Colonies de polypes encroûtants sur éponges
2 rangées de tentacules alternés
Couleur jaune orangé vif
Zoanthaire de Swift
Golden zoanthid, sponge-incrusting zoanthid (GB), Zoantario de esponjas dorado (E), Goldene Krustenanemone (D)
Gemmaria swiftii Duchassaing de Fonbressin & Michelotti, 1860 (combinaison originale)
Palythoa swiftii Roule, 1900
Atlantique tropical ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLe genre Parazoanthus est répandu dans toutes les mers tropicales et tempérées. Parazoanthus swiftii ne se trouve qu'en zone Caraïbe.
Comme tous les zoanthides, Parazoanthus swiftii apprécie les eaux claires et non stagnantes : il lui faut un courant de renouvellement léger et constant. L'activité de filtration de l'éponge-hôte lui procure ce mouvement d’eau permanent.
Les zoanthides dorés se présentent comme de petits polypes coloniaux en forme d’anémones minuscules (0,6 à 1 cm), avec 2 couronnes de tentacules alternés autour de la bouche fendue. La couleur est d’un jaune orangé brillant.
La plupart des Zoanthides ont la faculté d’incorporer des particules minérales dans leur ectoderme : cela leur donne une coloration particulière, ou parfois un aspect pailleté.
Ils vivent en colonies encroûtantes sur certaines éponges. Les polypes sont reliés entre eux par un socle commun ou coenenchyme*, charnu et épais, qui forme des cordons ou un manchon discontinu à la surface de l’éponge hôte.
La bouche, fermée par un sphincter, est munie d'un siphonoglyphe* (gouttière ciliée) en position ventrale. Cette caractéristique est très peu visible en plongée, à moins de disposer d'une bonne loupe. Toutes les cavités gastriques des polypes communiquent entre elles par des canaux qui parcourent le coenenchyme.
On trouve dans les Caraïbes plusieurs espèces de zoanthides spongobiontes (c'est-à-dire vivant en association avec des éponges).
A cause de sa couleur jaune orangée, Parazoanthus swiftii ne peut être confondu avec aucun autre.
D'autres espèces de zoanthides vivent sur certains Hydraires, et montrent également une grande spécificité avec leur hôte.
Les Parazoanthus des zones tropicales ont dans leurs tissus des algues appelées zooxanthelles*, qui leur apportent une partie de leur alimentation par photosynthèse. L’autre partie leur est apportée par les petites proies qu’ils capturent dans le courant grâce à leurs tentacules munis de cnidocytes*.
Les Parazoanthus sont ovipares*, les sexes sont séparés. Il y a donc des colonies mâles et des colonies femelles. Le cycle de reproduction est annuel. Les ovocytes et spermatozoïdes sont libérés pendant les mois les plus chauds, dans les 3 ou 4 jours autour de la pleine lune, et la fécondation a lieu en pleine eau. Contrairement à ce qui se passe pour les Scléractiniaires ou Madréporaires (coraux à squelette calcaire), les zooxanthelles* ne sont pas transmises dans les œufs : la petite larve de Parazoanthus devra les capturer dans le milieu ambiant.
Multiplication asexuée : la colonie s’agrandit par croissance horizontale, sur sa bordure où de nouveaux polypes bourgeonnent.
Parazoanthus swiftii est presque toujours associé à l’éponge-corde noire et verte Iotrochota birotulata, on peut le trouver aussi sur plusieurs espèces d'Agelas. L’association est stable, mais pas obligatoire pour l'éponge.
Les polypes sont capables de migrer et de s’installer sur n’importe quel support en contact étroit avec l’éponge hôte (autre éponge, ou même gorgone ou madrépore).
Dans la majorité des cas il semble que tous les polypes colonisant une même éponge sont un même clone : ils proviendraient de la multiplication du premier polype installé sur la jeune éponge, et grandissant avec elle.
Le terme Zoanthaire est le nom français de la sous-classe des Zoantharia ou Hexacorallia, regroupant les anémones, les cérianthes, les madrépores, les corallimorphaires et les antipathaires. Le nom de zoanthaire (sans majuscule) est cependant passé dans le langage courant pour désigner, de façon restrictive, plusieurs familles appartenant à l'ordre des Zoanthides, c'est donc cette appellation que nous reprenons ici.
Zoanthaire-éponge doré rappelle le coloris orangé et l'association habituelle avec une éponge.
Zoanthaire de Swift est la traduction du nom scientifique.
Parazoanthus : composé du grec [para-] = à côté de, et [zo-anth -] (comme dans zoanthaires = animaux-fleurs) : signifie "proche de Zoanthus".
swiftii : comme l'écrivent les auteurs de la description originale : "Nous donnons à cette espèce le nom d'un habile Naturaliste qui demeure à St-Thomas". Il s'agit de M. Robert Swift, naturaliste amateur.
Numéro d'entrée WoRMS : 283872
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Zoanthidea | Zoanthides | Hexacoralliaires coloniaux pour la plupart tropicaux. Polypes de 1 mm à 2 cm de diamètre, souvent reliés par des stolons. Ce sont les anémones encroûtantes, qui peuvent coloniser de grandes surfaces. |
Famille | Parazoanthidae | Parazoanthidés | |
Genre | Parazoanthus | ||
Espèce | swiftii |
Coloration vive
Les colonies caractéristiques, jaune orangé, de Parazoanthus swiftii sur l'éponge-corde noire et verte (Iotrochota birotulata). Cette coloration brillante a probablement une fonction aposématique* (dissuasive pour un éventuel prédateur), qui leur évite d'être picorées par les poissons-anges.
Les Saintes, Guadeloupe, 18 m
03/08/2006
Les stolons
Les polypes ont tendance à se regrouper en petites chaînettes sur toute la surface de l'éponge (ici Agelas dispar).
Pointe Plate, Port-Louis (Guadeloupe), 15 m
02/12/2009
Sur l'éponge Agelas
A la surface d'une éponge Agelas dispar, les petits polypes jaunes de Parazoanthus swiftii. Les paillettes d'un blanc brillant sur le pied sont des dépôts minéraux (sels de calcaire ou de silice).
Port Louis (Guadeloupe), 15 m
17/03/2007
Polypes déployés
Sur l'éponge-corde noire et verte : gros plan sur les polypes de Parazoanthus swiftii. Les 2 couronnes de tentacules sont bien visibles.
Canouan (Grenadines), vers 15 m
30/05/2005
De tout près
La lumière rasante met bien en évidence la double couronne de tentacules caractéristique des zoanthides.
San Salvador (Bahamas), 12 m
21/12/2008
Encore plus près
Avec une bonne loupe... on peut distinguer la bouche fendue à bordure ciliée, et même les incrustations granuleuses sur la colonne des polypes.
Cayo Largo, Cuba, vers 8 m
28/04/2009
Festin de nuit
Les crevettes et les vers attirés par la lumière du phare et qui passent trop près des tentacules n'ont aucune chance. Au moment de leur capture la plupart des vers ont émis leurs gamètes*, ce que l'on peut voir pour l'individu qui est au centre.
Canal De Las Barracudas, Cayo Largo, Cuba, 7 m, de nuit
28/04/2009
Avec Ptilocaulis
Ici une colonie de Parazoanthus s'est installée sur une éponge Ptilocaulis sp., presque de la même couleur !
Saint-Pierre, Martinique, 10 m
16/05/2008
Sur une éponge rose
C'est probablement encore le zoanthaire doré qui a colonisé ici une éponge rose (non identifiée).
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 6 m
03/12/2009
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Vérificateur : Alain GOYEAU
Correcteur : Frédéric SINNIGER
Responsable régional : Anne PROUZET
Crocker L.A., Reiswig H.M., 1981, Host specificity in Sponge-incrusting Zoanthidea of Barbados, West Indies, Journal of Marine Biology, 65, 231-236.
Lewis S., 1986, Sponge-zoanthid associations : functional interactions, Smithsonian Contribution to Marine Science, 12, 465-474.
La page de Parazoanthus swiftii sur le site : Hexacorallians of the World