Taille maximale documentée 51 cm, taille communément rencontrée 45 cm
Dorsale molle nettement plus haute que la dorsale épineuse
Anale aussi développée que la dorsale molle
Museau busqué avec une bosse devant l’espace interorbitaire
Caudale puissante, échancrée à modérément fourchue
Couleur générale gris pâle à gris bleu
Saupe grise, saupe bleue, saupe tropicale (Nouvelle-Calédonie), lail (La Réunion)
Sea chub, blue sea chub, highfin chub, highfin rudderfish, long-finned drummer, rudderfish, ashen drummer, snubnose chub, snubnose drummer, snubnose rudderfish, stone bream, topsail chub, topsail drummer (GB), Blauer Ruderfisch, Hochflossen-Ruderfisch, Steuerbarsch (A), Blå rorfisk (Danemark), Chopa azul (E), Preguiçosa azul (Mozambique)
Sciaena tahmel Forsskål, 1775
Sciaena cinerascens Forsskål, 1775
Pimelepterus cinerascens (Forsskål, 1775)
Pimelepterus tahmel (Forsskål, 1775)
Cantharus maculatus Valenciennes, 1830
Pimelepterus altipinnis Cuvier, 1831
Pimelepterus dussumieri Cuvier, 1831
Pimelepterus indicus Cuvier, 1831
Pimelepterus raynaldi Cuvier, 1831
Kyphosus indicus (Cuvier, 1831)
Pimelepterus altipinnoides Guichenot, 1863
Pachymetopon squamosum Alleyne & MacLeay, 1877
Scorpis vinosa Alleyne & MacLeay, 1877
Mer Rouge, océan Indien et Pacifique Ouest et centre
Zones DORIS : ○ [Mer Rouge], ● Indo-PacifiqueCette espèce se rencontre en mer Rouge ainsi que dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre. Une étude récente étend cette distribution à l’Atlantique tropical Ouest, mais ce point semble devoir être confirmé.
Dans l’océan Indien, elle est signalée des côtes est-africaines (jusqu’à Durban, en Afrique du Sud) à la mer d’Andaman, en passant par Madagascar et les Mascareignes*, le golfe Persique et l’Inde.
Dans le Pacifique, sa distribution du nord au sud va du sud du Japon aux côtes orientales de l’Australie ; vers l’est, elle s’étend jusqu’à Hawaï et à la Polynésie française, îles Australes incluses.
L’espèce se rencontre au-dessus des fonds durs recouverts d'algues des platiers exposés et dans les zones sablo-détritiques des récifs. Sa distribution verticale documentée va de 1 à 24 mètres de profondeur.
Description succincte : poisson de taille moyenne au corps massif à dos élevé. La couleur de fond est habituellement gris pâle. Les individus stressés présentent de grosses taches blanches sur une couleur de fond qui peut aller du gris au marron foncé. Le profil de tête est busqué avec une lèvre supérieure en forme de bec crochu. La dorsale molle est beaucoup plus haute que la dorsale épineuse. L’anale est aussi développée que la dorsale molle. La caudale est échancrée à modérément fourchue.
Description détaillée :
Le corps est ovale, assez massif, et modérément comprimé latéralement. Le dos est élevé. La hauteur du corps (mesure prise à l’aplomb du cinquième rayon dur de la dorsale) entre environ 2,3 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 51 cm, la taille communément rencontrée est de 45 cm.
La couleur dominante est gris pâle à gris bleu, ces couleurs pouvant foncer. La partie ventrale peut être plus claire que la partie dorsale, l’abdomen* est blanc argenté. Chez les individus stressés, la couleur dominante peut devenir gris acier ou marron clair, puis foncé à noirâtre, avec de nombreuses taches blanches de la taille d’un œil disséminées sur les flancs. Les rangées d'écailles situées au-dessus de la ligne latérale* suivent son tracé, parallèle au profil dorsal, les autres sont alignées à peu près horizontalement. Chez les individus à livrée claire, le marquage des écailles dessine souvent des lignes longitudinales alternées claires et foncées, les lignes foncées pouvant être jaunissantes. Une discrète marque noire en demi-cercle se trouve derrière la base des pectorales ; on n’en voit généralement que la partie inférieure, formant une petite tache sous la nageoire.
La tête est petite, avec un museau busqué et un profil dorsal marqué par une bosse devant l’espace interorbitaire*, et une bosse moins marquée sur la nuque. Elle est couverte de petites écailles. La bouche est terminale, la mâchoire supérieure est protractile*. La lèvre supérieure, en forme de bec crochu, est épaisse. Les narines supérieures se présentent comme deux fentes assez longues situées devant les yeux. Les narines inférieures, en forme de petite virgule, se trouvent sous les premières et très proches d’elles. L’œil est relativement grand (il entre environ quatre fois dans la longueur de la tête), son iris* est blanc avec une ou plusieurs lignes noires en arc de cercle dans sa périphérie ; la partie charnue qui l’englobe est jaune sale à ocre.
Les deux tiers supérieurs de la tête, mâchoire supérieure incluse, sont d’un gris plus foncé que la couleur dominante, ce gris pouvant être brunissant à jaunissant ; le tiers inférieur est du même blanc argenté que l’abdomen. La partie la plus foncée laisse apparaître plusieurs bandes du même blanc que l’abdomen, voire plus claires. Les deux bandes blanches les plus régulièrement visibles se situent sous l’œil. La première commence au-dessus du milieu de la lèvre supérieure et va jusqu’au bord du préopercule* en passant sous l’œil ; la seconde, sous la première, part de la commissure des lèvres et s’arrête peu avant le bord du préopercule. Trois autres bandes blanches sont plus discrètes, voire parfois indiscernables : la première, légèrement oblique, se trouve derrière l’œil et rejoint souvent la ligne blanche sous l’œil, formant ainsi un V couché sur le côté ; la deuxième forme un diadème sur le front et la troisième dessine une forme de boomerang au-dessus de chaque extrémité de la deuxième. Toutes ces bandes, parfois discrètes en situation normale, sont fortement marquées chez les individus en livrée de stress.
La partie épineuse de la nageoire dorsale dessine un arc de cercle et elle est échancrée entre chaque rayon. Le 6e rayon dur est généralement le plus grand (il peut s’agir aussi du 5e ou du 7e). Les rayons mous sont nettement plus hauts que les rayons durs, cette particularité étant un des signes distinctifs de l’espèce au sein de son genre.
L’anale est symétrique de la dorsale molle, et ses rayons mous sont aussi développés que les siens. Quand ces deux nageoires sont complètement déployées, les parties postérieures de leur frange sont alignées sur un plan vertical. Elles présentent un fourreau de petites écailles qui englobe plus des deux tiers des nageoires.
La caudale est de grande taille, la distance entre les pointes de ses lobes atteignant ou approchant la hauteur du corps ; elle est échancrée à modérément fourchue et porte un fourreau de petites écailles à sa base. Ces trois nageoires sont gris argenté ou bleuté plus ou moins foncé, avec un dernier tiers plus sombre et un liseré bleu nuit. Elles peuvent devenir gris foncé chez des individus en livrée gris clair.
Les pectorales et les pelviennes sont de taille moyenne ; elles sont pointues à leur extrémité. Les pelviennes sont placées derrière l’aplomb de la base des pectorales. La couleur des deux nageoires peut aller du blanchâtre au gris foncé, en fonction de la couleur dominante du corps.
La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.
L’association de trois caractéristiques morphologiques permet de distinguer Kyphosus cinerascens adulte des autres espèces de son genre (par ex K. vaigiensis, K. bigibbus, K. sectatrix...) : d’une part, les premiers rayons de la dorsale molle sont à peu près deux fois plus hauts que les derniers rayons de la dorsale épineuse et d’autre part, l’anale, qui est symétrique de la dorsale molle, est aussi développée qu’elle. Enfin, quand la dorsale molle et l’anale sont complètement déployées, les parties postérieures de leur frange sont alignées sur un plan vertical ou s’en approchent.
Par ailleurs, l’angle formé par l’extrémité des premiers rayons mous de
l’anale est arrondi, alors qu’il est généralement obtus chez
les autres espèces.
Toutefois, l’identification certaine peut être difficile quand ces nageoires ne sont pas complètement déployées.
Cette espèce se nourrit principalement d’algues brunes, rouges et vertes, ainsi que d'invertébrés associés à ces végétaux. Cependant, elle peut aussi chasser : des anchois, des crustacés, des siphonophores et des insectes marins du genre Halobates (les « araignées » de mer) ont été trouvés dans ses contenus stomacaux.
Peu de choses sont connues sur la biologie de la reproduction chez Kyphosus cinerascens à la date de rédaction de cette fiche (juin 2021). L’espèce est considérée comme gonochorique* (les sexes sont séparés) et a été observée formant des agrégations massives possiblement liées à la reproduction. Cependant, d’autres espèces de la famille des Kyphosidés s’accouplent par paires et en groupes, en fonction des circonstances. Les mâles sont sexuellement matures autour de 28 cm, les femelles autour de 37 cm. La différenciation sexuelle se manifeste à partir d’environ 16 cm.
Si on se réfère à ce qui est connu chez d‘autres espèces appartenant à la même famille, les larves* sont pélagiques* et le stade juvénile est atteint en plein océan, où des individus sont observés accompagnant des débris flottant à la surface. Ils peuvent parcourir ainsi de longues distances. Le recrutement* se fait dans une zone propice à faible profondeur.
Le corps du juvénile est proportionnellement moins haut que celui des adultes. La couleur de fond est gris foncé à noire, avec de grosses taches blanches de forme et de taille différentes densément disséminées sur le corps, tête incluse. Les yeux sont proportionnellement plus gros que chez les adultes. L’iris est blanc et marqué par une tache brun clair de part et d’autre de la pupille sur son axe horizontal ainsi que par une tache noire de part et d’autre de son axe vertical. Les nageoires alternent de larges zones noires et des marques blanches.
NB : Tous les juvéniles des espèces du genre Kyphosus ont une livrée à peu près identique. Ils ne peuvent être identifiés avec certitude que par le nombre des rayons de la dorsale et de l’anale, par le nombre d’écailles dans le rang longitudinal médian du corps et par celui des branchiospines* sur le premier arc branchial.
Kyphosus cinerascens peut former des bancs comprenant des individus appartenant aux espèces K. vaigiensis, K. bigibbus et K. sectatrix.
L’espèce est parasitée par des vers plathelminthes monogènes (Acleotrema girellae et A. parastromatei) et digènes (Koseiria xishaensis, Cadenatella isuzumi et C. pacifica), par des nématodes (Pulchrascaris sp. et Hysterothylacium sp.), ainsi que par des crustacés copépodes (Lernanthropus sp.).
Acleotrema girellae et A. parastromatei infectent les branchies*, Koseiria xishaensisI, Cadenatella isuzumi et C. pacifica l’appareil digestif, Pulchrascaris sp. colonise le mésentère*, Hysterothylacium sp. le mésentère et le foie ; le copépode Lernanthropus sp. se fixe sur les branchies.
Quelques-uns de ces parasites* (par exemple Koseiria xishaensis ou Acleotrema girellae) ont pour hôtes spécifiques des espèces du genre Kyphosus.
La dentition des espèces appartenant au genre Kyphosus est particulière en ceci que les dents principales sont coudées à angle droit avec une racine horizontale à peine plus courte que la dent elle-même. Ces racines sont apparentes dans la partie antérieure du palais et du plancher buccal. Les dents sont disposées en une seule rangée sur chaque mâchoire. Quelques petites dents coniques sont organisées en séries étroites de trois ou quatre rangs sur le palais et le plancher buccal le long des précédentes, dans la partie médiane des mâchoires.
Kyphosus sectatrix étant documenté comme producteur de sons (grognements, bruits de coups, bruits de choc, qui sont des signaux d’alarme), il est probable que les autres espèces du genre Kyphosus le sont aussi. Le fait que le mot « drummer » (joueur de batterie) soit inclus dans l’un des noms communs anglais de la majorité de ces espèces est probablement lié à cette compétence.
La livrée de stress est adoptée quand l’animal se sent en danger ou à l’occasion d’interactions agressives avec ses congénères.
K. cinerascens vit en solitaire ou en bancs plus ou moins importants, et parfois mixtes.
L’espèce est susceptible de transmettre la ciguatéra*. Elle semble l’être davantage que les autres espèces de son genre.
La nageoire dorsale comprend de 10 à 11 rayons durs et de 11 à 12 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et de 11 à 13 rayons mous. La nageoire pectorale a 13 à 15 rayons. La ligne latérale comprend 56 à 75 écailles, dont 50 à 60 sont perforées.
Une étude génétique récente (Kudsen 2013) identifie de nombreuses synonymies dans la liste actuellement validée des espèces appartenant au genre Kyphosus, et la réorganise : K. analogus et K. incisor y deviennent des synonymes de K. vaigiensis ; K. pacificus, K. lutescens et K. atlanticus deviennent des synonymes de K. sectatrix ; K. bosquii devient synonyme de K. bigibbus, et K. sandwicensis devient synonyme de K. elegans. Les auteurs décrivent eux-mêmes une nouvelle espèce : K. gladius. La liste revisitée contient 11 espèces. Ce remaniement entraîne un bouleversement des distributions, certaines espèces héritant de celles de leurs synonymes. Celle de K. cinerascens, restreinte au bassin indo-Pacifique, est étendue à l’Atlantique Ouest via des données génétiques. Toutefois, cette extension, basée sur l’ADN d’un seul individu accompagné de quelques photos, doit être confirmée, notamment parce qu’aucun spécimen de K. cinerascens venu de l’Atlantique n’a pu être trouvé dans les collections des muséums.
Kyphosus cinerascens a une vaste distribution. On soupçonne la tendance des juvéniles à accompagner en surface un amas d’algues, un tronc d’arbre, une nappe de pierres ponces ou un objet dérivant, d’être la cause des distributions qui franchissent les barrières océaniques (par exemple, du centre du Pacifique vers sa partie orientale). Ils se nourrissent notamment des petits invertébrés qui colonisent leur « radeau », ce qui leur donne une longue autonomie alimentaire.
L’espèce est pêchée au filet maillant, à la ligne ou au harpon dans un cadre de pêche de subsistance et elle fait souvent partie des prises accessoires de pêches ciblant d’autres espèces. Sa chair est en général peu estimée.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce n'orientent pas vers un classement dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). Fonction de quoi Kyphosus cinerascens n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Calicagère : l’origine de ce nom commun semble inconnue, bien qu’il soit attribué à toutes les espèces du genre Kyphosus disposant d’un nom commun français. Il pourrait venir du nom calicot, qui désigne une toile de coton grossière de couleur grise à blanc cassé, associé au verbe latin [gerere], qui signifie entre autres « porter sur soi ou avec soi, montrer, exposer », en référence à la couleur dominante habituelle de ces espèces.
bleue : du fait que la couleur dominante habituelle de l’espèce est gris-bleu.
Il faut noter que, selon FishBase, « calicagère bleue » désigne également Kyphosus vaigiensis aux Fidji et à Djibouti.
Kyphosus : du grec [kyphos], qui signifie « bosse ».
Lacépède (1756-1825) décrit le genre en 1801 dans le tome 3 de son Histoire Naturelle des Poissons (Soixante-dixième genre). Dans sa description, il relève une caractéristique du profil de la tête de ces poissons et note « une bosse sur la nuque ». Le genre est décrit à partir d’un dessin de Commerson représentant un spécimen de Kyphosus bigibbus avec une bosse nucale* exagérément haute. C’est sans doute cette caractéristique qui a motivé le choix du nom du genre.
L’espèce type* est Kyphosus bigibbus.
Le genre contient actuellement 16 espèces acceptées selon WoRMS (World Register of Marine Species). Toutefois, la taxonomie du genre fait débat depuis longtemps et n’est toujours pas fixée.
cinerascens : ce mot signifie cendreux et par extension couleur de cendre, dans le latin pratiqué du XVème au XIXème siècle.
L’espèce est décrite par l’explorateur et naturaliste finlandais Peter Forsskål (1732-1763). Sa description paraît en 1775 dans Descriptiones animalium avium, amphibiorum, piscium, insectorum, vermium; quae in itinere orientali observavit Petrus Forskål, édité par Carsten Niebuhr après la mort du naturaliste, sous le nom de Scianea cinerascens (p. 53). Au titre de la description de la livrée, il écrit « cinereo-virescens, lineis longitudinalibus flavis » (couleur de cendre verdissante, lignes longitudinales jaunes). C’est donc la couleur grise de l’animal qui motive le choix de l’épithète spécifique.
La localité du type n’est pas précisée autrement que par sa situation sur la rive orientale de la mer Rouge, sur la côte d’Arabie Saoudite.
Numéro d'entrée WoRMS : 218708
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Centrarchiformes | Centrarchiformes | |
Famille | Kyphosidae | Kyphosidés | |
Genre | Kyphosus | ||
Espèce | cinerascens |
Calicagère bleue
Le nom commun français dénote la couleur la plus fréquente de l’espèce, un gris plus ou moins bleuté. On retrouve la même inspiration en anglais (blue sea chub), en allemand (Blauer Ruderfisch), en danois (blå rorfisk), en espagnol (chopa azul) et en portugais (preguiçosa azul).
Le même nom commun français désigne néanmoins Kyphosus vaigiensis aux Fidji et à Djibouti selon FishBase.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
12/04/2021
La tête
Ce gros plan permet d’apprécier la taille de la bosse située devant l’espace interorbitaire, qui fait à l’espèce un museau particulièrement busqué, ainsi que la lèvre supérieure en forme de bec crochu.
Notez aussi les deux bandes claires sous l’œil, ainsi que la présence discrète de celle qui barre le front.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
04/05/2019
Nageoire dorsale
Cette photo permet de voir l’une des caractéristiques principales de la calicagère bleue, qui la distingue des autres espèces de son genre : les premiers rayons de la dorsale molle sont à peu près deux fois plus hauts que les derniers rayons de la dorsale épineuse.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
30/10/2019
Autre caractéristique
Une autre caractéristique de l’espèce est bien visible sur cette photo : quand la dorsale molle et l’anale sont suffisamment déployées, les parties postérieures de leur frange sont alignées sur un plan vertical.
Il est le plus souvent difficile, voire impossible, d’apprécier la caractéristique précédente et celle-ci sur le terrain parce que la dorsale est rarement déployée.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
Livrée sombre
La livrée, habituellement claire, peut virer au gris foncé.
La particularité de cet individu est qu’un certain nombre d’écailles restent claires et ce, sans organisation apparente.
Passe en S, Mayotte, océan Indien, 3 m
07/04/2013
Gradation de la livrée de stress
Les trois individus présents manifestent une gradation de la couleur de fond de la livrée de stress allant du gris clair au noirâtre en passant par le gris foncé. Cette gradation s’accompagne d’une extension du nombre des taches blanches disséminées sur le corps et d’une accentuation des marques faciales blanches.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
12/09/2020
Juvénile et son « radeau »
Les juvéniles mènent une existence pélagique en suivant un débris flottant (un « radeau », dans la terminologie des auteurs anglophones) jusqu’à ce qu’ils puissent coloniser un récif. Celui-ci est entré dans le récif de l’Ermitage à La Réunion en accompagnant un sac plastique, à défaut d’une bûche, d’une pierre ponce ou d’un amas d’algues.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
17/11/2012
Juvénile
Tous les juvéniles des espèces du genre Kyphosus ont ce type de livrée, ce qui rend leur détermination d’après photo difficile. Parmi les espèces documentées à La Réunion (K. bigibbus, K. cinerascens et K. vaigiensis), le dénombrement des rayons mous de la nageoire anale de cet individu (11 rayons) permet d’éliminer K. vaigiensis (12 à 14 rayons). K. bigibbus étant extrêmement rare dans les récifs de La Réunion, il est très probable que cet individu soit un juvénile de K. cinerascens.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
17/11/2012
Alimentation
L’espèce se nourrit principalement d’algues brunes, rouges et vertes, et des invertébrés qui leur sont associés.
Cet individu se prépare à prélever sa nourriture sur le substrat. Notez la marque noire le long de la face postérieure de la base de la pectorale, rarement visible parce qu’habituellement masquée par la nageoire.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
10/03/2021
A la station de nettoyage
Comme la plupart des espèces de poissons, la calicagère bleue a besoin des services des poissons nettoyeurs pour être débarrassée de ses parasites externes. Ici, c’est Labroides dimidiatus qui officie.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
21/06/2019
En banc
Kyphosus cinerascens se rencontre souvent en bancs plus moins importants, éventuellement avec d’autres espèces de son genre.
Cette photo montre un banc monospécifique assez dispersé, évoluant au milieu d’un banc de Pterocaesio tile.
On distingue aussi à droite de la photo un poisson-lapin ondulé Siganus javus isolé, et au dernier plan en bas de la photo un banc de Caesio xanthonota.
Boulder City, îles Similan, Thaïlande, mer d'Andaman, océan Indien,12 m
18/03/2016
Cousines
Ce cliché permet d’apprécier les différences entre Kyphosus cinerascens (en haut) et K. vaigiensis (en bas), notamment les différences morphologiques entre les dorsales molles et entre les nageoires anales.
Les marques faciales jaunes de K. vaigiensis sont ici bien marquées. Mais ce n’est pas toujours le cas et les lignes horizontales jaunes caractéristiques de l’espèce sont d’ailleurs estompées chez cet individu, d’où l’importance des différences entre les nageoires pour une identification de terrain.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
Distribution : en mer Rouge
L’espèce est présente en mer Rouge, comme l’atteste cet individu photographié à Saint John’s Reef. Ces récifs se situent à environ 200 km au sud de Marsa Alam et se trouvent à la hauteur du tropique du Cancer, dans le sud de l’Egypte.
St John's, Egypte, mer Rouge, 6 m
01/08/2007
Distribution : à Mayotte
La distribution de l’espèce est très vaste. Cet individu est photographié à N’Gouja, au sud-ouest de Mayotte.
N'Gouja, Mayotte, océan Indien, 5 m
05/03/2017
Distribution : en Thaïlande
Cet individu thaïlandais a été photographié à West of Eden, un site de plongée situé à l’ouest de Koh Pabu, l’une des îles Similan (celle qui porte le numéro 7).
West of Eden, Koh Pabu, îles Similan, mer d'Andaman, océan Indien, 4 m
21/02/2017
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Kyphosus cinerascens sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Kyphosus cinerascens dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN