Phyllidie bleue, à lignes noires et tubercules jaunes
Rhinophores jaunes
2 bandes longitudinales noires de part et d'autre d'une crête centrale bleu-gris
Crête pouvant être discontinue et portant des tubercules à sommet jaune
Côtés et bord du manteau bleu-gris, parcourus de lignes noires transversales
Face ventrale et pied gris, pas de ligne noire sur la sole pédieuse
Sur récifs coralliens
Fryeria indienne
Sea blue phyllidia (GB), Indische Warzenschnecke (D)
Reyfria marindica Yonow & Hayward, 1991
Fryeria marindica (Yonow & Hayward, 1991)
Océan Indien tropical
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCette espèce est présente dans l'océan Indien de l'Afrique de l'Est à l'Australie de l'Ouest. La limite nord englobe la mer d'Andaman, mais n'est pas connue avec certitude : cette espèce est attestée en Indonésie, Thaïlande. En eaux françaises, elle est visible à Mayotte et à La Réunion.
Cette phyllidie se rencontre sur les récifs coralliens.
Dans la famille des Phyllidiidés, aucun panache branchial n'est présent sur le dos. Les branchies* se trouvent cachées sous le manteau*.
La phyllidie indienne est de forme ovale. Sa taille moyenne est de 24 mm mais elle peut atteindre jusqu'à 60 mm de longueur.
Les couleurs de base du manteau de la phyllidie indienne sont le bleu-gris, le noir et le jaune. La face dorsale du manteau (notum*) comporte de nombreuses protubérances irrégulières, coniques ou anguleuses, dont la base est de couleur bleu-gris et les sommets sont jaunes. Ces protubérances sont de consistance dure et sont dues à la présence de spicules calcaires dans le manteau. La couleur bleu-gris domine en dehors de la zone centrale, elle forme des zones anguleuses sillonnées de lignes noires transversales qui rejoignent les marges.
Le manteau porte une crête centrale longitudinale flanquée d'une bande noire de part et d'autre. Cette crête peut être discontinue chez certains individus. Elle est de couleur bleu-gris et porte des tubercules dont les plus gros ont un sommet jaune. Les autres tubercules sont isolés, courts et arrondis, les plus gros sont coiffés de jaune.
Les rhinophores* sont jaunes avec des extrémités arrondies et portent de 20 à 23 lamelles chez les grands individus. Deux petits tubercules (rhinotubercules) sont situés juste derrière les rhinophores. Leur extrémité est arrondie et coiffée de jaune.
La face ventrale et le pied* sont gris. Les tentacules* oraux sont cylindriques et arrondis vers l'avant. La sole* (partie du pied en contact avec le substrat*) ne porte pas de ligne médiane longitudinale noire.
Tous les nudibranches du genre Phyllidia ont des rhinophores jaunes.
Phyllidia varicosa Lamarck, 1801 a les mêmes couleurs de base, mais a de 3 à 5 crêtes de tubercules continues, sur un fond de couleur bleu-gris, dont une centrale. Ces crêtes sont alternées de bandes noires. La sole pédieuse porte une ligne longitudinale noire. L'anus est dorsal. Elle a une large distribution dans l'Indo-Pacifique Ouest, le Pacifique central et la mer Rouge. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
Phyllidia rueppelii (Bergh, 1869) a une couleur dominante bleu sombre à noire sur le manteau dorsal qui forme des coulures qui rejoignent le bord du manteau, laissant apparaître des zones bleu clair. Elle présente une ligne orange sur le bord du manteau dorsal. Les tubercules centraux sont arrondis, larges et ovales. Leur base est bleu clair et leur sommet est jaune. Les zones noires portent des tubercules. L'anus est ventral. Elle est présente en mer Rouge et dans le golfe d'Oman.
Phyllidia tula Er. Marcus & Ev. Marcus 1970 possède une ligne longitudinale sur la sole, mais le pied est de couleur gris très foncé, les protubérances sont arrondies et séparées, ne formant pas de crête sur le manteau dorsal. Elle a été décrite de Micronésie mais sa présence est attestée en Polynésie française.
Phyllidia coelestis Bergh, 1905 est plus petite et de forme ovale. Le manteau porte trois bandes longitudinales noires, deux latérales et une centrale, séparées par des bandes bleues qui supportent les tubercules coiffés de jaune. Les bandes noires peuvent être interrompues. Il y a toujours 2 à 4 gros tubercules disposés sur la ligne noire centrale, mais ceux-ci ne se rejoignent jamais pour former une crête continue. La sole pédieuse n'a pas de ligne noire longitudinale. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
Phyllidia picta Pruvot-Fol, 1957 (souvent citée sous son synonyme Fryeria menindie) a un anus ventral. La couleur noire est dominante sur le manteau dorsal et forme des coulures qui rejoignent le bord du manteau, laissant apparaître des zones bleu clair en forme de croissant. Les zones noires sont lisses et ne portent pas de tubercules. Le dos présente 3 rangées de tubercules à base large de couleur bleu clair, non contigus, et coiffés de jaune. Elle est présente dans le Pacifique Ouest (Indonésie, mer d'Andaman et a été vue dans l'océan Indien aux îles Christmas). La validité de cette espèce a été longtemps controversée (considérée comme un synonyme de P. coelestis), mais est maintenant établie.
Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Ces limaces n'ont ni mâchoires, ni radula*, les phyllidies n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus de l'éponge proie et ensuite aspirent les produits prédigérés.
Nous n'avons pas trouvé d'information sur la nourriture spécifique de la phyllidie indienne.
La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
Les Phyllidiidés font une ponte en ruban.
Le genre Phyllidia comporte 27 espèces connues, Phyllidia varicosa étant la plus commune.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies se trouvent, sous forme de lamelles, le long du pied, sous le manteau.
Depuis la publication de Valdès en 1999, le genre Fryeria, qui se distinguait du genre Phyllidia uniquement par la position de l'anus (ventral pour Fryeria, dorsal pour Phyllidia), n'est plus considéré comme valide. Toutes les Fryeria ont été rebaptisées Phyllidia. Néanmoins, l'ancien nom de genre est encore visible dans de nombreux livres et sites web.
Phyllidie indienne est la traduction littérale du nom scientifique.
Phyllidia : du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Fille de Lycurgue, roi de Thrace, elle fut changée en amandier (Gaffiot).
marindica : du latin [mare] = mer et [indicus] = indien, en référence à la distribution géographique de l'espèce.
L'ancien nom de genre Fryeria est une dédicace à J.H. Fryer (1777-1855) géologue de Newcastle. Refrya est certainement une anagramme incomplète de Fryeria.
Numéro d'entrée WoRMS : 536579
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Phyllidiidae | Phyllidiidés | Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés. |
Genre | Phyllidia | ||
Espèce | marindica |
Livrée typique
Cet individu présente le schéma typique de cette phyllidie bleue, à lignes noires et tubercules jaunes. On note les rhinophores* jaunes, les 2 bandes longitudinales noires de part et d’autre d’une crête centrale bleu-gris qui porte des tubercules à sommet jaune.
Les côtés et le bord du manteau sont bleu-gris, parcourus de lignes noires transversales.
La Réunion, Lagon de St Gilles, 1 m
15/10/2012
Profil
Sur cet individu, la crête centrale bleue est très large, repoussant sur les côtés les lignes noires.
Mayotte, îlot M'Bouzi, 15 m
13/05/2012
Rhinophores
Toutes les Phyllidia ont les rhinophores* jaunes.
La Réunion, 1,5 m
08/05/2009
Vue de dessous : branchies
Impossible de voir la présence ou non de la ligne sur la sole* pédieuse, cet individu est chatouilleux. Cependant ce cliché laisse apercevoir les branchies sous le manteau.
Mayotte, îlot M'Bouzi, 15 m
13/05/2012
Sole pédieuse
La sole* pédieuse ne porte pas de ligne longitudinale noire.
La Réunion, 1,5 m
12/06/2010
Dominante bleu clair
Chez cet individu, les bandes transversales noires sont assez fines, ce qui montre bien la couleur de fond bleu gris clair du manteau* dorsal.
La Réunion, 1,5 m
09/10/2009
A La Réunion
Cette espèce est présente dans l’océan Indien de l’Afrique de l’Est à l’Australie de l’Ouest. En eaux françaises, elle est donc visible à Mayotte et à La Réunion.
La Réunion, 20 m
12/10/2010
Ne pas confondre : Phyllidia rueppelii
Phyllidia rueppelii est très ressemblante mais se distingue facilement par la bordure jaune-orangé de son manteau*. Elle ne se rencontre qu'en mer Rouge et dans le golfe d'Oman.
Sur ce cliché, un trio de P. rueppelii.
Golfe d'Oman, Tawakull Island, 8 m
28/10/2005
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Véronique LAMARE
Valdés Á., Gosliner T.M., 1999, Phylogeny of the radula-less dorids (Mollusca, Nudibranchia), with the description of a new genus and a new family, Zoologica Scripta, 28, 315-360.
Yonow N., 2012, Opisthobranchs from the western Indian Ocean, with descriptions of two new species and ten new records (Mollusca, Gastropoda), ZooKeys, 197, 1-130.
La page de Phyllidia marindica dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN