Disque étalé sur le substrat
Tentacules courts périphériques, le plus souvent "perlés"
Des rangées de verrues rayonnant entre la bouche et les tentacules périphériques
Anémone perlée
Beaded anemone, speckled anemone, rock anemone (GB), Anemona rosario (E), Rosenkranz-Anemone (D)
Actinia crucifera Le Sueur, 1817
Actinia osculifera Lesueur, 1817 (pour la forme dénuée de tubercules transversaux sur les tentacules)
Cereus crucifer (Le Sueur, 1817)
Epicystis crucifer (Le Sueur, 1817)
Phymanthus cruciferus Andres, 1883
Atlantique tropical Est et Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesL'espèce est signalée des Bermudes au Brésil (Mar del Plata) : Floride, Bahamas, Grandes et Petites Antilles, et également dans l'Atlantique Nord Est : aux îles Canaries et à Madère.
Cette belle anémone se trouve de préférence en eau peu profonde (de trois à une vingtaine de mètres), sur fond sableux ou détritique. Les jeunes individus s'installent de préférence dans les crevasses et les fissures des blocs coralliens.
L'anémone à chapelets se présente comme un disque de 5 à 15-20 cm de diamètre étalé sur le sable ou sortant d'une fissure de la roche, avec des tentacules courts, pointus, disposés sur 3 à 5 rangées à la périphérie uniquement.
Ces tentacules portent généralement des épaississements transversaux, en barreaux d'échelle, sur leur face interne. Ces tubercules lui ont valu le nom d'anémone perlée (nom donné également à certaines espèces indo-pacifiques dont les tentacules présentent des étranglements). Il existe cependant des spécimens dont les tentacules externes sont tout à fait lisses, et d'autres où l'on observe tous les degrés intermédiaires de développement des tubercules.
Le reste de la surface du disque oral, entre les tentacules marginaux et la bouche, est occupé par des excroissances en forme de verrues ou de boutons, disposées radialement, qui lui donnent un aspect rugueux. Ce sont des tentacules modifiés.
La coloration est extrêmement variable comme souvent chez les Phymanthidés, avec un contraste parfois intense entre le disque et la bordure, ou avec des stries rayonnant à partir de la bouche.
La colonne est habituellement enfouie dans le sable et non visible. Elle est de couleur crème ou beige et sa partie supérieure présente des rangées longitudinales de ventouses rougeâtres, capables de fixer de petits fragments de coquilles, de gravier ou d'autres éléments.
Il pourrait y avoir confusion de jeunes spécimens (surtout de la variété striée à tentacules lisses), avec l'anémone solaire Cereus pedunculatus, dans les zones où les deux espèces sont sympatriques* (Atlantique Ouest, Canaries et Madère). Les deux anémones ont en commun la disposition des tentacules et des couleurs variées, cependant la bouche triangulaire de l'anémone solaire est un critère différenciateur.
Une espèce du même Genre, assez proche par l'aspect, Phymanthus pulcher, ne se trouve qu'en Méditerranée.
Cette grande anémone, assez vorace, tire sa nourriture des petits animaux qu'elle est capable de capturer avec ses tentacules, mais également de la symbiose* avec des zooxanthelles hébergées dans la partie visible de son disque buccal largement étalé.
Cette anémone est vivipare*, c'est-à-dire que la fécondation se fait à l'intérieur de la cavité générale de l'anémone, les œufs y sont incubés et se développent jusqu'à expulsion de petites larves actinula déjà bien formées.
Contrairement à d'autres anémones, il n'y a pas systématiquement d'association avec des crevettes ou des poissons. Cette faible attractivité est peut-être liée à son faible pouvoir urticant : mauvaise protection et peu d'apports de proies n'en font pas un hôte de choix.
Occasionnellement, on peut y voir certains commensaux généralistes : crevette du Yucatan, crabe velu (Mithraculus cinctimanus).
Ces anémones vivent enfouies dans le sable ou le gravier jusqu'au disque oral qui est seul visible à la surface du substrat. Le pied est fixé sur une base solide : roc ou fragment de corail.
Contrairement à d'autres anémones, elles n'ont pas la faculté de se rétracter intégralement sous le sable.
Anémone à chapelets : ce nom vient de l'aspect généralement "perlé" des tentacules.
Phymanthus : du grec [phyma] = excroissance, tumeur ; et [anth-] = fleur. Ce nom peu gracieux désigne une "fleur à verrues".
crucifer signifie porte-croix (du latin [crux] = croix ; et [fer-] = porter). Le Sueur n'explique absolument pas pourquoi il a donné ce nom à l'espèce, aussi toutes les interprétations restent possibles. Il s'agit peut-être des croisillons formés par les tubercules sur les tentacules.
Numéro d'entrée WoRMS : 283712
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Nynantheae Thenaria | Nynanthées Thenaria | |
Famille | Phymanthidae | Phymanthidés | Actinies pourvues de 2 types de tentacules : des tentacules marginaux répartis en plusieurs couronnes ; et des tentacules internes plus courts, en forme de papilles ou de boutons. |
Genre | Phymanthus | ||
Espèce | crucifer |
Etalée sur le substrat
Phymanthus crucifer vit enfouie dans le sable jusqu'au disque oral, largement étalé.
Pointe d'Antigues (Guadeloupe)
03/12/2009
Bouche jaune
La zone péri-orale (autour de la bouche) affiche souvent des couleurs vives et constrastantes.
Bonaire, 10 m
02/2007
Ensablée
Phymanthus crucifer ne peut pas se rétracter entièrement sous le sable, mais elle peut dissimuler partiellement son disque oral sous une fine couche de graviers.
Les Saintes (Guadeloupe), 18 m
18/07/2006
Verrues centrales
L'éclairage rasant fait bien ressortir le relief des "verrues" alignées radialement sur le disque oral.
Les Arches, Port-Louis, Guadeloupe
05/12/2009
Rouge et verte....
Toutes les parties du corps de l'anémone sont bourrées de zooxanthelles. Cela peut contribuer à leur donner des couleurs parfois très vives.
Pointe d'Antigues (Guadeloupe), 16 m
13/02/2008
Tentacules tuberculés
L'anémone perlée doit son nom à l'aspect des tentacules marginaux, ornés de protubérances symétriques et transversales.
Pointe d'Antigues (Guadeloupe), de nuit
04/12/2009
Tentacules lisses
On trouve parfois des spécimens dont les tentacules sont lisses, totalement dépourvus de tubercules transversaux.
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 6 m, de nuit
04/12/2009
Dessins striés
Sur certains tentacules marginaux du haut de la photo, on voit apparaître les nodosités transversales caractéristiques, alors que d'autres tentacules sont entièrement lisses.
Anse Trois Airs, Martinique, 5 m
12/12/2007
Détail du pied
Les rangées de ventouses rouge violacé se détachent sur la colonne beige clair de l'anémone.
Anse Dufour (Martinique sud), 13 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
24/10/2009
La bouche
Les dessins et les rangées de verrues convergent vers la bouche.
Martinique
24/02/2007
Animal entier vu de profil
Dessin extrait de McMurrich, The Actiniaria of the Bahama Islands, 1889.
La longue colonne est habituellement enfouie dans le sable. La partie haute est ornée de verrues rougeâtres alignées en rangées longitudinales.
D'après un spécimen récolté aux Bahamas
Reproduction de documents anciens
1889
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Anne PROUZET
Duerden J.E., 1900, Jamaican Actiniaria. Part II. - Stichodactylinæ and Zoantheæ, Scientific Transactions of the Royal Dublin Society, 7 (2), 133-208.
Duerden J.E., 1902, Report on the actinians of Porto Rico, in : Investigations of the aquatic ressources and fisheries of Porto Rico by the U.S. Fish Commission Steamer Fish Hawk in 1899, Bulletin of the US Fisheries Commission, 20 (2), 323-374.
Jennison B.L., 1981, Reproduction in three species of sea anemones from Key West, Florida, Canadian Journal of Zoology, 59, 1708-1719.
McMurrich J.P., 1889, The Actiniaria of the Bahama Islands, W.I, Journal of Morphology, 3 (1), 1-80.
Ocaña O., Den Hartog J.C., 2002, A catalogue of Actiniaria and Corallimorpharia from the Canary Islands and from Madeira, Arquipélago. Boletim da Universidade dos Açores -Ciências Biológicas e Marinhas, 19A, 33-53.
La page de Phymanthus crucifer sur le site Hexacorallians of the World : Fautin, Daphne G. 2009. Hexacorallians of the World. http://geoportal.kgs.ku.edu/hexacoral/anemone2/ind...