Thalle de 15 cm de hauteur maximale, brun-jaunâtre opaque et membraneux, sans nervure
Segments droits, de 3 à 4 mm de largeur, extrémités en forme de spatules
Dichotomies peu nombreuses dans un plan
Fixation par stolon
Sur la roche photophile à faible profondeur
Dilophus spiralé, dictyote spiralée, dictyote ligulée
Twisted ribbons (GB), Abanico espatulado (E)
Dictyota ligulata Kützing, 1847
Dictyota dichotoma var. spiralis (Montagne) P.Crouan & H.Crouan, 1867
Dictyota dichotoma var. elongata P.Crouan & H.Crouan, 1867
Dictyota linearis var. spiralis (Montagne) Ardissone, 1883
Dictyota fasciola var. ligulata (Kützing) Vinassa, 1892
Neurocarpus appendiculatus Schousboe, 1892
Neurocarpus complanatus Schousboe, 1892
Neurocarpus crispatus Schousboe, 1892
Dilophus ligulatus (Kutzing)Feldman, 1937
Dilophus spiralis (Montagne) G.Hamel, 1939
Méditerranée, Atlantique Est tempéré
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Dictyota spiralis est présent en Méditerranée, en mer Noire et en Atlantique Est, des îles Britanniques aux Canaries et à la Mauritanie.
Cette algue est visible du printemps à l'automne, sur les roches superficielles bien éclairées en mode calme (faciès RIPC : roche infralittorale* photophile* de mode calme). Elle se caractérise par une faible amplitude bathymétrique* (quelques mètres).
Dictyota spiralis présente un thalle* érigé en forme de rubans étroits de 15 cm de hauteur maximale et de 3 à 4 mm de largeur. Le thalle est opaque, membraneux, de couleur brun-jaunâtre, avec des extrémités parfois iridescentes de couleur verdâtre. Les lanières sont dépourvues de nervure médiane.
La ramification est pseudodichotome* dans un plan. Les dichotomies sont peu nombreuses. Les lanières sont le plus souvent droites mais parfois elles peuvent présenter l'amorce d'une légère spiralisation. Des individus ne présentant qu'une seule dichotomie sont souvent rencontrés.
Les segments terminaux sont droits, plus larges que ceux de la base du thalle et en forme de spatules à apex* arrondi.
Les deux faces du thalle portent des groupes de poils isolés.
Le thalle est fixé au substrat* par des stolons*. La croissance se fait par dichotomie à partir d'une cellule apicale*.
En coupe transversale, le thalle présente une médulla* centrale de grosses cellules incolores et un cortex* monostromatique* de petites cellules colorées. La médulla, monostromatique dans la plus grande partie du thalle, devient polystromatique* dans la région basale.
En Méditerranée, le risque de confusion est grand avec d'autres espèces. La mesure de la largeur du thalle, la disposition dans un plan des lanières et la forme en spatules des extrémités permettent de faire le tri sous l'eau, mais parfois une analyse microscopique sera aussi nécessaire :
Dictyota fasciola (Roth) J.V. Lamouroux : très ressemblante, pouvant atteindre 20 cm de hauteur, elle présente un thalle brun clair à verdâtre de 1 à 2 mm de largeur, à lanières pseudodichotomes souvent fortement spiralées, et à extrémités pointues (aiguës). Elle est présente en Méditerranée et dans l'Atlantique Est tempéré.
D. dichotoma var. dichotoma (Hudson) J. V. Lamouroux : cette espèce présente de fortes variations morphologiques. Le thalle, en forme de ruban membraneux de 3 à 10 mm de largeur, peut atteindre 25 cm de hauteur. Il est plus fin et translucide que ceux des espèces précédentes. Les ramifications sont nombreuses et régulièrement dichotomes dans un plan. La surface est recouverte de nombreux groupes de poils. La couleur est marron jaunâtre, avec souvent une iridescence bleu-vert dans l'eau. Le thalle est fixé sur le substrat par des rhizoïdes*. La médulla est toujours monostromatique. L'algue est très fréquente sur parois verticales et les roches inclinées près de la surface (0 - 2 m) mais se rencontre également en profondeur jusqu'à une trentaine de mètres. L'espèce est signalée dans le monde entier mais sa distribution réelle pourrait bien être limitée à la Méditerranée et à l'océan Atlantique.
D. dichotoma var. intricata (C. Agarth) Greville : cette variété présente un thalle pouvant atteindre 25 cm de hauteur, en forme de ruban membraneux de 10 mm de largeur à la base mais dont les ramifications terminales s'enchevêtrent et s'amenuisent jusqu'à 1 mm de largeur. Elle présente de nombreuses dichotomies divariquées* (angle très ouvert par rapport à l'axe), et de nombreux groupes de poils sur la surface. La couleur est marron jaunâtre, avec des iridescences vertes dans l'eau. La médulla est toujours monostromatique. De distribution très large dans les océans, elle se rencontre dans les lieux bien éclairés sur les roches ou en épiphyte*.
D. cyanoloma Tronholm, De Clerck, Gomez Garreta & Rull Lluch : le thalle, en forme de ruban membraneux de 5 à 6 mm de largeur, est légèrement spiralé et peut atteindre 20 cm de hauteur. Les ramifications sont régulièrement dichotomes dans un plan. Les marges du thalle sont ondulées et portent de petites denticulations visibles seulement sous la binoculaire. La couleur est marron foncé. Les marges présentent sous l'eau une belle iridescence bleue caractéristique. La surface des lanières est ponctuée de nombreux groupes de poils. Le thalle est fixé sur le substrat par des rhizoïdes. La médulla est toujours monostromatique. Cette algue se rencontre près de la surface, souvent dans des situations ombragées. Sa distribution est large depuis la Méditerranée et l'Atlantique jusqu'à l'Indo-Pacifique tropical et subtropical.
D. mediterranea (Schiffner) G.Furnari : le thalle, de 3 à 10 cm de hauteur, est étroit (de 0,5 à 1 mm de largeur), avec quelques ramifications dichotomes. Les lanières sont assez rigides, de forme cylindrique et présentent des sections comprimées. La couleur est marron-jaunâtre, sans iridescence. La base est fixée au substrat par des rhizoïdes. La médulla est presque entièrement polystromatique. Elle est endémique* de Méditerranée.
D. implexa (Desfontaine) J.V. Lamouroux : le thalle peut atteindre 14 cm de hauteur et une largeur uniforme très petite variant de 0,5 à 1,5 mm selon les individus. Les lanières sont membraneuses et aplaties. Les ramifications dichotomes sont nombreuses et très divariquées (angle = ou > 90°), surtout au niveau des extrémités. La couleur est vert jaunâtre et les marges sont iridescentes. La médulla est toujours monostromatique.
Rugulopteryx okamurae (E.Y.Dawson) I.K.Hwang, W.J.Lee & H.S.Kim : cette Dictyotale originaire du Pacifique Ouest a été introduite accidentellement dans le bassin de Thau. A ce jour, elle ne présente pas un comportement envahissant. Le thalle est ondulé, avec des ramifications dichotomes. Il peut atteindre 10 cm de hauteur. La couleur est marron jaunâtre, sans iridescence. Elle est attachée au substrat par des rhizoïdes et se développe le long d'un stolon. Elle se distingue en coupe transversale par sa médulla monostromatique au centre des lanières et polystromatique au niveau des marges.
Dictyopteris spp. : ce genre se distingue des autres genres de Dictyotales en lanières par leurs thalles pseudodichotomes pourvus d'une nervure médiane épaisse et visible à l'œil nu.
Taonia spp. : ce genre se distingue des autres genres de Dictyotales en lanières par leurs thalles à ramification irrégulière, jamais dichotome (aspect de lanières déchirées) et par leur croissance marginale à partir d'une rangée de cellules apicales (et non une seule cellule). Voir par exemple Taonia atomaria.
Les algues fabriquent les sucres de leur biomasse par photosynthèse*. Ce processus de transformation de l'énergie lumineuse en énergie chimique grâce à des pigments de type chlorophylle, n'est possible que dans une situation d'éclairement. Cependant la quantité de lumière nécessaire est très variable selon l'espèce.
Le cycle de reproduction est diphasique isomorphe : gamétophyte* et sporophyte* sont semblables. L'espèce est dioïque* : les gamètes* mâles et femelles sont regroupés dans des sores*. Les sporocystes* sont disposés sur le thalle en petits groupes (visibles à la loupe). Les gamétophytes sont très rares.
La surface des thalles porte parfois des proliférations qui sont des spores germées sur le thalle.
En coupe transversale, on peut observer :
Le cortex est constitué d'une seule couche de petites cellules pigmentées, de forme presque carrée.
Cette algue a des propriétés antibiotiques reconnues.
Dictyote spatulée reprend une des caractéristiques morphologiques de cette algue.
Il est d'usage chez les végétaux de franciser le nom scientifique. Le nom de Dictyote spatulée est une proposition du site DORIS.
Du grec [dictyota] = en forme de filet,
spiralis : du latin [spīra] = spirale, enroulement.
Pour information : ligulatus (latin) = en forme de bande étroite.
Numéro d'entrée WoRMS : 145379
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Dictyotales | Dictyotales | Ramification dichotome* (division en deux de façon régulière). |
Famille | Dictyotaceae | Dictyotacées | |
Genre | Dictyota | ||
Espèce | spiralis |
Spatule
Les ramifications se divisent en deux dans un plan, légèrement spiralées. Les segments terminaux sont droits, en forme de spatules aux apex obtus.
Côte Bleue (13), Moulon, 6 m
10/05/2009
Touffes de poils
A très faible profondeur, un tapis de jeunes D. spiralis au thalle de quelques cm de hauteur. Remarquez les touffes de poils de part et d'autre du thalle.
Golfe d'Ajaccio (2A), Isolella, PMT, 20 cm
12/08/2015
Pointes vert fluo
Le thalle est opaque, membraneux, de couleur brun-jaunâtre, avec des extrémités parfois iridescentes de couleur verdâtre, bien visibles ici.
La Ciotat (13), 50 cm
27/12/2015
Sur la surface du thalle
On aperçoit de petites proliférations à la surface de certaines lanières.
Côte Bleue (13), Port des Tamaris, 0,3 m
01/04/2013
Touffe de thalles avec spores
La surface des thalles porte des proliférations qui sont des spores germées sur le thalle.
Toulon (83), plage de la Mitre, environ 1 m de profondeur
23/06/2017
Salade de dictyotes
Pas facile de s'y retrouver dans les dictyotes. On reconnaît au centre Dictyota spiralis, avec ses extrémités arrondies. Les autres, plus fines, pourraient être un mélange de Dictyota dichotoma (Hudson) J.V. Lamouroux et de Dictyota dichotoma var. intricata (C.Agardh) Greville.
Argelès sur Mer (66), La Moulade, 16 m
28/05/2015
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Tronholm A., Steen F., Tyberghein L., Leliaert F., Verbruggen H., Siguan M.A.R., De Clerck O., 2010, Species delimitation, taxonomy, and biogeography of Dictyota in Europe (Dictyotales, Phaeophyceae), Journal of Phycology, 46(6), 1301-1321.
Verlaque M., Steen F., De Clerck O., 2009, Rugulopteryx (Dictyotales, Phaeophyceae), a genus recently introduced to the Mediterranean, Phycologia, 48(6), 536-542.
La page sur Dictyota spiralis sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Dictyota spiralis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN