Porpite

Porpita porpita | (Linnaeus, 1758)

N° 227

Cosmopolite

Clé d'identification

Flotteur discoïde bleu de 5 cm de diamètre maximum
Au centre, un disque bleu foncé quadrillé
A la périphérie, une bande bleu turquoise transparente
Sous le flotteur, 3 types de polypes
Dactylozoïdes bleus rayonnants de tailles différentes (10 cm max) et porteurs de grappes de cellules urticantes

Noms

Noms communs internationaux

Blue button (GB), Porpita (I)

Synonymes du nom scientifique actuel

Porpita mediterranea
Porpita pacifica Lesson, 1826

Distribution géographique

Cosmopolite

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes

Porpita porpita est une espèce cosmopolite que l'on rencontrera à la surface des trois océans, en zone tempérée à tropicale.

Biotope

La porpite est un organisme de pleine mer qui fait partie du pleuston*, c'est-à-dire des organismes qui vivent en surface, à l'interface eau-air. Par moment, le vent les ramène près des côtes.

Description

Bien que ressemblant à une méduse, Porpita porpita est en fait une colonie de polypes* appartenant au groupe des hydraires.
Cette colonie se présente sous la forme d'un petit flotteur discoïde de 5 cm de diamètre maximum.
De couleur bleu foncé, la zone centrale de ce disque est parcourue par un quadrillage de rainures radiales et de cercles concentriques. La bande extérieure de ce disque est de couleur bleu turquoise et transparente.
Sous ce disque flotteur, qui est en fait un polype modifié (ou pneumatocyste*), sont suspendus de nombreux polypes spécialisés. Du centre vers la périphérie on trouve un unique polype nourricier, le gastrozoïde, puis plusieurs rangées concentriques de polypes reproducteurs, les gonozoïdes, de couleur blanchâtre, puis une rangée de polypes urticants jouant un rôle dans la défense et la nutrition de la colonie, les dactylozoïdes de couleur bleue. Ces dactylozoïdes, qui rayonnent sous le flotteur, ont des tailles différentes (de 1 à 10 cm). Ils sont porteurs de grappes de nombreuses batteries de cellules urticantes.

Espèces ressemblantes

La porpite ne peut pas être confondue avec un autre organisme.
Deux autres colonies, proches zoologiquement de la porpite, présentent la même couleur, le même mode de vie, le même biotope:

  • Physalia physalis, la physalie (ou galère portugaise), qui est surmontée d'un flotteur rempli de gaz. Ses polypes présentent des tentacules beaucoup plus longs (20 à 50 m) et beaucoup plus urticants.
  • Velella velella, la vélelle, qui se présente aussi comme un radeau flottant, sous lequel pendent des tentacules bleus, mais qui possède en plus une "voile" cartilagineuse au dessus du flotteur.

Alimentation

La porpite est planctonophage* et se nourrit en capturant les microorganismes du plancton* grâce à des polypes pêcheurs nourriciers qui sont suspendus en cercle sous le disque. Ces derniers sont garnis de cnidocytes qui harponnent les petites proies (appendiculaires, copépodes, œufs de poisson, etc...) qui sont ensuite acheminées vers le gastérozoïde central.

La symbiose avec des zooxanthelles* procure à la colonie un apport supplémentaire en matière organique.

Reproduction - Multiplication

Le cycle de reproduction de la porpite passe par une phase sexuée, la méduse, qui ressemble à une cloche minuscule, dont la taille n'excède pas 3 mm. Ces méduses sont émises par des polypes reproducteurs, les gonozoïdes, et libèrent dans l'eau les gamètes. Après fécondation*, il y a formation d'une larve* pélagique* qui développe de manière asexuée une jeune colonie après deux stades larvaires intermédiaires. Certaines cellules produisent alors des gouttelettes d'huile qui ont pour effet de faire remonter en surface la jeune porpite.

Vie associée

Les tissus de Porpita porpita sont fréquemment colonisés par des zooxanthelles, des algues unicellulaires, qui peuvent alors conférer aux polypes une teinte brune. Cette association est symbiotique*.

Divers biologie

Il existe des colonies de porpites de couleur blanche et de couleur jaune.

Le disque flotteur (ou pneumatocyste) possède de petites chambres remplies de gaz qui assurent à la colonie une flottaison parfaite.

Bien que proche des siphonophores et souvent rapprochée des physalies, la porpite est en principe inoffensive pour l'homme. Si ses cnidocytes* sont redoutables pour les proies du zooplancton, ils le sont beaucoup moins pour la peau humaine. Cependant, après avoir manipulé une porpite, même échouée, il faut veiller à ne pas porter les doigts à la bouche ni aux yeux. Certaines personnes plus sensibles peuvent présenter de sérieuses irritations.

Des individus d'un diamètre de 8 cm ont déjà été observés.

Informations complémentaires

Les porpites peuvent former des bancs de nombreux individus en surface qui finissent en général par s'échouer dans la laisse* de mer. Après décomposition, il ne persiste que la partie cornée de la colonie dont la consistance rappelle celle du plastique ou de la cellophane.
Les porpites servent de nourriture aux poissons lune (Mola mola), ainsi qu'à des gastéropodes, la janthine (Janthina janthina et Janthina pallida), et le nudibranche Glaucus atlanticus.
Des études récentes ont rapproché les porpites du groupe des anthoméduses. Jadis intégrées aux siphonophores, puis aux chondrophores, ces organismes présenteraient en fait des colonies très proches de celles des hydraires.

Origine des noms

Origine du nom français

Porpite : traduction directe du nom de genre scientifique Porpita.

Origine du nom scientifique

Porpita = boucle de ceinture (selon Rémy Perrier). Diminutif du grec [porpé] = agrafe de vêtement.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 117831

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Hydrozoa Hydrozoaires Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce.
Sous-classe Hydroidolina Hydroïdes Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype.
Ordre Anthoathecata Anthoathécates

Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium.

Sous-ordre Capitata Capités

Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire.

Famille Porpitidae Porpitidés Cette famille réunit les seules colonies d'hydraires flottantes, de couleur bleue, de part la présence dans leurs tissus d'algues symbiotiques.
Genre Porpita
Espèce porpita

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