Grande taille : jusqu'à 12 cm
Allure aplatie, manteau à bords larges
Teinte jaune moutarde ou colorée ou tachée de brun, de rose, de vert ou de blanc
Dos recouvert de tubercules épais et spiculeux de différentes tailles
Rhinophores lamellés et disposant d'un fourreau
Tentacules buccaux réduits
8 à 10 branchies tripinnées, donnant un aspect buissonnant
Doris citron
Sea lemon (GB), Limón de mar (E), Limao do mar (P), Meerzitrone, warzige Sternschnecke (D), Citroenslak (NL)
Ce doris pouvant présenter de nombreuses variations de robe et ayant une aire de répartition assez large a de ce fait d'assez nombreux synonymes :
Doris argo Pennant, 1777, not Bohadsch, 1761
Archidoris tuberculata Müller, 1778 ; Cuvier, 1804
Doris obvelata Fabricius, 1797, not Müller, 1776
Doris flavipes Leuckart, 1828
Doris areolata Stuwitz, 1836
Doris britannica Johnston, 1838
Doris montagui Johnston, 1838
Doris leuckarti delle Chiaje, 1841
Doris mera Alder & Hancock, 1844
Doris flammea Alder & Hancock, 1844
Doris schembrii Vérany, 1846
Doris argus Bergh, 1871 in Môrch, 1871
Archidoris pseudoargus (Rapp, 1827)
Ce dernier nom se rencontre très fréquemment dans la littérature aujourd'hui encore, mais d'après notre site de référence à ce sujet il n'est plus valide.
Atlantique Nord-Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le doris citron est observé depuis l'Islande jusqu'en Méditerranée.
Doris pseudoargus est une espèce qui se rencontre depuis la zone intertidale*, elle n'est pas rare sous les blocs rocheux de l'estran, jusqu'à 300 m de profondeur. Supportant les faibles salinités, elle est présente dans la mer Baltique.
En Manche et mer du Nord, où il est souvent fréquent, ce nudibranche est un des plus grands : il peut atteindre une longueur de 12 cm. Il présente une allure pouvant être assez aplatie, et son manteau possède un bord large. Son nom vernaculaire témoigne de sa teinte jaune moutarde fréquemment observée, mais il peut être aussi coloré ou taché de brun, de rose, de vert ou de blanc, selon le milieu où il vit. Cette variété de teintes en fait une espèce assez spectaculaire à ce niveau. Ses teintes lui permettent un camouflage souvent efficace. Une variété « flammea » (présente en Irlande et en Scandinavie) est entièrement rougeâtre. Le dos est recouvert de tubercules épais et spiculeux* de différentes tailles.
Les rhinophores* sont lamellés et disposent d'un fourreau. En avant de la tête on trouve des tentacules buccaux réduits. Il y a 8 à 10 branchies tripinnées*, donnant un aspect buissonnant, et qui sont souvent blanches ou jaune pâle. Cryptobranche*, ce doris se présente souvent avec les branchies rétractées.
Il semblerait, mais c'est à vérifier, et toute info sur ce sujet serait la bienvenue, que c'est dans les mers les plus septentrionales de son aire de répartition que les individus à teinte jaune se rencontrent plutôt...
Geitodoris planata a longtemps été confondu avec Doris pseudoargus.
Il s'en distingue toutefois par les caractéristiques suivantes :
- sa robe est souvent brune, moins variée en couleur que Doris pseudoargus et possède le plus fréquemment des motifs étoilés : autour d'un plus gros tubercule* très clair s'étendent d'autres tubercules clairs eux aussi
- sous le manteau il possède des taches brun foncé
- il ne dépasse pas 6,5 cm de long le plus souvent (mais certains font près du double !) alors que Doris pseudoargus peut atteindre 12 cm
- son allure générale est encore plus aplatie que celle de Doris pseudoargus
- il possède des tentacules buccaux (visibles par dessous uniquement hélas !)
- ses tubercules dorsaux sont plus petits
- son manteau possède une texture qui semble plus rigide et qualifiée de "croquante".
Si on peut voir la ponte à côté de l'animal, celle de Geitodoris planata se présente avec le bord supérieur assez ondulé, ce qui est peu ou pas le cas chez Doris pseudoargus.
Jorunna tomentosa prend parfois, notamment dans sa distribution atlantique, une teinte orangée. Pour la discriminer de Doris pseudoargus, il suffit d'observer le tégument spiculeux, bien plus fin chez la jorunna, et de noter la présence ou pas de taches sombres.
Comme les autres doridiens de sa famille, le doris citron se nourrit d'éponges, principalement d'Halichondria panicea et d'Hymeniacidon perlevis. On cite également parmi ses proies Halichondria bowerbanki et Suberites ficus.
Ces mollusques sont hermaphrodites, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes pendant un accouplement croisé.
Le cycle de vie de Doris pseudoargus est annuel. En général, les juvéniles grandissent durant l'automne et l'hiver, et ensuite vient au printemps une longue période de reproduction.
Après celle-ci les individus meurent. Des périodes de reproduction ont toutefois été observées tout au long de l'année sauf en novembre. La ponte est une large spirale blanchâtre, jaune ou orangée qui peut comprendre 300 000 œufs. Contrairement à d'autres espèces proches, le bord supérieur de la ponte n'est pas ondulé, ou ne l'est que modérément. Le volume important de la ponte de ces organismes, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéinique qui entoure les capsules d'œufs. Dans une eau à 10 °C l'éclosion survient après 28 jours.
Sur les branchies, le crustacé Lichnomolgus agilis (Leydig) a déjà été observé.
Aux Shetland, le doris citron a été utilisé comme appât de pêche.
C'est à cause de sa teinte jaune fréquente que ce doris est nommé citron de mer.
Doris est le nom d'une Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 Néréides, doris signifierait en grec "donne en abondance".
pseudoargus, directement repris du grec [pseudo], et qui signifie "faux" et de [argus], car décrit en comparaison avec Doris argus Philippi, 1844. Toutefois ce dernier est un synonyme de Platydoris argo (Linnaeus, 1767).
argus est un personnage mythologique, préposé par Junon à la garde de Io, belle jeune fille dont son mari Zeus était tombé amoureux... Les taches de l'animal rappelleraient les cent yeux d'Argus.
Numéro d'entrée WoRMS : 181228
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Dorididae | Dorididés | Corps ovale allongé, manteau épais et large portant des tubercules parfois pédonculés ou disposés en rangées. Rhinophores rétractiles avec lamelles et comme les branchies souvent à proximité de tubercules « protecteurs ». Rainure sur les tentacules oraux. |
Genre | Doris | ||
Espèce | pseudoargus |
Sur une laminaire
Ce citron de mer promène son pied sur un thalle de laminaire balancé légèrement par le ressac.
Trégastel (22), 4 m
01/05/2009
Citron vif
Un individu à la teinte jaune particulièrement vive, sur une épave de la Manche orientale. Au-dessus de lui, et devant lui, des petites anémones Diadumene cincta
Boulogne-sur-Mer (62) 20 m
12/06/1992
Citron pâle
Un individu couleur citron très pâle sur une épave de mer du Nord.
Dunkerque (59), 20 m
25/06/2006
Teinte rose
Un bel individu, de profil, en Manche occidentale.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Sous une pierre
Ce citron de mer, de couleur rose, rampe sous une pierre. Effrayé, il a rétracté ses branchies et ses rhinophores, peu visibles ici. Observez son manteau hérissé de petits tubercules.
Plougastel, Pointe de l'Armorique (29), 5 m
08/2008
Robe polychrome
Dans une "grotte" des falaises du Cap Fréhel cet individu plutôt polychrome ne passait pas inaperçu.
Cap Fréhel (22), 10 m
08/08/2008
Détail du tégument
Cette prise de vue rapprochée permet de voir que le dos est recouvert de tubercules épais et spiculeux de différentes tailles.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Bouche et structures génitales
Ce cliché particulièrement intéressant nous permet de voir la bouche de ce doris, à l'extrémité d'une protubérance bien gonflée. On peut remarquer par ailleurs l'absence de tentacules buccaux.
Sur le côté droit du corps, on peut voir également les structures génitales, proéminentes ici, l'individu étant très proche d'un autre de son espèce, avec qui un accouplement devait être d'actualité...
Cap Frehel (22), 10 m
09/08/2008
Branchies
Il y a 8 à 10 branchies tripinnées*, donnant un aspect buissonnant, et qui sont souvent blanches ou jaune pâle.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Cryptobranche
Cryptobranche*, ce doris se présente souvent avec les branchies rétractées.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Rhinophores lamellés
Les rhinophores sont lamellés, en oblique, et il semble bien qu'ils se terminent par une petite structure tubulaire (voir du côté droit).
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Fourreaux de rhinophores
Chaque rhinophore dispose d'un fourreau dans lequel il peut se rétracter.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Nutrition
Ce doris, comme tant d'autres, se nourrit de spongiaires. Celui sur lequel il se trouve : Hemimycale columella, n'est pourtant pas répertorié dans ses proies favorites...
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Accouplement
Ces mollusques sont hermaphrodites, les individus s’échangeant simultanément leurs gamètes pendant un accouplement croisé.
On peut apprécier la différence de taille et de teintes entre les individus !
Cap Frehel (22), 15 m
11/05/2008
Faux accouplement
Il ne s'agit pas d'un accouplement : les deux individus sont tête bêche sur leur flanc gauche, et c'est sur le flanc droit que sont les organes d'accouplement !
Rivière d'Etel (56), 19 m
10/05/2008
Ponte de citron
De belle couleur citron, ce doris dépose sa ponte.
Iles Saint-Marcouf (50), 10 m.
20/06/2009
Ponte en cours
Un individu en cours de ponte semble-t-il, celle-ci est déjà bien gonflée par l'eau.
Cap Frehel (22), 10 m
09/08/2008
Après la ponte
C'est souvent quand on trouve des individus proches de leur ponte que l'on peut faire attribuer celle-ci à une espèce en particulier.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Ponte blanche
La ponte est une large spirale, blanchâtre le plus souvent, qui peut comprendre 300 000 œufs. Contrairement à d'autres espèces proches, son bord supérieur n'est pas ondulé, ou ne l'est que modérément. Le volume important de la ponte de ces organismes, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéinique qui entoure les capsules d'œufs. Dans une eau à 10 °C l’éclosion survient après 28 jours.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Ponte jaune
Certaines pontes peuvent se présenter avec une teinte jaune.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Ponte orangée
Certaines pontes peuvent se présenter avec une teinte orangée.
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Ponte sur l'estran
Deux pontes de couleur différente, pourtant de la même espèce, sur l'estran normand.
Agon-Coutainville (50), estran
30/03/2014
Fin de vie
Il est somme toute plutôt rare d'observer un nudibranche mort. Celui-ci, dans un secteur riche en ponte, devait sans doute avoir pondu récemment, ce qui est souvent chez cette espèce un prémice de la fin de vie...
Cap Fréhel (22), 15 m
11/05/2008
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Rudman, W.B., 2001 (June 12), Archidoris pseudoargus (Rapp, 1827). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.