Demoiselle de Dick

Plectroglyphidodon dickii | (Liénard, 1839)

N° 3172

Indo-Pacifique

Clé d'identification

Taille maximale documentée 11 cm
Couleur brun clair orangé avec pédoncule caudal et nageoire caudale orange, jaunes ou blancs
Barre verticale noire en partie postérieure du corps
Écailles avec marge brune donnant au corps un aspect réticulé
Yeux traversés par une barre noire du diamètre de la pupille

Noms

Autres noms communs français

Demoiselle à barre noire

Noms communs internationaux

Blackbar devil, Dick’s damsel, narrow bar devil, narrowbar damsel (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Glyphisodon dickii Liénard, 1839
Abudefduf dicki (Liénard, 1839)
Abudefduf dickii (Liénard, 1839)
Paraglyphidodon dickii (Liénard, 1839)
Glyphidodon unifasciatus Kner & Steindachner, 1867
Glyphisodon unifasciatus Kner & Steindachner, 1867
Glyphidodon dickii Bleeker & Pollen, 1875

Distribution géographique

Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Cette espèce est présente dans l’océan Indien et dans le Pacifique tropical et subtropical. Dans l’océan Indien on la trouve des côtes africaines est et sud à l’ouest de l’Australie en passant par le canal du Mozambique, Madagascar et les Mascareignes. Dans le Pacifique, elle se rencontre d’ouest en est du sud de l’Australie jusqu’aux îles Marquises, et du nord au sud du sud du Japon aux îles Tonga.

Biotope

On rencontre cette espèce dans les lagons et sur les pentes externes de 1 à 15 m, dans des habitats coralliens riches. Elle apprécie les zones à hydrodynamisme soutenu et semble associée aux genres de scléractiniaires Acropora et Pocillopora.

Description

Le corps est ovale avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Il est comprimé latéralement. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ 1,6 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée pour l’espèce est de 11 cm.

La couleur dominante est un brun clair orangé qui peut pâlir jusqu’au beige rosé ou au gris clair parfois jaunissant. La partie supérieure de la tête est légèrement violacée, de même que la gorge et le début de l’abdomen. Une barre verticale noire marque la partie postérieure du corps en débordant discrètement sur la base des nageoires dorsale et anale. Elle prend naissance à la jonction des rayons durs et mous de la dorsale, et rejoint le dernier tiers de la nageoire anale. Sa largeur couvre en général la longueur de trois écailles juxtaposées. Derrière cette barre, le pédoncule* caudal et la nageoire caudale sont ordinairement orange vif, mais ils peuvent être jaunes, ou d'un blanc pur. Les écailles ont une marge brune donnant au corps un aspect réticulé.

La tête vue de profil est massive. Le profil entre la bouche et le front est presque rectiligne. La bouche, petite et oblique, est terminale. Les lèvres sont épaisses et ourlées. Les yeux sont globuleux et de grande taille (leur diamètre entre environ 3,5 fois dans la longueur de la tête). Ils sont gris foncé au-delà d’une bague argentée discrète autour de la pupille, avec deux marques turquoise en forme de parenthèses autour de cette bague. Une barre noire du diamètre de la pupille les traverse verticalement.

Les nageoires impaires sont largement couvertes de très petites écailles, seules leurs franges en étant dépourvues. La dorsale et l’anale sont de la même couleur que le corps, à l’exception d’une frange grisâtre dans la partie des rayons durs. Les rayons des pectorales et des pelviennes sont légèrement teintés de la même couleur que le corps, et leur membrane est translucide. Les deux premiers rayons des pelviennes sont bleu foncé et, chez certains individus, les pectorales ont des rayons jaune vif. La nageoire caudale est échancrée à lobes arrondis.

La livrée de nuit est caractérisée par un ternissement de l’ensemble des couleurs. De plus, les écailles de la moitié inférieure de la tête et la partie antérieure de l’abdomen apparaissent parme et le bord extérieur des nageoires impaires peut être d’un bleu violacé.

La livrée des juvéniles est décrite dans le paragraphe "Reproduction".

Espèces ressemblantes

Plectroglyphidodon johnstonianus : cette espèce est d’autant plus susceptible d’être confondue avec P. dickii qu’elle partage sa distribution, son habitat, une partie de son régime alimentaire et le signe distinctif que représente la barre verticale noire marquant la partie postérieure du corps. Cependant, cette barre est nettement plus large chez P. johnstonianus, et ses yeux, colorés de bleu intense, présentent une tache bleu nuit à violette dans leur partie supérieure. De plus, le pédoncule caudal et la nageoire caudale sont le plus souvent de la même couleur que le corps.

Alimentation

P. dickii est une espèce omnivore*, bien qu’elle soit préférentiellement corallivore* : elle peut se nourrir aussi d’algues, d’anémones de mer, de petits invertébrés benthiques* et même de petits poissons, en fonction de ce qu'elle trouve dans son biotope*.

Reproduction - Multiplication

A notre connaissance et à la date de publication de cette fiche (septembre 2018), la reproduction n’est pas documentée chez cette espèce. Toutefois, les Pomacentridés sont tous des pondeurs démersaux* dont les œufs adhèrent au substrat* et sont gardés et ventilés par les mâles. La reproduction se fait en couples (vs en groupes). La durée de vie larvaire moyenne calculée pour 11 espèces dans ce genre va de 21 à 24 jours. Les larves* sont pélagiques* et apparemment incapables, contrairement à celles de nombreuses autres familles, de retarder leur métamorphose* en juvénile après le dernier stade larvaire. Il est donc impératif qu’elles aient trouvé un récif adapté à leurs besoins pendant cette période. Cette impossibilité limite la capacité de dispersion de ces espèces.

La post-larve* est grisâtre en partie antérieure de la nuque à l'anus et rosâtre au-delà. Une bande noirâtre étroite longe la base de la dorsale jusqu'au pédoncule* caudal, qu'elle traverse ensuite. Un ocelle* noir bordé de jaune en partie antérieure marque les premiers rayons de la dorsale. Les pectorales sont orange. A partir d'environ 2 cm (12 jours après l'installation*) le corps est orange pâle, la barre noire a les proportions qu'on trouve chez l'adulte et les nageoires sont discrètement colorées à l'exception de la caudale.

Le juvénile "achevé" de P. dickii a le même patron de couleurs que celui des adultes à quelques exceptions près. L'ocelle marquant la dorsale entre les troisième et cinquième rayons durs chez la post-larve est entouré d'un liseré blanc, l’extrémité des rayons mous de la même nageoire étant translucide. Le pédoncule caudal est toujours blanc. L’iris est jaune. Les écailles présentes sous le bord inférieur de l’œil portent une tache bleue à parme dessinant un arc de cercle, et d’autres font une ligne oblique reliant les yeux aux lèvres. Quelques écailles portant une tache de même couleur sont disséminées sur les joues, les opercules* et les tempes, ainsi que sur la partie écailleuse des nageoires dorsale et anale. La plupart des écailles du corps ont une bordure postérieure parme. Toutes ces marques bleues à parme sont plus ou moins discernables, et le plus souvent inapparentes.

Divers biologie

L’espèce n’est pas démersale*, et nage le plus souvent dans la colonne d’eau autour et au-dessus des massifs coralliens ou près de la surface.

Parmi les prédateurs connus de l’espèce se trouvent la murène Gymnothorax flavimarginatus et le mérou Cephalopholis argus. Les individus sont capables de réduire leur surface de recherche de nourriture de 90 % quand ils sont soumis à une forte pression de prédation, ce qui produit des individus plus petits et de moindre durée de vie que dans les sites où ce risque est peu élevé.

La nageoire dorsale comprend 12 rayons durs et de 16 à 18 rayons mous, l’anale comprend 2 rayons durs et de 14 à 16 rayons mous. La ligne latérale* comprend 21 ou 22 écailles perforées.

Informations complémentaires

La vulnérabilité de l’espèce n’est pas évaluée par l’UICN* ni par la CITES*.

Nous remercions Madame Martial-Craig et Monsieur Huron, respectivement Secrétaire et Trésorier Honoraires de la Royal Society of Arts & Sciences de Maurice, pour les documents qu’ils nous ont aimablement transmis. Ces documents contenaient notamment la description originale de l’espèce, qui ne se trouve que dans les archives de la Société.

Origine des noms

Origine du nom français

Demoiselle : ce nom donné à l’ensemble des Pomacentridés est aussi parfois employé pour les poissons-anges. Il semble associé aux assemblages de couleurs vives qui constituent la livrée de la plupart des espèces de ces groupes, peut-être en référence à une présumée coquetterie vestimentaire chez les jeunes filles.

de Dick : traduction de l’épithète spécifique dickii, forgée à partir du nom de George Fairbairn Dick (voir infra).

Origine du nom scientifique

Plectroglyphidodon : du mot grec [plektos], qui signifie « tresse, natte » et [glyphidodon], de [glyphid-] = encoche, entaille et [odont-] = dent, donc approximativement : "aux dents ciselées". Ce nom, Glyphidodon, est l’un des noms anciens du genre Abudefduf.
Le genre Plectroglyphidodon est créé en 1924 par H.W. Fowler et S.C. Ball, l’espèce-type est P. johnstonianus (Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1924, p. 271-272). Dans leur description, les auteurs en réfèrent explicitement à l’aspect « tressé » des lèvres comme caractéristique du genre. Ils ajoutent, dans la description de P. johnstonianus, que les lèvres sont finement striées, ce pourquoi elles paraissent tressées. Le nom du genre signifie donc « Glyphidodon aux lèvres striées ». Il comprend actuellement dix espèces acceptées.

dickii : l’épithète spécifique est choisie en l’honneur de George Fairbairn Dick (1785-1862), Secrétaire Colonial de l’île Maurice pour la couronne britannique et président de la Société Royale des Arts et des Sciences de l'île Maurice depuis 1836. François Liénard avait été l’un des fondateurs de cette société, et son vice-président pendant de nombreuses années.

L’espèce est décrite sous le nom de Glyphisodon dickii.
La localité du type* est l’île Maurice. L’holotype* a été trouvé dans l’estomac d’un mérou.

Le nom du descripteur (Liénard) est équivoque dans la mesure où il s’agit d‘une famille de cinq naturalistes mauriciens, de leur nom exact Liénard de La Mivoye. Sur les cinq, le descripteur de l’espèce peut être le père, François Liénard, ou le plus ichtyologiste de ses quatre fils, Elysée, ou encore Chéri, réputé comme naturaliste. La mention de la découverte de Glyphisodon dickii par « Liénard » est mentionnée dans le Dixième rapport annuel sur les travaux de la Société d'Histoire Naturelle de l'île Maurice, datant de 1839.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 212855

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Famille Pomacentridae Pomacentridés
Genre Plectroglyphidodon
Espèce dickii

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