Coquille globuleuse, lisse et brillante de 6 et 16 mm
Coquille avec 6 à 7 tours et ouverture semi-circulaire
Coquille chamois à fauve avec 5 lignes spiralées roses à brun-rouge
Opercule corné
Pied beige marbré de brun, en forme de disque
Deux longs tentacules sensoriels
Petite natice, natice d'Alder, natice belle
Common necklace shell, Alder's necklace shell, pretty moon shell, Poli's necklace snail (GB) Lunero fino (E), Glänzende Nabelschnekke, Polis Halsbandnabelschnecke, glänzende Mondschnecke, Alders Halsbandnabelschnecke (D), Glanzende tepelhoren, glanzende tepelhoorn (NL)
Nerita nitida Donovan, 1804
Natica nitida (Donovan, 1804)
Lunatia nitida (Donovan, 1804)
Natica poliana Delle Chiaje, 1826
Natica pulchella Risso, 1826
Euspira poliana (Delle Chiaje, 1826)
Euspira pulchella (Risso, 1826)
Lunatia poliana (Delle Chiaje, 1826)
Lunatia pulchella (Risso, 1826)
Lunatia pulchella (Risso, 1826)
Polinices pulchella (Risso, 1826)
Nerita poliana Delle Chiaje, 1830
Lunatia intermedia (Philippi, 1836)
Natica alderi Forbes, 1838
Lunatia alderi (Forbes, 1838)
Polinices alderi (Forbes, 1838)
Natica parvula Tapparone Canefri, 1869
Natica neustriaca Locard, 1886
On notera que différents noms de variétés ont été donnés à cette espèce suivant sa couleur ou sa forme : lactea (albinos), elata (spire plus haute), globulosa (forme plus globuleuse), subovalis (forme plus ovale), ventricosa (forme plus ventrue). Ces différences très ténues sont affaires de spécialistes.
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La zone géographique de cette natice s'étend en mer du Nord, en Manche et en Atlantique Nord-Est du nord de la Norvège au sud du Portugal. Elle est présente également en Méditerranée.
Comme toutes les natices, la natice brillante vit enfouie dans les fonds sableux, de sables fins ou grossiers, parfois dans les fonds de maërl*. Elle occupe les étages infralittoral* et circalittoral* jusqu'à 200 m de profondeur environ. Sa présence aurait été observée jusqu’à 2000 m.
La coquille de ce petit gastéropode est globuleuse, lisse et brillante. Elle mesure entre 6 et 16 mm de hauteur pour une largeur pratiquement identique. Elle comporte 6 à 7 tours, le dernier occupant la presque totalité de la coquille. L’ouverture, de forme semi-circulaire, est large et fermée par un opercule* corné de couleur miel. A noter que cet opercule est recouvert par un lobe du metapodium* lorsque l’animal rampe. L’ombilic*, blanchâtre avec une tache brune, est ovale, étroit et profond. La spire* est pointue, modérément élevée, et les lignes de suture* sont peu marquées.
La surface, porcelanée, est de couleur blanchâtre, chamois ou fauve agrémentée de 5 lignes spiralées dont les dessins, en chevrons ou en flammes, sont roses à brun-rouge.
Le pied* de l’animal, organe de locomotion formant une sole* de reptation, est de couleur jaunâtre ou crème plus ou moins parsemée de taches brunâtres. Il est étendu et forme un large disque. Le manteau* est muni de 2 lobes latéraux. Le reste du corps est beige plus ou moins foncé avec de nombreuses marbrures orangées à brunâtres.
La tête porte deux longs tentacules sensoriels aplatis et sombres à la base desquels on observe un œil. Toutefois les yeux sont enfouis sous le propodium* qui recouvre la tête et ne sont pas visibles normalement. Un pli, du côté gauche de ce même propodium, forme un siphon* inhalant.
Euspira catena : sa hauteur est plus importante (40 à 45 mm) et les lignes spiralées n’occupent que le haut de la spire. L’ombilic est rond. Le pied et le manteau sont uniformément beige clair.
Euspira fusca : de taille plus grande (jusqu’à 30 mm), sa coquille est dépourvue de dessins.
Naticarius hebraeus : cette espèce de Méditerranée est nettement plus grande, puisqu’elle peut atteindre 60 mm. Ses dessins sont faits de nombreux points brunâtres irrégulièrement répartis sur toute la surface de la coquille.
Notocochlis dillwynii : c’est avec cette espèce que la confusion sera la plus courante. De taille pratiquement identique, elle s’en différencie par le dessin des chevrons des lignes spiralées nettement plus régulier. Cette espèce méditerranéenne est absente de Manche et des côtes françaises de l’Atlantique Nord-Ouest.
Cette espèce carnivore se nourrit essentiellement de petits mollusques bivalves (principalement de la famille des Tellinidés), plus rarement de gastéropodes qui sont plus mobiles et moins psammophiles*. Elle perce la coquille de ses proies à l’aide de sa radula* combinée à une sécrétion d’enzymes et de sucs acides. La perforation, qui peut durer plusieurs heures, ainsi creusée est en forme de petit cratère ou de cône, nettement plus ouvert à l’extérieur qu’à l’intérieur. Une fois le petit orifice foré, elle glisse sa trompe ou proboscis* à l'intérieur du coquillage, injecte des sucs digestifs et aspire la chair ainsi liquéfiée et digérée.
Les natices sont des animaux à sexes séparés dits gonochoriques*. La fécondation est interne. La femelle pond des milliers d’œufs qu’elle va cimenter et agglomérer avec du sable et du mucus pour présenter une disposition particulière en un ruban spiralé en forme de dôme sans sommet, souvent incomplet. Cette collerette peut atteindre 3 cm de diamètre et 7 à 8 mm de haut. Elle va rester posée sur le substrat* jusqu’à l’éclosion des œufs. Ces derniers vont se transformer en larves* planctoniques* qui achèveront leur développement dans la colonne d'eau.
La coquille vide d’Euspira nitida est souvent utilisée par de petits pagures (fréquentant, entre autres, le bas de la plage).
Les lobes latéraux du manteau enrobent la quasi-totalité de la coquille quand l’animal est en activité et empêchent de la sorte l'implantation d'organismes épibiontes*. Dans des circonstances normales, cette espèce ne se rétracte jamais dans sa coquille, cela impliquerait de vider des espaces internes (hydrosquelette) et empêcherait alors une locomotion normale.
Cette espèce évite d’être émergée.
La technique de forage des proies a intrigué de nombreux scientifiques. De ce fait un grand nombre d’études sur les gastéropodes perceurs ont été publiées.
Il y a très peu d’informations sur le repérage des proies par les natices. Le fait qu’elles soient fouisseuses et que leurs proies soient dissimulées dans le sédiment ne facilite pas les études. Les autres espèces de gastéropodes perceurs comme les Muricidés détectent leurs proies par les substances chimiques métaboliques* diffusées par celles-ci. L’osphradium* joue un rôle primordial dans la capacité à détecter des substances chimiques ou chémoréception* à distance mais également le bord du manteau, les tentacules* et le propodium*.
Cette espèce fait l’objet, dans de rares régions d’Italie (mer Ligure et Adriatique), d’une pêche artisanale à la drague. Sa présence sur les marchés n’est cependant qu’occasionnelle.
Sa revente, dans les autres régions de sa zone de répartition, n’est pas rapportée.
Natice : reprise de l'ancien nom de genre Natica qui vient du latin [nates] = fesses, croupe. La coquille est arrondie, bombée comme une fesse.
brillante : aspect de la coquille qui reluit en réfléchissant la lumière.
Euspira : du grec [eu] = bien (fait), vrai et [speira] = enroulement, spire, en rapport avec la spire presque parfaite de la coquille.
nitida : du latin [nitidus] = brillant, luisant, resplendissant.
Numéro d'entrée WoRMS : 151894
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Naticidae | Naticidés | Coquille plus ou moins globuleuse, ovoïde. Dernier tour très grand. Ombilic très visible, ouvert ou recouvert. Ouverture arrondie, demi-circulaire. Opercule corné ou calcaire. Tentacules courts sur la tête. Les lobes mésopodiaux peuvent être rabattus sur la coquille. D'après Lindner 2011:86. |
Sous-famille | Polinicinae | Polinicinés | |
Genre | Euspira | ||
Espèce | nitida |
Sur un fond de sable grossier
La natice brillante vit enfouie dans les fonds sableux, sable fin ou grossier, parfois dans les fonds de maërl.
Le tentacule gauche est visible entre le propodium et la coquille.
Chenal du Four, Brest (29), 30m
04/11/2015
Pied marbré
Le pied est marbré de marron. Le propodium est bien développé en avant et les deux tentacules sont visibles.
Le Cros-de-Cagnes, Cagnes-sur-Mer (06), 8 m
14/08/2016
Après la ponte
Cette natice venait de déposer sa ponte et semblait la quitter.
Trébeurden, côte de Granit Rose (22), 15 m
09/07/2007
Au milieu de sa ponte
La coquille d'un individu dépasse au milieu de sa ponte. Cette dernière a été retournée accidentellement.
Trébeurden, côte de Granit Rose (22), 15 m
09/07/2007
Ponte et enfouissement
Après avoir pondu une natice s'enfouit dans le sable grossier. On notera que la ponte a été retournée accidentellement.
Trébeurden, côte de Granit Rose (22), 15 m
09/07/2007
Enfouissement
Comme toutes les natices, la natice brillante vit enfouie dans les fonds meubles. Le lobe arrière recouvre un peu la coquille.
Chenal du Four, Brest (29), 30m.
04/11/2015
Surface chamarrée
La surface de la coquille est chamois ou fauve agrémentée de lignes spiralées dont les dessins, en chevrons ou en flammes, sont roses à brun-rouge, tout comme le propodium et les tentacules.
Cagnes-sur-Mer (06), 8 m
14/08/2016
Très jeune spécimen
Sur ce très jeune spécimen, la protoconque est encore orangée et le pied est tout blanc.
Cap d’Antibes (06), 6 m
31/12/2013
Dessin ancien
Faces dorsale et ventrale de 2 spécimens à l’ornementation différente.
Dessins n° 12 à 14, planche LIV dans "Iconographie der schalentragenden europäischen Meeresconchylien" vol. II de W. Kobelt édité aux éd. Kreidel, Wiesbaden.
Reproduction de documents anciens
1901
Trois tentatives de perçage
Portion centrale de la valve droite de Limecola balthica présentant un orifice complètement perforé et deux perforations commencées.
Dessin ancien (fig. 1, p. 32) extrait de l’ouvrage de P. Pelseneer « Comment mangent divers gastropodes aquatiques ».
Reproduction de documents anciens
1924
Euspira nitida rampant à la surface du sédiment
Sur cette vue du côté droit, l’opercule est recouvert par un lobe du metapodium lorsque l’animal rampe.
D’après le dessin (fig. 11, p. 111) de Erich Ziegelmeier extrait de l’ouvrage « Zur Fortpflanzungsbiologie der Naticiden (Gastropoda Prosobranchia) », édité en 1961.
Reproduction de documents anciens
1961
Ponte de Euspira nitida vue en coupe
Les œufs avec des grains de sable sont dans l’épaisseur de la ponte. La forme en dôme régulier est caractéristique de cette espèce.
D’après un dessin (fig. 4, p.100) de Erich Ziegelmeier extrait de l’ouvrage « Zur Fortpflanzungsbiologie der Naticiden (Gastropoda Prosobranchia) », édité en 1961.
Reproduction de documents anciens
1961
Quelques coquilles percées
Du haut en bas : Limecola balthica, Macomangulus tenuis, Spisula subtruncata, Donax vittatus. Colonne de gauche : coquilles percées par Euspira nitida ; colonne de droite : coquilles percées par Euspira catena = le diamètre des orifices est différent.
Dunkerque (59), plage
28/02/2021
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Carriker M.R., 1981, Shell penetration and feeding by Naticacean and Muricacean predatory gastropods: a synthesis, Malacologia, 20, 2, 403-422.
Hueslsken Th., Marek C., Schreiber S., Schmidt I., Hollmann M., 2008, The Naticidae (Mollusca: Gastropoda) of Giglio Island (Tuscany, Italy): Shell characters, live animals, and a molecular analysis of egg masses, Zootaxa, 1770, 1-40.
Locard A., Caziot E., 1901, Les coquilles marines des côtes de Corse, Annales de la Société linnéenne de Lyon, 4, 1-81.
Loppens K., 1926, La perforation des coquilles de mollusques par des gastéropodes et des éponges, Annales de la Société Royale Zoologique de Belgique, 57, 14-18.
Pelseneer P., 1924, Comment mangent divers gastropodes aquatiques, Annales de la Société Royale Zoologique de Belgique, 55, 31-45.
Risso A., 1826, Histoire naturelle des principales productions de l'Europe Méridionale et particulièrement de celles des environs de Nice et des Alpes Maritimes, Levrault, Paris, 4, 439p.
Ziegelmeier E., 1954, Beobachtungen über den Nahrungserwerb bei der Naticide Lunatia nitida Donovan (Gastropoda Prosobranchia), Helgoländer wissenschaftliche Meeresuntersuchungen, 5, 1-33.
Ziegelmeier E., 1961, Zur Fortpflanzungsbiologie der Naticiden (Gastropoda Prosobranchia), (Laichringe und Laichakt bei Lunatia nitida Donovan), Helgoländer wissenschaftliche Meeresuntersuchungen, 8, 1, 94-118.
La page d’Euspira nitida dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.
La page d’Euspira nitida sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase.