Forme des coussins d’où s’érigent des extensions en épis
Consistance souple au toucher
Couleur chamois, souvent translucide
Halichondrie de Bowerbank
Bowerbank’s halichondria, crumb-of-Bread Sponge (GB), Pan de gaviota (E), Klumpenschwamm (D), Sliertige broodspons (NL)
Spongia coalita Lamouroux, 1816
Halichondria coalita (Lamouroux, 1816)
Manche, Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestArctique, mer du Nord de la Norvège à la Belgique, Manche des îles Britanniques aux côtes bretonnes, Atlantique, Méditerranée.
Espèce très commune sur nos côtes de la frontière belge à la frontière espagnole.
Elle se fixe sur des substrats* durs (rochers) mais aussi sur d’autres animaux (ascidies). Elle se développe également dans les ports ou les estuaires car cette espèce est très tolérante aux conditions turbides et vaseuses de ces biotopes*.
Espèce très polymorphe pouvant prendre une forme revêtante peu épaisse comme une forme massive en coussin avec des extensions en forme de branches ou d’épis. Les extrémités des branches ou des rameaux sont toujours aplaties en forme de spatule. Les oscules*, de petite taille, se situent tout le long des branches ou bien sont portés par de courtes surélévations ou cheminées. Ces dernières sont très souples et peuvent plier à plus de 180° sans se rompre. Cette halichondrie est molle et très souple au toucher. Sa surface est lisse et translucide laissant souvent apparaître sa structure interne. Sa couleur varie du crème au chamois, elle peut aussi être verdâtre, colorée par des algues symbiotes. Les colonies peuvent occuper des surfaces jusqu’à 25 cm de côté, les épis une dizaine de centimètres de haut.
Halichondria panicea : en forme de coussin sans extension, couleur souvent verte ou violacée (jamais H. bowerbanki), odeur assez forte (H. bowerbanki est sans odeur). Le seul critère infaillible reste cependant l’examen au microscope de la spiculation de l’ectosome*.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 microns. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Chez les Eponges on trouvera 2 modes de multiplication :
Dans des sites particulièrement abrités, les prolongements se développent jusqu’à envahir d’autres organismes auxquels ils s’attachent littéralement.
Il est fréquemment dit que Halichondria bowerbanki est d’autant plus rameuse, voire touffue, qu’elle se développe dans un site abrité. Ce n’est que partiellement vrai (observations G. Breton).
Halichondrie : traduction de l’origine latine,
cierge : les extensions, fréquentes sur cette éponge, font penser à des cierges.
Halichondria : du grec [halos] = sel marin et [chondros] = cartilage, donc “cartilage marin”,
bowerbanki : d'après J.S. Bowerbank (1797-1877), naturaliste britannique, pionnier dans l'étude des spongiaires de l'Europe de l'ouest.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Halichondrida | Halichondrides | Squelette sans organisation visible. |
Famille | Halichondriidae | Halichondriidés | |
Genre | Halichondria (Halichondria) | ||
Espèce | bowerbanki |
Extensions en épis
Cette éponge peut prendre, entre autres, une forme massive en coussin avec des extensions en forme de branches ou d’épis.
Bassin de la Citadelle, Le Havre (76), 6 m
08/09/2007
Extensions en branches courtes
Les oscules caractéristiques permettent d'identifier cette espèce.
Bassin Vauban, Port du Havre (76), 5 m
14/05/2005
Individu très ramifié
Individu particulièrement ramifié dans un secteur calme du port du Havre.
Bassin Vauban, Port du Havre (76), 5 m
14/05/2005
Extrémités en forme de spatule
Cette espèce, très polymorphe, peut prendre cette forme massive en coussin avec des extensions en forme de branches ou d’épis dont les extrémités sont toujours aplaties en forme de spatule.
Les tables chonchylicoles, bassin de Thau (34), 7 m
11/11/2005
Teinte verdâtre
Cet individu massif présente une teinte verdâtre due à la présence d'algues symbiotiques.
Bassin Vauban, Port du Havre (76), 5 m
14/05/2005
Transparence
Cette photo rapprochée permet de voir la surface lisse et translucide laissant apparaître la structure interne.
Bassin Vauban, Port du Havre (76), 5 m
14/05/2005
Épibiose
Sur cette éponge, ou à travers elle, vivent divers organismes : une anémone de mer (Sagartia ?) et des balanes. Sur la droite une balane fermée présente une alternance de couleur jaune-rouge-jaune (au niveau de ses membranes tergoscutales (membranes des plaques apicales), ce qui est caractéristique de Balanus crenatus.
Bassin Vauban, Port du Havre (76), 5 m
14/05/2005
Dans l'étang de Berre
Cette d'éponge a récemment colonisé une anse de Martigues (précédemment colonisée par le Codium fragile). Identification confirmée par Jean Vacelet (10/2016).
Martigues, étang de Berre (13), 1-2 m
08/10/2016
Spicules dispersés en tous sens
Photo au microscope. Travées pauci à plurispiculées peu ordonnées entre lesquelles des spicules isolés sont dispersés en tous sens.
Bassin de la Citadelle, port du Havre (76), 3 m
30/03/2008
Spicules peu ordonnés
Photo au microscope. Travées pauci à plurispiculées peu ordonnées entre lesquelles des spicules isolés sont dispersés en tous sens.
Bassin de la Citadelle, port du Havre (76), 3 m
30/03/2008
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page d'Halichondria (Halichondria) bowerbanki sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page d'Halichondria (Halichondria) bowerbanki dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN