Corps massif avec alternance de bandes verticales blanches et brunes
Epines de la nageoire dorsale et des pectorales, libres, très longues avec un voile sur toute la longueur
Partie souple de la nageoire dorsale, caudale et anale, transparente ponctuée de brun
Juvéniles très sombres avec pectorales encore plus développées
Ptérois volant, poisson-lion, rascasse-poule, laffe volant, poisson-dindon
Common lionfish, red lionfish, red firefish, butterfly cod, turkey fish (GB), Pesce cobra, pesce leone, pesce scorpione (I), Pez escorpión, pez león (E), Pazifische Rotfeuerfisch (D), Koraalduivel (NL), Peixe-leão-vermelho (P)
Gasterosteus volitans Linnaeus, 1758
Pacifique tropical, Atlantique Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesLa rascasse volante du Pacifique, Pterois volitans, est présente dans le Pacifique, de la Malaisie à la Polynésie française et aux îles Pitcairn et du sud du Japon à l'Australie, la Nouvelle-Calédonie et les Australes. Dans l'océan Indien, elle est observée sur la côte nord-ouest de l'Australie.
La rascasse volante de l'océan Indien, P. miles, est présente quant à elle en mer Rouge et dans tout l'océan Indien. C'est une espèce lessepsienne* qui se propage également en Méditerranée. Elle a été signalée en 1991 en Israël mais n'a pas été revue avant 2012 au Liban. Depuis, son extension se poursuit et elle a été vue à Chypre en 2014, puis en Grèce, Crête et Tunisie en 2015 et en Sicile en 2016. N'hésitez pas à nous contacter via le forum DORIS pour toute observation en Méditerranée et notamment dans les eaux françaises.
Pterois volitans et P. miles ont été introduites dans les Caraïbes. Les premières observations datent de 1994 en Floride, après que 6 individus se soient échappés d'un aquarium détruit par l'ouragan Andrew en 1992. Son extension est depuis très importante. Partie de Floride en 1994, elle se rencontre vers le nord sur toute la côte Est des USA jusqu'à New York (atteint en 2003) et les Bermudes (2000), et vers le sud, elle envahit progressivement toute la mer des Caraïbes : Bahamas (2006), puis Cuba, Turks & Caicos (2007) et Mexique, Belize, Honduras, Caïmans, Haïti, République dominicaine, Puerto Rico, St Martin, St Eustache, St Kitts et la Colombie (2009). En 2011, pour la première fois, elle est signalée en Guadeloupe (Petites Antilles) par un membre de DORIS puis en Martinique. Depuis 2014, elle est présente dans tout le golfe du Mexique et les Caraïbes.
Pterois volitans se rencontre dans les lagons et les pentes externes, entre la surface et 55 m de profondeur. Dans les estuaires et les eaux troubles, sa coloration est plus sombre. La journée, on retrouve ces poissons sous les surplombs et les endroits sombres, où ils restent contre la paroi verticale ou à l'envers, contre le plafond. La nuit, ils sortent pour chasser. Il est très fréquent d'observer ces rascasses dans les épaves.
La rascasse volante du Pacifique peut atteindre 38 cm. Le corps massif présente une alternance de bandes verticales blanches et de bandes rouges à brun foncé. De petites taches blanches le long de la ligne latérale sont parfois présentes. Les écailles sont de forme cycloïde*. La bouche est large. Des lambeaux cutanés sont présents sur le museau, généralement plus développés sur la mâchoire inférieure. La plupart du temps, on note la présence d'un appendice dressé au dessus de chaque œil qui évoluent avec le temps: les juvéniles ont des "antennes" fines et droites; les jeunes adultes développent des appendices foliacés de forme caractéristique, avec un ocelle près de l'extrémité et les vieux adultes perdent progressivement ces appendices oculaires (c'est lors de ce processus qu'on peut voir un appendice sur un œil et pas sur l'autre).
La partie épineuse de la nageoire dorsale (13 épines) et les pectorales sont constituées d'épines libres très longues, avec un voile courant sur toute leur longueur. La partie souple de la nageoire dorsale (10-11 rayons mous) ainsi que la caudale et l'anale sont transparentes ponctuées de brun.
Les juvéniles sont très foncés, presque noirs, avec les nageoires pectorales plus développées que celles des adultes.
Cette description est également valable pour l'espèce Pterois miles (Bennett, 1828), la rascasse volante de l'océan Indien, morphologiquement identique à P. volitans. On parle alors de complexe Pterois volitans / miles.
Il est pratiquement impossible de distinguer Pterois volitans de P. miles à l'œil nu. Cette dernière, remplace P. volitans dans l'océan Indien et la mer Rouge (selon certains auteurs en mer Rouge se serait même une espèce distincte, P. muricata). C'est une espèce lessepsienne* que l'on retrouve aussi dans la partie orientale de la Méditerranée. Ces 2 espèces ont été longtemps considérées comme une simple variation géographique de P. volitans, mais aujourd'hui, des études génétiques ont montré des différences et elles sont reconnues comme 2 espèces distinctes.
Pterois russelli a une allure similaire mais se différencie de P. volitans par un biotope plus profond, une coloration plus claire et l'absence de ponctuation sur les rayons mous de la dorsale, la caudale et l'anale.
Il existe d'autres espèces dans le genre Pterois (comme P. antennata, P. cincta, https://doris.ffessm.fr/ref/specie/5550P. radiata, P. mombassae), mais seul P. volitans a des nageoires pectorales avec des rayons libres et un voile important sur toute leur longueur. Enfin le genre Dendrochirus est assez proche lui aussi mais les rayons des nageoires sont plus courts et les rayons des pectorales sont reliés par une membrane.
La rascasse volante du Pacifique se nourrit de poissons et de crustacés, qu'elle chasse principalement de nuit en les rabattant dans un coin grâce à ses longues pectorales. Quand une proie est à sa portée, elle ouvre d'un coup sec son immense bouche protractile* pour la gober.
Les sexes sont séparés et la reproduction est externe, en pleine eau. Elle a lieu de nuit, 6 à 8 femelles se regroupant pour un seul mâle. C'est un poisson ovulipare*. Une femelle peut pondre jusqu'à 40 000 œufs, qui sont groupés par milliers dans de petites boules de mucus. Au fil des jours, cette masse de mucus se désagrège, libérant progressivement les œufs. Les larves éclosent au bout de quelques jours et dérivent durant 3 à 4 semaines dans le courant. Les juvéniles pélagiques, peuvent donc essaimer sur de très grandes distances.
La coloration des rascasses volantes du Pacifique est variable, plus ou moins foncée. Suivant le biotope, un même individu peut changer de couleur en quelques minutes.
C'est un poisson solitaire mais qui se rencontre quelquefois en petits groupes.
L'âge maximum rapporté de cette espèce est de 10 ans.
Comme la plupart des rascasses, la rascasse volante du Pacifique possède une paire de glandes à venin incorporé à chaque rayon épineux de ses nageoires dorsale, anale et pelviennes. La piqûre est très douloureuse voire mortelle dans de rares cas. Le venin est thermosensible et peut être détruit par une source de chaleur. Une application de corticoïdes permet de diminuer la réaction inflammatoire provoquée par cette toxine.
Par conséquent, cette espèce n'a pratiquement pas de prédateur. Le plus connu, aussi bizarrement que cela puisse paraître, est le poisson-flûte Fistularia commersonii. On peut citer aussi les murènes. Au Honduras, des expériences sont menées pour "dresser" des requins à se nourrir de rascasses volantes !
C'est un poisson peu farouche qui n'hésite pas à suivre les plongeurs en plongée de nuit, se jetant sur les petits poissons éclairés par les lampes.
Pour lutter contre sa prolifération dans les Caraïbes, une brochure avec de nombreuses recettes de cuisine concernant la rascasse volante, dont la chair est très bonne, a été éditée !
Rascasse volante : car cette rascasse se déplace avec ses longues nageoires pectorales déployées, ressemblant à des ailes.
du Pacifique : proposition de DORIS pour la différencier de l'espèce quasi similaire P. miles qui elle ne se rencontre qu'en mer Rouge et dans l'océan Indien.
Pterois : du grec [pteroeis] = ailé.
volitans : participe présent du latin [volito] = voltiger, voleter.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Scorpaeniformes | Scorpéniformes | Poissons scorpions. |
Sous-ordre | Scorpaenoidei | Scorpénoïdes | |
Famille | Scorpaenidae | Scorpénidés | |
Genre | Pterois | ||
Espèce | volitans/miles |
Longues nageoires
Pterois volitans a les rayons épineux de la nageoire dorsale et des pectorales très développés.
Visayas, Philippines, 15 m
12/04/2004
Nageoires pectorales
Chez Pterois volitans, un large voile court sur toute la longueur des rayons des nageoires pectorales.
Tahiti, Polynésie française, 15 m
09/2006
Tête
Généralement, chez Pterois volitans, des appendices sont présents au dessus des yeux. On peut également noter des lambeaux de peau, notamment au niveau des mâchoires.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 8 m
29/11/2008
Appendices plumeux
Il est impossible de différencier à l'œil nu Pterois volitans de P. miles. Seule la zone géographique permet de le faire. Ici, en mer Rouge, ce ne peut être que P. miles, P. volitans ne se rencontrant que dans le Pacifique.
Chez cet individu, les appendices au dessus des yeux ont la forme d'une plume.
Sharm El Sheikh, Egypte, 15 m
02/2006
Sans appendices supra-oculaires
Chez certains individus, comme ici chez ce Pterois volitans, les appendices au-dessus des yeux sont absents. La partie molle de la nageoire dorsale, ainsi que la caudale et l'anale sont transparentes, ponctuées de brun.
Aquarium de Nouméa, Nouvelle-Calédonie
29/09/2009
Couleur rouille
La coloration de la rascasse volante est assez variable. Chez cet individu du Pacifique, Pterois volitans, la coloration est rouille.
Manly, New South Wales, Australie
04/2005
Coloration sombre
La coloration du corps varie suivant l'environnement. Cette coloration peut changer en quelques minutes si la rascasse volante change de biotope. Ici, dans l'océan Indien, il s'agit de Pterois miles.
Passe en S, Mayotte, 15 m
19/12/2009
Points blancs
Parfois, il y a des points blancs le long de la ligne latérale, comme sur cet individu de mer Rouge, donc Pterois miles.
St John's, Egypte, 12 m
05/08/2007
Pectorales ponctuées
Il peut y avoir également des points noirs sur les pectorales, comme sur ce Pterois miles.
Marsa Alam, Egypte, 8 m
10/07/2008
Vue ventrale
Ce Pterois miles nous montre son ventre.
Passe en S, Mayotte, 5 m
16/01/2010
Très jeune juvénile
Un juvénile d'à peine 20 mm, presque transparent, s'est laissé surprendre par l'objectif du photographe.
Cozumel, Yucatan, Mexique, 18 m
01/05/2013
Juvénile sombre
Les juvéniles, ici Pterois volitans, sont très foncés, avec des nageoires pectorales encore plus développées.
Togian, Sulawesi, Indonésie, 12 m
10/04/2006
Comme un oiseau
Avec ses longues nageoires pectorales déployées, ce Pterois miles semble voler, d'où son nom commun de rascasse volante.
Passe en S, Mayotte, 5 m
16/01/2010
A l'envers
La rascasse volante, ici Pterois volitans, se tient généralement immobile la journée dans les anfractuosités et sous les surplombs, où il n'est pas rare de la voir, à l'envers, collée au plafond.
Visayas, Philippines, 20 m
N/A
En chasse.
La rascasse volante, ici Pterois miles, se nourrit de poissons et de crustacés, qu'elle chasse principalement de nuit en les rabattant dans un coin grâce à ses longues pectorales. Quand une proie est à sa portée, elle ouvre d'un coup sec son immense bouche protractile* pour la gober.
La Réunion, 1,5 m
13/07/2010
Malade
Ce Pterois miles aux couleurs atypiques semble malade. Infection bactérienne, virale ou parasites ?
St John's, Egypte, 16 m
05/08/2007
Introduction
Pterois volitans et P. miles ont été introduits dans les Caraïbes. Les premières observations datent de 1994 en Floride, après que 6 individus se soient échappés d'un aquarium, détruit par l'ouragan Andrew en 1992. Son extension est depuis très importante. Partie de Floride en 1994, elle se rencontre vers le nord sur toute la côte Est des USA jusqu'à New York (atteint en 2003) et les Bermudes (2000), et vers le sud, elle envahit progressivement toute la mer des Caraïbes : Bahamas (2006), puis Cuba, Turks & Caicos (2007) et Mexique, Belize, Honduras, Caïmans, Haïti, République dominicaine, Puerto Rico, St Martin, St Eustache, St Kitts et la Colombie (2009). En 2011, pour la première elle est signalée en Guadeloupe (Petites Antilles).
San salvator, Bahamas, 25 m
20/12/2008
A Cuba
Pas de doute, il s'agit bien d'une rascasse volante (Pterois volitans ou P. miles) qui prolifère dans les Caraïbes depuis son introduction accidentelle ou volontaire.
Santa Lucia, Cuba
13/01/2009
A la Guadeloupe
C'est la première observation de cette espèce en Guadeloupe.
Port Louis, Guadeloupe, 6 m
14/01/2011
En Martinique
La présence de cette espèce en Martinique a été constatée pour la premère fois début 2011.
Anse aux loupx, Martinique, 5 m
17/01/12
Ptérois volant
Planche naturaliste.
Cuvier & Valencienne, Histoire naturelle des poissons, planche 88, vol 4, 1829.
Cuvier & Valencienne
Reproduction de documents anciens
1829
Vidéo : Invasion de Pterois dans les Caraïbes
Cette vidéo illustre la prolifération des Pterois entre 1992 et 2009 à la suite d'un ouragan qui a frappé les côtes de Floride, et la promotion de la chasse à cette espèce qui prolifère depuis quelques années.
Date de prise de vue non confirmée.
Caraïbes
2009
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Pascaline BODILIS
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Eschmeyer W.N., 1986, Scorpaenidae, in : Smith MM, Heemstra PC (eds), SMITHS' SEA FISHES, Springer-Verlag, Berlin, 463–478.
Golani D., 2000, First record of the bluespotted cornetfish from the Mediterranean Sea. Journal of Fish Biology, 56, 1545-1547.
Hamner R.M., Freshwater D.W., Whitfield P.E., 2007, Mitochondrial cytochrome b analysis reveals two invasive lionfish species with strong founder effects in the western Atlantic, J. Fish. Biol., 71, 214–222.
Schofield P.J., 2009, Geographic extent and chronology of the invasion of non-native lionfish (Pterois volitans [Linnaeus 1758] and P. miles [Bennett 1828]) in the Western North Atlantic and Caribbean Sea, Aquatic Invasions, 4(3), 473-479.
La page sur Perois volitans sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase