Manteau frangé de longs tentacules blancs bien visibles
Coquille équivalve et blanche de forme ovale allongée
18 à 24 côtes radiales marquées
Ecailles blanches alignées sur ces nervures
Taille de 3 à 7 cm
Lime brillante (appellation ancienne)
Spiny fileclam, file scallop, spiny file shell, spiny lima (GB), Lima di mare, scorbolo di mare (I), Peine, peinecillo escondido (E), Feilenmuschel (D)
Ostrea lima Linnaeus, 1758
Lima squamosa Lamarck, 1818
Méditerranée et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]C'est une espèce de Méditerranée et d'Atlantique proche (Portugal, Madère, Canaries).
La lime écailleuse s'installe sur fonds rocheux, dans les eaux circalittorales* de 1 à 100 m de profondeur. Elle vit dans les anfractuosités de la roche ou sous des pierres ou même dans les mattes de posidonie, où on la repère par ses tentacules. Elle se développe en général dans cet abri, fixée par le byssus*.
L'animal construit parfois un « nid » de cailloux ou d'algues à l'aide des filaments de son byssus.
La coquille de la lime écailleuse, en ovale allongé de 3 à 7 cm de long, est composée de deux valves symétriques et blanches, reliées par une courte charnière droite, faiblement ridée. Celle-ci se termine par une petite pointe de chaque côté de l'umbo*.
Cette coquille est épaisse, peu bâillante et marquée de fortes côtes rayonnantes (18 à 24). De petites écailles blanches sont alignées sur ces nervures.
L'intérieur des valves est blanc et lisse ; une empreinte adductrice est à peine visible.
Le manteau* de l'animal est bordé de longs tentacules* blancs et collants qui s'étirent hors de la coquille. Ces tentacules sont contractiles.
Limaria hians (Gmelin, 1791), la lime bâillante, est plus petite (2,5 cm de longueur). Ses tentacules sont rouge-orangé. Sa coquille est marquée de nombreuses arêtes rayonnantes et de lignes concentriques grossières.
Lima inflata Link, 1807 a une coquille parfaitement blanche. Elle vit à plus grande profondeur.
Il existe des signalements (souvent anciens) de cette espèce dans des zones éloignées d'Europe, en particulier dans l'Atlantique américain, l'océan Indien et en mer Rouge. Cela correspond sans doute à des erreurs d'identification ou des approximations taxonomiques anciennes. Par exemple dans les Antilles, c'est Lima caribaea Orbigny in Sagra, 1853 que l'on rencontre, et Lima lima vulgaris est devenu Lima vulgaris (Indo-Pacifique).
La lime écailleuse est un animal filtreur* microphage*. Ses longs tentacules* collants lui permettent de récolter la nourriture.
La reproduction des bivalves se fait dans l'eau de mer. Les gamètes* mâles et femelles sont libérés dans l'eau et fusionnent pour donner un œuf qui va se développer dans l'eau. Il deviendra une larve* planctonique*, nageant et se nourrissant grâce à une couronne de cils. Au bout d'un mois, le jeune bivalve va s'installer sur le substrat*.
Octopus vulgaris est un des prédateurs de cette espèce.
Si elle n'est pas fixée, la lime écailleuse peut se déplacer par brusques battements des valves.
Cette lime n'est commercialisée que sur les marchés égyptiens.
Cette espèce a été signalée à l'état de fossile, par exemple dans les Faluns de Touraine. La coquille relativement épaisse se fossilise assez bien.
Ces coquilles ont pu être utilisées par les hommes préhistoriques à des fins décoratives (par exemple dans le Languedoc).
En 1993, le Parlement slovène a adopté un décret portant sur la protection des espèces animales en danger : cette liste comprend Lima lima.
Lime : traduction littérale de son nom scientifique,
écailleuse : des écailles sont alignées sur les côtes radiales de la coquille.
Lima : du latin [lima] = lime, râpe.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Pteriomorphia | Ptériomorphes | Muscle adducteur postérieur développé, antérieur réduit. |
Ordre | Limoida | Limoïdes | |
Famille | Limidae | Limidés | Les 2 valves orales (souvent blanches) sont fines et presque semblables, avec des côtes radiales et de petites "oreilles". Le bord du manteau porte de nombreux et longs tentacules sensoriels et des yeux. Fixés par des filaments de byssus, mais peuvent nager. |
Genre | Lima | ||
Espèce | lima |
Dégradé de blanc
Cette lime présente un très beau camaïeu de blanc. Les tentacules sont déployés et les épines sur les côtes sont bien visibles.
El Hierro, Canaries, 15 m
12/09/2009
De toutes les couleurs
Les éponges et anémones voisines donnent de belles couleurs à cet environnement.
Cannes (06), 12 m
19/11/2008
Grégaire, dans une faille
Les limes vivent dans les anfractuosités de la roche où on les repère par leurs tentacules.
Pointed du Vaisseau, Port Cros (83), 21 m
01/07/2006
Nombreuses dans la même anfractuosité
Elles se développent dans une niche, fixées par le byssus, et parfois en grossissant, ne peuvent plus en sortir.
Bormes-les-Mimosas (83)
10/2004
Tous tentacules déployés
Le bord du manteau, parfois rouge, est frangé de longs tentacules blancs.
Calanque d'En Vau, Cassis (13), 10 m
14/07/2008
Grande ouverte !
Cette lime écailleuse, singulièrement et largement ouverte, nous laisse voir ses 4 feuillets branchiaux.
Ponton de la Bordelaise, Bassin de Thau (34), 9 m
21/12/2020
Contraste féérique
On aperçoit les bras d'une ophiure.
La Love, Antibes (06), 18 m, de nuit
06/08/2009
Finesse des tentacules
La lime écailleuse est peu bâillante, ce qui la distingue, entre autres, de Limaria hians.
Cap d'Antibes (06), 5 m
22/08/2009
Entourées d'éponges
Les côtes des valves donnent aux franges une découpe à fort relief.
On note une protule (Protula tubularia) en haut à droite.
Grotte de Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 8 m
12/07/2007
Sous un porche blanc
La coquille est équivalve et blanche, en forme d'ovale allongé.
Calanque des Contrebandiers, Riou (13), 20 m
09/06/2009
Coincée dans son trou
L'habitat typique de cette lime, dans un trou de roche, est ici particulièrement bien illustré.
La Fourmigue, Antibes (06), 10 m, de nuit
14/08/2007
Manteau et tentacules
Les limes sont des filtreurs microphages. Les longs tentacules collants captent la nourriture au passage.
Cap d'Antibes (06)
07/12/2008
Détails
Il s'agit de la même lime que précédemment. On voit très bien les tentacules blancs et le bord du manteau, rouge par endroit.
Cap d'Antibes (06)
07/12/2008
En Tunisie
Cette espèce est présente dans toute la Méditerranée ainsi qu'en Atlantique proche (Portugal, Madère, Canaries).
Tabarka, Tunisie, 18 m
21/06/2008
Sur un lit de vers tubicoles
Le manteau est ici cerné d'un liseré foncé.
Cerbère (66), 12 m
2006
Fixation inhabituelle
La lime écailleuse est caractérisée par une vingtaine de fortes côtes radiales. La lime bâillante a des côtes plus fines et plus nombreuses.
Cap Cerbère, Banyuls-sur-Mer (66), 15 m
12/09/2008
Coralligène
Les coquilles des animaux morts participent à la formation du coralligène.
Les Lecques (83)
08/10/2005
Intérieur - extérieur d'une valve
L'extérieur des valves est marqué de fortes côtes rayonnantes (18 à 24), avec de petites écailles blanches alignées sur ces nervures.
L'intérieur des valves est blanc et lisse ; une empreinte adductrice est parfois visible. La charnière courte et droite se termine par une petite pointe de chaque côté de l'umbo.
Laisse de mer, Tamaris, Côte Bleue (13)
25/12/2006
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Lima lima dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN