Bryozoaire massif, épais, noduleux et plus ou moins branchu
Surface régulièrement mamelonnée
Encroûte systématiquement les coquillles de petits gastéropodes habitées par des pagures
Recouvre totalement la coquille du gastéropode mort jusqu'à la faire disparaître
Vit sur le plateau continental
Encroûtant vorace
Cellepora edax Busk, 1859
Lepralia edax (Busk, 1859)
Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestHippoporidra edax est présent dans le golfe de Gascogne, sur la côte est des Etats-Unis et dans le golfe du Mexique.
Le bryozoaire massif des pagures s'installe sur de petites coquilles de gastéropodes (Natica, Turritella, Trochus, etc) habitées par des pagures (principalement Pagurus cuanensis) et vivant sur le plateau continental dans la zone des 100 à 250 m de profondeur environ.
Hippoporidra edax forme des colonies massives, épaisses et mesurant quelques centimètres de long. Constituées de plusieurs couches d'individus (autozoïdes*), elles sont de forme noduleuse avec de courtes ou de longues ramifications coniques. Les colonies sont pourvues de mamelons régulièrement répartis sur l'ensemble de la surface.
Typiquement et systématiquement pour toutes les espèces de ce genre, Hippoporidra spp. s'installent sur des coquilles mortes de petits gastéropodes habitées par des pagures (bernard l'hermite) pour profiter de la mobilité de ces derniers. L'espèce du gastéropode squatté semble avoir peu d'importance, en revanche celle du pagure beaucoup plus dans cette association. Ainsi H. edax est majoritairement retrouvé associé avec le pagure Pagurus cuanensis.
Ce bryozoaire est de couleur rouge brillant, il ternit rapidement une fois prélevé. Sa surface est très rugueuse.
Le genre Hippoporidra est représenté sur les côtes européennes par quelques espèces en majorité profondes (plateau continental). Hippoporidra lusitania Taylor & Cook, 1981, est la seule espèce présente près des côtes, elle vit en mer du Nord et en Manche. Elle est remplacée par Hippoporidra picardi Gautier, 1962 en Méditerranée et en Afrique de l'Est (80 à 100 m de profondeur approximativement). Ces 3 espèces, H. edax incluse, sont majoritairement retrouvées sur des coquilles occupées par le pagure Pagurus cuanensis.
Hagiosynodos spp. (genre) Bishop & Hayward, 1989, les bryozoaires encroûtants des pagures ne sont constitués que d'une seule couche d'individus. Ils sont observables en plongée sur diverses coquilles de gastéropodes vivants ou, le plus souvent, squattés par des pagures.
Les bryozoaires sont des filtreurs* suspensivores* microphages* actifs ; ils consomment des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires. Lors de la prise de nourriture, l'opercule* s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'embryons, incubés dans des ovicelles proéminentes, non perforées, non closes par les opercules zoïdaux. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses, assurent la dissémination spatiale de l'espèce. Elles ont d'abord une vie planctonique*, puis se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, ce qui assure la croissance de la colonie.
Description microscopique du genre Hippoporidra :
Bryozoaire massif des parures est une proposition des auteurs du site DORIS.
Hippoporidra : du grec [hippo] = cheval, du latin [porus] = pore et de [hydra] = eau. Se référerait à l'aspect en "fer à cheval" des ouvertures zoïdales ?
edax : du latin [edax] = vorace, glouton. Dans le sens "qui dévore, ronge". Probablement en rapport avec le fait qu'il englobe complètement la coquille du petit gastéropode sur lequel il s'installe, jusqu'à la faire disparaître par résorption dans certains cas.
Numéro d'entrée WoRMS : 422406
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Famille | Hippoporidridae | ||
Genre | Hippoporidra | ||
Espèce | edax |
Bryozoaire
Toutes les espèces du genre Hippoporidra s'installent systématiquement sur des coquilles mortes de petits gastéropodes habitées par des pagures pour profiter de la mobilité de ces derniers. L'orifice visible au centre correspond à l'ouverture de la "maison" du pagure, l'ensemble étant, sous l'eau, positionné dans l'autre sens.
De nombreux échantillons, dont celui-ci, de formes diverses de Hippoporidra cf. edax ont été retrouvés dans les soutes de gros chalutiers de Galice (nord-ouest de l'Espagne) et pêchant en Atlantique Nord en eaux profondes.
Dragué par un chalutier en Atlantique Nord
2007
Face opposée
Le petit gastéropode squatté par le pagure est totalement englobé par ce bryozoaire massif. Il semble même que dans certains cas la coquille disparaisse complètement et que le pagure vive directement dans une cavité dont les parois sont constituées par le bryozoaire lui-même.
Notez que le rameau de gauche a été sectionné, voir photo suivante.
Dragué par un chalutier en Atlantique Nord
2007
Section d'un rameau
Les couches successives de logettes calcifiées formant le rameau sont bien visibles sur cette coupe perpendiculaire à l'axe de la branche. Seuls les autozoïdes de la couche externe sont actifs.
Laboratoire
2007
Vue au microscope
Notez, en haut et au centre (cercle) un grand aviculaire pointu.
Laboratoire
2007
Dessins anciens
Sous le nom de Lepralia edax, Busk.
7 : zoïdes et petits aviculaires.
7a : grands aviculaires à mandibule pointue.
Hincks T., 1880, A HISTORY OF THE BRITISH MARINE POLYZOA, VOL. II-PLATES.
Reproduction de documents anciens
1880
Caractéristiques microscopiques
Les autozoïdes d'apparence inorganisée sont de forme et de taille très variables.
Macrophotographie au laboratoire
2007
Document ancien
Cette espèce est aussi retrouvée à l'état fossile en Europe. L'aspect mamelonné de la surface est bien illustré sur ces dessins.
Bulletin de la Société géologique de France, page 805.
Reproduction de documents anciens
1830
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Laurent TOULOUSE
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ