Bar rayé

Morone saxatilis | (Walbaum, 1792)

N° 5499

Atlantique Nord-Ouest

Clé d'identification

Taille moyenne de 60 cm à 100 cm
Corps comprimé latéralement
2 nageoires dorsales séparées, la première est épineuse
Caudale fourchue et homocerque
Coloration vert olive foncé au noir
7 à 8 lignes horizontales foncées et complètes sur les flancs

Noms

Autres noms communs français

Bar du Saint-Laurent, bar d'Amérique, bar rayé d'Amérique, bar de mer

Noms communs internationaux

Striped bass, stripped sea bass, roccus, rock, rockfish, linesides, (GB), Persico spigola (I), Lubina estriada (E), Felsenbarsch (D), Lubina estriada (MEX), Robalo-muge (P)

Synonymes du nom scientifique actuel

Perca saxatilis Walbaum, 1792
Morone lineatus (Bloch, 1792)
Morone saxitilis
(Walbaum, 1792)
Roccus lineatus
(Bloch, 1792)
Roccus saxatilis
(Walbaum, 1792)
Sciaena lineata Bloch, 1792
Roccus striatus Mitchill, 1814
Perca mitchilli alternata
Mitchill, 1815

Distribution géographique

Atlantique Nord-Ouest

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest

Au Canada, le bar rayé est présent depuis le sud du golfe du Saint-Laurent. Il est présent dans les eaux côtières et les estuaires, au Québec depuis la pointe est de la Gaspésie, jusqu’à la pointe nord de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse.
Aux États-Unis, il est présent du cap Cod au nord de la Caroline du Nord. Au sud, il fréquente les eaux saumâtres ou douces de l'ouest de la Floride, de l'Alabama, du Mississippi et de la Louisiane.

Biotope

Le biotope du bar rayé varie tout au long de sa vie. Au stade larvaire*, il évolue en eau douce ou légèrement saumâtre près du fond (profondeur de 1 à 2 m). Au stade juvénile et adulte, il migre dans les eaux salées côtières et les estuaires près du fond (profondeur moyenne de 3 à 10 m dans le Saint-Laurent, il a déjà été observé jusqu'à 30 m de profondeur). En hiver, il retourne en eau douce.

Description

Le bar rayé est un poisson au corps allongé, comprimé latéralement. La taille moyenne varie de 60 cm à 100 cm. Certains spécimens ont atteint 180 cm. La tête est triangulaire ; elle rentre quatre fois dans la longueur du corps. La bouche est terminale, la mâchoire inférieure légèrement débordante.

Il possède deux nageoires dorsales séparées, dont la première est épineuse. La caudale est fourchue et homocerque* (caudale symétrique). Les trois premiers rayons de l'anale sont épineux. Les nageoires pelviennes se trouvent en position thoracique. La ligne latérale* est bien marquée, les écailles sont grandes et cténoides*.

La coloration varie du vert olive foncé au noir. Le ventre est blanc. Les flancs, pâles ou argentés, portent sept ou huit bandes horizontales foncées, épousant le contour des rangées d'écailles. Aucune de ces bandes ne se prolonge sur la tête.

Espèces ressemblantes

En Amérique du Nord : la perche blanche Morone americana est plus haute et plus comprimée. Il n'y a aucun espace libre entre les deux nageoires dorsales. Elle possède 48 rangées d’écailles entre l'opercule* et la base de la caudale. Le bar rayé en a environ 60.

En Europe : le bar commun Dicentrarchus labrax présent en Atlantique Nord-Est, Manche et Méditerranée. Il ne possède pas de lignes horizontales sur les flancs.

Alimentation

Les bars rayés se déplacent en bancs de plusieurs individus le long des côtes, ils parcourent ainsi plusieurs dizaines de kilomètres par jour pour se nourrir.

C'est un poisson omnivore* très vorace ! Son alimentation se compose d'invertébrés tels des amphipodes, des vers comme la néréis verte Alitta virens, ou la crevette grise de sable (Crangon septemspinosa). Le bar rayé se nourrit également de poissons tels que l’éperlan (Osmerus mordax), l’alose savoureuse (Alosa sapidissima), le hareng atlantique (Clupea harengus), la plie rouge (Pleuronectes americanus) et l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus).

Reproduction - Multiplication

Le bar rayé est un poisson anadrome*. Il se reproduit d'avril à mai en eau douce ou saumâtre à des températures comprises entre 10 et 19 °C. Les œufs (de 11 000 à plusieurs millions) éclosent entre 2 et 3 jours après la fécondation. Les femelles sont matures entre 4 et 5 ans, les mâles un peu plus tôt. L'espèce est qualifiée d'itéropare* car les bars rayés se reproduisent plusieurs fois au cours de leur vie mais pas forcément chaque année pour les femelles.

Vie associée

Il est consommé par d'autres prédateurs tels que le merlu argenté Merluccius bilinearis ou la morue franche Gadus morhua.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Les principales menaces qui pèsent sur le bar rayé sont la dégradation et la perte de son habitat ainsi que le prélèvement (commercial, sportif, braconnage).

En 2011, en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le ministre canadien des Pêches et des Océans a élaboré, en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, un programme de rétablissement du bar rayé de la population de l'estuaire du Saint-Laurent. En application de ce programme, les captures de pêche à la ligne sont réglementées chaque année dans l'estuaire du Saint-Laurent par le Gouvernement du Québec et Pêches et Océans Canada. Pour la saison de pêche récréative 2021, les pêcheurs récréatifs peuvent conserver un maximum de trois bars rayés de taille légale (longueur totale de 50 à 65 cm) par jour et il est interdit d’en avoir plus de trois (3) en leur possession en tout temps du 15 avril au 31 octobre 2021.

En 2019, l’abondance de bars rayés reproducteurs comptabilisée par le Ministère Pêche et Océans dans la rivière Miramichi Nord-Ouest (Nouveau Brunswick) a été considérée comme suffisante pour atteindre la limite de rétablissement et ce, pour la neuvième année consécutive (de 2011 à 2019).

Cette même année, le rapport présenté au parlement canadien sur la population de bar rayé dans le sud du golfe du Saint-Laurent et la rivière Miramichi s'est préoccupé de l’augmentation rapide de la population de bar rayé qui a entraîné des inquiétudes à l’égard des déséquilibres écosystémiques et des pressions supplémentaires qu’elle pourrait causer sur les populations de saumon sauvage de l’Atlantique (Salmo salar) en difficulté.

Origine des noms

Origine du nom français

Bar vient du néerlandais baerse qui signifie ''perche, bar''.

Origine du nom scientifique

Morone a été proposé par Samuel Latham Mitchill (1764-1831) ; un médecin de l'État de New York. Il y a deux hypothèses possibles. La première est que Mitchill a indiqué que les quatre espèces qu'il a incluses dans son genre étaient de couleur rouge, rousse ou rouille (marron = maroon en anglais). La seconde est issue du milieu des pêcheurs sportifs. Il y aurait peut-être un lien entre l'expression ''Moron'' qui signifie crétin dans le langage familier en Amérique du Nord, en spéculant qu'à l'époque de Mitchill, le bar rayé (M. saxatilis) était si abondant qu'il était extrêmement facile à attraper. On pouvait alors considérer le bar rayé comme un poisson imprudent ou stupide.

saxatilis : du latin [saxum] = roche. Qui vit ou niche dans les rochers.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 151179

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopteri
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Moronidae Moronidés
Genre Morone
Espèce saxatilis

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