Grand bryozoaire hirsute

Flustrellidra hispida | (Fabricius, 1780)

N° 1753

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord

Clé d'identification

Colonies encroûtantes gélatineuses grossièrement circulaires, de couleur brun foncé à violette
Surface hérissée de petites épines dures brun-rouge à noirâtres
Masse compacte et épaisse de zoïdes de grande taille
Aspect « poilu » de la colonie
Lophophores grands et blancs

Noms

Noms communs internationaux

Bristly bryozoan (GB), Rotdorniges Moostierchen, Rotborstiges Moostierchen (D), Pigget hindemosdyr (Danois)

Synonymes du nom scientifique actuel

Flustra hispida Fabricius, 1780
Flustrella hispida (Fabricius, 1780)

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest

Flustrellidra hispida est une espèce tempérée largement répandue. Elle est visible en Atlantique Nord-Est, depuis les côtes nord-ouest de la France (Bretagne, Manche, mer du Nord) et de la Grande Bretagne, jusqu’en Zélande et Norvège, ainsi qu’en Atlantique Nord-Ouest, depuis les côtes du Massachussetts, jusqu’au golfe du Saint-Laurent et le versant ouest de Terre-Neuve.
Absente sur la côte basque, elle est retrouvée en Galice sur des faciès battus.

Biotope

Flustrellidra hispida est abondante sur les côtes rocheuses abritées à modérément exposées, généralement limitée à la zone intertidale* inférieure, de la zone des marées jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur.
Cette espèce est particulièrement retrouvée sur le Fucus serratus en tant qu’épiphyte*, mais est également visible sur d'autres substrats* tels que les algues Chondrus crispus, Gigartina stellata et Ascophyllum nodosum, ou encore le bryozoaire Electra pilosa. Ce n'est que très rarement que Flustrellidra hispida colonise des substrats durs.

Description

Fluestrellidra hispida forme des colonies encroûtantes, fortement gélatineuses, épaisses, grossièrement circulaires, d’une dizaine de centimètres, de couleur brun foncé à violette. Ce bryozoaire souple forme souvent des manchons gainant ses supports de prédilection que sont les algues. La colonie, membraneuse (ou non-calcifiée) présente une surface hérissée de petites épines dures, cornées, de couleur brun-rouge à noirâtre, et bordant les logettes (ou cystides*).



Ce bryozoaire se compose d’une masse compacte de zoïdes* ovales à hexagonaux, de grande taille (jusqu’à 0,6 par 1,2 mm) et donnant un aspect de fourrure « poilue » à la colonie. Les zoïdes sont séparés par de profondes rainures.
Le polypide* est blanc. Les lophophores* blancs sont grands, visibles à l'œil nu et portent de 28 à 40 tentacules*.



L'ouverture, située au bout d'une toute petite protubérance tubulaire, se caractérise par la présence de deux lèvres la clôturant et dont l'aspect est celui du fermoir d'un porte-monnaie ancien.

Espèces ressemblantes

La confusion avec d'autre espèces de bryozoaires épais et gélatineux est possible, en priorité avec les colonies encroûtantes d'Alcyonidium, en particulier A. gelatinosum.



Flustrellidra hispida se distingue de Membranipora membranacea par des épines en rameaux, rétractables.

Alimentation

Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton*, en particulier) par les tentacules du lophophore*, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire. Une fois la gaine du lophophore dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés* composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie.
Ces animaux sont dits filtreurs* actifs c’est-à-dire, des filtreurs suspensivores* microphages*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire.

Reproduction - Multiplication

Flustrellidra hispida croît par bourgeonnement* asexué de nouvelles zoïdes en périphérie de la colonie. L’espèce est pérenne* mais sa longévité dépendant essentiellement de la longévité de son substrat.
Flustrellidra hispida est hermaphrodite* et se reproduit pendant l'hiver. En février, les embryons en développement (jusqu’à 8 par zoïde maternel) forment des taches blanc jaunâtre et peuvent être visibles à l’œil nu. Les larves*, de grande taille, sont libérées entre d'avril à août, selon l'endroit. Après implantation de l’ancestrule*, la croissance de la nouvelle colonie est rapide tout au long des mois d'été.

Vie associée

Les prédateurs de Flustrellidra hispida sont essentiellement le doris épineux (Acanthodoris pilosa), le juvénile du goniodoris blanc (Goniodoris nodosa) ainsi que divers organismes « brouteurs » tels que des oursins et des poissons.

Divers biologie

Comparativement aux autres bryozoaires, Flustrellidra hispida présente des capacités et une vitesse de filtration des particules en suspension très supérieures.



F. hisipida est, parmi les bryozoaires présents sur l'estran*, celui dont la résistance à la dessiccation* est la plus importante (info : inventaire Roscoff).

Origine des noms

Origine du nom français

Grand bryozoaire hirsute : en rapport avec la grande taille et l'aspet poilu des zoïdes constituant la colonie.

Origine du nom scientifique

Flustrellidra : peut-être du latin [fluo] = (s'é)couler, du latin [stella] = étoile, stellaire, et du grec [-ide] = suffixe marquant la parenté, la ressemblance.

hispida : du latin [hispius] = couvert de poils raides ou rugueux, hirsute.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Ctenostomata Cténostomes Colonies compactes ou en stolons. Zoécies membraneuses non calcifiées. Loges ovoïdes. Orifices habituellement terminaux et fermés par une collerette de la gaine tentaculaire. Pas d’opercule, ni aviculaire, ni ovicelle.
Sous-ordre Carnosa Charnus Les colonies peuvent être compactes ou non. Les zoïdes* sont aplatis et bourgeonnent à partir d’autres zoïdes et non pas à partir de stolons.
Famille Flustrellidridae Flustrellidridés Colonie et encroûtante portant parfois de petites extensions. Ouverture bi-labiale obturée par un double opercules chitineux semblable aux mâchoires arrondies d'un vieux porte-monnaie.
Le genre Flustrellidra est hirsute, avec de nombreuses épines chitineuses flexibles dont la fréquence et la morphologie varies en fonction de l'espèce.
Genre Flustrellidra
Espèce hispida

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