Girelle-clown

Coris aygula | Lacépède, 1801

N° 2240

Mer Rouge et domaine indo-pacifique

Clé d'identification

Juvénile blanc avec taches noires en partie antérieure et deux ocelles orange vif sur le haut du dos, surmontés par deux ocelles noirs sur la dorsale
Subadulte à partie antérieure blanc jaunâtre et partie postérieure plus foncée, séparées par un anneau médian blanc
Adulte à corps massif avec une bosse frontale et une queue en forme de peigne
Couleur verte à bleu foncé avec une ou deux bandes verticales médianes claires
Motifs en points et lignes roses sur la tête et derrière la nuque

Noms

Autres noms communs français

Clarisse clown, labre-peigne, loupe côte (La Réunion), girelle bossue (Maldives), girelle à tache orange, mozambique, coris à points bleus (Maurice)

Noms communs internationaux

Clown coris, clown wrasse, false clown wrasse, clown sandwrasse, humphead wrasse, red-blotched rainbowfish, redblotched wrasse, twinspot wrasse (GB), Labride pagliaccio (I), Doncella circense (E), Clown lippfisch, spiegelfleck-lippfisch (D), Caralete circense (Por), Oranjevlek lipvis (NL), Dobbeltplettet gylte (Danemark), Koris cyngula (Pologne), Maabiyo (Somalie), Pono (Tanzanie), Nar-coris (Afrique du Sud), Marari (Tuamotu), Sugale-uluto’i (Samoa), Labe kula, koli ni wai (Fidji), Korari, korari teke (Polynésie Française), Po’ou pataitai (Tahiti)

Synonymes du nom scientifique actuel

Coris angulata Lacépède, 1801
Coris angulatus Lacépède, 1801
Labrus cingulum Lacépède, 1801
Hemicoris cingulum (Lacépède, 1801)
Labrus aureomaculatus Bennett, 1830
Julis ruppelii Benett, 1831
Julis gibbifrons Quoy et Gaimard, 1834
Julis semipunctatus Rüppel, 1835
Julis cingulum Valenciennes, 1839
Julis coris Valenciennes, 1839
Coris cyanea Macleay, 1883
Coris variegata Ramsay et Ogilby, 1887
Coris imbris Tanaka, 1918

Distribution géographique

Mer Rouge et domaine indo-pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Cette espèce est présente en mer Rouge, dans tout l’océan Indien ainsi que dans le Pacifique Ouest et centre.
Dans le Pacifique, sa distribution va des côtes sud du Japon au sud de l’Australie pour les limites nord-sud, et jusqu’à l’île de Pâques à l’est. Elle est particulièrement abondante sur la plaque australienne, et notamment sur les côtes ouest de l’Australie. Des juvéniles ont été observés en zones subtropicales.

Biotope

On trouve ce poisson dans les lagons, sur les pentes récifales externes ainsi que sur les fonds sablo-coralliens ou rocheux avec algues et ce, depuis les tout premiers mètres jusqu'à cinquante mètres de profondeur.
Les adultes apprécient les lieux semi-exposés. Les juvéniles se trouvent plutôt en lagon, à faible profondeur.

Description

Description succincte :
Le juvénile est blanc avec des taches noires en partie antérieure et deux ocelles* orange sur le dos, prolongés par deux ocelles noirs sur la nageoire dorsale.
Le subadulte est blanc jaunâtre avec une barre verticale blanche, derrière laquelle la couleur est plus foncée.
L’adulte a un corps massif vert foncé à bleu nuit avec une ou deux barres verticales plus claires. Une bosse frontale prolonge la nuque jusqu’au-dessus des yeux.

Description détaillée
:
Le corps de ce labre est comprimé latéralement et massif : son dos est élevé, l’arc ventral est prononcé, le pédoncule* caudal fait presque la moitié de la hauteur maximale du corps. Une bosse frontale dont le volume augmente avec l’âge prolonge la ligne du dos jusque devant les yeux, et augmente l’impression de puissance qu’il dégage. Il peut atteindre 70 cm de long.
NB : l’incertitude actuelle des scientifiques en ce qui concerne le statut sexuel de cette espèce (gonochorique* ou hermaphrodite* protogyne*) impose de traiter ses différents aspects en utilisant les notions de juvénile, subadulte et adulte (vs juvénile-femelle-mâle).



Le juvénile : son corps est blanc avec, sur le premier tiers du corps, de nombreuses taches rondes et noires, dont la taille et la densité diminuent à mesure qu’elles s’éloignent de la tête. Le dos est marqué par deux ocelles orange vif de grande taille qui empiètent sur la nageoire dorsale. Leur portion supérieure sur cette nageoire est remplie par un ocelle noir cerclé de blanc, puis de noir. La dorsale, en dehors de ces ocelles, est blanche à taches noires, le liseré étant noir et blanc sur les rayons mous. La nageoire anale présente les mêmes taches mais leur répartition est plus régulière, son liseré est le même que celui de la dorsale. La caudale est très arrondie. Elle est translucide après un anneau noir et blanc en fin de pédoncule chez les plus jeunes, et devient ensuite noire à liseré blanc après ces anneaux. On peut trouver des individus dont toute la partie postérieure est d’un gris très foncé pouvant virer au noir, seuls les ocelles orange restant inchangés.
L’évolution vers la livrée du subadulte est continue mais elle n’obéit pas au même rythme chez tous les individus : on peut voir deux états identiques chez deux jeunes de taille sensiblement différente. Elle commence par un jaunissement général de la livrée à l’exception d'une bande verticale en fin du premier tiers du corps, qui reste blanche. Ce jaunissement s'accompagne d'une résorption des ocelles orange, qui noircissent progressivement. Le rougissement des taches présentes sur le premier tiers du corps, puis leur résorption sont les dernières traces du stade précédent sur le jeune subadulte.



Le subadulte : son corps est beaucoup plus fin que celui de l'adulte et il n’a pas encore de bosse frontale. Une bande verticale blanche formant anneau est située à la fin du premier tiers du corps, elle le sépare en deux parties. La partie antérieure est jaune plus ou moins pâle à verdissante selon l’âge de l’individu, elle est ornée chez les plus jeunes de petites taches rouge sombre dispersées qui deviennent plus grosses et rondes sur la tête. Ces taches disparaissent chez les plus vieux et laisseront place aux motifs roses présents chez l’adulte. La partie postérieure est plus foncée du fait d’une coloration plus soutenue de la bordure des écailles et de la présence d’une zone gris sombre en haut du dos, mais toute cette partie peut aussi être presque noire. La zone gris sombre commence chez les plus jeunes des subadultes par des taches gris foncé diffuses issues de l’évolution des ocelles orange du juvénile, et elle s’étend jusqu’à couvrir la face ventrale chez certains d’entre eux. Les ocelles noirs de la dorsale du juvénile sont alors encore plus ou moins apparents. Cette caractéristique s’efface chez les plus vieux. Les deux premiers rayons de la dorsale sont de la même hauteur que les autres. Dorsale et anale portent des motifs rouges en points et tirets de formes diverses sur fond turquoise à vert, avant une marge rose à liseré jaune. La caudale est arrondie, elle porte des taches rouges, parfois contiguës, de formes irrégulières, son liseré étant translucide.

L’adulte
: la couleur dominante la plus fréquente chez l’adulte est le vert foncé, mais elle peut aussi être bleu nuit. Une à deux barres verticales, de même couleur mais plus claires, se trouvent au milieu du corps. Ces barres ne sont pas nécessairement de la même teinte : l’une peut être verte et l’autre bleue ou blanchâtre. D’autres barres peuvent être présentes en partie postérieure, mais elles sont plus foncées et donc moins visibles. Les plus grands adultes sont uniformément verts. Les écailles, très apparentes, ont une bordure rouge ; elles dessinent ainsi un filet à petites mailles couvrant le corps de l’arrière des opercules* à la fin du pédoncule caudal.



La tête paraît petite, mais la pointe des opercules surmonte la base des nageoires pectorales.La bosse frontale est plus ou moins développée selon l’âge et/ou le sexe. Le museau pointu descend directement de la bosse frontale, la bouche est oblique et protractile* et les lèvres, en forme de bec, sont épaisses. Deux fortes canines orientées vers l’avant sont situées au bout des mâchoires et sont visibles quand la bouche est ouverte. Des motifs roses en lignes courtes et points au tracé irrégulier ornent la partie supérieure de la tête en rayonnant à partir des yeux ; ils se poursuivent sur les opercules, dont la pointe est marquée d’une tache bleu foncé, et sur la première partie du dos, au-delà de la nuque. La tête est sans écailles, elles apparaissent à partir de la nuque à la verticale des yeux.



Les nageoires dorsale et anale sont longues. La dorsale est continue et basse, les rayons mous sont légèrement plus hauts que les durs. Ses deux premiers rayons sont beaucoup plus hauts et plus rapprochés que les autres, et séparés d’eux par une échancrure dans la membrane. Ces nageoires sont d’un vert plus ou moins turquoise orné de nombreux motifs en courtes lignes et taches roses avant une bande marginale rose ourlée de bleu et un liseré vert jaunissant. Les pectorales sont vertes à rayons rouge foncé. Les nageoires pelviennes sont très longues et portent des motifs en lignes roses sur fond turquoise à vert. Sur les grands individus elles peuvent se prolonger par des filaments. La caudale est verte à motifs longitudinaux rouges accompagnant les rayons. Sa partie membraneuse est tronquée, mais les rayons, débordant de la membrane, peuvent évoquer un peigne quand elle est déployée, comme le souligne l’un des noms vernaculaires de l’animal (labre-peigne). Elle peut être regroupée en pointe dans l’exact prolongement des lignes de profil du corps.

Espèces ressemblantes

Coris bulbifrons Randall & Kuiter, 1982 : on pourrait le confondre de loin avec un grand adulte C. aygula, mais sa bosse frontale est beaucoup plus grosse et s’étend horizontalement jusqu’au-dessus du museau. Sa couleur est gris bleuté uniforme, les nageoires ne présentent pas de motifs. La caudale est tronquée à très légèrement arrondie. Il vit principalement dans le Pacifique.



Cheilinus lunulatus (Forsskål, 1775), mâle : il ne porte pas de bosse frontale et la queue est beaucoup plus spectaculairement effrangée (d'où son nom vernaculaire de vieille-balayette !). La bande verticale claire est plus large sur les flancs, les pectorales sont jaunes et on trouve une ligne jaune, petite mais très visible, accompagnée de points de la même couleur sur fond noir, sur l’extrémité postérieure des opercules. Il est endémique* de la mer Rouge et du golfe d’Aden.

Alimentation

Cette espèce se nourrit d'animaux benthiques* : de crustacés, de mollusques à coquille, d’ophiures et d’oursins.
Comme quelques autres espèces de labres, Coris aygula retourne les blocs et débris coralliens pour pouvoir trouver les invertébrés cachés dessous. On peut aussi l’observer prendre une bouchée de sable et le projeter sur le substrat pour débusquer les proies qui s’y trouvent, une partie du sable ressortant par les opercules.

Reproduction - Multiplication

Il n’y a pas, au jour d'avril 2013 où cette fiche est publiée, d’étude consacrée à la reproduction pour cette espèce. Elle est considérée comme probablement hermaphrodite* protogyne*, cela demandant confirmation au moyen d’un examen histologique* des gonades*.

Divers biologie

Coris aygula construit un petit tertre sous lequel il s’ensable la nuit pour dormir. Les températures diurnes qu’il recherche sont comprises entre 24 et 28 °C. L’âge maximum documenté est de 16 ans.



Outre la paire de canines présentes à l’avant sur chacune des deux mâchoires, une à deux paires de canines sont aussi présentes à l’arrière de la mâchoire supérieure, en avant des commissures des lèvres. Derrière les premières canines, la taille des dents diminue progressivement. Elles sont elles aussi caniniformes et légèrement espacées. La bouche comprend encore des dents pharyngiennes* dont les premières sont molariformes.



La nageoire dorsale comprend 9 rayons durs et 12 à 13 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et 12 rayons mous.
La ligne latérale* comprend entre 59 et 67 écailles. Elle est peu ou pas visible chez les adultes et plus facile à distinguer chez les subadultes. Elle se trouve très près du profil du dos, dont elle suit la courbe jusqu’au 16e rayon de la dorsale pour descendre ensuite vers la médiane du corps et se poursuivre ainsi jusqu’au pédoncule caudal.



Parmi ses prédateurs, on trouve des requins, des mérous, des vivaneaux, des carangues et des barracudas.
Inversement, son rôle de prédateur d’invertébrés benthiques fait partie des éléments du contrôle écosystémique des populations concernées.



La croissance initiale de l'espèce est rapide. Certaines références lui donnent une taille maximale pouvant aller jusqu’à 1,20 m. Ces références sont considérées comme incertaines et J. E. Randall s’interroge sur l’appartenance à l’espèce des individus signalés à plus de 70 cm.
La population présente en mer Rouge atteint de moins grandes tailles que dans les autres lieux de la distribution.

Informations complémentaires

L’espèce, largement répandue, n’est pourtant pas commune. La densité est généralement très faible (0,1 à 1,8 individus par hectare selon les localisations). Elle partage cette caractéristique avec tous les labres de grande taille.



Le genre est caractérisé par des changements spectaculaires de formes et de livrées au cours de la croissance, et par des couleurs très vives. Ces changements sont en partie la source du nombre important de synonymes, les différents morphes* de l’espèce ayant été parfois décrits comme des espèces séparées. Par exemple, le Labrus aureomaculatus de Bennett (voir illustrations) décrit le morphe subadulte de Coris aygula.



Sa capacité de résilience* est très faible : on estime à plus de 14 ans le temps nécessaire pour le doublement d’une population. Il est considéré comme très vulnérable. Il est cependant mentionné comme « Least concerned » (peu concerné par la nécessité de mesures de protection) sur la liste de l’UICN des espèces menacées.



Sa rareté ayant pour conséquence une très forte valeur commerciale, il peut être mis en danger par les prélèvements (notamment de juvéniles, du fait de leur livrée spectaculaire) destinés au marché aquariophile. Mais il peut l’être aussi dans certaines régions par la pêche artisanale et de subsistance.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Dans la liste des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), Coris aygula est une espèce considérée comme LC (Least concerned), c'est à dire peu concernée par la nécessité de mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Girelle : du latin [gyrus], qui signifie cercle, tour. La girelle est aussi le nom du plateau placé en haut de la roue d’un potier. Cette étymologie peut donc concerner la nage virevoltante de ces poissons, ou, la curiosité étant un de leurs traits de caractère, leur façon de tourner autour d’un nouveau venu pour l’observer.



Clown : cette comparaison pourrait venir des deux taches rouges présentes en haut du dos des juvéniles, que surmontent deux ocelles noirs cerclés de blanc sur la dorsale. Ces ocelles sont aussi appelés faux yeux, et l’ensemble peut évoquer les cercles rouges sur les pommettes et les yeux fardés de blanc fréquents dans le maquillage des clowns.

Origine du nom scientifique

Coris : voici ce que dit Lacépède à ce sujet dans son Histoire naturelle des poissons, Tome 3, page 97 : « Il [Commerson] a donné à celui dont nous allons parler le nom de coris, qui, en grec, signifie sommet, tête, etc. à cause de l’espèce de casque qui enveloppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette famille ».
Dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, par plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris, Tome X, édité en 1818, on trouve aussi ces mentions après un élément de la description de Lacépède (« le crâne recouvert d’une seule lame en forme de casque et réunie aux opercules ») : « Ce dernier caractère peut servir à isoler immédiatement les Coris des autres genres (…) et leur nom semble peindre leur caractère spécial, coris, en grec, signifiant ce que les Latins entendent par cimex [punaise]. (…) Le seul caractère essentiel des Coris [dans la famille des labres] est l’espèce de bosse qui s’élève sur leur front ». Le mot grec [coris] signifie en effet aussi punaise, probablement à cause du pronotum* (bouclier d’une seule pièce couvrant le premier segment thoracique) qui protège la tête de l’insecte à la manière d’un casque.
Décrit par Lacépède en 1801 à la suite des observations de Commerson, le genre comprend 26 espèces sur les 504 que compte la famille des Labridés, elle-même répartie en 70 genres selon la mise à jour d’octobre 2010 faite par P. Parenti et J. E. Randall. Le type* du genre est Coris aygula.



aygula : du mot sanskrit [aygula] qui signifie doigt, pouce, et par extension pénis. De ce mot dérivent, via le grec et le latin, des termes évoquant un hérissement (aigu, pointu, etc.). Le nom vernaculaire donné par Lacépède, Coris aigrette, en dérive du fait des deux premiers rayons de la dorsale, qui sont nettement plus hauts que les autres. Le descripteur fait observer que, le premier et plus haut rayon étant situé juste derrière la bosse frontale, il « paraît comme une aigrette destinée à orner le casque du poisson ».

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Labroidei Labroïdes Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire.
Famille Labridae Labridés Lèvres épaisses.
Genre Coris
Espèce aygula

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