Bec de cane à lèvres jaunes

Lethrinus xanthochilus | Klunzinger, 1870

N° 3151

Indo-Pacifique, mer Rouge

Clé d'identification

Corps fuselé pouvant atteindre 74 cm, taille communément rencontrée 60 cm
Tête longue et pointue, bouche terminale aux lèvres épaisses en forme de bec
Caudale déployée échancrée à légèrement fourchue
Couleur variable (gris pâle, gris bleu, jaunâtre ou verdâtre)
Lèvre supérieure jaune vif, une tache rouge sur la base des pectorales

Noms

Autres noms communs français

Empereur bec de cane, empereur bec-de-cane (France), barrois (île Maurice), gueule d'acier (Nouvelle-Calédonie), bec de cane à museau court (Polynésie française)

Noms communs internationaux

Klunzinger's emperor, red-spot emperor, yellow-lip emperor, yellowlip emperor, yellowtip emperor (GB), Imperatore labbro giallo (I), Emperador trompa amarilla (E), Gullæbet kejserbrasen (Danemark), Ladrão de boca amarela (Mozambique), Geellip-keiser (Afrique du Sud)

Synonymes du nom scientifique actuel

Lethrinella xanthochilus Klunzinger, 1870
Lethrinella xanthochila (Klunzinger, 1870)

Distribution géographique

Indo-Pacifique, mer Rouge

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

L’espèce est documentée en mer Rouge et dans le golfe Persique ainsi que dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Sur la bordure ouest de l’océan Indien, elle peut se rencontrer de Djibouti à l’Afrique du Sud. Vers l’est, on la trouve jusqu’aux côtes occidentales de l’Australie en passant par Madagascar, les Mascareignes*, les Seychelles, l’Inde, la mer d’Andaman et le Cambodge.
Sur la bordure ouest du Pacifique elle peut être rencontrée du sud du Japon à l’Australie ; vers l’est, sa distribution s’étend jusqu’aux îles Gambier en passant par la Nouvelle-Calédonie, les îles Marshall, les Marquises, les Tonga et la Polynésie française.

Biotope

Cette espèce démersale* côtière fréquente les lagons*, les pentes externes et les passes.
On la trouve en eaux peu profondes sur des fonds sableux, détritiques* ou peuplés de coraux, de même que dans les herbiers, mais sa distribution verticale peut aller jusqu’à 150 mètres de profondeur.

Description

Description succincte : ce bec de cane au corps fuselé peut atteindre 74 cm. La tête est longue et pointue, les lèvres sont épaisses. Les yeux sont globuleux et placés en position dorsale. La nageoire caudale est échancrée à fourchue. La couleur de fond est généralement grise, mais elle peut être jaunâtre à verdâtre. Ces couleurs sont souvent mouchetées de points noirs, qui sont toujours plus nombreux sur la tête. La lèvre supérieure est jaune vif, l’inférieure est généralement blanchâtre à légèrement jaunissante. Il y a une tache rouge sur la base des pectorales. Cette tache et la couleur de la lèvre supérieure sont des caractéristiques de l’espèce.

Description détaillée :
Morphologie
Le corps est long, fuselé et modérément comprimé latéralement. Sa hauteur entre 2,8 à 3,5 fois dans la longueur standard* (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 74,4 cm, la taille communément rencontrée se situe autour de 60 cm.

La tête est longue et pointue : sa longueur entre 2,6 à 3 fois dans la longueur standard et la valeur de l’angle du museau au niveau de la lèvre supérieure se situe entre 45 et 60°. Son profil dorsal est droit de la lèvre supérieure à l’espace interorbitaire*, qui est concave et précède une nuque convexe. La bouche aux lèvres épaisses en forme de bec est terminale et légèrement protractile*. Les yeux sont globuleux et placés en position dorsale. L’extrémité postérieure du préopercule* est rectiligne et légèrement oblique, celle de l’opercule* est triangulaire. Le préopercule, les joues et le sommet de la tête ne portent pas d’écailles.

Le profil de la nageoire dorsale est légèrement incurvé dans sa partie médiane. La taille de ses trois premiers rayons augmente régulièrement, celle des suivants diminue jusqu’à la dorsale molle, dont les rayons sont plus hauts que le dernier rayon dur. L’extrémité postérieure de la dorsale molle est arrondie.
La nageoire anale est relativement courte et s’achève en pointe.
La caudale est échancrée à légèrement fourchue quand elle est déployée.
Les pectorales sont longues et pointues, de même que les pelviennes.

Couleurs
Le patron de couleur est variable. Le corps peut être uniformément gris pâle ou gris bleu à l’exception des constantes que sont la lèvre supérieure jaune vif et une tache rouge sur la base des pectorales, mais il peut aussi être jaunâtre ou verdâtre, sa moitié supérieure étant fréquemment plus foncée que l’inférieure. Ces couleurs sont souvent mouchetées de petites taches noires plus ou moins nombreuses qui peuvent apparaître et disparaître à volonté ; ces taches sont généralement plus denses sur la tête, où elles peuvent prendre la forme de tirets aux contours irréguliers. La lèvre inférieure est généralement blanchâtre à gris pâle mais elle peut être partiellement ou entièrement jaunissante, cette couleur étant alors plus terne que celle de la lèvre supérieure. Le bord des écailles est légèrement plus foncé que la couleur dominante, ce qui donne au patron de couleur un aspect réticulé.

Les membranes des nageoires sont translucides à grisâtres et discrètement pommelées ; elles peuvent être teintées de jaune ou d’orange, ce qui est fréquemment le cas des pelviennes, de la partie supérieure des pectorales et de l’extrémité postérieure de la caudale ainsi que de ses lobes*. Les couleurs sont plus pâles à la base des autres nageoires que dans leur partie supérieure. Les rayons sont gris (pâle ou foncé), ou jaunes à orange. Ceux de la dorsale épineuse, de l’anale et de la première partie de la caudale présentent des segments blancs et colorés alternés.

La livrée de stress est complexe et évolutive. Elle commence par l’apparition sur les flancs de larges taches blanches de forme variable (généralement ronde ou ovale) d’abord diffuses, en même temps que la tête se couvre de petites taches grises ou noires. Si la cause de stress persiste, les taches blanches se précisent et certaines écailles brunissent, puis noircissent en formant des selles* fines plus ou moins régulières sur le dos ; ces selles peuvent descendre jusque sur l’abdomen* et s’élargir jusqu’à couvrir les taches blanches, notamment en partie dorsale. Une large bande horizontale kaki marquée de grosses taches noires en son milieu peut apparaître de l’opercule (inclus) à l’aplomb de l’extrémité de la dorsale molle en longeant le bord inférieur de la ligne latérale*. A l’étape suivante cette bande est marquée de grosses taches noires en son milieu. La bande kaki peut aussi survenir en tout premier lieu, avant l’apparition des taches blanches. Une forme extrême rend la couleur dominante brun clair à bronze, le bord des écailles noircit, et quatre à cinq séries horizontales de taches rectangulaires blanches apparaissent sur les flancs, accompagnées par une grande densité de taches noires sur la tête.

La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.

Espèces ressemblantes

Aucune des autres espèces du genre n’associe une lèvre supérieure jaune vif et une tache rouge sur la base des pectorales.
Certaines espèces ont cette tache rouge mais la lèvre supérieure est grise, rouge ou rosâtre (par ex. Lethrinus miniatus ou L. reticulatus), ou les lèvres jaunâtres mais pas de tache rouge à la base des pectorales (par ex. L. ravus ou L. nebulosus). L. rubrioperculatus arbore aussi une tache rouge mais elle se trouve sur la partie postérieure de l’opercule, et sa lèvre supérieure est rosâtre. D’autres espèces du genre peuvent avoir une lèvre supérieure colorée, mais elle est alors généralement rouge (par ex. L. conchyliatus ou L. mahsena) et cette couleur peut être cantonnée à la partie postérieure de la lèvre (par ex. L. atkinsoni).

Alimentation

L’espèce est carnivore et se nourrit principalement de crustacés, d’échinodermes et de poissons.

Reproduction - Multiplication

La biologie de la reproduction chez Lethrinus xanthochilus n’a pas été exhaustivement étudiée, à notre connaissance [08/2024], à la date de publication de cette fiche.
L'espèce est hermaphrodite* protogyne* probablement monandrique* (tous les individus naissent femelles et certains deviendront des mâles). Une étude de 2018 (Taylor et al.) suggère qu’elle pourrait être diandrique* (certains individus seraient des mâles dès l’origine) mais elle considère que ce point n’est pas établi.

La taille moyenne à la maturité sexuelle des femelles est d’environ 30 cm, cette taille est atteinte autour de deux ans.

De nombreuses espèces du genre Lethrinus se reproduisent en agrégations toute l’année sur des sites définis vers lesquels les individus migrent à la tombée du jour ; les pontes ont lieu en fonction des marées et des phases lunaires, avec des périodes de pic variables selon les espèces. Les œufs sont sphériques et mesurent entre 0,68 et 0,83 mm de diamètre ; ils éclosent de 21 à 41 heures après la fertilisation*.
A l’éclosion, les larves* mesurent entre 1,3 et 1,7 mm ; elles sont pélagiques*.
Les post-larves* colonisent* un récif quand elles ont atteint une taille de 2 à 3 cm et se transforment alors en juvéniles.

Une étude menée en Australie (Wilson, 1998) observe que le choix du type de site d’installation* (appelé nurserie) chez L. xanthochilus peut varier : à Green Island (nord-ouest de l’Australie), les nurseries se trouvent exclusivement dans des herbiers mais dans les îles Trobiand (Papouasie-Nouvelle Guinée), il en a été observé sur fonds sableux en milieu corallien. Dans les herbiers, on peut trouver les juvéniles en groupes multispécifiques composés de congénères et de juvéniles de même taille venus d’autres familles (Lutjanidés, Labridés ou Siganidés, notamment). Les nurseries se trouvent toujours par très petits fonds (de 0,2 à 2 mètres).

Livrée des juvéniles :
Avant de coloniser* un récif, le patron de couleur des post-larves des Lethrinidés se limite à la présence de cellules pigmentaires jaunes à orange (appelées xanthophores*) le long des membranes (les myoseptes*) qui séparent les segments des muscles latéraux du corps de l’animal (appelés myomères). Ces xanthophores sont les précurseurs des différents éléments du patron de couleur juvénile.

Chez le juvénile, la couleur de fond est bronze ou brun clair, ces couleurs pouvant être plus pâles en partie ventrale. Elles sont marquées par un entrecroisement approximativement perpendiculaire de nombreux alignements de motifs bruns (pouvant virer au bronze) et blancs.
- Pour ce qui concerne les parties blanches :

  • On compte cinq bandes horizontales blanches sur les flancs : la bande médiane est la plus large, et elle est continue de l’opercule au pédoncule caudal. Cette bande est une première caractéristique des juvéniles de l’espèce, mais elle peut être masquée par la livrée de stress. Au-dessus d’elle se trouvent deux bandes composées de tirets rectangulaires de faible largeur : la première longe le bord supérieur de la ligne latérale jusqu’au pédoncule caudal, où elle se prolonge par deux à trois selles ; la seconde, aux rectangles moins définis et plus larges, longe le profil dorsal jusqu’à la fin de la dorsale molle. Sous la bande médiane se trouvent deux lignes de tirets plus espacés et de forme variable : la première commence sous la base des pectorales et va jusqu’au début du pédoncule caudal, la seconde va de la partie antérieure de l’abdomen à la fin de la nageoire anale.
  • Cinq selles* blanches sont échelonnées de l’origine de la dorsale au bout du museau. Le milieu de la lèvre supérieure est marqué par une ligne verticale d’un blanc pur, de part et d’autre de laquelle se trouve une bande claire plus large et plus terne. La commissure des lèvres est blanche. L’opercule porte une bande blanche qui prolonge la bande médiane du corps. Une zone blanche en forme de trapèze arrondi couvre la majeure partie de la joue sous l’œil ; elle n’est marquée que par une petite tache brune de forme variable à la perpendiculaire de l’œil. Cette tache est la seconde des caractéristiques des juvéniles de l’espèce.
  • On trouve une série de petites lignes verticales brunes au milieu des espaces laissés par les marques des deux bandes blanches situées au-dessus de la bande médiane. Dans la zone comprise entre la bande inférieure et la bande médiane se trouvent quatre à cinq grosses taches d’un brun très foncé de forme et emplacement variables, allant de l’arrière de l’opercule à l’aplomb de la dorsale molle. Entre ces taches se distribuent quelques petites taches blanches. Sous la bande médiane se trouve une série de barres brunes de largeurs différentes qui recouvre à leur intersection les bandes blanches de la partie abdominale. Les barres situées au milieu de la série sont d’un brun plus foncé que les autres. Sur le pédoncule caudal se trouvent deux à trois anneaux plus ou moins définis traversés en leur centre par la fin de la bande médiane blanche. Deux taches brunes approximativement circulaires marquent l’extrémité du pédoncule de part et d’autre de la bande médiane.
  • Le museau porte de nombreuses petites taches brun foncé plus ou moins alignées entre les cinq selles blanches qui le marquent. Une large zone oblique brune relie l’œil à la partie postérieure de la bouche.
- Pour ce qui concerne les parties bronze ou brunes :
  • Les membranes des nageoires sont plus ou moins colorées en fonction de l’âge du juvénile, mais au-dessus de 2 cm on peut commencer à observer des zones brunâtres sur la dorsale, l’anale et les pelviennes, les pectorales restant translucides. La base des rayons de la caudale porte deux taches brunes dans le prolongement de celles qui marquent l’extrémité du pédoncule caudal. Le reste des rayons est marqué par de larges anneaux bruns et blancs alternés.
La livrée est susceptible de changements rapides, en fonction de l’humeur du juvénile.


Juvéniles ressemblants :
Les juvéniles de Lethrinus xanthochilus ne présentent pas les caractéristiques qui permettent de distinguer les adultes de leur genre : leur lèvre supérieure porte des marques brunes et blanches alternées (vs une lèvre supérieure jaune vif), et si la marque rouge à la base des pectorales apparaît à partir d’une taille de 5 à 6 cm, elle reste relativement discrète. Ils peuvent cependant être distingués des autres juvéniles du même genre par la présence d’une petite tache foncée à peu près circulaire située à la perpendiculaire de l’œil dans une zone blanche de la joue. Une seconde caractéristique est une bande blanche au milieu des flancs qui part de l’opercule et rejoint le pédoncule caudal, mais elle est susceptible de cesser d’être continue ou d’être masquée en cas de stress.

Vie associée

L’espèce est l’hôte du ver plathelminthe monogène Calydiscoides euzeti, qui parasite ses branchies*.

Divers biologie

La dentition du bec de cane à lèvres jaunes est composée en partie antérieure de dents cardiformes* (petites et fines, comme celles d’une carde) auxquelles s’ajoutent deux ou trois paires de grandes canines en position latérale. Une seule rangée de dents coniques est présente sur les côtés des mâchoires. Il n’y a pas de dents sur le palais.

Lethrinus xanthochilus peut vivre jusqu’à au moins 19 ans, et sa croissance initiale est rapide.
Le poids maximum publié pour l’espèce est de 5.4 kg.

Les individus sont généralement solitaires en dehors des périodes de reproduction, mais on peut rencontrer de petits groupes.

La dorsale comprend 10 rayons durs et 9 rayons mous ; l’anale comprend 3 rayons durs et 8 rayons mous. Les pectorales ont 13 rayons. Les pelviennes ont 1 rayon dur et 5 rayons mous.
La ligne latérale* est continue et comprend de 47 à 48 écailles perforées.

Informations complémentaires

La famille des Lethrinidés peut être répartie en trois groupes distingués par la morphologie et la dentition des espèces : les espèces au corps élancé et aux dents latérales coniques (les « traqueurs »), celles dont le corps est haut et les dents molariformes (les « spécialistes »), et celles dont le corps est haut et les dents coniques (les « généralistes »). Les premières se nourrissent de poissons ou de crustacés, les deuxièmes d’invertébrés benthiques à coquilles dures ou fragiles, et les troisièmes d’invertébrés benthiques à coquilles fragiles. Lethrinus xanthochilus fait partie du premier groupe.
Une analyse phylogénétique (Fabian et al., 2021) suggère que les premiers Lethrinidés sont apparus il y a 48,5 millions d’années, et que le groupe des traqueurs est l’ancêtre des deux autres.

Cette famille contient actuellement [2024] 5 genres et 45 espèces considérés comme valides.

Les espèces de la famille des Lethrinidés ne sont pas territoriales.

Lethrinus xanthochilus est susceptible de transmettre la ciguatera*.

La chair des Lethrinidés est hautement appréciée. L’espèce est visée par la pêche commerciale, de subsistance ou récréative. Elle est pêchée au chalut semi-pélagique ou à la senne démersale*, mais aussi à la ligne, au harpon, au filet, ou à la nasse. Elle est pêchée de moins de 10 m à 100 m.

Le temps de doublement d’une population est lent : il est estimé entre 4,5 et 14 ans.

Comme c’est le cas pour toutes les espèces récifales, le déclin des milieux coralliens fait peser des menaces sur le bec de cane à lèvres jaunes.

Les espèces de la famille des Lethrinidés se rencontrent toutes dans le bassin indo-Pacifique à l’exception d’une seule : L. atlanticus, qui vit dans l’est de l’Atlantique.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Bec de cane : ce nom vient probablement des lèvres longues et fortes de ces poissons, qui évoquent un bec de canard (ou de cane).
D’autres noms communs sont aussi utilisés pour désigner les Lethrinidés : empereur, ou capitaine, mais ces noms sont aussi donnés à des espèces d’autres familles.

à lèvres jaunes : traduction de l’épithète spécifique (voir origine du nom scientifique).

Origine du nom scientifique

Lethrinus : Le genre est décrit en 1829 par Cuvier dans Le Règne Animal, distribué d'après son organisation, pour servir de base à l'histoire naturelle des animaux et d'introduction à l'anatomie comparée (édition 2, tome 2, p. 184). Cuvier ne donne que deux caractéristiques pour définir le nouveau genre (des joues sans écailles et du rouge à l’angle des mâchoires) et ne justifie pas son nom. Il pourrait s’agir d’une latinisation du mot grec « lethrinia » qui est le nom commun utilisé en Grèce pour plusieurs espèces appartenant aux familles des Sparidés et des Lutjanidés qui ressemblent aux espèces du genre Lethrinus.
Cuvier n’a pas désigné d’espèce-type*, mais la première des espèces qu’il mentionne comme devant rejoindre le nouveau genre est Sparus choerorhynchus (actuellement Lethrinus nebulosus). Cette espèce a été désignée comme l’espèce-type du genre en 1912 par Jordan et Thompson.
Le genre contient actuellement 28 espèces acceptées.

xanthochilus : ce nom composé est formé du grec [xanthos], qui signifie jaune, et du latin [chilo], qui signifie « qui a de grosses lèvres ».
L’espèce est décrite en 1870 par le zoologiste allemand Carl Benjamin Klunzinger (1834-1914) dans Synopsis der Fische des Rothen Meeres. I. Theil. Percoiden-Mugiloiden. Verhandlungen der K.-K. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, volume 20, page 753. Le descripteur traduit l’épithète spécifique par « à lèvres jaunes », et la description en réfère au nom donné par les Arabes de la localité du type* à ce poisson, qui signifie « à bec jaune ».
NB : Klunzinger emploie le pluriel dans sa description des lèvres (« Lippen gesättigt citrongelb », soit « lèvres jaune citron saturé ») mais ce pluriel est trompeur dans la mesure où dans la majorité des cas, seule la lèvre supérieure est jaune vif (saturé).
La localité du type* est Al-Qusair, ville côtière de l'Est de l'Égypte sur la mer Rouge.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 212079

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lethrinidae Lethrinidés

Gros poissons carnivores côtiers (dont l’aspect est proche de celui des Lutjanidés), aux lèvres épaisses, aux mâchoires puissantes et aux joues sans écailles. La nageoire dorsale porte 10 épines et 9-10 rayons mous et l'anale 3 épines et 8-10 rayons mous.

Genre Lethrinus
Espèce xanthochilus

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