Colonies encroûtantes gélatineuses grossièrement circulaires, de couleur brun foncé à violette
Surface hérissée de petites épines dures brun-rouge à noirâtres
Masse compacte et épaisse de zoïdes de grande taille
Aspect « poilu » de la colonie
Lophophores grands et blancs
Bristly bryozoan (GB), Rotdorniges Moostierchen, Rotborstiges Moostierchen (D), Pigget hindemosdyr (Danois)
Flustra hispida Fabricius, 1780
Flustrella hispida (Fabricius, 1780)
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestFlustrellidra hispida est une espèce tempérée largement répandue. Elle est visible en Atlantique Nord-Est, depuis les côtes nord-ouest de la France (Bretagne, Manche, mer du Nord) et de la Grande Bretagne, jusqu’en Zélande et Norvège, ainsi qu’en Atlantique Nord-Ouest, depuis les côtes du Massachussetts, jusqu’au golfe du Saint-Laurent et le versant ouest de Terre-Neuve.
Absente sur la côte basque, elle est retrouvée en Galice sur des faciès battus.
Flustrellidra hispida est abondante sur les côtes rocheuses abritées à modérément exposées, généralement limitée à la zone intertidale* inférieure, de la zone des marées jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur.
Cette espèce est particulièrement retrouvée sur le Fucus serratus en tant qu’épiphyte*, mais est également visible sur d'autres substrats* tels que les algues Chondrus crispus, Gigartina stellata et Ascophyllum nodosum, ou encore le bryozoaire Electra pilosa. Ce n'est que très rarement que Flustrellidra hispida colonise des substrats durs.
Fluestrellidra hispida forme des colonies encroûtantes, fortement gélatineuses, épaisses, grossièrement circulaires, d’une dizaine de centimètres, de couleur brun foncé à violette. Ce bryozoaire souple forme souvent des manchons gainant ses supports de prédilection que sont les algues. La colonie, membraneuse (ou non-calcifiée) présente une surface hérissée de petites épines dures, cornées, de couleur brun-rouge à noirâtre, et bordant les logettes (ou cystides*).
Ce bryozoaire se compose d’une masse compacte de zoïdes* ovales à hexagonaux, de grande taille (jusqu’à 0,6 par 1,2 mm) et donnant un aspect de fourrure « poilue » à la colonie. Les zoïdes sont séparés par de profondes rainures.
Le polypide* est blanc. Les lophophores* blancs sont grands, visibles à l'œil nu et portent de 28 à 40 tentacules*.
L'ouverture, située au bout d'une toute petite protubérance tubulaire, se caractérise par la présence de deux lèvres la clôturant et dont l'aspect est celui du fermoir d'un porte-monnaie ancien.
La confusion avec d'autre espèces de bryozoaires épais et gélatineux est possible, en priorité avec les colonies encroûtantes d'Alcyonidium, en particulier A. gelatinosum.
Flustrellidra hispida se distingue de Membranipora membranacea par des épines en rameaux, rétractables.
Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton*, en particulier) par les tentacules du lophophore*, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire. Une fois la gaine du lophophore dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés* composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie.
Ces animaux sont dits filtreurs* actifs c’est-à-dire, des filtreurs suspensivores* microphages*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire.
Flustrellidra hispida croît par bourgeonnement* asexué de nouvelles zoïdes en périphérie de la colonie. L’espèce est pérenne* mais sa longévité dépendant essentiellement de la longévité de son substrat.
Flustrellidra hispida est hermaphrodite* et se reproduit pendant l'hiver. En février, les embryons en développement (jusqu’à 8 par zoïde maternel) forment des taches blanc jaunâtre et peuvent être visibles à l’œil nu. Les larves*, de grande taille, sont libérées entre d'avril à août, selon l'endroit. Après implantation de l’ancestrule*, la croissance de la nouvelle colonie est rapide tout au long des mois d'été.
Les prédateurs de Flustrellidra hispida sont essentiellement le doris épineux (Acanthodoris pilosa), le juvénile du goniodoris blanc (Goniodoris nodosa) ainsi que divers organismes « brouteurs » tels que des oursins et des poissons.
Comparativement aux autres bryozoaires, Flustrellidra hispida présente des capacités et une vitesse de filtration des particules en suspension très supérieures.
F. hisipida est, parmi les bryozoaires présents sur l'estran*, celui dont la résistance à la dessiccation* est la plus importante (info : inventaire Roscoff).
Grand bryozoaire hirsute : en rapport avec la grande taille et l'aspet poilu des zoïdes constituant la colonie.
Flustrellidra : peut-être du latin [fluo] = (s'é)couler, du latin [stella] = étoile, stellaire, et du grec [-ide] = suffixe marquant la parenté, la ressemblance.
hispida : du latin [hispius] = couvert de poils raides ou rugueux, hirsute.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Ctenostomata | Cténostomes | Colonies compactes ou en stolons. Zoécies membraneuses non calcifiées. Loges ovoïdes. Orifices habituellement terminaux et fermés par une collerette de la gaine tentaculaire. Pas d’opercule, ni aviculaire, ni ovicelle. |
Sous-ordre | Carnosa | Charnus | Les colonies peuvent être compactes ou non. Les zoïdes* sont aplatis et bourgeonnent à partir d’autres zoïdes et non pas à partir de stolons. |
Famille | Flustrellidridae | Flustrellidridés | Colonie et encroûtante portant parfois de petites extensions. Ouverture bi-labiale obturée par un double opercules chitineux semblable aux mâchoires arrondies d'un vieux porte-monnaie. Le genre Flustrellidra est hirsute, avec de nombreuses épines chitineuses flexibles dont la fréquence et la morphologie varies en fonction de l'espèce. |
Genre | Flustrellidra | ||
Espèce | hispida |
Sur des algues, lophophores sortis
La colonie a un aspect de fourrure « poilue ». Elle est ici en épiphyte* de son algue brune favorite Fucus serratus.
Corbeau, baie de Morlaix, 24 m, de nuit
27/08/2010
En Bretagne
Flustrellidra hispida est une espèce tempérée visible en Atlantique Nord-Est, dont les côtes de Bretagne.
Ce bryozoaire est ici probablement sur l'ague brune ascophylle Ascophyllum nodosum.
Trébeurden (22)
10/07/2007
Colonie in situ
Les lophophores* sont blancs et clairement visibles à l'œil nu.
Sur l'algue brune Fucus serratus.
Corbeau, baie de Morlaix, 24 m, de nuit
27/08/2010
Flustrellidra hisipida encroûtant une algue rouge sur l'estran
Flustrellidra hispida forme des manchons mous hérissés de courtes épines sur les axes des algues érigées de l'estran* comme ici sur Gigartina sp.
Noter la présence de l'éponge encroûtante sur la roche, de couleur vert jaune, Halichondria (Halichondria) panicea.
Saint Malo (35), estran
30/10/2011
Flustrellidra hispida et Electra pilosa
Ces deux espèces de bryozoaires forment les principaux macro-épiphytes* des algues dressées de l'estran*.
En haut Electra pilosa, sous sa forme encroûtante et épineuse, se fait progressivement envahir par plusieurs petites colonies de Flustrellidra hisipida et dont une grande colonie contractée est bien visible en bas.
Saint Malo (35), estran
30/10/2011
Lophophores rétractés et petites épines
La colonie est hérissée de petites épines dures et noirâtres bordant les logettes.
Sur algue rouge.
Bretagne ?
07/04/2006
Dessins anatomiques anciens
Sous l'ancien nom de Flustrella hispida.
Dessin extrait de :
Prenant M., Bobin G., 1956, BRYOZOAIRES, 1ère Partie, Entoproctes, Phylactolèmes, Cténostomes, Faune de France, ed. P. Lechevalier, 60, 1-398.
Prenant M. & Bobin G., 1956
Reproduction de documents anciens
1956
Rédacteur principal : Gaël ROCHEFORT
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
d’Hondt J.L., 1988, Bryozoaires marins du Guipúzcoa, Cah. Biol. Mar., 29, 513-529.
La page sur Flustrellidra hispida dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN