Janolus transparente

Janolus hyalinus | (Alder & Hancock, 1854)

N° 3536

Atlantique Est et Méditerranée occidentale

Clé d'identification

Nudibranche de taille moyenne, jusqu'à 30 mm
Cérates translucides touffus recouvrant tout le corps, y compris en avant des rhinophores
Couleur générale grise à brune
Glande digestive marron n'atteignant pas le sommet des cérates
Rhinophores à lamelles inclinées
Présence d'une caroncule entre la base des rhinophores

Noms

Autres noms communs français

Janolus hyaline

Noms communs internationaux

Wrattig tipje (NL), Mindre tuppkamsnuding (S)

Synonymes du nom scientifique actuel

Antiopa hyalina Alder & Hancock, 1854
Janolus flagellatus Eliot, 1906

Distribution géographique

Atlantique Est et Méditerranée occidentale

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Espèce présente sur les côtes européennes de l'océan Atlantique. Elle est commune dans les Iles Britanniques, les Pays-Bas et la Bretagne française. En Méditerranée, elle a été signalée en France (Étang de Thau et Alpes-Maritimes), Italie et Espagne. Sa présence au Maroc ou au Portugal est sujette à caution.

Son signalement en Nouvelle-Zélande fait très probablement référence à une espèce différente.

Biotope

Janolus hyalinus est présente de la surface à 20 m de profondeur. Elle fréquente principalement les zones où les bryozoaires arbustifs dont elle se nourrit (voir paragraphe Alimentation) forment des colonies denses, ce qui lui offre à la fois nourriture et camouflage. C'est le cas dans l'océan Atlantique et dans l'étang de Thau. Elle est aussi signalée dans les herbiers de posidonies en Méditerranée.
L’espèce semble privilégier des environnements à faible lumière et à hydrodynamisme modéré, où les cérates* ne risquent pas d’être arrachés.

Description

Janolus hyalinus est un nudibranche* qui peut atteindre une longueur de 30 mm. Son corps blanc-jaunâtre est translucide. La plante du pied laisse d'ailleurs voir l'anatomie interne de l'animal, de la masse buccale à la suite du système digestif (estomac et intestin-rectum), et du système reproducteur (ovotestis*). Ce pied est relativement large et légèrement ondulé dans sa partie antérieure. Le dos est parsemé de taches foncées de tailles variables dont une grande tache centrale brun-rougeâtre. Il est également pigmenté de taches et de nombreux petits points blancs opaques.

Une masse touffue de cérates* entoure et recouvre tout le corps, y compris en avant des rhinophores*, particularité notable chez les janolidés. Les cérates sont épais et effilés avec un aspect granuleux. Les cérates centraux sont plus longs que les cérates périphériques. S'ils sont plutôt transparents, ils présentent souvent une coloration brunâtre renforcée par de petites ponctuations brun-rougeâtre et par la présence d'une glande digestive brun foncé s'étendant jusqu'à mi-hauteur, à l'exception des cérates antérieurs et postérieurs. Des individus représentant une variante claire, blanc-gris, très transparente sont parfois observés.

Les rhinophores sont également bruns et d'aspect verruqueux. Ils présentent un apex* tronqué et des lamelles allongées obliquement évoquant de petites crêtes. Un petit œil noir est situé à la base de chacun des rhinophores. Une caroncule* caractéristique des janolidés est présente entre les rhinophores. Cette masse compacte est allongée longitudinalement et de la même couleur que les rhinophores et les cérates. Elle constitue un critère diagnostique important.

L'avant de l'animal ne possède ni tentacules ni lobes propodiaux. Un petit repli autour de la tête forme un petit voile buccal.

Espèces ressemblantes

Janolus hyalinus pourra être confondue sur la côte Atlantique avec Proctonotus mucroniferus. Cette dernière est rare et la différence essentielle réside dans l'absence de caroncule entre les rhinophores. La ressemblance est telle que certains auteurs appellent à un séquençage moléculaire pour savoir si ce ne serait pas Janolus hyalinus ayant perdu sa caroncule accidentellement ou par autotomie*.

Alimentation

Janolus hyalinus vit sur ou à proximité des espèces de bryozoaires arbustifs dont elle se nourrit (Scrupocellaria spp., Bugula neritina, Bugula fastigiata ou encore possiblement Tricellaria inopinata). La présence de l'animal est donc très fortement conditionnée à la distribution des bryozoaires dont elle dépend.

Comme chez d'autres janolidés, la digestion partielle des bryozoaires peut expliquer les ponctuations colorées visibles dans les cérates.

Reproduction - Multiplication

Comme tous les nudibranches, Janolus hyalinus est hermaphrodite*.
Ses orifices génitaux, mâle et femelle, se situent à l'avant droit du pied. Les partenaires en cours d'accouplement seront donc dans une position tête-bêche, pour une fécondation réciproque avec échanges de gamètes* mâles. La période de reproduction varie selon les régions mais semble s’étendre principalement du printemps au début de l’automne.
La ponte se présente sous la forme d'une fine ligne blanchâtre ornée de vagues et renfermant des œufs minuscules. Cette ligne est organisée dans une spirale peu compacte. Elle est déposée sur les bryozoaires dont se nourrissent les parents, ou à proximité. Comme chez de nombreux nudibranches, le développement larvaire est indirect, avec une phase planctonique (véligère*) avant la métamorphose*.

C'est souvent l'observation de la ponte qui permet de détecter la présence des individus.

Divers biologie

La radula* est très souvent un élément essentiel pour la détermination des différentes espèces de nudibranches, selon le nombre, l'arrangement et la forme des dents.
La formule radulaire* de Janolus hyalinus est 14 x (7.1.7), soit une radula comportant 14 rangées. Chaque rangée est composée de sept dents à gauche, une dent centrale et sept dents à droite.

Janolus hyalinus appartient à la famille des Janolidés. S'il ressemble visuellement à un éolidien*, il ne consomme pas de cnidaires comme ces derniers. Ses cérates ne renferment donc pas de cnidosacs* empruntés à ses proies puisqu'il se nourrit de bryozoaires. Les cérates sont facilement capables d'autotomie* en cas de perturbation comme l'attaque d'un prédateur. Les cérates détachés sont doués de mouvements autonomes destinés à distraire l'éventuel prédateur.

Une des caractéristiques des Janolidés est de posséder une caroncule entre les bases des rhinophores dont le rôle pourrait être sensoriel.

Informations complémentaires

La masse de cérates et leur couleur font de Janolus hyalinus un nudibranche extrêmement difficile à repérer, surtout quand il est sur les bryozoaires arbustifs dont il se nourrit. Ceci explique assurément la prétendue rareté de cet animal.

Janolus transparente est parfois appelée Janolus hyaline, hyaline signifiant : qui a la transparence du verre.

Origine des noms

Origine du nom français

Janolus transparente est une francisation du nom latin.

Origine du nom scientifique

Janolus : fait référence au dieu romain Janus qui préside à la fois aux commencements et aux fins. Il est représenté avec deux faces, une tournée vers le passé, l'autre vers l'avenir. Cela symbolise peut-être la difficulté à distinguer l'avant de l'arrière chez les espèces du genre Janolus (hypothèse du rédacteur).

hyalinus : dérive du mot grec signifiant transparente.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140857

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Infra-classe Euthyneura Euthyneures

Gastéropodes hétérobranches possédant une disposition particulière non croisée du système nerveux, résultant de la torsion puis détorsion de la larve véligère.

Subter-classe Ringipleura
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Super-famille Proctonotoidea Proctonotoidés
Famille Janolidae Janolidés Aspect d'éolidiens. Tentacules oraux distincts, grands rhinophores non rétractiles, cérates tuberculés (collants et se détachant facilement) sur le dos mais également sur le pourtour antérieur de la tête, anus médio-dorsal, queue effilée.
Genre Janolus
Espèce hyalinus

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