Girelle africaine

Coris cuvieri | (Bennett, 1831)

N° 3432

Mer Rouge et océan Indien

Clé d'identification

Corps oblong, tête pointue et pédoncule caudal puissant, taille maximale 38 cm
Deux premiers rayons de la dorsale beaucoup plus hauts que les autres
Caudale arrondie
Couleur brun rouge à verdissant, quatre bandes vertes au dessin irrégulier sur la tête
Phase terminale caractérisée par une barre blanche verticale sur les flancs
Phase initiale caractérisée par des ocelles bleus bordés de noir dans les deux tiers postérieurs des flancs et sur la caudale

Noms

Autres noms communs français

Coris à points bleus, coris africain, clarisse africain.

Valenciennes la nomme la girelle étoilée (sous le nom scientifique de Julis stellatus).

Noms communs internationaux

African coris, african wrasse, african sans wrasse, false clownwrasse (GB), Doncella africana, pez coris africano (E), Afrika-Junker (D), Caralete africana (Mozambique), Afrikaanse coris (Afrique du Sud)

NB : le nom “african coris” est aussi attribué à Coris gaimard. Cela tient probablement au fait que la distribution de cette espèce a longtemps inclus l’ensemble de l’océan Indien.

Synonymes du nom scientifique actuel

Julis cuvieri Bennett, 1831
Julis stellatus Valenciennes, 1839
Coris africana Smith, 1957
Coris gaimard africana Smith, 1957

Distribution géographique

Mer Rouge et océan Indien

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

L’espèce est présente en mer Rouge et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien.
Sur la bordure ouest de l’océan Indien, on la trouve de l’île de Socotra (Yémen) jusqu'au KwaZulu-Natal (nord-est de l’Afrique du Sud). Vers l’est, sa distribution s’étend jusqu’à l’ouest de l’Indonésie en passant par les Comores, Madagascar, les Mascareignes*, les Seychelles, l’Inde et la mer d’Andaman.

Biotope

Coris cuvieri vit en milieu corallien dans les lagons*, sur les platiers* exposés et les pentes externes. Elle fréquente des fonds sableux ou sablo-détritiques*. Sa distribution verticale va de 1 à 50 m.

Description

L’espèce est hermaphrodite* protogyne* (voir la section consacrée à la reproduction) et le patron de couleur varie en fonction du stade des individus (phases initiale ou terminale).

Description succincte : le corps de ce labre est relativement massif, avec un dos élevé et un pédoncule* caudal dont la hauteur entre environ 2 fois dans celle du corps. Les nageoires dorsale et anale sont continues ; les deux premiers rayons de la dorsale sont plus hauts que les autres et ils forment une sorte d’aigrette quand ils sont érigés. La caudale est arrondie. L’espèce peut atteindre 38 cm.
La couleur dominante est un brun rouge ou verdissant. On trouve quatre larges bandes vertes longitudinales sur la tête et une grande tache bleu nuit à noire, entourée d’un anneau vert vif, derrière la base des pectorales. Les individus en phase terminale sont caractérisés par une bande verticale vert pâle au milieu des flancs à l’aplomb des derniers rayons durs de la dorsale. Les individus en phase initiale sont identifiables aux ocelles* bleus bordés de noir qui marquent les deux tiers postérieurs des flancs et la caudale.

Description détaillée :
Morphologie :
Le corps est oblong à dos élevé et il est comprimé latéralement. Sa hauteur (calculée à l’aplomb des premiers rayons de la dorsale) entre de 3,1 à 3,7 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue) en fonction de l’âge. L’aspect du corps est relativement massif du fait de la hauteur du pédoncule* caudal, qui entre environ 2 fois dans celle du corps. La taille maximale documentée est de 38 cm. Le corps est couvert de très petites écailles.

La tête est pointue. Son profil dorsal est globalement convexe avec une dépression concave dans l’espace interorbitaire*. La bouche aux lèvres proéminentes, en forme de bec, est terminale et protractile*. Les yeux sont relativement petits et haut placés. La pointe de l’opercule* s’étend au-dessus de la base des pectorales.

Les nageoires dorsale et anale sont continues. Les deux premiers rayons de la dorsale, très proches l’un de l’autre, sont plus longs que les suivants ; le second est beaucoup plus court que le premier et il y a une échancrure nette de la membrane qui le relie au troisième. Ils forment une sorte d’aigrette quand ils sont érigés. Les rayons durs des deux nageoires sont flexibles. La caudale est relativement courte et légèrement arrondie. Les pelviennes sont pointues, l’extrémité des premiers rayons peut dépasser la partie antérieure de l’anale chez les grands individus. Les pectorales, longues et larges, sont puissantes.

Couleurs :
Phase terminale (mâles terminaux) :
La couleur dominante est brun rouge. Cette couleur est souvent verdissante dans le tiers supérieur du corps. Chaque écaille est marquée par une petite tache verte plus ou moins visible. Une barre verticale vert pâle marque le milieu des flancs à l’aplomb des derniers rayons durs de la dorsale. Elle est de longueur et de largeur variables mais elle est toujours relativement fine. Une grande tache bleu nuit à noire entourée d’un anneau vert vif au dessin irrégulier se trouve derrière la base des pectorales.

La couleur de fond de la tête est celle du corps, avec, parfois, une zone blanche de l’espace interorbitaire à la bouche incluse. Elle est marquée par quatre larges bandes vertes au dessin irrégulier et variable. La première part d’au-dessus de la lèvre supérieure en direction de l’œil, dont elle borde la moitié supérieure avant de remonter en diagonale, parfois sous la forme de tirets, vers l’origine de la dorsale. La deuxième commence derrière l’œil et rejoint la pointe de l’opercule ; cette bande est parfois ocre à orange. La troisième longe le bord de la lèvre supérieure et le quitte peu avant la commissure des lèvres pour monter en s’élargissant sous l’œil avant de rejoindre le bord de l’opercule à peu près en face de la pectorale. La quatrième bande part de la lèvre inférieure, couvre largement le bas des joues et se prolonge sur l’abdomen* en s’amincissant jusqu’à la base des pelviennes.

- Les deux premiers tiers longitudinaux des nageoires dorsale et anale sont verts, cette couleur étant plus ou moins densément marquée à sa base par des stries rouges piquetées de multiples petites taches vertes ; le dernier tiers est brun avec une à deux lignes de points ou de tirets ondulés bleus et un liseré bleu pâle précédé d’une ligne noire.
- Les rayons de la caudale sont bruns piquetés de taches vertes dans la première partie de la nageoire. Les membranes sont rouges piquetées de tirets verts dans ses deux premiers tiers, puis viennent une bande submarginale verte et une bande marginale brune à fin liseré d’un vert très pâle.
- La base des pectorales est brune sur sa face extérieure et bleu nuit à noire sur sa face intérieure. La première moitié de la nageoire est rouge orangé vif, la deuxième vert citron. Les quatre premiers rayons des pelviennes et leurs membranes sont brun foncé, le premier étant bordé de bleu électrique ; les suivants sont jaunâtres à vert citron.

Dans les situations de stress agressif, la couleur dominante devient si foncée qu’elle en paraît noirâtre et la barre verticale vert pâle sur les flancs est atténuée.
- Les deux premiers rayons de la dorsale sont érigés et de couleur noire avec une membrane vert pâle ; le reste de la nageoire est bleu avec une bande marginale bleu nuit et un liseré bleu électrique.
- L’anale est vert bouteille avec la même bande marginale et le même liseré que dans la livrée ordinaire.
- Les couleurs de la caudale sont ternies, mais celles des pectorales ne changent pas.

Phase initiale (femelles et éventuels mâles primaires) :
Les points communs avec la livrée de la phase initiale sont nombreux : la couleur dominante brun rouge parfois verdissant, les petites taches vertes sur les écailles, les marques faciales, les couleurs des pectorales et la grande tache noire bordée de vert qui se trouve derrière elles.

Deux aspects importants distinguent néanmoins la phase initiale de la phase terminale :
Le premier est la couleur de fond marquée par de nombreux petits ocelles* bleu électrique cerclés de noir sur les deux tiers postérieurs des flancs. Ces marques sont plus ou moins alignées longitudinalement.
Le second aspect tient aux couleurs des nageoires impaires.
- La dorsale : un point bleu marque la base de chacun de ses rayons. Puis vient une autre série de points bleus postérieure souvent cantonnée aux deux-tiers postérieurs de la nageoire. Un troisième alignement, plus dense et mieux organisé, surmonte les deux premiers sur toute la longueur de la dorsale. Au-delà de cet alignement se trouve une bande marginale marron à liseré noir, puis bleu.
- L’anale : une ou deux séries de points bleus se trouvent à sa base, puis une ligne bleue bordée de noir parcourt toute la nageoire en son milieu, l’autre moitié étant occupée par une bande marginale marron à liseré noir, puis bleu.
- La caudale : les ocelles bleus cerclés de noir présents sur les deux tiers postérieurs du corps se prolongent sur ses deux premiers tiers.

Dans la phase intermédiaire entre stades initial et terminal, la barre verticale claire caractéristique des mâles apparaît sur les flancs alors que les ocelles bleus disparaissent progressivement d’avant en arrière.

La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.

Espèces ressemblantes

Dans sa distribution (mer Rouge et océan Indien), la girelle africaine peut être confondue avec deux espèces de son genre :

  • Coris formosa : entres autres différences, le mâle présente de nombreuses stries verticales noires sur les flancs, qui sont « remplacées » par de gros points noirs chez la femelle. La femelle arbore en outre une caudale vermillon à large liseré bleu ou blanc. Cette espèce se trouve dans l’ouest de l’océan Indien.
  • Coris gaimard : les deux phases arborent une nageoire caudale entièrement (en phase initiale) ou partiellement (en phase terminale) jaune vif. Cette espèce du Pacifique se rencontre aussi dans l’est de l’océan Indien (côtes ouest de l’Australie et îles Christmas et Cocos-Keeling).

Alimentation

La girelle africaine se nourrit d’invertébrés benthiques* à carapace solide, comme des crustacés, des mollusques ou des oursins. Elle est capable de retourner des petits blocs de corail mort pour dénicher ses proies, ou de prendre une bouchée de sable et la projeter sur le substrat* pour les débusquer.

Reproduction - Multiplication

A notre connaissance, la biologie de la reproduction n’a pas été documentée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche [07/2024]. Les espèces du genre Coris sont hermaphrodites* protogynes*, ce qui signifie que tous les individus sont des femelles à l’origine (phase initiale) et qu’en fonction des circonstances certains deviendront des mâles (phase terminale). Cependant, faute d’examen des gonades*, on ne peut pas savoir si cet hermaphrodisme est monandrique* (tous les mâles sont « secondaires », autrement dit des femelles ayant changé de sexe) ou diandrique (il y a aussi des mâles, dits « primaires », dès la première maturité sexuelle). Dans la mesure où les deux stratégies sont présentes dans le genre, il est impossible de généraliser.

A titre indicatif, voici ce qui a pu être observé (Colin et Bell, 1991) lors d’événements de reproduction chez la très proche cousine de la girelle africaine, la girelle de Gaimard Coris gaimard : la stratégie reproductive semble harémique* ; le mâle dominant patrouille aux frontières de son territoire. Ses couleurs s’intensifient quand il courtise une femelle. La cour consiste en une charge en direction d’une femelle suivie d’une nage en cercle au-dessus d’elle. Quand celle-ci est disponible, le couple fait une ascension rapide dans la colonne d’eau à l’apex* de laquelle les gamètes* sont émis simultanément.
Les larves* sont pélagiques*.
La durée de vie larvaire n’est pas documentée chez Coris cuvieri ; chez Coris gaimard, elle est établie entre 36 et 53 jours d’après les otolithes* de 19 individus. A l’issue de cette période, les post-larves* devront coloniser* un récif pour devenir des juvéniles.

Juvéniles : Les juvéniles sont orange vif, nageoires comprises sauf la caudale, qui est translucide avec une large bande noire bordée de blanc en arc de cercle à la limite de son premier tiers, et les pelviennes, dont les rayons sont jaunes.
Leur caractéristique principale tient aux cinq selles* blanches bordées de noir qu’ils arborent. La première couvre la partie supérieure du bout du museau, lèvre supérieure comprise. La deuxième couvre le front au-dessus de l’espace interorbitaire*. La troisième, qui est aussi la plus longue, marque verticalement les premiers rayons de la dorsale et leurs membranes et descend en formant une pointe derrière la base des pectorales, mais il arrive qu’elle aille jusqu’à l’abdomen*. La quatrième ne couvre que les deux tiers inférieurs de la dorsale, entre ses troisième et sixième rayons mous, et elle descend à peu près au-dessus de la médiane horizontale du corps en formant une pointe généralement plus arrondie que la précédente. La cinquième marque les trois derniers rayons de la dorsale et coiffe le début du pédoncule* caudal.

La transition vers la phase initiale commence par un bleuissement de la partie antérieure de la caudale et de la partie postérieure de la dorsale. Puis la couleur de fond brunit, les selles blanches raccourcissent et s’estompent et des points bleus apparaissent sur la partie postérieure du corps ainsi que sur les nageoires impaires. Les marques faciales sont suggérées alors que les deux premières marques blanches sont encore nettement visibles.

Juvéniles ressemblants :

  • Coris formosa : son juvénile porte un grand ocelle* ovale noir bordé de bleu entre les derniers rayons durs et les premiers rayons mous de la dorsale. Cette nageoire est de plus d’une couleur plus ou moins brûlée, et l’anale est noirâtre. La première des selles blanches ne couvre généralement pas toute la pointe du museau (elle marque jusqu’à la lèvre supérieure chez C. cuvieri), et la selle blanche médiane peut descendre jusqu’à l’abdomen. L’espèce se rencontre dans l’ouest de l’océan Indien.
  • Coris gaimard : il ne semble pas possible de distinguer visuellement avec certitude les juvéniles de C. cuvieri et ceux de C. gaimard, dont les distributions se chevauchent dans l’est de l’océan Indien.

Vie associée

Lorsqu’elle soulève des débris de corail mort pour débusquer des proies, Coris cuvieri est souvent suivie par des carnivores opportunistes qui cherchent à profiter de son travail. C’est notamment le cas de capucins, fouisseurs invétérés dont le travail est lui-même exploité par des opportunistes, dont des labres.

Divers biologie

La dentition des individus appartenant au genre Coris est constituée d’une paire de fortes canines légèrement recourbées et dirigées vers l’avant dans la partie antérieure de chaque mâchoire, suivies sur chaque côté par une rangée extérieure de dents caniniformes* plus petites et dont la taille diminue en allant vers l’arrière. Des rangées intérieures irrégulières de petites dents molariformes* longent la rangée extérieure. Une paire de petites canines se trouve à la commissure des lèvres chez les mâles. Des dents pharyngiennes* complètent l’armement de la bouche.

Des hybrides entre Coris cuvieri et C. gaimard ont été recensés à Bali (Indonésie) et dans les eaux de l’île Christmas. Cette île située à l’ouest de Java (Indonésie) se trouve encore dans la zone de suture des océans Indien et Pacifique. Cette zone constitue une frontière biogéographique où l’hybridation entre les espèces parentes des deux océans est possible.

La dorsale comprend 9 rayons durs et 12 rayons mous, l’anale comprend 3 rayons durs et 12 rayons mous. Les pectorales ont 13 rayons. La ligne latérale* comprend de 71 à 84 écailles perforées. Elle suit le profil dorsal jusque sous l’extrémité postérieure de la dorsale et descend alors sur l’axe médian du pédoncule caudal.

Informations complémentaires

L‘ichtyologue sud-africain J.L.B. Smith a proposé en 1957 la sous-espèce Coris gaimard africana, pour distinguer la population de Coris gaimard de l’océan Indien de celle du Pacifique à l’époque où les deux espèces n’étaient pas différenciées. Puis il l’a élevée au rang d’espèce sous le nom de Coris africana parce qu’il ignorait que Bennett avait décrit l’espèce sous le nom de Coris cuvieri en 1831 à partir de spécimens de l’île Maurice, ce nom ayant dès lors prévalence. J.E. Randall confirme le statut d’espèce sous son nom actuel en 1999, en se basant notamment sur les différences de couleurs entre les deux espèces.

Une étude phylogénétique* (Ahti et al., 2016) estime que la divergence entre Coris gaimard et Coris cuvieri remonterait à environ 2 millions d’années. Les auteurs ajoutent qu’étant donné la faible distance génétique entre les deux espèces, de futures études pourraient être amenées à les considérer comme deux sous-espèces.

Un travail de terrain mené en mer Rouge (Reininger, 2013) s’efforce de démontrer que la livrée des juvéniles de Coris cuvieri est mimétique* de celle du poisson-clown Amphiprion bicinctus. Ce mimétisme serait avantageux pour la girelle parce que le poisson-clown est ignoré par les prédateurs à cause de sa retraite rapide, à la moindre alerte, parmi les tentacules* urticants de son anémone. Toutefois, l’auteure n’explique pas le fait que les poissons-clowns, autrement dit les « modèles », sont absents de l’archipel biogéographiquement très isolé d’Hawaï, ce qui n’empêche pas les juvéniles locaux de Coris gaimard d’être visuellement identiques à ceux de C. cuvieri.

Le plus petit des labres, Minilabrus striatus, mesure 6 cm, et le plus grand, Cheilinus undulatus, mesure 2,30 mètres.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Girelle : du latin [gyrus], qui signifie cercle, tour. La girelle est aussi le nom du plateau placé au sommet de la roue d’un potier.
Le mot est probablement emprunté du provençal [girello], dérivé de l’ancien provençal [gir], qui signifie tournoiement.
Ce nom peut donc concerner la nage virevoltante de ces poissons ou bien, la curiosité étant un de leurs traits de caractère, leur façon de tourner autour d’un nouveau venu pour l’observer.

africaine : précision géographique destinée à souligner la distribution de l’espèce cantonnée à l’Océan Indien. Le nom commun de girelle africaine vient probablement de la Coris africana de Smith, devenue synonyme de Coris cuvieri.

Origine du nom scientifique

Coris : le genre est créé en 1801 par Bernard-Germain de Lacépède (1756-1825) dans son Histoire naturelle des poissons (vol. 3, p. 96). La description est faite d’après les manuscrits de Philibert Commerson (1727-1773) et Lacépède affirme que Commerson a choisi ce nom de genre en s’inspirant du terme grec [coris], auquel il donne le sens de « sommet, tête », « à cause de l’espèce de casque qui enveloppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette famille ».
Dans un texte de 1818, il associe le grec [coris] au latin [cimex], qui signifie « punaise », probablement à cause du pronotum* qui protège la tête de certains de ces insectes. Mais il ajoute que « le seul caractère essentiel des Coris [dans la famille des labres] est l’espèce de bosse qui s’élève sur leur front ».
Or, dans le genre Coris tel qu’il est compris actuellement, seuls les grands adultes de Coris aygula et C. bulbifrons présentent une bosse frontale. Ce problème tient au fait que Lacépède a créé le genre à partir de deux espèces décrites par Commerson, qui sont en fait une seule et la même selon Valenciennes (Histoire Naturelle des Poissons, 1839, tome 13, 7. 498), à savoir l’actuel Coris aygula, dont la bosse frontale des adultes est spectaculaire.
L’espèce-type* du genre est donc Coris aygula.
Le genre contient actuellement [06/2024] 28 espèces acceptées.

cuvieri : génitif du nom latinisé du grand naturaliste français Georges Cuvier (1773-1838).
L’espèce est décrite en 1831 par le médecin et zoologiste anglais Edward Turner Bennett (1797-1836) sous le nom de Julis cuvieri dans Observations on a collection of fishes from the Mauritius, presented by Mr. Telfair, with characters of new genera and species (in Proceedings of the Committee of Science and Correspondence of the Zoological Society of London, 1830-31, première partie, page 128). L’auteur ne justifie pas le nom d’espèce, mais il est clair qu’il l’a choisi en l’honneur de Cuvier, dont la réputation était immense et qui, entre autres distinctions, était membre étranger de la Royal Society.
La localité du type* est l’île Maurice.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218961

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Famille Labridae Labridés Lèvres épaisses.
Genre Coris
Espèce cuvieri

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