Deux bandes blanches, la plus large au niveau de la tête
Nageoire caudale de la couleur du corps et non blanchâtre
Nageoire caudale tronquée ou légèrement émarginée* (non fourchue)
Poisson anémone
Two band anemonefish, Red sea anemonefish (GB), Rotmeer-Anemonefish (D), Rode Zee’anemoovis (NL), Pesce pagliaccio (I), Pez payaso del Mar Rojo (E)
Mer Rouge, ouest de l’océan Indien, mer de Chine, Réunion
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Seul poisson-clown présent en mer Rouge (à l’exception rare d’Amphiprion ephippium au sud), il est fréquent dans le golfe d'Aden et l'archipel des Chagos. Il serait également présent aux Maldives, dans le canal du Mozambique, les Mascareignes, et même en mer de Chine !
Enfin, il a déjà été observé à la Réunion par l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (ORSTOM).
On rencontre ce poisson assez fréquemment. Il fréquente les lagons et récifs coralliens, depuis la surface jusqu’à trente mètres de profondeur.
Il vit toujours en association avec une des cinq espèces d’anémones suivantes : Entacmaea quadricolor, Heteractis magnifica, Heteractis crispa, Heteractis auroraou Stichodactyla gigantea, dont il ne s’éloigne jamais. Le poisson-clown nettoie son anémone en mangeant ses tentacules morts. En retour, l'anémone le protège par ses cellules urticantes auxquelles aucun autre poisson ne peut se frotter. Les poissons-clowns vivent en couple ou en bancs de plusieurs dizaines d'individus au-dessus de leurs anémones.
La couleur de base va du jaune orangé à brun. Deux bandes blanches verticales bordées de noir divisent le corps : la première le traverse depuis l'arrière de la tête en s’élargissant dorsalement, la seconde, plus fine, passe au milieu du corps. La coloration des nageoires est identique à celle du corps, la caudale est tronquée ou légèrement émarginée* (non fourchue).
Le poisson-clown à deux bandes peut atteindre une taille de 14 cm.
Un certain nombre de poissons-clowns peuvent présenter deux bandes blanches, mais Amphiprion bicinctus a la première bande la plus large, et sa nageoire caudale n’est jamais blanche.
Amphiprion allardi (Afrique Orientale) : caudale pâle, bandes plus fines.
Amphiprion chagosensis (Chagos) : caudale pâle, présence d’écailles sur la tête jusqu’en avant des yeux.
Amphiprion chrysopterus (Pacifique ouest) : caudale généralement blanche (pas toujours !), bandes plus fines.
Amphiprion clarkii (Indo-pacifique ouest) : corps globalement foncé, 2 larges bandes blanches.
Amphiprion latifasciatus (Comores et Madagascar) : deuxième bande plus large et caudale fourchue.
Amphiprion omanensis (Oman) : caudale très fourchue, nageoires pelviennes et anale noires.
Zooplancton, principalement des crustacés copépodes et des larves de tuniciers.
Comme tous les Amphiprions, Amphiprion bicinctus est hermaphrodite protandre*.
Le spécimen le plus gros est toujours une femelle et le deuxième, par ordre de grandeur, est toujours le mâle reproducteur. Tous les autres poissons sont des mâles immatures, plus petits, mais pas forcément plus jeunes : ce statut social inférieur inhibe fortement leur croissance. Si la femelle meurt, alors le mâle reproducteur se transforme en femelle et le mâle immature le plus grand devient mâle reproducteur.
Le mâle nettoie un pan de rocher ou un morceau de corail, à proximité de l’anémone hôte, où la femelle dépose ses ovules. Une femelle peut pondre entre 500 et 1500 ovules de couleur jaune-orange. Le mâle féconde ensuite les ovules et va garder les œufs et les soigner jusqu’à leur éclosion. Il les nettoie régulièrement et les protège des éventuels prédateurs. Il oxygène l’eau en battant les pectorales ou en soufflant par la bouche sur les œufs.
L’éclosion qui intervient suivant les phases de la lune, a lieu environ 7 à 10 jours plus tard, peu après le coucher du soleil. Les larves flottent ensuite dans le plancton pendant plusieurs semaines avant de rejoindre une nouvelle anémone.
Le poisson-clown à deux bandes vit en association étroite (mutualisme) avec plusieurs espèces d’anémones de mer (Entacmaea quadricolor, Heteractis aurora, Heteractis crispa, Heteractis magnifica, et Stichodactyla gigantea). Dans les endroits où cohabitent plusieurs espèces d’anémones, la population de poissons-clowns à deux bandes peut se répartir entre elles en fonction des classes d’âge. Ainsi dans le nord de la mer Rouge, Heteractis crispa hébergerait ainsi plutôt des juvéniles alors que Entacmaea quadricolor serait davantage utilisée par des couples reproducteurs.
Le poisson-clown s’immunise contre les cellules urticantes de l’anémone en se frottant progressivement contre ses tentacules dès la fin du stade larvaire. Il ne s’agit pas d’une protection liée au système immunitaire du poisson mais plutôt à un changement de composition du mucus, qui contient moins de protides et davantage de glucides complexes, limitant la décharge des nématocystes de l’anémone.
Le poisson-clown à deux bandes utilise l’anémone comme une barrière protectrice face à des prédateurs potentiels. Réciproquement, le poisson-clown protège les anémones des agressions de la part des poissons-anges, des poissons-papillons et des balistes, qui sont amateurs de tentacules d’anémones.
Les poissons-clowns à deux bandes consomment également leur nourriture au sein des tentacules, et l'anémone, carnivore, peut profiter des restes de ces repas.
Les Amphiprions possèdent une particularité partagée par certains groupes de poissons : la capacité d’émettre des sons.
Une étude menée par une équipe de l'université de Liège avec des chercheurs internationaux a démontré les choses suivantes : d’une manière simplifiée, le mouvement de tête vers l’arrière entraîne d’abord une ouverture de la bouche puis un recul de la langue. Cela entraîne une fermeture très rapide de la bouche et le son est émis par le choc des dents des mâchoires inférieures contre les mâchoires supérieures. Ce système de communication avec ses semblables est utilisé soit pour exprimer son hostilité à un concurrent soit pour attirer un partenaire.
Très recherché en aquariophilie, le poisson-clown à deux bandes commence à faire l’objet d’un élevage pour satisfaire ce marché.
En élevage, les poissons-clowns grandissent généralement en l’absence d’anémone, raison pour laquelle l’association poisson-clown-anémone n’est pas une symbiose stricto sensu. Les anémones en revanche dépérissent rapidement en aquarium quand il n’y a pas de poissons-clowns.
L'appellation "à deux bandes", est une proposition du site DORIS, pour décrire les deux bandes blanches verticales, même si d’autres espèces de poissons-clowns peuvent avoir cette caractéristique (cf. supra).
Du grec [Amphi] = des deux côtés et [Prion] = scie, en référence aux pointes présentes sur le bord des opercules
(N.B. : Pomacentridés = « opercules épineux »)
Du latin [bis] = deux et [cinctus] = qui porte une ceinture (les deux bandes blanches).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Pomacentridae | Pomacentridés | |
Genre | Amphiprion | ||
Espèce | bicinctus |
Association
Comme tous les poissons-clowns, Amphiprion bicinctus vit en relation étroite avec une anémone (ici Entacmaea quadricolor).
Mer Rouge, Gotta Abu Ramada, 15 m
07/10/2007
Individu de belle taille
A. bicinctus peut atteindre 14 cm de longueur. L'anémone est Stichodactyla haddoni.
Mer Rouge, Malahi, 15 m
17/10/2007
Un adulte et sa progéniture
L'individu le plus petit est un mâle immature.
Mer Rouge, Aqaba, Jordanie, 10 m
22/03/2005
Mâle et femelle
La femelle, plus grosse, est au premier plan ; le mâle dominant, plus petit, est au second plan.
Mer Rouge, Malahi, 15 m
17/10/2007
A l'affût
Les deux bandes blanches verticales divisant le corps sont particulièrement visibles sur cet individu. L'anémone est Entacmaea quadricolor.
Mer Rouge, Gotta Abu Ramada, 15 m
07/10/2007
Couple de nuit
La nuit, les poissons-clowns se réfugient dans leur anémone.
Mer Rouge, Aqaba, Jordanie, 10 m, de nuit
22/03/2005
Livrée classique et livrée claire
La femelle, au premier plan, présente une livrée classique. L'individu au second plan présente une livrée plus claire.
Mer Rouge, Marsa Shoona, 20 m
12/10/2007
Deux individus
Chaque poisson-clown occupe une petite anémone (ici Entacmaea quadricolor).
Mer Rouge, Gotta Sataya, 20 m
16/10/2007
Mâle et sa ponte
Le mâle ventilait les œufs avec la pectorale...
Soraya, Egypte, 18 m
15/03/2010
Mâle et sa ponte
Le mâle ventilait les œufs avec la pectorale...
Soraya, Egypte, 18 m
15/03/2010
Nettoyage
Cet individu reçoit la visite d'un labre nettoyeur.
Mer Rouge (Egypte), Marsa Alam
04/2009
Juvénile
Ce petit Amphiprion bincinctus est seul dans sa petite anémone, avec sa robe juvénile : tout jaune avec deux bandes blanches, la deuxième se prolongeant dans la nageoire dorsale, et deux taches blanches et noires superposées à la pointe supérieure de la nageoire caudale.
Sharm El Sheik, Egypte, 2 m
19/10/2010
Protection de son anémone
Le poisson-clown à deux bandes utilise l’anémone comme une barrière protectrice face à des prédateurs potentiels. Réciproquement, le poisson-clown protège les anémones des agressions de la part des poissons-anges, des poissons-papillons et des balistes, qui sont amateurs de tentacules d’anémones.
Sharm El Sheik, Egypte, 5 m
31/10/2010
Vidéo : comportement de nettoyage
Un labre nettoyeur est aux petits soins d'un poisson-clown à deux bandes.
El Quseir, Egypte, 10 m
2019
Rédacteur principal : Mélanie PELTIER
Rédacteur : Gaël ROCHEFORT
Vérificateur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
Chadwick N.E., Arvedlund M., 2005, Abundance of giant sea anemones and patterns of association with anemonefish in the northern Red Sea, J Mar Biol Ass UK, 85, 1287-1292.
Fourmanoir P., Guézé P., 1963, Les poissons de la Réunion, Fascicule VI. Familles des istiophoridés, Scombridés, Scombéromoridés, Lethrinidés, Sphyraenidés, Polynémidés, et familles de moindre importance économique, Publ. Inst. Rech. Scient. Madagascar, 1-24.
Maroz A.L., Fishelson, 1997, Juvenile production of Amphiprion bicinctus (Pomacentridae, Teleostei) and rehabilitation of impoverished habitats, Marine Ecology Progress Series, 151, 295-297.
La page sur Amphiprion bicinctus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase