Juvénile blanc avec taches noires en partie antérieure et deux ocelles orange vif sur le haut du dos, surmontés par deux ocelles noirs sur la dorsale
Subadulte à partie antérieure blanc jaunâtre et partie postérieure plus foncée, séparées par un anneau médian blanc
Adulte à corps massif avec une bosse frontale et une queue en forme de peigne
Couleur verte à bleu foncé avec une ou deux bandes verticales médianes claires
Motifs en points et lignes roses sur la tête et derrière la nuque
Clarisse clown, labre-peigne, loupe côte (La Réunion), girelle bossue (Maldives), girelle à tache orange, mozambique, coris à points bleus (Maurice)
Clown coris, clown wrasse, false clown wrasse, clown sandwrasse, humphead wrasse, red-blotched rainbowfish, redblotched wrasse, twinspot wrasse (GB), Labride pagliaccio (I), Doncella circense (E), Clown lippfisch, spiegelfleck-lippfisch (D), Caralete circense (Por), Oranjevlek lipvis (NL), Dobbeltplettet gylte (Danemark), Koris cyngula (Pologne), Maabiyo (Somalie), Pono (Tanzanie), Nar-coris (Afrique du Sud), Marari (Tuamotu), Sugale-uluto’i (Samoa), Labe kula, koli ni wai (Fidji), Korari, korari teke (Polynésie Française), Po’ou pataitai (Tahiti)
Coris angulata Lacépède, 1801
Coris angulatus Lacépède, 1801
Labrus cingulum Lacépède, 1801
Hemicoris cingulum (Lacépède, 1801)
Labrus aureomaculatus Bennett, 1830
Julis ruppelii Benett, 1831
Julis gibbifrons Quoy et Gaimard, 1834
Julis semipunctatus Rüppel, 1835
Julis cingulum Valenciennes, 1839
Julis coris Valenciennes, 1839
Coris cyanea Macleay, 1883
Coris variegata Ramsay et Ogilby, 1887
Coris imbris Tanaka, 1918
Mer Rouge et domaine indo-pacifique
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce est présente en mer Rouge, dans tout l’océan Indien ainsi que dans le Pacifique Ouest et centre.
Dans le Pacifique, sa distribution va des côtes sud du Japon au sud de l’Australie pour les limites nord-sud, et jusqu’à l’île de Pâques à l’est. Elle est particulièrement abondante sur la plaque australienne, et notamment sur les côtes ouest de l’Australie. Des juvéniles ont été observés en zones subtropicales.
On trouve ce poisson dans les lagons, sur les pentes récifales externes ainsi que sur les fonds sablo-coralliens ou rocheux avec algues et ce, depuis les tout premiers mètres jusqu'à cinquante mètres de profondeur.
Les adultes apprécient les lieux semi-exposés. Les juvéniles se trouvent plutôt en lagon, à faible profondeur.
Description succincte :
Le juvénile est blanc avec des taches noires en partie antérieure et deux ocelles* orange sur le dos, prolongés par deux ocelles noirs sur la nageoire dorsale.
Le subadulte est blanc jaunâtre avec une barre verticale blanche, derrière laquelle la couleur est plus foncée.
L’adulte a un corps massif vert foncé à bleu nuit avec une ou deux barres verticales plus claires. Une bosse frontale prolonge la nuque jusqu’au-dessus des yeux.
Description détaillée :
Le corps de ce labre est comprimé latéralement et massif : son dos est élevé, l’arc ventral est prononcé, le pédoncule* caudal fait presque la moitié de la hauteur maximale du corps. Une bosse frontale dont le volume augmente avec l’âge prolonge la ligne du dos jusque devant les yeux, et augmente l’impression de puissance qu’il dégage. Il peut atteindre 70 cm de long.
NB : l’incertitude actuelle des scientifiques en ce qui concerne le statut sexuel de cette espèce (gonochorique* ou hermaphrodite* protogyne*) impose de traiter ses différents aspects en utilisant les notions de juvénile, subadulte et adulte (vs juvénile-femelle-mâle).
Le juvénile : son corps est blanc avec, sur le premier tiers du corps, de nombreuses taches rondes et noires, dont la taille et la densité diminuent à mesure qu’elles s’éloignent de la tête. Le dos est marqué par deux ocelles orange vif de grande taille qui empiètent sur la nageoire dorsale. Leur portion supérieure sur cette nageoire est remplie par un ocelle noir cerclé de blanc, puis de noir. La dorsale, en dehors de ces ocelles, est blanche à taches noires, le liseré étant noir et blanc sur les rayons mous. La nageoire anale présente les mêmes taches mais leur répartition est plus régulière, son liseré est le même que celui de la dorsale. La caudale est très arrondie. Elle est translucide après un anneau noir et blanc en fin de pédoncule chez les plus jeunes, et devient ensuite noire à liseré blanc après ces anneaux. On peut trouver des individus dont toute la partie postérieure est d’un gris très foncé pouvant virer au noir, seuls les ocelles orange restant inchangés.
L’évolution vers la livrée du subadulte est continue mais elle n’obéit pas au même rythme chez tous les individus : on peut voir deux états identiques chez deux jeunes de taille sensiblement différente. Elle commence par un jaunissement général de la livrée à l’exception d'une bande verticale en fin du premier tiers du corps, qui reste blanche. Ce jaunissement s'accompagne d'une résorption des ocelles orange, qui noircissent progressivement. Le rougissement des taches présentes sur le premier tiers du corps, puis leur résorption sont les dernières traces du stade précédent sur le jeune subadulte.
Le subadulte : son corps est beaucoup plus fin que celui de l'adulte et il n’a pas encore de bosse frontale. Une bande verticale blanche formant anneau est située à la fin du premier tiers du corps, elle le sépare en deux parties. La partie antérieure est jaune plus ou moins pâle à verdissante selon l’âge de l’individu, elle est ornée chez les plus jeunes de petites taches rouge sombre dispersées qui deviennent plus grosses et rondes sur la tête. Ces taches disparaissent chez les plus vieux et laisseront place aux motifs roses présents chez l’adulte. La partie postérieure est plus foncée du fait d’une coloration plus soutenue de la bordure des écailles et de la présence d’une zone gris sombre en haut du dos, mais toute cette partie peut aussi être presque noire. La zone gris sombre commence chez les plus jeunes des subadultes par des taches gris foncé diffuses issues de l’évolution des ocelles orange du juvénile, et elle s’étend jusqu’à couvrir la face ventrale chez certains d’entre eux. Les ocelles noirs de la dorsale du juvénile sont alors encore plus ou moins apparents. Cette caractéristique s’efface chez les plus vieux. Les deux premiers rayons de la dorsale sont de la même hauteur que les autres. Dorsale et anale portent des motifs rouges en points et tirets de formes diverses sur fond turquoise à vert, avant une marge rose à liseré jaune. La caudale est arrondie, elle porte des taches rouges, parfois contiguës, de formes irrégulières, son liseré étant translucide.
L’adulte : la couleur dominante la plus fréquente chez l’adulte est le vert foncé, mais elle peut aussi être bleu nuit. Une à deux barres verticales, de même couleur mais plus claires, se trouvent au milieu du corps. Ces barres ne sont pas nécessairement de la même teinte : l’une peut être verte et l’autre bleue ou blanchâtre. D’autres barres peuvent être présentes en partie postérieure, mais elles sont plus foncées et donc moins visibles. Les plus grands adultes sont uniformément verts. Les écailles, très apparentes, ont une bordure rouge ; elles dessinent ainsi un filet à petites mailles couvrant le corps de l’arrière des opercules* à la fin du pédoncule caudal.
La tête paraît petite, mais la pointe des opercules surmonte la base des nageoires pectorales.La bosse frontale est plus ou moins développée selon l’âge et/ou le sexe. Le museau pointu descend directement de la bosse frontale, la bouche est oblique et protractile* et les lèvres, en forme de bec, sont épaisses. Deux fortes canines orientées vers l’avant sont situées au bout des mâchoires et sont visibles quand la bouche est ouverte. Des motifs roses en lignes courtes et points au tracé irrégulier ornent la partie supérieure de la tête en rayonnant à partir des yeux ; ils se poursuivent sur les opercules, dont la pointe est marquée d’une tache bleu foncé, et sur la première partie du dos, au-delà de la nuque. La tête est sans écailles, elles apparaissent à partir de la nuque à la verticale des yeux.
Les nageoires dorsale et anale sont longues. La dorsale est continue et basse, les rayons mous sont légèrement plus hauts que les durs. Ses deux premiers rayons sont beaucoup plus hauts et plus rapprochés que les autres, et séparés d’eux par une échancrure dans la membrane. Ces nageoires sont d’un vert plus ou moins turquoise orné de nombreux motifs en courtes lignes et taches roses avant une bande marginale rose ourlée de bleu et un liseré vert jaunissant. Les pectorales sont vertes à rayons rouge foncé. Les nageoires pelviennes sont très longues et portent des motifs en lignes roses sur fond turquoise à vert. Sur les grands individus elles peuvent se prolonger par des filaments. La caudale est verte à motifs longitudinaux rouges accompagnant les rayons. Sa partie membraneuse est tronquée, mais les rayons, débordant de la membrane, peuvent évoquer un peigne quand elle est déployée, comme le souligne l’un des noms vernaculaires de l’animal (labre-peigne). Elle peut être regroupée en pointe dans l’exact prolongement des lignes de profil du corps.
Coris bulbifrons Randall & Kuiter, 1982 : on pourrait le confondre de loin avec un grand adulte C. aygula, mais sa bosse frontale est beaucoup plus grosse et s’étend horizontalement jusqu’au-dessus du museau. Sa couleur est gris bleuté uniforme, les nageoires ne présentent pas de motifs. La caudale est tronquée à très légèrement arrondie. Il vit principalement dans le Pacifique.
Cheilinus lunulatus (Forsskål, 1775), mâle : il ne porte pas de bosse frontale et la queue est beaucoup plus spectaculairement effrangée (d'où son nom vernaculaire de vieille-balayette !). La bande verticale claire est plus large sur les flancs, les pectorales sont jaunes et on trouve une ligne jaune, petite mais très visible, accompagnée de points de la même couleur sur fond noir, sur l’extrémité postérieure des opercules. Il est endémique* de la mer Rouge et du golfe d’Aden.
Cette espèce se nourrit d'animaux benthiques* : de crustacés, de mollusques à coquille, d’ophiures et d’oursins.
Comme quelques autres espèces de labres, Coris aygula retourne les blocs et débris coralliens pour pouvoir trouver les invertébrés cachés dessous. On peut aussi l’observer prendre une bouchée de sable et le projeter sur le substrat pour débusquer les proies qui s’y trouvent, une partie du sable ressortant par les opercules.
Il n’y a pas, au jour d'avril 2013 où cette fiche est publiée, d’étude consacrée à la reproduction pour cette espèce. Elle est considérée comme probablement hermaphrodite* protogyne*, cela demandant confirmation au moyen d’un examen histologique* des gonades*.
Coris aygula construit un petit tertre sous lequel il s’ensable la nuit pour dormir. Les températures diurnes qu’il recherche sont comprises entre 24 et 28 °C. L’âge maximum documenté est de 16 ans.
Outre la paire de canines présentes à l’avant sur chacune des deux mâchoires, une à deux paires de canines sont aussi présentes à l’arrière de la mâchoire supérieure, en avant des commissures des lèvres. Derrière les premières canines, la taille des dents diminue progressivement. Elles sont elles aussi caniniformes et légèrement espacées. La bouche comprend encore des dents pharyngiennes* dont les premières sont molariformes.
La nageoire dorsale comprend 9 rayons durs et 12 à 13 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et 12 rayons mous.
La ligne latérale* comprend entre 59 et 67 écailles. Elle est peu ou pas visible chez les adultes et plus facile à distinguer chez les subadultes. Elle se trouve très près du profil du dos, dont elle suit la courbe jusqu’au 16e rayon de la dorsale pour descendre ensuite vers la médiane du corps et se poursuivre ainsi jusqu’au pédoncule caudal.
Parmi ses prédateurs, on trouve des requins, des mérous, des vivaneaux, des carangues et des barracudas.
Inversement, son rôle de prédateur d’invertébrés benthiques fait partie des éléments du contrôle écosystémique des populations concernées.
La croissance initiale de l'espèce est rapide. Certaines références lui donnent une taille maximale pouvant aller jusqu’à 1,20 m. Ces références sont considérées comme incertaines et J. E. Randall s’interroge sur l’appartenance à l’espèce des individus signalés à plus de 70 cm.
La population présente en mer Rouge atteint de moins grandes tailles que dans les autres lieux de la distribution.
L’espèce, largement répandue, n’est pourtant pas commune. La densité est généralement très faible (0,1 à 1,8 individus par hectare selon les localisations). Elle partage cette caractéristique avec tous les labres de grande taille.
Le genre est caractérisé par des changements spectaculaires de formes et de livrées au cours de la croissance, et par des couleurs très vives. Ces changements sont en partie la source du nombre important de synonymes, les différents morphes* de l’espèce ayant été parfois décrits comme des espèces séparées. Par exemple, le Labrus aureomaculatus de Bennett (voir illustrations) décrit le morphe subadulte de Coris aygula.
Sa capacité de résilience* est très faible : on estime à plus de 14 ans le temps nécessaire pour le doublement d’une population. Il est considéré comme très vulnérable. Il est cependant mentionné comme « Least concerned » (peu concerné par la nécessité de mesures de protection) sur la liste de l’UICN des espèces menacées.
Sa rareté ayant pour conséquence une très forte valeur commerciale, il peut être mis en danger par les prélèvements (notamment de juvéniles, du fait de leur livrée spectaculaire) destinés au marché aquariophile. Mais il peut l’être aussi dans certaines régions par la pêche artisanale et de subsistance.
Dans la liste des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), Coris aygula est une espèce considérée comme LC (Least concerned), c'est à dire peu concernée par la nécessité de mesures de protection.
Girelle : du latin [gyrus], qui signifie cercle, tour. La girelle est aussi le nom du plateau placé en haut de la roue d’un potier. Cette étymologie peut donc concerner la nage virevoltante de ces poissons, ou, la curiosité étant un de leurs traits de caractère, leur façon de tourner autour d’un nouveau venu pour l’observer.
Clown : cette comparaison pourrait venir des deux taches rouges présentes en haut du dos des juvéniles, que surmontent deux ocelles noirs cerclés de blanc sur la dorsale. Ces ocelles sont aussi appelés faux yeux, et l’ensemble peut évoquer les cercles rouges sur les pommettes et les yeux fardés de blanc fréquents dans le maquillage des clowns.
Coris : voici ce que dit Lacépède à ce sujet dans son Histoire naturelle des poissons, Tome 3, page 97 : « Il [Commerson] a donné à celui dont nous allons parler le nom de coris, qui, en grec, signifie sommet, tête, etc. à cause de l’espèce de casque qui enveloppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette famille ».
Dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, par plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris, Tome X, édité en 1818, on trouve aussi ces mentions après un élément de la description de Lacépède (« le crâne recouvert d’une seule lame en forme de casque et réunie aux opercules ») : « Ce dernier caractère peut servir à isoler immédiatement les Coris des autres genres (…) et leur nom semble peindre leur caractère spécial, coris, en grec, signifiant ce que les Latins entendent par cimex [punaise]. (…) Le seul caractère essentiel des Coris [dans la famille des labres] est l’espèce de bosse qui s’élève sur leur front ». Le mot grec [coris] signifie en effet aussi punaise, probablement à cause du pronotum* (bouclier d’une seule pièce couvrant le premier segment thoracique) qui protège la tête de l’insecte à la manière d’un casque.
Décrit par Lacépède en 1801 à la suite des observations de Commerson, le genre comprend 26 espèces sur les 504 que compte la famille des Labridés, elle-même répartie en 70 genres selon la mise à jour d’octobre 2010 faite par P. Parenti et J. E. Randall. Le type* du genre est Coris aygula.
aygula : du mot sanskrit [aygula] qui signifie doigt, pouce, et par extension pénis. De ce mot dérivent, via le grec et le latin, des termes évoquant un hérissement (aigu, pointu, etc.). Le nom vernaculaire donné par Lacépède, Coris aigrette, en dérive du fait des deux premiers rayons de la dorsale, qui sont nettement plus hauts que les autres. Le descripteur fait observer que, le premier et plus haut rayon étant situé juste derrière la bosse frontale, il « paraît comme une aigrette destinée à orner le casque du poisson ».
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Coris | ||
Espèce | aygula |
Dentition
Deux fortes canines orientées vers l’avant sont situées au bout des mâchoires et sont visibles quand la bouche est ouverte, comme chez ce "tahitien" qui sourit.
Bien sûr, bien d'autres dents garnissent la bouche de ce poisson !
Tahiti, Polynésie française
10/04/2010
Un labre puissant au corps massif
L’individu photographié est un jeune adulte, qui déploie toutes ses nageoires probablement pour signifier son agacement au photographe. Son jeune âge se déduit d’une part de sa taille, mais aussi du fait de celle des deux premiers rayons, qui ne sont pas encore beaucoup plus hauts que les autres.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
20/04/2011
Une barre noire entre deux barres claires
Le seul aspect visible de loin sur la livrée de Coris aygula adulte réside dans les deux barres verticales claires qui marquent ses flancs.
Cette particularité est cependant variable du fait des variations d’intensité tant de la couleur de fond que de celle des barres, fonction de l’humeur du poisson. Ces variations peuvent estomper une barre et parfois même les deux. La configuration la plus fréquente est cependant l’existence de deux barres claires séparées par une barre sombre, comme on le voit sur cette photo prise en mer Rouge à Eilat (Israël).
Eilat, Israël, mer Rouge, 10 m
23/04/2009
Une barre claire entre deux barres noires
Les variations d’intensité de la couleur d’ensemble du corps peuvent mener à l’inverse de ce que montrait la photo précédente. Celle-ci a été prise à Hurghada (Egypte).
Hurghada Nord, Egypte, mer Rouge, 25 m
16/08/2009
Une seule barre
Cet individu égyptien montre une livrée uniformément bleu nuit, avec une seule barre claire.
Egypte, mer Rouge, 15 m
14/04/2008
Pas de barre du tout
On distingue une zone un peu moins sombre à l’endroit d’une barre verticale, mais vu de loin cet individu paraîtra monochrome.
Dahab, Egypte, mer Rouge, 0,5 m
05/2010
Petit juvénile
On distingue encore la zone plus sombre des viscères, et confusément l’ombre de la colonne vertébrale chez ce petit juvénile, dont la livrée blanche n’est pas encore tout à fait mate. Les ocelles orange sont à cet âge d’une couleur éclatante.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
25/12/2011
Grand juvénile
Les juvéniles ont deux taches orange à rouges présentes en haut du dos, deux ocelles noirs cerclés de blanc les surmontant sur la dorsale. Ces ocelles sont aussi appelés "faux yeux", et l’ensemble peut évoquer les cercles rouges sur les pommettes et les yeux fardés de blanc fréquents dans le maquillage des clowns, d’où peut-être l’un des noms vernaculaires de l’espèce en anglais comme en français.
Shaab el kenz, El Queseir, Egypte, mer Rouge
29/08/2008
Evolution du juvénile au subadulte
A) Le petit juvénile est d’un blanc pur et la couleur orange de ses ocelles dorsaux est éclatante. Le pédoncule caudal s’achève sur une ligne blanche bordée de noir, les rayons de la caudale restant translucides.
B) Le blanc du corps a tendance à griser chez le juvénile plus âgé. La caudale devient noire avec une frange blanche et un liseré translucide.
C) L’étape suivante voit un jaunissement général de la livrée avec l’apparition d’une bande verticale restant blanche en fin du premier tiers du corps. On observe aussi un noircissement progressif du haut du dos et des ocelles orange. Des motifs en points noirs commencent à apparaître sur la caudale.
D) La couleur de fond du jeune subadulte passe du jaunâtre au vert pâle. Les motifs en points de la partie antérieure passent du noir au rouge foncé, puis au rouge tout en rétrécissant progressivement, et ceux des nageoires impaires rougissent. Ils seront rouges chez le subadulte « achevé », qui portera aussi les motifs roses en lignes de l’adulte sur la face.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
12/02/2011
Partie postérieure noirâtre
Il arrive, tant chez le juvénile que chez le subadulte, que la partie postérieure du corps devienne noirâtre à noire. Ce comportement ne semble pas systématiquement lié à un état de stress.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
09/10/2012
Bande dorsale noire
Le noircissement des ocelles qui marque la fin du stade juvénile peut s’étendre, chez certains individus, jusqu’à former une bande noire continue en haut du dos, après la barre verticale blanche, peu discernable chez ce spécimen.
Safaga, Egypte, 10 m
12/10/2009
Alimentation
Ce subadulte vient de prélever l’un des longs bras d’une ophiure du genre Macrophiothrix (flèche) et s’éloigne pour s’en nourrir à l’abri de concurrents éventuels.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
03/10/2012
Technique de chasse
L’une des techniques de chasse de Coris aygula, qu’on retrouve dans d’autres espèces ou familles, consiste à prendre une bouchée de sable pour la projeter ensuite sur le même substrat en vue de débusquer les invertébrés qui s’y cachent.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
02/10/2011
Inspection
Ce labre n’hésite pas à adopter des positions peu communes pourvu qu’elles lui permettent de repérer une proie. Ici, couché sur le flanc, il paraît inspecter le contenu de ce qui semble être une vieille coquille qui, apparemment désaffectée, pourrait néanmoins abriter un bernard l’ermite.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
09/10/2012
Agrégation
Cette agrégation, qui comprenait 8 adultes et 5 subadultes, pourrait signaler la proximité d’un épisode de reproduction. L’écologie de cette espèce est mal connue, et son statut sexuel n’est pas documenté à ce jour. Elle est probablement hermaphrodite* protogyne*, comme d’autres Coris, mais seul un examen histologique* des gonades* pourra le prouver.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
05/12/2012
En mer Rouge
Cet individu à une seule barre verticale claire apparente a été photographié à Wadi Lahami, sur la côte sud-égyptienne de la mer Rouge.
Wadi Lahami, Egypte, mer Rouge, 10 m
02/12/2010
A Madagascar
Ce subadulte en train de muter vers la livrée adulte croisait dans la réserve marine de Nosy Tanikely, au nord-ouest de Madagascar.
Nosy Tanikely, Madagascar, 4 m
11/08/2011
A Tahiti
Ce superbe jeune mâle à dominante verte a été photographié à Tahiti.
Tahiti, Polynésie française
10/04/2010
En compagnie
Le retournement d’un bloc par Coris aygula peut amener rapidement une petite foule d’amateurs d’invertébrés autour de lui, cet attroupement y amenant par lui-même des espèces qui sont indifférentes à ce type de proies.
On voit ici, du premier plan vers le fond, Thalassoma hardwicke, deux Chaetodon auriga, au troisième plan de gauche à droite Halichoeres scapularis, deux Ctenochaetus striatus, un juvénile de Chlorurus sordidus qui cache le museau de Rhinecantus aculeatus, et Parupeneus trifasciatus en partie caché par les deux poissons-papillons. On peut aussi reconnaître au fond, derrière un massif de corail, la « plume » de Zanclus cornutus.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
09/10/2012
Représentation du XIXe s.
Il est souvent arrivé aux espèces dont la croissance s’accompagne d’une forte variabilité dans la morphologie et/ou les livrées de voir leurs différents morphes* considérés comme des espèces séparées. C’est aussi le cas de Coris aygula, dont le subadulte est décrit par Bennett en 1830 sous le taxon Labrus aureo-maculatus. Le descripteur note qu’il appartient au genre Julis (synonyme de l’actuel Coris), mais que contrairement aux autres poissons du genre les premiers rayons de sa dorsale sont courts (ils n’atteindront leur taille finale que chez l’adulte, ce que ne pouvait pas savoir Bennett). On peut observer une troisième tache orange sur le pédoncule caudal, qui n’existe pas dans l’espèce, peut-être due à l’imagination du dessinateur finissant son travail de mémoire.
N/A
Reproduction de documents anciens
1830
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Parenti P., Randall J. E., 2000, An annotated checklist of the species of the Labroid fish families Labridae and Scaridae, Ichthyological Bulletin, 68, 1-97.
La page de Coris aygula sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase.
La page sur Coris aygula dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN