Taille de 10 à 22 cm
Corps frêle
Nageoire adipeuse courte et arrondie à la base
Caudale fourchue
Coloration vert olive transparent et argenté, reflets irisés
Éperlan d'Amérique, éperlan du nord, éplan (Acadie), éperlan d'hiver, eulakane
Rainbow smelt, Atlantic rainbow smelt (GB), Odore di arcobaleno (I), Eperlano americano, eperlano arco iris (E), Amerikanischer Stint, Regenbogenstint, Stint (D)
Atherina mordax Mitchill, 1814
Osmerus eperlanus mordax (Mitchill, 1814)
Osmerus mordax mordax (Mitchill, 1814)
Atlantique Nord-Ouest, Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestOn trouve des populations d'éperlans arc-en-ciel confinées dans les eaux douces de l'est et du sud du Québec, comme le lac Saint-Jean au Saguenay, ainsi que dans les provinces maritimes de l'est du Canada (lac Utopia) jusqu'aux États-Unis au New-Jersey. On observe également l'éperlan arc-en-ciel dans les eaux de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
C'est une espèce anadrome* le long de la côte Atlantique du Canada. Les adultes se regroupent dans les estuaires des rivières à l'automne, mais ce n'est qu'en mars qu'ils commencent leur remontée.
L'éperlan arc-en-ciel est un poisson pélagique* au corps frêle avec de grandes écailles cycloïdes*. Sa taille varie entre 10 et 22 cm. Son corps et ses nageoires sont parsemés de petits points noirâtres. La couleur de l’éperlan arc-en-ciel est vert olive transparent avec des reflets irisés de violet, de bleu et rose lorsqu'il est sorti de l'eau. Ses flancs sont plus pâles, avec une large bande longitudinale argentée. Son ventre est argenté.
La ligne latérale* est incomplète. La nageoire dorsale fait face aux pelviennes, et comporte de 8 à 11 rayons. La nageoire adipeuse est courte et arrondie à la base. Cette nageoire impaire est dépourvue de rayons et se situe sur le dos entre les nageoires dorsale et caudale. La nageoire anale est longue. La caudale est fourchue. La tête est modérément longue, le museau est allongé et pointu. La bouche est grande, elle s'ouvre jusque derrière l’œil. La mâchoire inférieure en saillie et les dents sont bien développées.
Le capelan boréal Mallotus villosus est plus petit, il mesure en moyenne de 13 à 20 cm. Sa dorsale comporte de 12 à 15 rayons. Ses écailles sont plus petites. Sa bouche ne s'ouvre que jusqu'au milieu de l’œil. Il ne possède pas de dents.
Le lançon d'Amérique Ammodytes americanus possède un corps allongé en forme de crayon, un museau pointu et de longues nageoires anale et dorsale. Ses nageoires et son corps plutôt cylindrique le distinguent de l'éperlan arc-en-ciel.
La capucette Menidia menidia se distingue de l'éperlan par ses deux nageoires dorsales et l'absence de nageoire adipeuse. Sa bouche est très petite.
L'éperlan arc-en-ciel et l'éperlan d'Europe Osmerus eperlanus sont considérés comme deux espèces distinctes. Il se trouve dans l’Atlantique, la mer du Nord et la mer Baltique. Il peut atteindre une longueur maximale de 45 cm, mais mesure généralement 20 cm. Son dos est de couleur vert olive pâle et une bande argentée orne ses flancs.
L'éperlan arc-en-ciel se nourrit principalement de zooplancton*, de petites crevettes, de larves*, d'insectes et petits poissons.
Au moment de la période du frai, qui débute aux alentours du mois de mai les éperlans matures (entre 2 et 4 ans) vont remonter les cours d'eaux. On voit alors apparaître de petits tubercules qui ressemblent à des boutons sur les écailles des mâles. Le frai se déroule sur des fonds sableux habituellement de nuit durant près de 3 semaines. La période de ponte dure jusqu'à 7 jours. La température de l'eau est alors comprise entre 9 et 13 degrés Celsius.
Lors de la fécondation les mâles se placent contre une femelle dans le courant. La femelle libère les œufs en grappes, les mâles expulsent leur laitance. Les œufs (entre 9 000 et 30 000) mesurent environ 1 mm de diamètre, se fixent sur le substrat* et éclosent 2 à 3 semaines plus tard. Les larves* mesurent de 5 à 7 mm et vont dériver avec les courants. La croissance est assez rapide.
Ses principaux prédateurs sont la morue franche Gadus morhua, le saumon Salmo salar, le bar rayé Morone saxatilis, le phoque commun Phoca vitulina, le phoque gris Halichoerus grypus, la perchaude Perca flavescens, les truites, les cormorans, les goélands et les corneilles.
Il semblerait que les variations de croissance et d’abondance des saumons Salmo salar au cours des 40 dernières années seraient liées aux fluctuations de populations annuelles d'éperlans arc-en-ciel notamment dans les lacs comme le lac St Jean du Saguenay au Québec.
Il peut également être parasité par des nématodes Pseudoterranova sp.
Les femelles sont généralement plus grandes que les mâles. Elles ont également une plus grande longévité.
Dans les années 60, la pêche à l’éperlan était une activité très populaire auprès des Québecois, notamment sur les quais de la région du Charlevoix et de la Gaspésie. Il était alors apprécié pour sa chair savoureuse apprêtée habituellement en friture. De nos jours, il n'est plus aussi abondant et de ce fait ne fait plus l'objet de pêche sportive intensive.
Un programme de rétablissement du petit éperlan arc-en-ciel du lac Utopia au Nouveau Brunswick (Canada) a été élaboré en 2016 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en vertu de la Loi sur les espèces en péril au Canada. Ceci afin de réduire les incidences des menaces liées à l'activité humaine qui pèsent sur les populations d'éperlan arc-en-ciel du lac Utopia ou de son habitat.
Selon la classification de l'UICN* (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), l'éperlan arc-en-ciel est classé dans la catégorie des espèces ''Least Concern'' c'est-à-dire préoccupation mineure.
Éperlan : au XIIIe siècle espellens (pluriel). Le nom a été emprunté au moyen néerlandais spierlinc.
arc-en-ciel : en raison de ses reflets irisés.
Osmerus du grec [osmo] = odeur. Lorsqu'il est sorti de l'eau, il dégage une odeur de concombres coupés.
mordax du latin [mordax] = mordant, mordre. En référence à sa capacité de mordre en utilisant ses fortes dents en forme d’éventail situées sur la langue et l’avant du vomer.
Numéro d'entrée WoRMS : 126737
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Ordre | Osmeriformes | Osmeriformes | Poissons à nageoires rayonnées qui comprend entre autres les éperlans. |
Famille | Osmeridae | Osméridé | |
Genre | Osmerus | ||
Espèce | mordax |
Coloration
L'éperlan arc-en-ciel doit son nom à ses reflets irisés et argentés.
Carleton-sur-Mer, Gaspésie, Québec, Canada, 2 m (nuit)
03/08/2019
Banc
Un banc d’éperlans bien fourni lors d'une plongée de nuit.
Carleton-sur-mer, Gaspésie, Québec, Canada, 2m
22/06/2023
La tête
La tête est modérément longue, le museau est allongé et pointu.
Carleton, Gaspésie, Québec, Canada, 3 m
20/09/2021
La ligne latérale
On remarque que la ligne latérale est incomplète.
Carleton-sur-Mer, Gaspésie, Québec, Canada, 1 m (nuit)
16/10/2021
Près de la surface
On rencontre l’éperlan arc-en-ciel près de la surface lors de plongées de nuit.
Carleton, Gaspésie, Québec, Canada, 1 m
13/08/2018
La caudale et la dorsale
La caudale est de forme fourchue. La dorsale est située vis à vis des pelviennes.
Carleton, Gaspésie, Québec, Canada, 4 m
12/10/2021
Habitat
Un habitat idéal pour l'éperlan arc-en-ciel pour se nourrir mais également se cacher de ses prédateurs.
Carleton, Gaspésie, Québec, 3 m
12/10/2021
Rencontre avec un homard americain
Ce homard américain ne semble pas particulièrement intéressé par cette proie potentielle....
Carleton, Gaspésie, Québec, Canada, 3 m
12/10/2021
Reflets
L'éclairage du photographe fait ressortir la coloration irisée de l'éperlan arc-en-ciel.
Carleton, Gaspésie, Québec, Canada, 3 m
21/09/2022
Rédacteur principal : Laurent FEY
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Laurent FEY
Bernatchez L., Saint-Laurent R., 2003, Détermination de l’importance relative des populations d’éperlans arc-en-ciel (Osmerus mordax Mitchill) dans l’alimentation de la ouananiche du Lac Saint-Jean, Université Laval, Québec, 36p
COSEPAC, 2018, Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax),
population d’individus de petite taille du lac Utopia et population
d’individus de grande taille du lac Utopia, au Canada, Comité sur la
situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xv + 46 p. (Registre public des espèces en péril)
Fortin A. L., Sirois P., Legault M., 2009, Synthèse et analyse des connaissances sur la ouananiche et l’éperlan arc-en-ciel du lac Saint-Jean, Université du Québec à Chicoutimi, Laboratoire des sciences aquatiques et Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Direction de l’expertise sur la faune et ses habitats, Québec, 137 p.
Giroux M., 1997, Rapport sur la situation de l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) anadrome du sud de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au Québec, Sinfibec pour le ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction régionale Chaudière-Appalaches, Direction régionale du Bas-Saint-Laurent et Direction de la faune et des habitats, vii, 52 p.
Jensen I. B., 1949, Biological investigations on the smelt (Osmerus eperlanus L.), Videnskabelige Meddelelser fra Dansk Naturhistorisk Forening i Kjøbenhavn, 11, 73-109.
MPO, 1980, Le monde sous-marin : les poissons de l'Atlantique, Direction des Communications Ministère des Pêches et des Océans, Ottawa (Ontario) K1A OE6, 8p.
MPO, 1984, Le monde sous-marin : les poissons pélagiques et diadromes de l'Atlantique, Direction des Communications Ministère des Pêches et des Océans, Ottawa (Ontario) K1A OE6, 8p.
MPO, 1990, Le monde sous-marin : l'éperlan arc-en-ciel, Direction des Communications Ministère des Pêches et des Océans, Ottawa (Ontario) K1A OE6, 8p.
MPO, 2016, Programme de rétablissement de l'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) du lac Utopia, population d'individus de petite taille (sympatrique avec la population d'individus de grande taille), au Canada, Série des programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans, Canada, Ottawa, viii + 66 p.
Nozères C., Bérubé M., 2003, Guide d'identification d'espèces marines du Saint-Laurent, Institut Maurice Lamontagne, Pêches et Océans, Canada, 172p.
La page de Osmerus mordax sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La page de Osmerus mordax dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN