Chiton écailleux

Lepidopleurus cajetanus | (Poli, 1791)

N° 701

Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche

Clé d'identification

Teinte uniforme blanc cassé à brun crème
Taille moyenne de 23 mm, au moins 2 fois plus long que large
Ceinture étroite, section haute
Valves sculptées de côtes concentriques

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Chiton cajetanus Poli, 1791
Chiton foliatus Allan, 1818
Chiton concentricus Sowerby, 1841
Chiton subcajetanus D'Orbigny, 1852
Chiton decoratus Reuss, 1860
Chiton reussi Prochazka, 1895

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Lepidopleurus cajetanus est présent dans le nord-ouest du bassin méditerranéen. Sa distribution s'étend à l'Atlantique, sur les côtes portugaises, espagnoles et marocaines, jusqu'aux Canaries, mais aussi dans le golfe de Gascogne, en Bretagne, et jusqu'à Cherbourg, où on l'a observée récemment. Elle tend donc à remonter vers le nord.

Biotope

Le chiton écailleux est un mollusque qui affectionne le domaine intertidal* et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On pourra le trouver en zone infralittorale* et parfois un peu au-delà, jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur. Cet animal vit exclusivement collé au substrat* rocheux. Sa résistance à la dessication à marée basse est limitée, c'est pour cette raison qu'on le trouvera le plus souvent caché sous les pierres. Exposé au soleil, le chiton recherchera l'ombre pour se protéger. Immergé, il se déplace en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.

Description

Lepidopleurus cajetanus est un petit chiton de forme allongée, au moins deux fois plus long que large, et dont la taille atteint au maximum 23 millimètres. De section haute, il est caractérisé par la présence de sept à dix côtes bien marquées qui parcourent les huit valves de texture légèrement granuleuse. Vues de dessus, ces côtes dessinent des motifs ovales allongés et concentriques dont les arrondis sont portés par les valves antérieure et postérieure. La ceinture périphérique est étroite, la carène médiane peu prononcée. Le chiton écailleux arbore toujours une teinte uniforme blanc cassé à brun crème plus ou moins foncé.

Espèces ressemblantes

Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les valves peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des valves dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire, et nécessitant l'euthanasie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules* ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les valves.


Dans le cas du chiton écailleux :
Il est toujours de couleur crème à brun clair, et ses valves sont sculptées de 7 à 10 côtes concentriques. Compte tenu de ces éléments, il y a peu de risques de confusion.

Alimentation

Le chiton écailleux est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Il est plus actif la nuit.

Reproduction - Multiplication

Le chiton écailleux est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes* qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale*. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve* trochophore* qui mène une courte vie pélagique* avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.

Vie associée

Les valves du chiton écailleux peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.

Divers biologie

Il est souvent difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhérence est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à une ventouse très puissante.

Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.

Informations complémentaires

Lepidopleurus cajetanus est l'unique espèce du genre Lepidopleurus en Europe.

Origine des noms

Origine du nom français

Ce chiton ne possède pas de nom vernaculaire dans la littérature naturaliste. Chiton écailleux est la traduction du nom de genre Lepidopleurus. Le bord des plaques, sculpté de côtes, peut évoquer des écailles ou des ongles. Ce nom est une proposition du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Lepidopleurus : du grec [lepid] = écaille, coquille, et [pleur] = côte, flanc,
cajetanus : de Gaète, port près de Naples. Giuseppe Poli vivait à Naples lorsqu'il a décrit l'espèce pour la première fois en 1791.
Lepidopleurus cajetanus est donc littéralement un chiton aux flancs écailleux vivant à Naples !

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140194

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Polyplacophora Polyplacophores Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons.
Ordre Neoloricata Néoloricates Tous les chitons actuels.
Sous-ordre Lepidopleurina Lépidopleures
Famille Leptochitonidae Leptochitonidés
Genre Lepidopleurus
Espèce cajetanus

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