Colonies massives et méandroïdes
Septes verticaux, épais, et régulièrement arrangés
Septes à bords internes lisses formant une ligne fine le long des sommets
Vallées étoilées autour d'un point central et peu sinueuses
Méandrine
Maze coral, tan brain coral (GB), Coral cerebro ondulato (E), Irrgarten-Koralle (D), Doolhofkoraal (NL)
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesAtlantique tropical Ouest, de la Floride au Venezuela, mer des Caraïbes, golfe du Mexique, Bahamas, Bermudes.
Ce corail se rencontre dans la plupart des récifs de 1 m à 70 m de profondeur et sur les fonds de sable corallien (ce sont alors en général des formes libres de petite taille).
Les colonies sont massives et méandroïdes*, formant souvent des plateaux épais ou de forme hémisphérique, de 10 cm à moins de 1 m de largeur. Plus rarement, ce corail peut adopter une forme en colonne très courte. La couleur va du gris au jaunâtre clair.
Les vallées rayonnent à partir du point initial de croissance, et se divisent à des intervalles réguliers, tout en maintenant une largeur constante. Les septes* sont verticaux, épais, non dentés et régulièrement arrangés. Ils forment des crêtes présentant une ligne fine le long des sommets. Deux vallées adjacentes se rejoignent rarement et sont régulièrement espacées.
Dans la journée M. meandrites est remarquable par la transparence de ses tissus et leur couleur jaune pâle, la bouche est une fente continue. De nuit M. meandrites s'épanouit et montre ses tentacules* transparents, longs et pointus au bout.
Sur fond sableux de jeunes spécimens libres et en forme de barquette chez lesquels la vallée est encore non divisée s'observent couramment (souvent appelées M. braziliensis, mais en fait assez différents de l'espèce brésilienne du même nom).
Meandrina meandrites ne doit pas être confondu avec les autres coraux méandroïdes, qui sont les vrais “coraux-cerveau" des Caraïbes (genres Diploria, Colpophyllia et Dendrogyra), qui peuvent atteindre des tailles bien plus grandes et dont les vallées sont beaucoup plus longues et beaucoup plus méandriformes.
Les formes en “barquettes" ou “navettes" libres (souvent appelées M. braziliensis) peuvent être facilement confondues avec Manicina areolata qui vit aussi en navettes libres dans les herbiers de plantes marines; les colonies de cette dernière espèce possèdent une columelle* calcaire frisottée visible par transparence sous la fente buccale, et des septes au bord finement denticulé. Leur couleur tire souvent vers le vert.
M. meandrites est, de tous les genres dits méandroïdes, celui qui forme les plus petites colonies, ses “vallées" sont étoilées autour d'un point central et ne sont jamais très sinueuses.
Les formes jeunes et libres de Meandrina meandrites vivant sur le sable, sont appelées couramment Meandrina braziliensis, et présentées dans les divers guides soit comme une espèce séparée soit comme une sous-espèce de M. meandrites. En fait il semble bien que le véritable M. braziliensis soit bel et bien limité à la région brésilienne dont il est une espèce endémique*. En effet les populations brésiliennes sont essentiellement libres et, quand elles sont fixées (rarement), restent toujours de petite taille (moins de 20 cm) et ne présentent jamais de vallées étoilées quand elles sont fixées mais des lobes arrondis perpendiculaires à l'axe du polype (voir photos).
Chez les deux espèces, ces jeunes colonies “libres" sont en fait toujours fixées à l'origine sur un gravier ou un nodule algal, ce n'est qu'en grandissant qu'elles peuvent devenir fixées et développer des vallées étoilées chez M. meandrites.
Les scléractiniaires hermatypiques* se nourrissent par deux modes différents :
On ne sait pas si ce scléractiniaire est hermaphrodite* ou si les sexes sont séparés. La fécondation est interne et le corail relâche une larve planula* qui ira se fixer sur le substrat*.
Ce corail hermatypique* vit en symbiose avec des zooxanthelles* qui lui confèrent sa couleur brune.
Les spécimens en barquettes ou navettes libres ne se déplacent pas sur le sable comme les Fungiidés indo-pacifiques, mais ils sont capables de se retourner en quelques minutes par gonflement du polype en cas de renversement accidentel.
Cette espèce est sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis novembre 2012 sous le statut LC (Least Concern, soit peu préoccupante).
Comme tous les autres scléractiniaires, elle est aussi soumise à réglementation par son inscription à l'Annexe 3 du Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin de la région des Caraïbes (dit Protocole SPAW ou de Kingston).
Corail méandreux : du fait de sa forme et traduction de son nom scientifique. Ce nom est assez impropre et s'est imposé uniquement pour des raisons de priorité, en effet les vallées des Meandrina sont en réalité disposées en étoile autour d'un point central et seules les plus grosses colonies (photo n°1) peuvent être qualifiées de méandroïdes.
Du nom latin et grec [Maeander] = le Méandre, nom d'un fleuve sinueux qui a donné le mot méandres, ou de l'adjectif [maeandratus] = sinueux, tortueux.
Numéro d'entrée WoRMS : 289232
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Meandrinidae | Méandrinidés | |
Genre | Meandrina | ||
Espèce | meandrites |
Grande colonie
les colonies de Meandrina meandrites sont souvent de petite taille, mais parfois on rencontre des colonies nettement plus imposantes (photo prise au 18 mm).
Saint Pierre de la Martinique (972), La Perle, 20 m
15/05/2008
Colonie hémisphérique
Colonie caractéristique de forme hémisphérique : on remarque les septes verticaux et régulièrement espacés qui se rejoignent sur les crêtes pour former une fine ligne blanche.
Bonaire (Antilles Néerlandaises), Margate Bay
14/04/1999
Détail des méandres
Les bouches, qui suivent le fond des vallées, sont bien visibles. Les septes* sont verticaux, épais, non dentés et régulièrement arrangés.
St Pierre de la Martinique (972), Kay Potyo
26/10/2004
Tentacules sortis, vue de dessus
La nuit, les tentacules sortent pour permettre la nutrition de la colonie. Ils sont transparents, longs et pointus au bout.
Bonaire (Antilles Néerlandaises), Oil Slick Leap, de nuit
18/04/1999
De nuit, vue de profil
De profil, on voit bien la forme pointue des tentacules.
Martinique (972), Cap Salomon, 15 m, de nuit
01/02/1982
De jour, quelques tentacules visibles
Les tentacules pointent à travers les septes, on voit leur disposition le long des méandres.
Anguilla, Sandy Island « Ecorécif »
27/04/1986
Meandrina braziliensis
Ce spécimen fixé a une taille d’environ 8 cm.
Bahia de Todos os Santos (Brésil), 5 m
02/02/1967
Squelette de M. braziliensis
Ces spécimens ont une forme de barquette libre. Le plus grand fait 8 cm de long.
Siriba island, Abrolhos Reefs, 7 m
09/07/1964
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jacques LABOREL
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page de Meandrina meandrites dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN