Petit risso

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Principalement en Europe du Nord

Rissoa parva est présente de la mer Blanche (sud-ouest de la Russie) jusqu'au Maroc. Sa répartition en Méditerranée est limitée à la mer d'Alboran. Elle est absente en mer Baltique.

Biotope

Cette espèce vit principalement sur les algues rouges et sous les blocs des estrans* rocheux du niveau de la mi-marée jusqu'à 15 m de profondeur. Elle préfère une bonne circulation de l'eau et tolère une forte exposition aux vagues ainsi qu'une baisse de la salinité jusqu'à 20 ‰ (ou 20 psu qui est l'unité de la salinité). Dans le sud de sa répartition, elle vit à plus grande profondeur. Rissoa parva est également présente dans les herbiers de zostères. Elle est absente là où la sédimentation est importante.

Description

La coquille, relativement large et trapue, peut atteindre une hauteur de 5 mm pour une largeur de 3 mm. La spire comprend 7 à 8 tours au profil convexe. La coquille peut être lisse ou présenter des côtes sur toute la spire. Cependant, certains individus peuvent avoir des côtes seulement sur les premiers tours ou seulement sur les derniers. De nombreuses formes intermédiaires ont été observées. De fines crêtes spirales peuvent être visibles sur l'ensemble de la spire. Le labre* (le bord externe de l'ouverture) peut porter une varice.
La couleur de la coquille est également très variable. Elle fluctue du crème au brun rouge foncé avec des stries et des taches sombres spiralées. Quand la coquille a plus de 4 tours de spire (soit une coquille de 2 mm de longueur), il y a souvent deux petites virgules brunes sur le dernier tour près de l'ouverture. Le bord de l'ouverture et les premiers tours de spire sont souvent teintés d'une couleur lilas. Cette coquille n'a pas d'ombilic*.

Le corps de l'animal est jaune très pâle avec des stries violet-noir. Les tentacules* céphaliques, longs et minces, ont une bande longitudinale médiane blanche plus ou moins continue. A la base de chaque tentacule céphalique, il y a un œil et une tache jaune juste derrière. L'avant du museau est étroit et profondément fendu (bifide). Un tentacule palléal* est présent du côté droit. Chez le mâle, le pénis, en forme de filament, est juste derrière le tentacule céphalique droit. Le pied est étroit, avec une constriction au milieu (il peut se plier transversalement) et porte un sillon médian en arrière. Un tentacule métapodial* cylindrique est bien développé. L'opercule* corné est mince et blanchâtre, il est délicatement strié avec une spire légèrement excentrique.

Espèces ressemblantes

De nombreuses espèces de Rissoa sont présentes sur les côtes européennes mais la plus abondante est très certainement Rissoa parva.
Les importantes variations des motifs de la coquille (lisse ou avec plus ou moins de côtes) avaient conduit les spécialistes à considérer deux espèces sympatriques* : R. interrupta avec une coquille lisse et R. parva avec une coquille avec des côtes. Mais comme tous les intermédiaires sont observés, actuellement R. interrupta est considérée comme une variété de Rissoa parva.
Sur les côtes européennes, il existe plusieurs espèces de petits gastéropodes ressemblants à Rissoa parva ou à des genres voisins. Il n'est pas possible de les citer tous. Quelques espèces sont proches et vivent dans le même milieu.

Deux espèces sont plus petites :

• Rissoa inconspicua présente de la Méditerranée à la Baltique. Elle mesure 3 mm x 2 mm.
• Rissoella diaphana présente de la Méditerranée au Kattegat (Danemark). Elle mesure 3 mm x 2,5 mm.

Alimentation

Rissoa parva est un brouteur qui râpe avec sa radula* les diatomées* et les algues épiphytes* microscopiques qui se développent à la surface des grandes algues sur lesquelles elle vit. Elle consomme également des détritus et peut consommer les fines extrémités de certaines algues comme Halopteris scoparia. Ses fèces* forment des petites boulettes de 200 µm x 100 µm.
En Grande-Bretagne, la majorité des individus ont été trouvés parmi les thalles* de l'algue rouge filamenteuse Lomentaria articulata, de Plumaria elegans, de Callithamnion sp. et de Ceramium sp. Rissoa parva vit également sur l'algue rouge calcaire Corallina officinalis et parfois sur Mastocarpus stellatus, Osmundea pinnatifida ou dans les crampons de Laminaria digitata. Des spécimens ont été trouvés sur la face inférieure des pierres et des blocs de roches. En revanche les individus sont rares ou absents sur Fucus vesiculosus et F. serratus, les algues vertes Ulva lactuca et les entéromorphes, les algues rouges telles que Palmaria palmata et les épiphytes* comme Polysiphonia sp..

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. Cette espèce se reproduit toute l'année avec un minimum d'activité en hiver. Les mâles sont un peu plus petits et moins communs que les femelles.
Celles-ci pondent, surtout de nuit, des œufs dans des capsules transparentes en forme de lentille circulaire de 0,65 mm de diamètre. Chacune contient de 6 à 50 œufs blanchâtres. Elles sont collées, par leur face aplatie, sur des algues ou tout autre substrat* dur comme des coquilles, voire même des capsules ovigères* d'autres espèces.

De ces capsules, des larves* véligères* planctotrophiques* éclosent. Elles vivent dans le plancton* un certain temps avant de se métamorphoser en un petit gastéropode qui va se poser sur les algues ou les roches.

La durée de vie de cette espèce est de l'ordre de 8 à 9 mois ou seulement de 3 à 4 mois selon l'époque du début de la vie benthique*.

Vie associée

Sur les algues filamenteuses sur lesquelles Rissoa parva est présente, de jeunes Nucella lapillus de 2 à 5 mm de longueur sont également présentes.

Divers biologie

Cette espèce peut être très abondante en milieu rocheux 5 000 par m² en hiver et 76 000 par m² en été. En Irlande, il a été dénombré 175 000 individus par m² sur les algues rouges.
Ce sont des animaux très actifs.
La présence ou l’absence des côtes sur la coquille seraient liées aux conditions environnementales.

Rissoa parva se déplace souvent sur un fil muqueux sécrété par la glande pédieuse* postérieure. Le pied est très mobile et peut se plier transversalement au milieu et se replier longitudinalement dans sa moitié postérieure pour saisir son fil muqueux. D’ailleurs, les individus morts adhèrent à leur algue support par cette sécrétion.

Rissoa parva possède, comme seulement un petit nombre de gastéropodes, un stylet cristallin. Cette structure très particulière, présente dans l'estomac, est constituée de glycoprotéines. Elle tourne sur elle-même grâce à des cils et ainsi triture les aliments et libère des enzymes pour assurer leur digestion.

Informations complémentaires

Rissoa parva est consommée par de jeunes Nucella lapillus et par de nombreux autres organismes comme des poissons tels que Symphodus melops.
Les abondantes larves* planctoniques* de Rissoa parva font partie du régime alimentaire du hareng de l’Atlantique (Clupea harengus)

Cette espèce est connue depuis le Pliocène (- 5 millions d’années) au Royaume-Uni.

Origine des noms

Origine du nom français

Traduction du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Rissoa : nom de genre dédié au zoologiste niçois Joseph Antoine Risso (1777-1845) par le zoologiste français Christophe-Paulin de la Poix, chevalier de Fréminville (1787-1848).

parva : du latin [parvus, a, um] = petit.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 141335