Coquille globuleuse, spiralée et lisse
Taille moyenne entre 18 et 25 mm
Couleur brun clair à fauve
3 bandes transversales blanches ornées de dessins bruns en chevrons
Ouverture large, semi-circulaire
Ombilic étroit et profond
Opercule calcaire
Pied blanchâtre moucheté de points rouges
Natice de Dillwyn, nacce fasciée
Dillwyn’s moon shell (GB), Nática de Dillwyn (E)
Natica dillwynii Payraudeau, 1826
Nacca fasciata Risso, 1826
Natica dillwynii var. efasciata Pallary, 1900
Tectonatica operculata farolita F. Nordsieck, 1973
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La natice fasciée est présente dans toute la Méditerranée ainsi que dans les archipels des Canaries et du Cap Vert au large des côtes occidentales de l’Afrique.
Cette espèce, peu commune, vit sur les fonds sablo-vaseux des étages infra-* et circalittoral*.
La coquille de cette natice est globuleuse, spiralée et lisse. Les tours de spire* sont peu élevés, la suture* indistincte. Sa taille moyenne oscille entre 18 et 25 mm. L'enroulement est dextre* car il se fait dans le sens horaire quand on regarde l'ombilic*.
Son aspect est luisant et sa couleur blanc-crème, brun clair ou fauve avec 3 bandes transversales caractéristiques blanches ornées de dessins bruns en chevrons. L’ouverture* est large, semi-circulaire, avec un ombilic étroit et profond fermé en partie par un cal en forme de demi-lune. Cette ouverture est fermée par un opercule* calcaire brillant de couleur blanche.
Le pied de l’animal est particulièrement bien développé ; il est de couleur blanchâtre moucheté de points rouges ou orange de tailles et de formes différentes et disposés sans ordre défini. Deux tentacules* sensoriels sont visibles à l’avant de l’animal, ils sont de couleur identique au pied.
Euspira catena : cette espèce est beaucoup plus grande puisqu’elle atteint 40 à 45 mm de diamètre. Sa coquille est décorée d’une rangée spiralée de petites rainures obliques ou flammes brunes à violettes sur les premiers tours de spire*. Le pied est crème clair et l’opercule* corné. Elle est plutôt observée sur des fonds de sable.
Euspira fusca : cette espèce est également plus grande puisqu’elle peut atteindre 40 mm. Sa coquille est dépourvue de dessins (lignes et chevrons) et recouverte d’un fin périostracum* brillant brun clair. Elle est plutôt observée sur des fonds de sable grossier ou de graviers.
Euspira nitida : c’est avec cette espèce que la confusion sera la plus courante. De taille pratiquement identique, elle s’en différencie par le dessin des chevrons des lignes spiralées nettement moins régulier. Outre la Méditerranée, elle est présente en mer du Nord, en Manche ainsi qu’en Atlantique Nord-Est.
A l’image de toutes les natices, Notochoclis dillwynii est carnivore. Elle se nourrit essentiellement de mollusques bivalves. Grâce à un mélange d'enzymes et d'acide et à l'action de sa râpe buccale chitineuse (la radula*), elle perce dans la coquille de sa proie un petit trou caractéristique, conique et parfaitement circulaire, par lequel elle introduit son siphon, le proboscis*, pour se nourrir : elle injecte ses sucs digestifs dans la coquille de sa proie, puis aspire le contenu prédigéré et liquéfié.
Les natices sont de sexes séparés. Chez ces espèces gonochoriques* la fécondation est interne.
La reproduction a lieu de la fin du printemps à l’été.
Les femelles de Notochoclis dillwynii pondent des œufs qui sont agencés de façon particulière dans un ruban spiralé de 1 à 2 tours (voire 3 à 5) de 20 à 40 mm de diamètre extérieur. Ce ruban est constitué de mucus imprégné de grains de sable grossier. Le sable assure la solidité, la substance gélatineuse la flexibilité et la protection des œufs. Chaque ruban contient, dans des capsules, des milliers d'œufs qui éclosent entre 4 et 7 jours sous forme de larves* planctoniques*. Ces dernières achèveront leur développement dans la colonne d'eau.
On retrouve parfois les rubans échoués sur les plages de sable.
La coquille vide de Notocochlis dillwynii est souvent utilisée par de petits pagures.
Les lobes latéraux du manteau* enrobent la quasi-totalité de la coquille quand l’animal est en activité et empêchent de la sorte l'implantation d'organismes épibiontes*. Dans des circonstances normales, cette espèce ne se rétracte jamais dans sa coquille, cela impliquerait de vider des espaces internes (hydrosquelette) et empêcherait alors une locomotion normale.
Cette espèce évite d’être émergée.
La technique de forage des proies a intrigué de nombreux scientifiques. De ce fait un grand nombre d’études sur les gastéropodes perceurs ont été publiées.
Il y a très peu d’informations sur le repérage des proies par les natices. Le fait qu’elles soient fouisseuses et que leurs proies soient dissimulées dans le sédiment ne facilite pas les études. Les autres espèces de gastéropodes perceurs comme les Muricidés détectent leurs proies par les substances chimiques métaboliques* diffusées par celles-ci. L’osphradium* joue un rôle primordial dans la capacité à détecter des substances chimiques ou chémoréception* à distance mais également le bord du manteau, les tentacules* et le propodium*.
Natice : du latin [natex] = nom d'un coquillage d'après Ulysse Aldrovandi, naturaliste italien du XVIème siècle. Natice est la reprise de l'ancien nom de genre Natica.
fasciée : qui porte des bandes, les 3 lignes spiralées sur la coquille.
Notocochlis : du grec [notos] = dos et [kochlos] = petit coquillage enroulé en spirale. Le dos de cette natice est bien enroulé comme un escargot.
dillwynii : en hommage au naturaliste et conchyliologiste anglais L.W. Dillwyn (1778-1855) auteur d’un ouvrage important pour la systématique des mollusques : Descriptive Catalogue of Recent Shells (1817).
Numéro d'entrée WoRMS : 720578
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
| Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
| Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
| Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
| Famille | Naticidae | Naticidés | Coquille plus ou moins globuleuse, ovoïde. Dernier tour très grand. Ombilic très visible, ouvert ou recouvert. Ouverture arrondie, demi-circulaire. Opercule corné ou calcaire. Tentacules courts sur la tête. Les lobes mésopodiaux peuvent être rabattus sur la coquille. D'après Lindner 2011:86. |
| Sous-famille | Naticinae | Naticinés | |
| Genre | Notocochlis | ||
| Espèce | dillwynii |
Gastéropodes à coquille unique : escargots subaquatiques et assimilés (ex. Prosobranches et Hétérobranches/Pulmonés)
Coquille spiralée bien visible non recouverte par le manteau
Aspect général
La coquille, lisse et luisante, mesure une vingtaine de mm.
Sausset-les-Pins (13), de nuit.
31/07/2018
Gastéropodes à coquille unique : escargots subaquatiques et assimilés (ex. Prosobranches et Hétérobranches/Pulmonés)
Coquille spiralée bien visible non recouverte par le manteau
Coquille avec bandes et chevrons
La couleur de la coquille est blanc-crème, brun clair ou fauve avec 3 bandes transversales caractéristiques blanches ornées de dessins bruns en chevrons.
Sausset-les-Pins (13), de nuit.
31/07/2018
Pied largement étalé
Par petit fond, en plongée de nuit, cet individu nous permet d'apprécier toute la beauté de son pied largement étalé.
Cros-de-Cagnes, (06), 5 m, de nuit
13/05/2017
Tentacules sensoriels
La tête porte deux longs tentacules sensoriels de couleur identique au pied.
Cros-de-Cagnes (06), 6m, de nuit
15/06/2017
Corps blanchâtre parsemé de points orange
L’animal est de couleur blanchâtre, moucheté de points rouges ou orange irréguliers et disposés sans ordre défini (ici 2 individus de taille différente).
Calahonda, Grenade, Espagne, Méditerranée, 10-18 m
09/06/2017
Coquille globuleuse
La coquille de cette natice est globuleuse et spiralée.
Agay (83), 7 m
08/03/2014
Opercule calcaire
L’ouverture est large, semi circulaire, avec un ombilic étroit et profond fermé en partie par un cal en forme de demi-lune. Cette ouverture est fermée par un opercule calcaire.
Agay (83), 7 m
08/03/2014
Enroulement dextre
Le sens d'enroulement de la coquille est dextre (signifie vers la droite). C'est le sens de rotation des aiguilles d'une montre.
Sausset-les-Pins (13), de nuit.
31/07/2018
Sur fond vaseux
Cette espèce, peu commune, vit sur les fonds sablo-vaseux des étages infra- et circalittoral.
Cagnes-sur-Mer (06), de nuit
13/05/2017
En Méditerranée
La natice fasciée est présente dans toute la Méditerranée.
Les Jardins de Sausset, Sausset-les-Pins (13), 10 m
09/09/2016
Animal et sa ponte
On voit ici l’animal près de sa ponte. Les œufs sont agencés de façon particulière dans un ruban spiralé de plusieurs tours, constitué de mucus imprégné de grains de sable grossier.
Sec Saint-Pierre, Antibes (06), 12 m
23/07/2013
Vues de différents côtés
Vues : côté ouverture (27), par-dessus (28).
Dessins extraits de la planche V de « Catalogue descriptif et méthodique des annélidés et des mollusques de l'île de Corse" par B.C. Payraudeau.
Reproduction de documents anciens
1826
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Hueslsken Th., Marek C., Schreiber S., Schmidt I., Hollmann M., 2008, The Naticidae (Mollusca: Gastropoda) of Giglio Island (Tuscany, Italy): Shell characters, live animals, and a molecular analysis of egg masses, Zootaxa, 1770, 1-40.
Locard A., Caziot E., 1901, Les coquilles marines des côtes de Corse, Annales de la Société linnéenne de Lyon, 4, 1-81.
Payraudeau B. C., 1826, Catalogue descriptif et méthodique des Annélides et des Mollusques de l'île de Corse, Paris, 218p. + 8 pl.
Risso A., 1826, Histoire naturelle des principales productions de l'Europe Méridionale et particulièrement de celles des environs de Nice et des Alpes Maritimes, Levrault, Paris, 4, 439p.
La page de Notocochlis dillwynii dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.
La page de Notocochlis dillwynii sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase.
