Corps oblong, tête pointue et pédoncule caudal puissant, taille maximale 38 cm
Deux premiers rayons de la dorsale beaucoup plus hauts que les autres
Caudale arrondie
Couleur brun rouge à verdissant, quatre bandes vertes au dessin irrégulier sur la tête
Phase terminale caractérisée par une barre blanche verticale sur les flancs
Phase initiale caractérisée par des ocelles bleus bordés de noir dans les deux tiers postérieurs des flancs et sur la caudale
Coris à points bleus, coris africain, clarisse africain.
Valenciennes la nomme la girelle étoilée (sous le nom scientifique de Julis stellatus).
African coris, african wrasse, african sans wrasse, false clownwrasse (GB), Doncella africana, pez coris africano (E), Afrika-Junker (D), Caralete africana (Mozambique), Afrikaanse coris (Afrique du Sud)
NB : le nom “african coris” est aussi attribué à Coris gaimard. Cela tient probablement au fait que la distribution de cette espèce a longtemps inclus l’ensemble de l’océan Indien.
Julis cuvieri Bennett, 1831
Julis stellatus Valenciennes, 1839
Coris africana Smith, 1957
Coris gaimard africana Smith, 1957
Mer Rouge et océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L’espèce est présente en mer Rouge et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien.
Sur la bordure ouest de l’océan Indien, on la trouve de l’île de Socotra (Yémen) jusqu'au KwaZulu-Natal (nord-est de l’Afrique du Sud). Vers l’est, sa distribution s’étend jusqu’à l’ouest de l’Indonésie en passant par les Comores, Madagascar, les Mascareignes*, les Seychelles, l’Inde et la mer d’Andaman.
Coris cuvieri vit en milieu corallien dans les lagons*, sur les platiers* exposés et les pentes externes. Elle fréquente des fonds sableux ou sablo-détritiques*. Sa distribution verticale va de 1 à 50 m.
L’espèce est hermaphrodite* protogyne* (voir la section consacrée à la reproduction) et le patron de couleur varie en fonction du stade des individus (phases initiale ou terminale).
Description succincte : le corps de ce labre est relativement massif, avec un dos élevé et un pédoncule* caudal dont la hauteur entre environ 2 fois dans celle du corps. Les nageoires dorsale et anale sont continues ; les deux premiers rayons de la dorsale sont plus hauts que les autres et ils forment une sorte d’aigrette quand ils sont érigés. La caudale est arrondie. L’espèce peut atteindre 38 cm.
La couleur dominante est un brun rouge ou verdissant. On trouve quatre larges bandes vertes longitudinales sur la tête et une grande tache bleu nuit à noire, entourée d’un anneau vert vif, derrière la base des pectorales. Les individus en phase terminale sont caractérisés par une bande verticale vert pâle au milieu des flancs à l’aplomb des derniers rayons durs de la dorsale. Les individus en phase initiale sont identifiables aux ocelles* bleus bordés de noir qui marquent les deux tiers postérieurs des flancs et la caudale.
Description détaillée :
Morphologie :
Le corps est oblong à dos élevé et il est comprimé latéralement. Sa hauteur (calculée à l’aplomb des premiers rayons de la dorsale) entre de 3,1 à 3,7 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue) en fonction de l’âge. L’aspect du corps est relativement massif du fait de la hauteur du pédoncule* caudal, qui entre environ 2 fois dans celle du corps. La taille maximale documentée est de 38 cm. Le corps est couvert de très petites écailles.
La tête est pointue. Son profil dorsal est globalement convexe avec une dépression concave dans l’espace interorbitaire*. La bouche aux lèvres proéminentes, en forme de bec, est terminale et protractile*. Les yeux sont relativement petits et haut placés. La pointe de l’opercule* s’étend au-dessus de la base des pectorales.
Les nageoires dorsale et anale sont continues. Les deux premiers rayons de la dorsale, très proches l’un de l’autre, sont plus longs que les suivants ; le second est beaucoup plus court que le premier et il y a une échancrure nette de la membrane qui le relie au troisième. Ils forment une sorte d’aigrette quand ils sont érigés. Les rayons durs des deux nageoires sont flexibles. La caudale est relativement courte et légèrement arrondie. Les pelviennes sont pointues, l’extrémité des premiers rayons peut dépasser la partie antérieure de l’anale chez les grands individus. Les pectorales, longues et larges, sont puissantes.
Couleurs :
Phase terminale (mâles terminaux) :
La couleur dominante est brun rouge. Cette couleur est souvent verdissante dans le tiers supérieur du corps. Chaque écaille est marquée par une petite tache verte plus ou moins visible. Une barre verticale vert pâle marque le milieu des flancs à l’aplomb des derniers rayons durs de la dorsale. Elle est de longueur et de largeur variables mais elle est toujours relativement fine. Une grande tache bleu nuit à noire entourée d’un anneau vert vif au dessin irrégulier se trouve derrière la base des pectorales.
La couleur de fond de la tête est celle du corps, avec, parfois, une zone blanche de l’espace interorbitaire à la bouche incluse. Elle est marquée par quatre larges bandes vertes au dessin irrégulier et variable. La première part d’au-dessus de la lèvre supérieure en direction de l’œil, dont elle borde la moitié supérieure avant de remonter en diagonale, parfois sous la forme de tirets, vers l’origine de la dorsale. La deuxième commence derrière l’œil et rejoint la pointe de l’opercule ; cette bande est parfois ocre à orange. La troisième longe le bord de la lèvre supérieure et le quitte peu avant la commissure des lèvres pour monter en s’élargissant sous l’œil avant de rejoindre le bord de l’opercule à peu près en face de la pectorale. La quatrième bande part de la lèvre inférieure, couvre largement le bas des joues et se prolonge sur l’abdomen* en s’amincissant jusqu’à la base des pelviennes.
- Les deux premiers tiers longitudinaux des nageoires dorsale et anale sont verts, cette couleur étant plus ou moins densément marquée à sa base par des stries rouges piquetées de multiples petites taches vertes ; le dernier tiers est brun avec une à deux lignes de points ou de tirets ondulés bleus et un liseré bleu pâle précédé d’une ligne noire.
- Les rayons de la caudale sont bruns piquetés de taches vertes dans la première partie de la nageoire. Les membranes sont rouges piquetées de tirets verts dans ses deux premiers tiers, puis viennent une bande submarginale verte et une bande marginale brune à fin liseré d’un vert très pâle.
- La base des pectorales est brune sur sa face extérieure et bleu nuit à noire sur sa face intérieure. La première moitié de la nageoire est rouge orangé vif, la deuxième vert citron. Les quatre premiers rayons des pelviennes et leurs membranes sont brun foncé, le premier étant bordé de bleu électrique ; les suivants sont jaunâtres à vert citron.
Dans les situations de stress agressif, la couleur dominante devient si foncée qu’elle en paraît noirâtre et la barre verticale vert pâle sur les flancs est atténuée.
- Les deux premiers rayons de la dorsale sont érigés et de couleur noire avec une membrane vert pâle ; le reste de la nageoire est bleu avec une bande marginale bleu nuit et un liseré bleu électrique.
- L’anale est vert bouteille avec la même bande marginale et le même liseré que dans la livrée ordinaire.
- Les couleurs de la caudale sont ternies, mais celles des pectorales ne changent pas.
Phase initiale (femelles et éventuels mâles primaires) :
Les points communs avec la livrée de la phase initiale sont nombreux : la couleur dominante brun rouge parfois verdissant, les petites taches vertes sur les écailles, les marques faciales, les couleurs des pectorales et la grande tache noire bordée de vert qui se trouve derrière elles.
Deux aspects importants distinguent néanmoins la phase initiale de la phase terminale :
Le premier est la couleur de fond marquée par de nombreux petits ocelles* bleu électrique cerclés de noir sur les deux tiers postérieurs des flancs. Ces marques sont plus ou moins alignées longitudinalement.
Le second aspect tient aux couleurs des nageoires impaires.
- La dorsale : un point bleu marque la base de chacun de ses rayons. Puis vient une autre série de points bleus postérieure souvent cantonnée aux deux-tiers postérieurs de la nageoire. Un troisième alignement, plus dense et mieux organisé, surmonte les deux premiers sur toute la longueur de la dorsale. Au-delà de cet alignement se trouve une bande marginale marron à liseré noir, puis bleu.
- L’anale : une ou deux séries de points bleus se trouvent à sa base, puis une ligne bleue bordée de noir parcourt toute la nageoire en son milieu, l’autre moitié étant occupée par une bande marginale marron à liseré noir, puis bleu.
- La caudale : les ocelles bleus cerclés de noir présents sur les deux tiers postérieurs du corps se prolongent sur ses deux premiers tiers.
Dans la phase intermédiaire entre stades initial et terminal, la barre verticale claire caractéristique des mâles apparaît sur les flancs alors que les ocelles bleus disparaissent progressivement d’avant en arrière.
La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.
Dans sa distribution (mer Rouge et océan Indien), la girelle africaine peut être confondue avec deux espèces de son genre :
La girelle africaine se nourrit d’invertébrés benthiques* à carapace solide, comme des crustacés, des mollusques ou des oursins. Elle est capable de retourner des petits blocs de corail mort pour dénicher ses proies, ou de prendre une bouchée de sable et la projeter sur le substrat* pour les débusquer.
A notre connaissance, la biologie de la reproduction n’a pas été documentée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche [07/2024]. Les espèces du genre Coris sont hermaphrodites* protogynes*, ce qui signifie que tous les individus sont des femelles à l’origine (phase initiale) et qu’en fonction des circonstances certains deviendront des mâles (phase terminale). Cependant, faute d’examen des gonades*, on ne peut pas savoir si cet hermaphrodisme est monandrique* (tous les mâles sont « secondaires », autrement dit des femelles ayant changé de sexe) ou diandrique (il y a aussi des mâles, dits « primaires », dès la première maturité sexuelle). Dans la mesure où les deux stratégies sont présentes dans le genre, il est impossible de généraliser.
A titre indicatif, voici ce qui a pu être observé (Colin et Bell, 1991) lors d’événements de reproduction chez la très proche cousine de la girelle africaine, la girelle de Gaimard Coris gaimard : la stratégie reproductive semble harémique* ; le mâle dominant patrouille aux frontières de son territoire. Ses couleurs s’intensifient quand il courtise une femelle. La cour consiste en une charge en direction d’une femelle suivie d’une nage en cercle au-dessus d’elle. Quand celle-ci est disponible, le couple fait une ascension rapide dans la colonne d’eau à l’apex* de laquelle les gamètes* sont émis simultanément.
Les larves* sont pélagiques*.
La durée de vie larvaire n’est pas documentée chez Coris cuvieri ; chez Coris gaimard, elle est établie entre 36 et 53 jours d’après les otolithes* de 19 individus. A l’issue de cette période, les post-larves* devront coloniser* un récif pour devenir des juvéniles.
Juvéniles : Les juvéniles sont orange vif, nageoires comprises sauf la caudale, qui est translucide avec une large bande noire bordée de blanc en arc de cercle à la limite de son premier tiers, et les pelviennes, dont les rayons sont jaunes.
Leur caractéristique principale tient aux cinq selles* blanches bordées de noir qu’ils arborent. La première couvre la partie supérieure du bout du museau, lèvre supérieure comprise. La deuxième couvre le front au-dessus de l’espace interorbitaire*. La troisième, qui est aussi la plus longue, marque verticalement les premiers rayons de la dorsale et leurs membranes et descend en formant une pointe derrière la base des pectorales, mais il arrive qu’elle aille jusqu’à l’abdomen*. La quatrième ne couvre que les deux tiers inférieurs de la dorsale, entre ses troisième et sixième rayons mous, et elle descend à peu près au-dessus de la médiane horizontale du corps en formant une pointe généralement plus arrondie que la précédente. La cinquième marque les trois derniers rayons de la dorsale et coiffe le début du pédoncule* caudal.
La transition vers la phase initiale commence par un bleuissement de la partie antérieure de la caudale et de la partie postérieure de la dorsale. Puis la couleur de fond brunit, les selles blanches raccourcissent et s’estompent et des points bleus apparaissent sur la partie postérieure du corps ainsi que sur les nageoires impaires. Les marques faciales sont suggérées alors que les deux premières marques blanches sont encore nettement visibles.
Juvéniles ressemblants :
Lorsqu’elle soulève des débris de corail mort pour débusquer des proies, Coris cuvieri est souvent suivie par des carnivores opportunistes qui cherchent à profiter de son travail. C’est notamment le cas de capucins, fouisseurs invétérés dont le travail est lui-même exploité par des opportunistes, dont des labres.
La dentition des individus appartenant au genre Coris est constituée d’une paire de fortes canines légèrement recourbées et dirigées vers l’avant dans la partie antérieure de chaque mâchoire, suivies sur chaque côté par une rangée extérieure de dents caniniformes* plus petites et dont la taille diminue en allant vers l’arrière. Des rangées intérieures irrégulières de petites dents molariformes* longent la rangée extérieure. Une paire de petites canines se trouve à la commissure des lèvres chez les mâles. Des dents pharyngiennes* complètent l’armement de la bouche.
Des hybrides entre Coris cuvieri et C. gaimard ont été recensés à Bali (Indonésie) et dans les eaux de l’île Christmas. Cette île située à l’ouest de Java (Indonésie) se trouve encore dans la zone de suture des océans Indien et Pacifique. Cette zone constitue une frontière biogéographique où l’hybridation entre les espèces parentes des deux océans est possible.
La dorsale comprend 9 rayons durs et 12 rayons mous, l’anale comprend 3 rayons durs et 12 rayons mous. Les pectorales ont 13 rayons. La ligne latérale* comprend de 71 à 84 écailles perforées. Elle suit le profil dorsal jusque sous l’extrémité postérieure de la dorsale et descend alors sur l’axe médian du pédoncule caudal.
L‘ichtyologue sud-africain J.L.B. Smith a proposé en 1957 la sous-espèce Coris gaimard africana, pour distinguer la population de Coris gaimard de l’océan Indien de celle du Pacifique à l’époque où les deux espèces n’étaient pas différenciées. Puis il l’a élevée au rang d’espèce sous le nom de Coris africana parce qu’il ignorait que Bennett avait décrit l’espèce sous le nom de Coris cuvieri en 1831 à partir de spécimens de l’île Maurice, ce nom ayant dès lors prévalence. J.E. Randall confirme le statut d’espèce sous son nom actuel en 1999, en se basant notamment sur les différences de couleurs entre les deux espèces.
Une étude phylogénétique* (Ahti et al., 2016) estime que la divergence entre Coris gaimard et Coris cuvieri remonterait à environ 2 millions d’années. Les auteurs ajoutent qu’étant donné la faible distance génétique entre les deux espèces, de futures études pourraient être amenées à les considérer comme deux sous-espèces.
Un travail de terrain mené en mer Rouge (Reininger, 2013) s’efforce de démontrer que la livrée des juvéniles de Coris cuvieri est mimétique* de celle du poisson-clown Amphiprion bicinctus. Ce mimétisme serait avantageux pour la girelle parce que le poisson-clown est ignoré par les prédateurs à cause de sa retraite rapide, à la moindre alerte, parmi les tentacules* urticants de son anémone. Toutefois, l’auteure n’explique pas le fait que les poissons-clowns, autrement dit les « modèles », sont absents de l’archipel biogéographiquement très isolé d’Hawaï, ce qui n’empêche pas les juvéniles locaux de Coris gaimard d’être visuellement identiques à ceux de C. cuvieri.
Le plus petit des labres, Minilabrus striatus, mesure 6 cm, et le plus grand, Cheilinus undulatus, mesure 2,30 mètres.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Girelle : du latin [gyrus], qui signifie cercle, tour. La girelle est aussi le nom du plateau placé au sommet de la roue d’un potier.
Le mot est probablement emprunté du provençal [girello], dérivé de l’ancien provençal [gir], qui signifie tournoiement.
Ce nom peut donc concerner la nage virevoltante de ces poissons ou bien, la curiosité étant un de leurs traits de caractère, leur façon de tourner autour d’un nouveau venu pour l’observer.
africaine : précision géographique destinée à souligner la distribution de l’espèce cantonnée à l’Océan Indien. Le nom commun de girelle africaine vient probablement de la Coris africana de Smith, devenue synonyme de Coris cuvieri.
Coris : le genre est créé en 1801 par Bernard-Germain de Lacépède (1756-1825) dans son Histoire naturelle des poissons (vol. 3, p. 96). La description est faite d’après les manuscrits de Philibert Commerson (1727-1773) et Lacépède affirme que Commerson a choisi ce nom de genre en s’inspirant du terme grec [coris], auquel il donne le sens de « sommet, tête », « à cause de l’espèce de casque qui enveloppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette famille ».
Dans un texte de 1818, il associe le grec [coris] au latin [cimex], qui signifie « punaise », probablement à cause du pronotum* qui protège la tête de certains de ces insectes. Mais il ajoute que « le seul caractère essentiel des Coris [dans la famille des labres] est l’espèce de bosse qui s’élève sur leur front ».
Or, dans le genre Coris tel qu’il est compris actuellement, seuls les grands adultes de Coris aygula et C. bulbifrons présentent une bosse frontale. Ce problème tient au fait que Lacépède a créé le genre à partir de deux espèces décrites par Commerson, qui sont en fait une seule et la même selon Valenciennes (Histoire Naturelle des Poissons, 1839, tome 13, 7. 498), à savoir l’actuel Coris aygula, dont la bosse frontale des adultes est spectaculaire.
L’espèce-type* du genre est donc Coris aygula.
Le genre contient actuellement [06/2024] 28 espèces acceptées.
cuvieri : génitif du nom latinisé du grand naturaliste français Georges Cuvier (1773-1838).
L’espèce est décrite en 1831 par le médecin et zoologiste anglais Edward Turner Bennett (1797-1836) sous le nom de Julis cuvieri dans Observations on a collection of fishes from the Mauritius, presented by Mr. Telfair, with characters of new genera and species (in Proceedings of the Committee of Science and Correspondence of the Zoological Society of London, 1830-31, première partie, page 128). L’auteur ne justifie pas le nom d’espèce, mais il est clair qu’il l’a choisi en l’honneur de Cuvier, dont la réputation était immense et qui, entre autres distinctions, était membre étranger de la Royal Society.
La localité du type* est l’île Maurice.
Numéro d'entrée WoRMS : 218961
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Coris | ||
Espèce | cuvieri |
Phase terminale
L’espèce est hermaphrodite protogyne et présente un dichromatisme sexuel, ce qui signifie que le patron de couleur varie en fonction de l’évolution et du sexe des individus.
Celui-ci est en phase terminale, c’est donc un mâle, ce que signale la barre verticale blanche présente sur ses flancs.
Marsa Alam, Egypte, mer Rouge, 15 m
19/11/2010
Phase initiale
La phase initiale regroupe les femelles (et peut-être des mâles « primaires », mais ce point n’est pas documenté). Elle est caractérisée par de petits ocelles bleu électrique cerclés de noir, plus ou moins alignés sur les deux tiers postérieurs des flancs et sur le début de la caudale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
17/09/2011
Transition entre phases initiale et terminale
Le patron de couleur de cet individu présente les caractéristiques des deux phases (les ocelles bleus à l’arrière du corps et la barre verticale blanche sur les flancs). Ce qui signifie que c’est une femelle en train de devenir mâle.
Hurgada, Egypte, mer Rouge, 10 m
06/10/2022
Stress
Photo 1 : un mâle est en train d’en chasser un autre de son territoire. Le stress provoqué par son agressivité se voit à l’érection des deux premiers rayons de la dorsale et au changement du patron de couleur, qui devient très sombre avec un bleuissement de la dorsale.
Photo 2 : l’intrus semble avoir compris la leçon, au moins pour cette fois, et le mâle dominant retourne vers le centre de son territoire.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
14/01/2015
Juvéniles
Photo 1 : les juvéniles sont orange vif avec cinq selles blanches bordées de noir, la selle médiane étant la plus longue, et une bande noire et blanche formant un demi-cercle au début de la caudale.
Photo 2 : ce juvénile entame sa mutation vers la phase initiale, comme en témoignent le bleuissement de la partie postérieure de sa dorsale et celui de son pédoncule caudal
1 : Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
2 : West of Eden, îles Similan, Thaïlande, océan Indien, 21 m
1 : 16/11/2011 & 2 : 21/02/2017
Rareté !
Chez ce juvénile la selle médiane présente la particularité, rarement rencontrée chez la girelle africaine, de descendre jusque sous l’abdomen. C’est en revanche l’une des caractéristiques des juvéniles de Coris formosa.
L’un des détails qui attestent que celui-ci est bien un juvénile de C. cuvieri est l’absence d’un grand ocelle noir au milieu de la dorsale, caractéristique de C. formosa à ce stade.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
31/10/2016
Transition entre stade juvénile et phase initiale
Cet individu présente l’essentiel des caractéristiques de la phase initiale mais les bandes vertes sur la tête sont encore à peine suggérées, et surtout on observe des restes des cinq selles blanches caractéristiques des juvéniles. Il est donc en transition entre le stade juvénile et la phase initiale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
09/03/2011
Chasse au karcher
La girelle africaine est capable de retourner des petits blocs de corail mort pour dénicher des proies. Mais elle peut aussi prendre une bouchée de sable et la projeter avec force sur le fond avec le même objectif, comme vient de le faire l’individu photographié.
On peut voir le capucin Parupeneus macronemus derrière elle, prêt à profiter de son travail.
Le fouissage du sédiment par les capucins étant lui-même exploité par des opportunistes, dont des labres, c’est un juste retour des choses.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
31/05/2014
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Ahti P.A., Coleman R.R., DiBattista J.D., Berumen M.L., Rocha L.A., Bowen B.W., 2016, Phylogeography of Indo‐Pacific reef fishes: sister wrasses Coris gaimard and C. cuvieri in the Red Sea, Indian Ocean and Pacific Ocean, Journal of Biogeography, 43, 6, 1103-1115.
Colin P.L., Bell L.J., 1991, Aspects of the spawning of labrid and scarid fishes (Pisces:Labroidei) at Enewetak Atoll, Marshall Islands with notes on other families, Environmental Biology of Fishes, 31, 229-260.
Reininger M., 2011, Mimicry in juvenile wrasses: ecological and behavioural aspects of a Coris-Amphiprion relationship in the northern Red Sea, Zoology in the Middle East, 54, 1, 23-34.
Victor B.C., 1986, Duration of the planktonic larval stage of one hundred species of Pacific and Atlantic wrasses (family Labridae), Marine Biology, 90, 317–326.
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La page de Coris cuvieri sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Coris cuvieri dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN