Elysie verte

Elysia viridis | (Montagu, 1804)

N° 928

Méditerranée, Atlantique, Afrique du Sud

Clé d'identification

Couleur verte, voire rougeâtre ou brunâtre
Deux rhinophores enroulés et 2 parapodies
Points blancs bleus ou verts
Longueur allant jusqu'à 50 mm

Noms

Noms communs internationaux

Green Elysia (GB), Lumachina verde maggiore, elisia (I), Elysia verde (E), Grüne Samtschnecke (A), Groene zeenaaktslak(NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Laplysia viridis Montagu, 1804
Aplysiopterus neapolitanus Delle Chiaje, 1830
Actaeon elegans de Quatrefages, 1844
Elysia fusca Philippi, 1844
Elysia pagenstecheri Marcus Ev., 1982

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique, Afrique du Sud

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette espèce se rencontre en Atlantique de la Grande Bretagne au Maroc, aux Canaries, à Madère, aux Açores et au Cap Vert, ainsi qu'en Méditerranée. Elle a également été observé en Afrique du Sud.

Biotope

On rencontre principalement E.viridis sur son lieu de nutrition et sur des fonds rocheux colonisés par des algues : vertes, rouges, brunes et des phanérogames : posidonies, zostères. De la surface jusqu'à 20 mètres de profondeur environ.

Description

Limace de mer pouvant atteindre 50 mm de longueur, Elysia viridis arbore le plus souvent une couleur verte d'où son nom. En revanche, on peut la rencontrer sous des couleurs plus « chaudes » : rougeâtre voire brunâtre. Son manteau* est parsemé de petits points blancs, bleus ou verts.
Elysia viridis possède 2 rhinophores* enroulés très visibles, au pied desquels se trouvent 2 points noirs : les taches oculaires. Elle possède également 2 petits tentacules* pédieux* et 2 parapodies* dorsales en forme d'ailes, bordées de blanc, qui s'étendent sur toute la longueur du corps. Sur certains individus, entre ses parapodies, on peut voir un système de vaisseaux dorsaux s'anastomosant. La coquille est inexistante.

Espèces ressemblantes

Elysia timida (Risso, 1818) : couleur blanche avec points rouges.

Elysia flava (Verrill, 1901) : corps jaunâtre translucide, parapodies bordées de blanc et au travers desquelles il est possible de voir des amas verts.

Elysia margaritae (Thompson & Jaklin, 1988) : cette élysie peut atteindre la taille de 40 mm de long, au max. Le corps est vert-jaunâtre pâle avec des taches superficielles bleues sur la face extérieure des parapodes ainsi que rougeâtres à blanchâtres ici ou là. On peut noter la présence de pustules blanches sur le bord des parapodies.

Elysia hetta (Perrone, 1990) : espèce décrite dans le golfe de Tarente.

Elysia translucens Pruvot-Fol, 1957 : animal plutôt triangulaire, verdâtre quasi transparent. Parfois quelques petits points foncés ou taches blanches mais la transparence laisse entrapercevoir l'anatomie interne. Certains auteurs estiment que la ressemblance avec E. viridis est telle que l'on ne peut distinguer les deux espèces seulement en les conservant dans le formol puis en attendant qu'une décoloration totale ait lieu. E. translucens deviendrait alors entièrement blanche, tandis que E. viridis conserverait un un pigment grisâtre.

Bosellia mimetica Trinchese, 1891 : la bosellie est plutôt ronde et plate, difficile à trouver. Ce sacoglosse est entièrement vert, bien que parfois marqué de brun ou de blanc pour parfaire le mimétisme avec les articles* de l'algue Halimeda tuna sur laquelle on le rencontre (ainsi que sur Flabellia petiolata).

Alimentation

Elysia viridis se nourrit d'algues vertes, rouges ou brunes (comme Acetabularia sp., Bryopsis sp., Cladophora sp., Codium sp., Ulva sp., Vaucheria sp.), et d'autres phanérogames (posidonies, zostères.)
Selon Fretter (1941), Elysia applique sa face contre la surface d'un Codium et tandis qu'une sécrétion des glandes péribuccales et pédieuses (relatif au pied du mollusque) assurent une ferme adhérence, le sommet de l'odontophore* portant la radula* dirigée vers l'arrière fait saillie et se rétracte. La membrane cellulaire de l'algue se perfore et Elysia peut ainsi se délecter du contenu cellulaire en l'aspirant.

Reproduction - Multiplication

Elysia viridis est hermaphrodite*. Lors de l'accouplement dit « simultanément réciproque », les 2 individus jouent simultanément le rôle de mâle et femelle. Ils se disposent tête-bêche, flanc droit contre flanc droit ou tête contre tête, queue contre queue.
Les œufs blancs, de diamètre de 0,06-0,07 mm, sont déposés dans des masses gélatineuses allongées, plus ou moins filamenteuses et enroulées en spirale. L'éclosion suit de quelques jours le dépôt de la ponte et presque toujours au stade larve* véligère nageuse à coquille et opercule. Elle mène une vie libre dans le plancton* et se métamorphose au contact d'animaux ou de végétaux. Une seule génération annuelle.

Vie associée

Association avec les chloroplastes* des végétaux ingérés.

Divers biologie

Elysia viridis récupère les chloroplastes et parvient à les faire assimiler à ses propres cellules, on parle de kleptoplastie* (de kleptein = voler et plaste = chloroplaste) qui signifie littéralement "vol de chloroplastes". Les chloroplastes ainsi stockés peuvent rester viables durant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Ils fournissent à notre limace des sucres issus de la photosynthèse* dont elle pourra se nourrir. Les parapodies sont souvent largement étalées afin d'offrir, probablement, un maximum de surface aux rayons lumineux.

La radula est unisériée où seule subsiste la dent rachidienne (0-1-0) soit une seule dent par rangée. La dent usée d'E. viridis ne tombe pas, elle s'accumule dans une sorte de sac (d'où le nom de Sacoglosse pour l'ordre) en raison de la différenciation d'un asque (ou cæcum) en arrière de la radula.

Les points noirs au pied des rhinophores sont les taches oculaires, zones d'afférences lumineuses qui permettent sans doute à l'élysie de distinguer des contrastes de lumières et d'ombres.

Quand E. viridis est dérangée ou attaquée, elle peut produire un mucus défensif contenant des polypropionates [Gavagnin et coll., 1994] sécrétés de novo ( c'est à dire nouvellement synthétisées car absente chez les algues) chez la limace de mer, ayant un effet « repousse-prédateur ».

L'autre moyen de défense d'E. viridis est plus passif, il s'agit de l'homochromie*. E. viridis se camoufle naturellement grâce à son alimentation qui lui fournit une couleur verdâtre. Ceci lui garantit une parfaite harmonie de couleur avec les frondes* des végétaux verts sur lesquels on peut la trouver.

Informations complémentaires

La locomotion d'Elysia viridis met en jeu la ciliature, la musculature, le pied et parfois les parapodies avec lesquelles elle peut nager.

Au cours d'expériences en aquarium, Stiliger vesiculosus, un autre petit Sacoglosse, a mangé les œufs d'E. viridis.

Origine des noms

Origine du nom français

Traduction littérale du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Elysia : du latin [Elysium] = l'Elysée (séjour des héros et des hommes vertueux après leur mort) et du grec [Elusia] = « Iles Bienheureuses », là où les héros et âmes vertueuses venaient se reposer.

viridis : en latin = vert.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Sacoglossa Sacoglosses

Coquille à paroi fine et en forme d’œuf ou de 2 valves, ou absente. Les espèces sans coquille sont pourvues de parapodies ou de cérates. 2 paires ou pas de tentacules sur la tête (rhinophores en tube).

Famille Plakobranchidae Plakobranchidés
Genre Elysia
Espèce viridis

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