Allure de doridien avec un siphon antérieur, pas de tentacules ni de branchies dorsales
Manteau recouvrant en permanence et complètement la coquille
Robe variable, 20 mm de long pour 15 mm de large
2 tentacules céphaliques qui dépassent du manteau
Coquille lisse et fine présentant 2 à 3 tours de spire
Groot glasmuitje (NL), Kappeskæl (DK)
Helix perspicua Linnaeus, 1758
Bulla haliotoidea Montagu, 1803
Lamellaria tentaculata (Montagu, 1811)
Atlantique Nord-Est, Méditerranée, estuaire du St Laurent, golfe du Mexique jusqu'aux Antilles
Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]L'aire de répartition de cette espèce s'étend de la Norvège et de l'Islande à la Méditerranée, ainsi que sur les côtes d'Afrique du Nord-Ouest jusqu'aux îles du Cap-Vert. Sa présence est confirmée dans le catalogue des invertébrés marins de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent. L'espèce est également présente sur les côtes atlantiques de l'Amérique centrale, du Mexique jusqu'aux Antilles.
On pourra trouver la lamellaire transparente depuis la zone de balancement des marées (zone intertidale*) sous les pierres ou les surplombs rocheux et dans les flaques, en général sur ou proche d'ascidies composées. Selon les auteurs, Lamellaria perspicua a été observée jusqu'à 326 ou jusqu'à 1200 mètres de profondeur.
Ce petit gastéropode ressemble à un nudibranche doridien, mais il s'agit bien d'un prosobranche. Contrairement à ses cousines les limaces de mer, il ne présente ni branchies* ni tentacules* sur son dos. Sa longueur atteint 20 mm, pour une largeur de 15 mm. Son manteau* en dôme (voire en cône) recouvre complètement la coquille, et porte de larges tubercules* irréguliers. Sa coloration est variable : elle peut être pourpre ou tachée de gris-lilas avec des points blancs, jaune marbré avec du blanc et du rouge, ou jaune citron avec des points clairs. Un repli du bord du manteau antérieur forme un siphon* cylindrique exhalant pour la cavité palléale*. Sur la tête on observe deux tentacules lisses et clairs (avec à leur base un petit œil noir), ils dépassent du bord antérieur du manteau. L'extrémité postérieure du pied est allongée et dépasse également du bord du manteau. Le mâle a un pénis* externe. Il n'y a pas d'opercule*.
La coquille (12 mm) est lisse et très fine, transparente ou opaque, avec une ouverture très grande et plutôt rectangulaire. Elle présente 2 à 3 tours de spire, le dernier représentant près de 95 % de la hauteur de la coquille.
Lamellaria latens (O.F. Müller, 1776) est plus petite et son manteau est plus fin, peu coloré et plus clair : brun clair, gris-mauve pâle ou blanchâtre, jaunâtre ou blanc taché avec du noir et parfois du jaune. Les deux espèces ont été considérées autrefois l'une comme le mâle (L. latens) et l'autre comme la femelle (L. perspicua). Le manteau de Lamellaria latens est moucheté de points ou de taches régulières, il évoque une éponge ou une ascidie.
Il ne peut en principe pas y avoir de confusion avec les espèces Velutina velutina (O.F. Müller, 1776) et Velutina plicatilis (O.F. Müller, 1776) car chez ces deux espèces, très proches, la coquille est externe. Toutefois celle-ci seule présente quelques ressemblances avec celle de Lamellaria perspicua, elle est fine et présente une large ouverture.
Chez Lamellaria les bords du manteau ont fusionné sur la partie dorsale et de ce fait la coquille est interne. Chez Velutina, Erato et Trivia, la coquille peut être cachée partiellement par les bords du manteau quand l'animal est actif, mais ceux-ci peuvent se rétracter dans la coquille.
Ce gastéropode possède un régime carnivore ; il se nourrit principalement d'ascidies encroûtantes des genres Botryllus, Polyclinum, Trididemnum, Didemnum, Aplidium, et Diplosoma.
Lamellaria perspicua est une espèce gonochorique* (à sexes séparés). Le mâle possède un pénis externe. Les adultes migrent vers des eaux peu profondes pour copuler et pondre. Les œufs sont disposés dans des capsules qui sont déposées dans les tissus des ascidies consommées par les adultes. Chaque capsule de 2 à 3 mm de haut a une forme de pot à base arrondie avec un étranglement près de l'ouverture circulaire fermée par un tampon. Seule la partie supérieure de la capsule est visible à la surface de l'ascidie. Le nombre d'œufs par capsule varie de 300 à 450 (la plupart des œufs -230 à 300 µm de diamètre- seraient consommés par les embryons les plus développés selon certains observateurs). Les larves* véligères* d'un type particulier, dites échinospires ou encore scaphoconques (présentes également chez les genres Velutina, Trivia et Erato), s'échappent des capsules à marée haute et sont emportées par le courant. Ces larves restent longtemps dans le plancton*. Elles possèdent une coquille larvaire accessoire très fine et transparente qui entoure la véritable coquille embryonnaire.
Bien souvent, Lamellaria perspicua est trouvée à proximité des ascidies composées qu'elle consomme (Botryllus, Polyclinum, Trididemnum, Didemnum, Aplidium, Diplosoma).
La lamellaire transparente est en apparence peu commune sur nos côtes, mais elle est en fait par sa forme et par sa coloration fort bien camouflée et passe de ce fait le plus souvent inaperçue.
Comme le manteau recouvre la coquille et qu'elles ressemblent à des nudibranches doridiens, les lamellaires ont été considérées autrefois comme des opisthobranches mais maintenant elles sont placées parmi les prosobranches à proximité des porcelaines (Cypréidés) et plus particulièrement des Trivia. En milieu tropical on peut trouver le genre Coriocella qui est apparenté au genre Lamellaria.
Lamellaire transparente est une francisation/traduction du nom scientifique Lamellaria perspicua.
Lamellaria : du latin [lamella] = petite lame, lamelle, en rapport avec la fragilité et la finesse de la coquille , [-aria] = fait de, car le corps est formé de deux lames de chair, les organes vitaux protégés par une coquille spirale.
perspicua : du latin [perspicua] = transparent, comme la coquille qui est très fine et parfois transparente. Mot à mot, per-spicua = voir à travers ; de ce terme découle l'adjectif "perspicace". Pendant longtemps, chez les Mollusques, l'essentiel de la classification et des descriptions étaient basées sur la coquille.
Numéro d'entrée WoRMS : 140173
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Velutinidae | Vélutinidés | Coquille petite (10-20 mm), auriforme, très mince, lisse, sans ombilic, qui chez quelques espèces est partiellement ou entièrement recouverte par le manteau. se nourrissent d'ascidies. Lindner 2001:84. |
Sous-famille | Lamellariinae | Lamellariinés | |
Genre | Lamellaria | ||
Espèce | perspicua |
De face
Lamellaria perspicua vue de face, un repli du manteau* forme le siphon*. La tête porte deux tentacules* avec un œil noir à leur base.
Agon-Coutainville (50), estran
15/08/2011
En plongée
Observation d'une lamellaire en plongée : à gauche le siphon* antérieur, à droite l'extrémité du pied.
Etel (56), 14 m
10/10/2009
Vue de dessus
Lamellaria perspicua vue de dessus dans une flaque à marée basse. Le siphon* est bien visible à droite et l’extrémité du pied à gauche.
Agon-Coutainville (50), estran
15/08/2011
Mimétisme
Le manteau* des lamellaires est marbré de motifs et des couleurs fort variables, qui leur permettent de passer inaperçues dans leur milieu.
Trégastel (22), estran
14/08/2009
Coquille ?
Ce "caramel mou" comme l'a nommé le photographe, est une lamellaire. On aperçoit la coquille interne. Il semblerait que l'animal ait été blessé...
Saint-Malo (35), estran
31/10/2011
Sur l'estran
Deux individus à la robe différemment bariolée arpentent la face intérieure d'une coquille de moule. Qui pourrait penser, à première vue, à des mollusques ?
Le Verdelet, Pléneuf-Val-André (22), estran
17/09/2011
Accouplement ?
Le rapprochement des deux individus coïnciderait-il avec les prémices d'un accouplement ?
Le Verdelet, Pléneuf-Val-André (22), estran
17/09/2011
Recueillie
Pour apprécier les motifs et les couleurs de la lamellaire, un fond blanc est bien utile !
Brest (29), estran
26/05/2012
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Rédacteur : Yves MÜLLER
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER