Coquille conique, plate et fine
A côtes radiales marquées
Cône souvent dissymétrique
Contour ovale ou irrégulier
Intérieur irisé, à reflets bleus
Patelle de Méditerranée, patelle plate, chapeau chinois, lépas, écaille de rocher, bouclier, arapède (uniquement en Méditerranée)
En Corse : lappera negra (Bastia), labbara chjappata (Calvi), patella liscia (Ajaccio), patilla ciatella (Bonifacio)
Rayed mediterranean limpet (GB), Patella, lepade (I), Lapa azulada (E), Napfschnecke (D), Schotel (N)
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée, avec une petite avancée en Atlantique (côtes sud du Portugal et de l’Espagne).
L’habitat type de la patelle bleue est l’estran rocheux, plutôt en zone calme, jusqu’à quelques mètres de profondeur, où elle se fixe par son pied-ventouse. La forme en cône de sa coquille lui permet de résister aux vagues. On la trouve aussi dans les flaques d’eau de mer. Elle préfère un emplacement où l’humidité est quasi permanente et les roches tendres, où la coquille peut creuser sa place. Si la roche est dure, la coquille doit alors s’éroder pour s’adapter aux irrégularités du support. Ce système lui permet de conserver de l’eau lorsque la mer descend.
Sédentaire, chaque individu a son propre emplacement.
La patelle bleue est la plus commune de Méditerranée. Sa coquille, en forme de cône, est plate, fine, sculptée de côtes radiales fortes, avec des côtes intermédiaires peu marquées. Ce cône est souvent dissymétrique, avec un sommet décalé du côté antérieur : « l’avant », abritant la tête et les tentacules de l’animal est plus étroit que « l’arrière ». Il est de couleur gris-brun sale et mesure 2 à 4 cm de diamètre, pouvant atteindre 6 cm, et environ 1 cm de haut. Son contour peut être ovale ou très irrégulier.
Le bord du manteau, constitué des branchies palléales, s'incruste dans une cannelure continue de la coquille.
L’intérieur est fortement irisé, avec des reflets blancs ou bleuâtres, à rayons foncés. Il peut aussi être bleu sombre, bien que cette coloration s’atténue chez les vieilles coquilles.
Patella vulgata, la patelle commune, est plutôt petite, à côtes plates et régulières. C'est une espèce de l'Atlantique.
Patella rustica, la patelle pointue ou patelle ponctuée, est petite. Sa coquille est épaisse, finement striée et pointillée de noir.
Patella ulyssiponensis, la patelle moussue ou patelle rude, est petite, à coquille très fine et aplatie, à grosses côtes blanchâtres. Elle peut vivre plus profondément. Elle est souvent recouverte d’algues.
Patella ferruginea, la patelle ferrugineuse d'environ 8 à 9 cm de diamètre. On la rencontre très haut sur les rochers à la limite des embruns. Coquille épaisse à bord crénelé, grosses côtes couleur rouille donnant son nom à l'animal. Espèce protégée en France.
Patella intermedia, la patelle intermédiaire, a une coquille assez lisse et plate, à l’intérieur blanc. On ne la trouve pas en Méditerranée.
Patella nigra, la patelle noire, est la plus grande des patelles de Méditerranée ; elle peut atteindre un diamètre de 15 cm et se rencontre sur les côtes africaines de l’Atlantique et de Méditerranée (Algérie). Elle a été signalée en Espagne.
Herbivore, la patelle bleue se nourrit d’algues minuscules. Pendant le jour, l’animal sort de sa place et se déplace par des mouvements de reptation de son pied. Il laisse alors une trace de mucus sécrété par le pied pour lubrifier la roche. Cette marque l’aide d’ailleurs au retour à retrouver son emplacement précis. Le long du chemin, pendant 4 à 6 heures, la patelle broute les algues encroûtantes fixées sur le support, grâce à sa langue râpeuse ou radula* circulaire, en forme de ruban à petites dents. Cette langue va d’avant en arrière, ce qui laisse des traces caractéristiques en zigzag derrière elle.
La patelle bleue est hermaphrodite protandre, c'est-à-dire d’abord mâle puis femelle. La patelle mâle est mature à deux ans. Elle devient femelle vers quatre ans. La fécondation est externe.
La reproduction a lieu à l’automne. La mer disperse les œufs. Chaque œuf fécondé donne une larve, appelée trochophore*, qui flotte quelques jours avec le plancton puis se pose, souvent dans une flaque. En devenant adulte, elle se déplacera sur une roche exposée.
Différentes espèces d’algues peuvent se fixer sur la coquille des patelles.
Les patelles exposées à l’air ont une coquille plus grande et plus pointue que celles qui vivent un peu plus bas, le long du littoral.
Les différentes espèces de patelles ont été déterminées par des critères précis : longueur du ruban radulaire, ton des papilles sur le bord du manteau, forme des dents de la radula.
Cette espèce est comestible mais peu prisée.
La patelle bleue est considérée comme un bon indicateur biologique de la pollution des côtes (étude menée en 2007 en Italie sur les teneurs en métaux lourds : cadmium, chrome, mercure et plomb).
Patelle : directement issu du nom scientifique
bleue : du fait des couleurs de l’intérieur de la coquille.
Patella : du latin [patella] = petit plat
caerulea : du latin [caeruleus] = bleu.
Numéro d'entrée WoRMS : 140677
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Patellogastropoda | Patellogastropodes | Coquille conique aplatie non enroulée en spirale. Large pied adhérant au substrat par succion et complètement recouvert par la coquille. |
Famille | Patellidae | Patellidés | Couronne d’organes respiratoires dans le sillon palléal. Intérieur de la coquille faiblement ou fortement irisé. |
Genre | Patella | ||
Espèce | caerulea |
Position asymétrique du sommet
C'est par petits fonds et sur des zones "propres", parce que régulièrement broutées par cette patelle, que nous aurons le plus de chance d'observer cette espèce.
Sec de la Gabinière, Port Cros (83), 4 m
31/05/2009
Hors de l'eau
Hermétiquement plaquée à la roche, cette patelle peut être observée hors de l'eau juste au-dessus de la surface dans les zones régulièrement balayées par le ressac.
Port de Lolo, Agay (83)
28/03/2009
Cône plat et marge irrégulière
Ici juste sous la surface en zone calme, ces individus ne sont pas intimement plaqués à la roche : on peut ainsi distinguer le bord dentelé du manteau au niveau de l'interstice laissé libre entre la coquille et le substrat.
Les Tartines, Stareso, Corse, 0,20 m
21/10/2008
Cannelures marquées
D'autres organismes se sont fixés sur la coquille.
Port Cros (83)
08/2003
Avec voisins
Elle partage son habitat avec un autre mollusque et des petites balanes.
Port de Lolo, Agay (83)
28/03/2009
Trois patelles encrassées d'algues
Très fréquente sur les roches bien éclairées par petits fonds, cette patelle est très souvent recouverte d'un tapis d'algues ce qui la rend difficile à observer.
Noter la zone propre autour des patelles : il s'agit des zones où elles viennent se nourrir.
Les Oursinières, Toulon (83), supra-littoral
21/08/2008
Coquille aplatie et vaguement irisée
Montage photo à partir du même spécimen : vue latérale montrant la coquille basse ; vue ventrale montrant la couleur du pied.
Port-Man, Port-Cros (83)
03/2008
Reflet bleuté
Les reflets bleutés, irisés, sont bien visibles sur cette coquille vide trouvée en laisse de mer.
La coquille de cette patelle est très souvent dissymétrique.
Plage de l'Huveaune, Marseille (13)
22/09/2024
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Patella caerulea dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.