Coquille fusiforme en forme de tour (turriculée), à l'aspect épineux
Extrémité (protoconque) à deux tours (paucispirale)
Côtes axiales fortes, espaces plus larges que les côtes
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Marques en forme de virgules sous la suture
Pas d’opercule
Animal blanc avec une ponctuation couleur de craie
Raphitome hirsute
Clathurella cordieri var. pungens Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1883
Cordieria horrida Monterosato, 1884
Raphitoma monterosatoi Nordsieck, 1977
Méditerranée et Atlantique européen
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]En Méditerranée, outre les côtes françaises de métropole et de Corse, l’espèce a été signalée à Malte, en Sicile, en Sardaigne, à Alger, dans l'Adriatique et en Grèce.
On peut également la trouver sur les côtes européennes de l'Atlantique Nord-Est.
Espèce de l’infralittoral*, on la rencontre principalement sous les pierres.
La coquille est fusiforme, turriculée*, d’une longueur allant de 8 à 15 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est paucispirale* à 2 tours en forme de bouton. La téléoconque* est formée de 6 à 7 tours.
La sculpture se compose d’environ 12 à 13 côtes axiales fortes et de 9 à 10 cordons spiraux (voir photo 2) dont 4 au-dessus de la suture*. Leur point de rencontre forme une pointe qui donne à la coquille un aspect épineux, d’où son nom d’horrida (hérissé en latin). Les espaces sont plus larges que les côtes et forment un quadrillage rectangulaire (aspect cancellé).
La suture est large, lisse et ornée de flammules blanches en forme de virgule. L’ouverture ovale se termine par un canal court, ouvert en forme d’entonnoir.
L’encoche labiale est profonde et le bord columellaire* est peu sinueux. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 8 à 9 dents.
La coquille est de couleur grise, plutôt marron pour les spécimens vivants, et ornée de lignes verticales et horizontales blanches plus ou moins nombreuses. L’extrémité du canal siphonal* est blanche.
L’animal lui-même est blanc avec une ponctuation dense de couleur craie. Le siphon* est de la même couleur. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires à mi-hauteur.
Cette espèce possède une coquille suffisamment caractéristique pour ne pas, à l'examen, être confondue avec les autres raphitomidés (par exemple Leufroyia concinna, Cyrillia linearis ou Leufroyia leufroyi), à la coquille moins hérissée.
Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent.
Les sexes sont séparés. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* véligères* lécithotrophiques* qui en sont issues, ont une vie planctonique* courte et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque paucispirale (voir § Informations complémentaires).
Il n'y a pas de vie associée à cette espèce pour les sujets observés.
Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :
Raphitome hérissée : nom francisé du binom scientifique.
Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.
horrida : du latin [horridus] = rugueux, garni d’objets saillants et pointus. L'auteur de la description a donné ce nom, horrida, à cette espèce pour la sculpture cancellée (à l'aspect grillagé, quadrillé) et hérissée de sa coquille.
Numéro d'entrée WoRMS : 139369
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Raphitomidae | Raphitomidés | |
Genre | Raphitoma | ||
Espèce | horrida |
Petit Gastéropode
La coquille est fusiforme, turriculée d’une longueur allant de 8 à 15 mm.
Cap d'Antibes (06),15 m
27/12/015
Coquille annotée
Cette photo annotée permet de voir les caractéristiques de l’espèce sur la coquille.
Coquille ex-situ
17/12/2017
Détail de l’ouverture pour l’observation des dents
Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 8 à 9 dents.
Coquille ex-situ
19/12/2017
Sculpture de la coquille
La sculpture se compose d’environ 12 à 13 côtes axiales fortes et de 9 à 10 cordons spiraux dont 4 au-dessus de la suture. Leur point de rencontre forme une pointe qui donne à la coquille un aspect épineux.
Cap d'Antibes (06), 13 m
19/12/2015
Sculpture de la coquille (suite)
La suture est large, lisse et ornée de flammules blanches en forme de virgule.
L’ouverture ovale se termine par un canal court, ouvert en forme d’entonnoir.
L’encoche labiale est profonde et le bord columellaire est peu sinueux.
Cap d'Antibes (06), 13 m
19/12/2015
Protoconque et téléoconque
La protoconque* est paucispirale à 2 tours en forme de bouton.
La téléoconque* est formée de 6 à 7 tours.
La couleur de la coquille est marron ornée de lignes verticales et horizontales blanches plus ou moins nombreuses.
L’extrémité du canal est blanche.
Cap d'Antibes (06), 8 m
22/02/2014
Protoconque paucispirale (détail)
La protoconque représente les premiers tours initiaux de la coquille. Celle de R. horrida est une protoconque paucispirale.
Cap d'Antibes (06)
18/08/2018
Vue des spires au départ de la protoconque
Le point de rencontre entre côtes axiales et cordons spiraux forme une pointe qui donne à la coquille un aspect épineux.
Pointe des Sardinaux, Sainte-Maxime (83), 8 m
19/03/2011
Animal de face
Le siphon est de couleur blanche avec ponctuation blanc crayeux. Les yeux sont portés sur les tentacules oculaires à mi-hauteur.
Cap d'Antibes (06), 15 m
27/12/2015
L'animal
L’animal est blanc avec une ponctuation dense de couleur craie.
Il possède un pied lui permettant de passer par-dessus des algues relativement hautes pour lui.
Ce spécimen a un peu de mucus sur la coquille, ce qui est très rarement observé.
Cap d'Antibes (06), 14 m
30/12/2014
Pied agile
Son pied allongé vers l’arrière lui permet de rester au contact du substrat en toutes situations !
Agay (83), 7 m
21/06/2014
Incident de croissance
Pour une raison inconnue, ce spécimen de taille adulte a eu un incident de croissance important sur la dernière spire.
Isola Piana (2A), 6 m
21/09/2012
Spécimen jeune
Ce jeune spécimen a une bonne partie du labre cassée. Il n’a pas l’air handicapé par cette partie de coquille manquante. Il sera peut-être en mesure de la reconstruire...
Cap d’Antibes (06), 10 m
11/11/2015
Juvénile
Ce spécimen a une taille de 3 à 4 mm. C’est un juvénile.
Les proportions du siphon et de la protoconque paucispirale sont importantes au regard du reste de la coquille.
Cap d’Antibes (06), 10 m
27/08/2016
Rencontre...
La rencontre entre cette raphitome hérissée et une doris de Krohn n’a pas donné lieu à une quelconque posture de prédation. Ils ont tous deux, passé leur chemin.
Agay (83), 7 m
22/08/2015
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Dominique HORST
Vérificateur : Elisabeth JUAN HORST
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cecalupo A., Buzzurro G., Mariani M., 2008, Contributo alla conoscenza della malacofauna del Golfo di Gabès (Tunisia), Quad. Civ. Staz. Idrob., Milano, 31, 1-267.
Monterosato T. A. (di), 1884, Nomenclatura generica e specifica di alcune conchiglie mediterranee, Palermo, 152p.
Pusateri F., Giannuzzi-Savelli, Oliverio M., 2012, Revisione delle Raphitomidae mediterranee 1, Sociedad Espanola de Malacologia, Iberus, 30(1), 41-52.