Coquille robuste, équivalve et inéquilatérale
Umbo décalé vers la partie antérieure
Taille moyenne entre 40 et 50 mm
Coquille rose sur fond crème présentant fréquemment des motifs en zigzags
Intérieur de la coquille de couleur blanc à blanc crème
Tache très nette de couleur rose
3 dents cardinales sur chaque valve
Sinus palléal peu profond et cunéiforme
Palourde losangique, clovisse losangée, palourde des Glénan, palourde d’eau profonde, palourde rhomboïde, vénérupe
Banded carpet shell (GB), Almeja rubia, almeja chocha (E), Roze venusschelp, gladde tapijtschelp, gevlamde tapijtschelp (NL)
Venus rhomboides Pennant, 1777
Paphia rhomboides (Pennant, 1777)
Tapes rhomboides (Pennant, 1777)
Venerupis rhomboides (Pennant, 1777)
Cuneus fasciatus da Costa, 1778
Venus sanguinolenta Gmelin, 1791
Venus longone Olivi, 1792
Venus sarniensis Turton, 1822
Venus virago Lovén, 1846
Venus innominata Danilo & Sandri, 1856
Tapes edulis Römer, 1864
Tapes virgineus (Linnaeus, 1767) sensu Jeffreys, 1864
Tapes virgineus var. elongata Jeffreys, 1864
Tapes lepidulus Locard, 1886
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Cette palourde est très commune en mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est où elle est recensée de la Norvège au nord jusqu’aux côtes marocaines au sud. Elle est plus rare en Méditerranée.
La palourde rose vit enfouie dans le sédiment. Ubiquiste*, on peut la trouver aussi bien dans les sables grossiers plus ou moins vaseux, le sable coquillier, les fonds de graviers ou le faciès* du maërl. Présente de l’étage infralittoral* inférieur jusqu’à 180 m de profondeur environ, c’est cependant dans les 50 premiers mètres que sa densité est la plus importante.
Polititapes rhomboides possède une coquille robuste, équivalve* et inéquilatérale*. Sa forme est fluctuante d'un individu à l'autre : plus ou moins triangulaire, ovalaire ou rhomboïde. Le sommet ou umbo* est décalé vers la partie antérieure.
La coquille mesure généralement entre 40 et 50 mm mais peut atteindre 65 à 70 mm au maximun. Elle est rose sur fond crème et présente fréquemment de nombreux dessins en zigzags plus sombres, bruns ou rouge-brun. La coquille toujours luisante possède de nombreuses stries de croissance concentriques bien marquées. La marge ventrale est lisse. On remarque à peine le périostracum* qui est fin et lisse. Sur la face dorsale, le ligament externe bien visible est allongé, sa structure cornée permet, grâce à son élasticité, l’ouverture de la coquille. De l’autre côté du crochet, la lunule* est allongée, lancéolée* et présente de fines stries radiaires ; sa couleur est foncée.
L'intérieur de la coquille est de couleur blanc à blanc crème et est ornée d’une grande tache très nette de couleur rose ou orangée située près de la charnière. On dénombre 3 dents cardinales sur chaque valve : la dent centrale dans la valve gauche et la centrale et la postérieure dans la valve droite sont bifides. Il n’y a pas de dents latérales. Les empreintes des muscles adducteurs et le sinus palléal sont bien visibles. Ce dernier est peu profond et cunéiforme*. L'intervalle entre son bord ventral et la ligne palléale est étroit.
Polititapes aureus (Gmelin, 1791) : la couleur externe de la coquille est nuancée de blanc crème, d'ocre et de brun. La couleur interne tend vers un jaune d’or caractéristique de l'espèce. Sa taille est nettement plus petite : 25 à 35 mm en moyenne.
Ruditapes decussatus (Linnaeus, 1758) : la palourde croisée est plus grande, jusqu'à 80 mm de longueur, plus trapue et possède des stries de croissances concentriques et rayonnantes bien marquées lui donnant un aspect quadrillé. Le sinus palléal est plus profond.
Venerupis corrugata (Gmelin, 1791) : plus petite (entre 4 et 5 cm), elle possède des stries concentriques et rayonnantes. Sa coloration est blanc-crème.
Cet animal microphage* suspensivore* filtre, grâce aux deux siphons qui affleurent à la surface du sédiment, le plancton* pour en extraire les particules alimentaires (matières organiques ou végétales) dont il se nourrit. Il établit un courant d'eau : l'eau pénètre par le siphon inhalant, puis après filtration, est rejetée par le siphon exhalant.
C’est une espèce gonochorique* sans dimorphisme* sexuel. Les gamètes* mâles et femelles sont expulsés dans le milieu extérieur par le siphon exhalant. La fécondation a lieu dans l’eau de mer et donne naissance à une larve* pélagique* dont la durée de vie est de l’ordre de 3 à 4 semaines. En fonction de la température de l’eau la ponte a lieu toute l’année avec une période culminante l’été quand l’eau est la plus chaude. Les larves se posent ensuite sur le fond et adoptent une vie benthique*. A ce stade, la jeune palourde mesure 0,5 mm.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 ans. On estime la durée de vie de cette palourde à une dizaine d’années. Sa croissance est assez rapide surtout dans les 4 premières années puisqu’elle passe durant cette période de 0,5 à 40 millimètres.
Bien que sa chair soit moins goûteuse que ses consœurs Ruditapes decussata ou R. philippinarum, cette espèce comestible est surtout commercialisée dans les régions où elle est très commune comme le golfe normano-breton.
Elle est consommée essentiellement crue, cuite à la vapeur, au four avec du beurre, de l’ail et du persil ou en marinière.
Elle est capturée à l’aide de dragues par les pêcheurs professionnels et l’on estime sa production annuelle à 1 500 tonnes. Le pêcheur plaisancier n’aura besoin que d’une cuillère, d’une pelle triangulaire ou d’une griffe à dents pour l’extraire du sédiment lors des grandes marées de vive-eau. Selon les régions la quantité maximale par pêcheur et par jour est limitée à 100 ou 150 individus (2 à 3 kg).
Cette clovisse, très variable d’aspect et de couleur, a donné lieu à de nombreux noms de variétés ou de formes qui n’ont aucune valeur scientifique : elongata (allongée), edulis (comestible), lepidula (élégante), albida (blanche), minor (de petite taille), major (de grande taille), depressa (qui vit en profondeur), lutea (de couleur jaune), etc.
En mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est (côtes françaises) sa taille minimum de récolte est de 4 cm pour la pêche de loisir selon l’arrêté du 26 octobre 2012, consolidé au 19 septembre 2017, article 6, annexe I1. En Méditerranée elle est de 3 cm (comme les autres palourdes Polititapes spp. et Venerupis spp.) selon le même arrêté, annexe I2.
On notera que la réglementation européenne est moins restrictive. En effet le Conseil de l’Union Européenne définit que la taille minimale de pêche pour les professionnels est de 25 mm pour les vénéridés (Venerupis spp. au sens large). Ces dispositions apparaissent dans le règlement (CE) n° 1967/2006 (Annexe III) du Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en Méditerranée.
Palourde : ce mot, apparu dans la langue française au XVIe siècle, vient du latin "peloris" qui désigne un gros coquillage.
rose : couleur la plus fréquente de la coquille de ce bivalve.
Polititapes : du latin [politus] = lisse, brillant et [tapes]= tapis, tapisserie. La coquille de cette espèce est brillante et les dessins en zigzags peuvent faire penser à un décor de tapisserie.
rhomboides : mot latin signifiant en forme de rhombe, de losange. La coquille a plus ou moins la forme de ce quadrilatère.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Veneridae | Vénéridés | Coquille équivalve pour la plupart des espèces. De forme ronde, ovale ou encore oblongue. Ecusson distinct, présence de stries concentriques et parfois d’éléments rayonnants |
Genre | Polititapes | ||
Espèce | rhomboides |
Dans son biotope
Cette espèce ubiquiste*, peut se trouver aussi bien dans les sables grossiers plus ou moins vaseux (ici), le sable coquillier, les fonds de graviers ou le faciès* du maërl.
Epave du Guido Mohring, île de Groix (56), 29 m
27/08/2012
Sur l’estran, à marée basse
La palourde rose est présente de l’étage infralittoral inférieur jusqu’à 180 m de profondeur environ.
Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur
26/10/2013
Couleur jaune ocre, marbrée de brun
La coloration de cette palourde est assez variable : rosâtre, jaune ocre, marbrée de brun, fauve.
Fort du Centre, Cherbourg (50), 18 m
04/05/2008
En Bretagne Sud
Cette palourde est très commune en mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est où elle est recensée de la Norvège au nord jusqu’aux côtes marocaines au sud.
Epave du Guido Mohring, île de Groix (56), 29 m
27/08/2012
Valves inéquilatérales
Polititapes rhomboides possède une coquille robuste, équivalve et inéquilatérale.
Recueillie en épave à Agon-Coutainville (50), médiolttoral inférieur
24/01/2012
Couleur rose et zigzags
Si la coloration de la coquille est assez variable dans l’ensemble, la couleur dominante est le rose avec de fréquents dessins en zigzags plus sombres, bruns ou rouge-brun
La Genetaie, Grande Ile, archipel de Chausey (50), estran
08/01/2017
Tache rose à l’intérieur d’une valve gauche
L’intérieur de la coquille, de couleur blanc à blanc crème, est ornée d'une grande tache très nette de couleur rose ou orangée située près de la charnière.
La Genetaie, Grande Ile, archipel de Chausey (50), estran
08/01/2017
Stries de croissance
La coquille toujours luisante possède de nombreuses stries de croissance concentriques bien marquées.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Sinus palléal
Le sinus palléal, bien visible, est peu profond et cunéiforme.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Empreintes des muscles adducteurs
Les empreintes des muscles adducteurs sont bien visibles. Au nombre de 2, ces muscles permettent l’ouverture et la fermeture de la coquille.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Charnière valve gauche
On dénombre 3 dents cardinales sur la valve gauche. La dent centrale de cette valve gauche est bifide.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Charnière valve droite
On dénombre 3 dents cardinales sur la valve droite. Les dents centrale et postérieure de cette valve droite sont bifides.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Lunule
La lunule, de couleur plus foncée est allongée, lancéolée et présente de fines stries radiaires.
Chenal de la Houssaye, îles Chausey (50), estran (récoltée en épave en 10/2015)
24/09/2017
Dessin ancien
Dessin sous le nom de Tapes edulis et décrit comme suit : "Coquille assez grande ; galbe subovoïde un peu court, peu renflé ; sommet assez antérieur ; région antérieure un peu étroitement arrondie ; région postérieure haute, largement arrondie ; bord inférieur assez arqué ; test orné de côtes fortes, très rapprochées, assez irrégulières".
Gravure ancienne tirée de l'ouvrage "Les coquilles marines des côtes de France" d'Arnould Locard, édité en 1892 par la librairie J.B. Baillière et Fils (Paris)
Reproduction de documents anciens
1892
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Forbes E., Hanley S., 1853, A history of British Mollusca and their shells, J. van Voorst, Paternoster Row, London, 1, 486p.
La page de Polititapes rhomboides sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Polititapes rhomboides dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN