Corps long, à section ovale et d'aspect robuste
Couleur généralement gris argenté, bleuâtre
Tête large et aplatie
Lèvre supérieure mince
Deux nageoires dorsales
Cabot, caridou, meuil, muge, muge à grosse tête, muge cabot, muge céphale, mugo fangous, mujou, mulet, mulet-cabot, mulet jaune, mulet jeune, mulet voilé, testard, mujou testu, varidou (Provence), mujou pensard, carida (Nice), muzzari, mazzerdu, capocchiu (Corse), ramado, Yol négré (Languedoc), cremole (Antilles), poisson queue bleue (Nlle-Calédonie) et encore bien d'autres noms locaux ou régionaux
Flathead mullet, bright mullet, bully mullet, callifaver mullet, common grey mullet, flathead grey mullet, black mullet, grey mullet, haarder, hardgut mullet, mangrove mullet, mullet, river mullet, sea mullet, springer, striped mullet, black true mullet (GB), Baldigare, bolpina, capazzone, capocefalo, capozzo, capuozzo, cefalo mazzone, cefalo verace, cefalo vero, cefalu, ciavarini, cievolo, firzetta, gefalu, glissà, lissa, massun, mattarello, mazzone, mecia, meciatino, meciato, mesciarino, mugella, muggine, muggine caparello, mujelle, muletta, mulettu, musai , musao neigro, muza, muzao, muzzeru, muzzulu, ngefanu, pisciammano, siegolo, sievolo, testone, tistuni, tueppe, volpina, volpino, vopina, zievalo (I), Lisa, albur, bullûa, cabeçut, cabezudo, cachamba, capitán, capiton, cap pla, céfalo, galupe, iliça de cap gros, iliça sabada, ilissa lobarrera, lebranche, lisa cabezuda, lisa común, lisa pardete, lisa rayada, lissa amaria, liza cabezona, lizarra, llizza, machu, machuto, mugil, mugil común, mujol, mule, muxo, pardete, pordete (E), Grosskopf (D), Diklipharder, aalder (NL), Mugem, tainha cabeça achatada (P), Zoule (Mauritanie), Diabaï, guiss (Sénégal)
Mugil albula Linnaeus, 1766
Mugil our Forsskal, 1775
Mugil crenilabis our Forsskal, 1775
Mugil provensalis Risso, 1810
Mugil lineatus Valenciennes, 1836
Mugil cephalotus Valenciennes, 1836
Mugil japonicus Temminck and Schlegel, 1845
Mugil dobula Gunther, 1861
Mugil ashanteensis Bleeker, 1863
Mugil cephalus ashanteensis Bleeker, 1863
Myxus superficialis Klunzinger, 1870
Mugil gelatinosus Klunzinger, 1872
Mugil occidentalis Castelnau, 1873
Mugil mexicanus Steindachner, 1876
Myxus caecutiens Gunther, 1876
Mugil grandis Castelnau, 1879
Mugil muelleri Klunzinger, 1880
Mugil mulleri Klunzinger, 1880
Mugil hypselosoma Ogilby, 1897
Myxus barnardi Gilchrist and Thompson, 1914
Cosmopolite de toutes les zones côtières tropicales, subtropicales et tempérées
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Eau douce d'EuropeMugil cephalus a une distribution très large ! Vivant proche des côtes de toutes les mers tropicales, subtropicales et tempérées, on peut trouver l'espèce :
Dans le Pacifique Est (de la Californie au Chili) et le Pacifique Ouest (du Japon à l'Australie, y compris en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Observé en mer d'Okhotsk).
Elle vit aussi dans l'océan Indien (de l'Inde à Afrique du Sud, en passant par Mayotte et La Réunion).
L'espèce est présente dans l'Atlantique Ouest (depuis le Canada jusqu'au Brésil -la question de sa présence se pose néanmoins pour les Bahamas et les Caraïbes- elle est répertoriée en Guyane) et dans l'Atlantique Est (du golfe de Gascogne à l'Afrique du Sud).
Le mulet à grosse tête est également présent en Méditerranée et en mer Noire.
Catadrome*, le mulet à grosse tête vit en eau douce (estuaires et rivières) après être né en mer (salinité de 0 à 790 0/00).
Mais il peut aussi vivre près des côtes, dans les mangroves* et lagons entre 0 et 120 m, dans une eau comprise entre 8 °C et 24 °C.
En Méditerranée, le mulet à grosse tête entre dans les étangs et les lagunes littoraux à la fin de l'automne pour repartir se reproduire en mer au début de l'été. C'est à ce moment-là qu'il est pêché pour ses œufs (la poutargue), principalement à Martigues (13) et en Sardaigne (Italie) mais d'autres petites exploitations locales existent, comme vers Bastia (Corse).
Il est intéressant de noter que d'autres mulets, le mulet lippu et le mulet-porc, font le chemin inverse en regagnant les étangs au printemps et en les quittant au début de l'hiver.
Le mulet à grosse tête a un corps allongé d'environ 35-50 cm, voire 70 cm, de section ovale et d'aspect robuste. Sa couleur est généralement gris argenté, bleuâtre (parfois plus ou moins blanche, olive ou marron), s'éclaircissant sur les flancs et le ventre clair. Parfois des lignes longitudinales grises et des reflets dorés sont présents sur la partie dorsale. La ligne latérale* est rarement visible. Une petite tache noire est souvent présente à l'aisselle des pectorales.
La tête aplatie est large, des paupières adipeuses* sont bien développées (mais pas toujours bien visibles sous l'eau, à cause de leur transparence) et protègent les yeux proches du museau. Sa bouche possède des dents droites, denses et fines, habituellement sur plusieurs rangées. La commissure finit sous le niveau postérieur de la narine. Sa lèvre supérieure est fine et lisse.
Il a deux nageoires dorsales : la première avec quatre épines et la seconde avec 8-9 rayons mous. La nageoire anale, jaunâtre, possède 8 rayons mous et 3 épines ; les nageoires pectorales ont 16-19 rayons ; l'écaille axillaire* pectorale est bien développée et fait environ un tiers de la longueur de la nageoire.
Les nageoires ventrales, anale et le lobe inférieur de la caudale sont parfois de couleur jaune (mais pas forcément).
Les écailles, disposées en séries latérales (36-45), sont cycloïdes* (lisses).
Il y a, sur les côtes françaises européennes, principalement cinq autres espèces de muges ou mulets :
Les mulets à grosse tête sont des poissons à alimentation diurne.
Les juvéniles se nourrissent de zooplancton* (micro-crustacés, copépodes, larves de moustique, et débris de plantes pour les larves arrivées en eau douce).
Puis les individus plus larges consommeront des micro-algues, des détritus organiques et de petits invertébrés trouvés sur le fond ou sur les algues et les herbiers.
On observe souvent des groupes de poissons prendre des bouchées de sédiment sur le fond, semblant brouter le sable.
Leur long tractus gastro-intestinal et une portion stomacale ressemblant à un gésier leur permettent de filtrer et de digérer les détritus organiques parmi les sédiments.
Les mulets peuvent aussi aspirer les bio-films d'algues qui se développent à la surface et dans l'écume.
Espèce gonochorique*, il n'y a pas de dimorphisme* sexuel visible. La reproduction a lieu généralement de juillet à octobre.
Les muges Mugil cephalus qui atteignent la maturité sexuelle vers 3-4 ans se rassemblent loin des côtes en grand banc pour frayer. Les femelles peuvent pondre de 0,5 à 2,6 millions d'œufs jaune pâle et légèrement flottants (0,72 mm).
Les larves* (2,4 mm) éclosent 48 heures après fécondation et dériveront dans le plancton en direction des côtes et estuaires.
Si la taille de l'animal adulte se situe communément autour de 40 à 60 cm, la littérature estime que des individus pourraient atteindre 120 cm pour un poids de 8 kg.
Les adultes grandissent rapidement avec un taux de 3,8 - 6,4 cm par an avec une taille plus importante pour les femelles.
Mugil cephalus fournit un important service écologique de nettoyage en débarrassant les détritus organiques des fonds sableux ou des herbiers. Il est aussi un important lien entre l'écosystème côtier et l'estuaire en participant au flux de matière entre ces milieux.
Un individu de 16 ans détient le record de longévité observée.
Ces poissons diurnes vivant en bancs sont faciles à observer entre 0 et 20 m près des fonds sableux ou boueux en train de brouter le sable. Ils ne fuient pas les plongeurs.
L'espèce est abondamment pêchée, c'est le plus commun des mulets. Les captures peuvent être mises en aquaculture.
Les effectifs des populations sont stables dans la plupart des aires de répartition. Le statut UICN est : « préoccupation mineure ».
La famille des Mugilidés, au niveau de l'ensemble des mers, est riche de 17 genres avec une centaine d'espèces. Des représentants fossiles sont identifiés depuis le Priabonien, période qui appartient à l'Eocène et qui remonte à -35 millions d'années.
Mulet : du grec [mullos] qui désignait des poissons de mer, dont les rougets et les mulets, ou muges, font partie.
Muge : du latin [mugil], qui désigne un poisson de mer à tête obtuse et deux petites nageoires sur le dos.
A grosse tête : pour sa tête aplatie relativement large.
Mugil : mot latin qui désigne le mulet.
cephalus : du grec [kephálaiov] = tête. Le nom grec kephalos désignait une espèce de mulet.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Mugiliformes | Mugiliformes | |
Famille | Mugilidae | Mugilidés | 17 genres, environ 80 espèces. Écailles cycloïdes*, corps puissant, tête large, deux dorsales dont la 1ère épineuse. Intestin extrêmement long, de 24 à 26 vertèbres. |
Genre | Mugil | ||
Espèce | cephalus |
Forme élancée
Le mulet à grosse tête a un corps allongé d'environ 35-50 cm, voire 70 cm, de section ovale et d'aspect robuste.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
07/09/2012
Robe
La couleur de la robe est généralement gris argenté, bleuâtre (parfois plus ou moins blanche, olive ou marron). Parfois des lignes longitudinales grises et des reflets dorés sont présents sur la partie dorsale.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
17/09/2012
Grosse tête
Vue de 3/4 face, on peut remarquer la tête massive qui donne son nom vernaculaire à l'espèce. On peut aussi deviner sur cette photo la partie un peu translucide autour de l'œil (paupière adipeuse).
Toute cette partie antérieure distingue bien le mulet du loup.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
17/09/2012
Du dessus
Autre vue de la partie antérieure de l'animal : par dessus.
Si le profil du museau est arrondi, le dessus de la tête est plat.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
17/09/2012
Alimentation en surface
On voit souvent les mulets aspirer les bio-films d'algues qui se développent à la surface de l'eau, dans l'écume.
Port d'Estartit, Costa brava (Espagne), surface, de nuit
16/09/2011
Rencontres peu profondes
Généralement, le plongeur rencontre le mulet à grosse tête entre 0 et 20 m.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée, sous la surface
17/09/2012
Service de nettoyage
Mugil cephalus fournit un important service écologique de nettoyage en débarrassant les détritus organiques des fonds sableux ou des herbiers.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
17/09/2012
En eaux saumâtres
Ces individus croisaient dans l'eau saumâtre d'un canal reliant un lac à la Méditerranée, sur la côte ouest de l'île de Malte.
Canal d'eau saumâtre, Malte, Méditerranée
12/04/2011
Dans les ports
Les mulets à grosse tête sont souvent présents dans les ports, à l'affût de ce qui peut se manger autour des bateaux, des quais et des pannes.
Port d'Estartit, Costa brava (Espagne), surface, de nuit
16/09/2011
Biotopes divers
Généralement rencontré dans de petits fonds, le mulet à grosse tête peut fréquenter les rivières et les estuaires comme les zones côtières, les lagunes ou, dans les mers qui s'y prêtent, les mangroves et les lagons.
Étang de Thau (34), 8 m
24/05/2012
Fonds sableux
Ces poissons vivant en bancs sont faciles à observer entre 0 et 20 m, près des fonds sableux ou boueux, en train de brouter le sable. Ils ne fuient pas les plongeurs.
Minorque, îles des Baléares, Méditerranée
17/09/2012
La poutargue
1. Pêcherie traditionnelle pour la capture des mulets à dessein de récolter la poutargue dans les lagunes de Cabras, à l'ouest de la Sardaigne (Italie).
2. Les mulets pêchés ou élevés sont cuisinés dans les pays méditerranéens ou encore certains pays asiatiques. On les trouve couramment sur les étals des poissonniers en France. Ils ne sont en revanche pas consommés dans certaines zones, comme les pays d'Europe de l'Ouest ou les Etats-Unis par exemple.
3. La poutargue (ou boutargue, botarga, butarga) est une spécialité culinaire propre à différents pays méditerranéens (Italie, Grèce, Turquie, Tunisie...). En France, c'est celle de Martigues (13) qui est la plus connue. Il s'agit d'une poche d'œufs de mulets à grosse tête, salée, séchée et enrobée de cire pour la conservation dans le temps. Ces œufs sont recueillis lorsque les femelles sont pleines. Elle se consomme chez nous en fines tranches à l'apéro, sur des toasts beurrés ou râpées dans les pâtes.
4. Photo d'un panneau publicitaire d'une pêcherie de mulets et de confection de la "botarga" à côté de la ville de Arbatax (Sardaigne). Le morceau de chair à l'extrémité des œufs frais est bien visible, il permet de ne pas percer les poches d'œufs pour une meilleure conservation.
Pêcherie : Putzu Idu plage, Cabras, Sardaigne, Italie.
2010
Rédacteur principal : David BEAUNE
Vérificateur : Stéphane JAMME
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cardona L., 2000, Effects of salinity on the habitat selection and growth performance of Mediterranean flathead grey mullet Mugil cephalus (Osteichthyes, Mugilidae), Estuarine, Coastal and Shelf Science, 50(5), 727-737.
Djadji E.L.G., Konan K.J., Sylla S., Atse B.C., 2010, Identification simplifiée des Mugilidae, F. Tech. & Doc. Vulg., 13-18.
La page sur Mugil cephalus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Mugil cephalus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN