son abri de nuit pour chasser dans des zones sableuses ou sablo-détritiques à petite profondeur.

Les poissons de la famille des Holocentridés communiquent entre eux au moyen de vocalisations produites par des muscles capables de contractions rapides, qui provoquent des vibrations de la vessie natatoire. Ces vocalisations se composent de grognements, de gazouillis et de sons délivrés en rafale (ce dernier type de cri, dit « staccato », se retrouve chez les écureuils et pourrait avoir motivé le nom commun de la sous-famille des Holocentrinae). La signification de ces vocalisations est mal comprise, mais il est probable qu'elles soient associées à la parade nuptiale, à l'agression intraspécifique et à la dissuasion des prédateurs.

Le foie des Holocentridés contient naturellement des niveaux exceptionnels de métallothionéine (protéines caractérisées par leur forte affinité pour les ions métalliques) et de zinc.

La nageoire dorsale comprend 11 rayons durs et de 12 à 14 rayons mous, l’anale 4 rayons durs et de 8 à 9 rayons mous. La nageoire pectorale a 13 à 15 rayons.
La ligne latérale* comprend de 44 à 49 écailles perforées.

Informations complémentaires

La famille des Holocentridés comprend deux sous-familles : les Holocentrinae, ou poissons-écureuils, et les Myripristinae, ou poissons-soldats. La première sous-famille inclut les genres Holocentrus, Neoniphon et Sargocentron, la seconde les genres Corniger, Myripristis, Ostichthys, Plectrypops et Pristilepis. Une récente étude fondée sur des analyses moléculaires (ADN) propose de rétablir dans les Holocentrinae le genre Flammeo. Considéré jusqu'à lors comme synonyme de Neoniphon, pour l’espèce atlantique Neoniphon marianus (qui deviendrait donc Flammeo marianus), cette proposition n’est pour l'heure pas acceptée par le World Register of Marine Species (WoRMS).

Notez que dans la pratique commune française, les termes de poisson-écureuil et de poisson-soldat sont souvent employés indifféremment pour toutes les espèces de la famille des Holocentridés.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce et leur traitement n'induisent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois catégories qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Poisson-écureuil : traduction du nom commun « squirrelfish » (squirrel = écureuil), employé par les anglophones pour désigner la sous-famille des Holocentrinae. Ce mot, employé dès la fin du XVIIIe siècle, est d’origine inconnue. L’hypothèse la plus vraisemblable parmi celles qui sont proposées est que cette comparaison viendrait des sons émis par ces poissons, notamment quand ils sont manipulés vivants, dont certains ressembleraient aux cris des écureuils.

diadème : traduction du nom scientifique spécifique [diadema]. Voir origine du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Sargocentron : le genre est décrit par Fowler en 1904 comme un sous-genre du genre Holocentrus dans New, little known and typical berycoid fishes (Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, v. 56, p. 235). Le descripteur précise qu’il a composé ce nom à partir des mots grecs [sargos], qui désignait un poisson du genre Diplodus (famille des Sparidés, communément appelés « sars »), et [kentron], qui signifie épine. Le nom de genre signifie donc « sar à épines », en référence à l’épine préoperculaire de ces poissons.
L’espèce-type* est Sargocentron spiniferum (sous le nom d’Holocentrum leo, actuel synonyme), dont l’épine préoperculaire est de grande taille.
Le genre comprend actuellement 34 espèces acceptées.

diadema : mot latin signifiant diadème, bandeau royal. Lacépède décrit l’espèce en 1802 dans Histoire naturelle des poissons (volume. 4, pp. 335 et 374) sous le nom d’Holocentrus diadema, et propose le nom commun d’Holocentre diadème. Il précise que « les bandes noires et blanches qui décorent la partie antérieure de sa nageoire dorsale représentent le bandeau auquel les anciens donnaient le nom de diadème ». L’espèce a été décrite d’après un dessin de Commerson.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 217947

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Beryciformes Béryciformes
Famille Holocentridae Holocentridés
Sous-famille Holocentrinae
Genre Sargocentron
Espèce diadema

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