Cône piriforme
Coquille solide, large et convexe
Spire droite
Épaule couronnée
Couleur claire avec des taches brunes
Papier turc pointillé (ancien)
Conus (Virroconus) coronatus Gmelin, 1791
Miliariconus coronatus (Gmelin, 1791)
Viroconus coronatus (Gmelin, 1791)
Cucullus coronalis Röding, 1798
Conus parvus Gebauer, 1802
Conus virgineus Link, 1807
Conus minimus var. condoriana Crosse & P. Fischer, 1864
Conus multibandatus Bozzetti, 2017
Indo-Pacifique et mer Rouge
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Conus coronatus est largement distribué dans tout le bassin Indo-Pacifique. On peut l’observer de l’Afrique de l’est, y compris la mer Rouge, jusqu’en Polynésie ; également du Japon au nord jusqu’en Nouvelle-Galles du Sud dans le sud-est de l’Australie au sud.
Cette espèce abondante, fréquente le plus souvent les zones sableuses des récifs de corail, de la zone intertidale* jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur environ. Son habitat est parfois plus varié et l’on peut l’observer également parmi les herbiers de phanérogames*, les débris de coraux morts, le sable grossier ou sur les rochers recouverts ou non d’algues gazonnantes.
Ce petit cône piriforme* possède une coquille solide, large et légèrement convexe d’environ 30 à 40 mm de hauteur. On a observé cependant des spécimens atteignant parfois 55 mm. Sa spire* est droite et modérément élevée ; l’épaule est couronnée de petits tubercules.
On distingue sur le dernier tour de nombreux sillons spiraux, granuleux sur la partie antérieure.
La couleur de fond varie (gris pâle, blanc-bleuté, beige, rose pâle),
mais des taches brunes et des alignements spiraux de petits points bruns
et blancs sont toujours présents. L’intérieur est violet pâle avec 2 bandes blanches.
La coquille est recouverte d’un fin périostracum* jaunâtre, lisse et plus ou moins transparent. L’opercule corné est de forme oblongue, il occupe un tiers environ de la longueur de l’ouverture.
La couleur de l’animal est également très variable suivant son aire de répartition avec une dominance de brun orangé, tacheté de noir ou de pourpre pour le pied. Le mufle est uniformément brun plus ou moins clair ; son extrémité orangée est parfois marbrée de fines taches noires. Les tentacules* sont beiges avec leur extrémité brune. Le siphon* est rouge brun foncé, parfois blanc, tacheté de noir ou de brun.
Conus coronatus est un prédateur vermivore* qui se nourrit exclusivement d'annélides, principalement de polychètes errants (Eunicidae, Glyceridae, Nereidae), plus rarement de polychètes sédentaires (Sabellidae, Terebellidae). L'animal localise sa proie grâce à des cellules nerveuses très sensibles, les chimiorécepteurs*, situées dans le siphon* et capables de détecter les stimuli* internes ou externes de ses victimes. Les dents radulaires*, en forme de harpon, sont projetées à distance au travers d’un appendice, le proboscis*, sur la proie ; le venin qu’elles contiennent la neutralise instantanément.
Les cônes ont des sexes séparés. Les mâles possèdent un pénis sur le côté droit en arrière du tentacule* oculaire. Après l'accouplement la fécondation* est interne. Les femelles pondent, sous les blocs coralliens, des œufs protégés dans des capsules ovigères*. Ces capsules blanchâtres, en forme de vasque, sont fines et aplaties aux bords asymétriques peu opaques. Elles sont regroupées à leur base et disposées en rangées parallèles.
L'éclosion des œufs sphériques donne naissance à des larves* planctoniques* trochophores* planctotrophiques* qui se métamorphosent* en quelques jours en larves véligères* avant de se poser sur le fond et se transformer en un jeune cône.
En consommant des vers polychètes, ce cône contribue à contrôler et à réguler leurs populations dans les écosystèmes côtiers de l'océan Indien et du Pacifique.
Bien que nous ne possédions pas de données précises sur ce sujet, Conus coronatus, comme la plupart des conidés, est très certainement la proie de crustacés (crabes), de poissons carnivores ou de mollusques céphalopodes (poulpe).
Contrairement aux cônes piscivores* et malacophages*, le venin de Conus coronatus ne présente pas de danger majeur pour l’homme. En raison de sa taille modeste, les accidents sont rares ; cependant leur manipulation reste déconseillée en raison de son venin neurotoxique*.
Extrait de l’animal et synthétisé, on observe que sa composition d’acides aminés, appelés conopeptides, offre un énorme potentiel aux utilisations pharmacologiques et sont exploités pour leur spécificité et puissance en ciblant des récepteurs thérapeutiques. Ils montrent notamment leur efficacité pour des traitements analgésiques (soulagement de la douleur). Ces peptides, des centaines par espèces, appliqués par exemple pour des douleurs aiguës ou chroniques, présentent l’avantage de ne pas provoquer d’effets secondaires ou de dépendance contrairement à la morphine.
Conus coronatus apparaît sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN*). Il est rangé depuis octobre 2011 dans la catégorie des espèces dont la préoccupation est mineure (LC).
Cône : désigne une coquille conique dont la base est circulaire et qui se termine en pointe.
couronné : les tubercules de l’épaule forment une couronne autour de la spire.
Conus : du latin [conus] = cône, allusion à la forme de la coquille. Nom de genre créé par Linné en 1758.
coronatus : du latin [corono] = couronné, orné d’une couronne. Nom donné par le naturaliste allemand Johan Friedrich Gmelin (1748-1804).
Numéro d'entrée WoRMS : 215446
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Super-famille | Conoidea | Conoidés | |
Famille | Conidae | Conidés | Coquille de taille moyenne à grande voire très grande, normalement 20-50mm jusqu'à 170 mm de haut, conique ou biconique avec une ouverture étroite et un canal siphonal court. Sculpture spirale habituellement développée, sculpture axiale absente ou sous la forme de tubercules sur l'épaulement. Sinus anal peu profond à modéré sous la suture. Opercule présent, petit à nucléus terminal. Bouchet & al.2011. |
Genre | Conus | ||
Espèce | coronatus |
Cône piriforme
Ce petit cône piriforme possède une coquille solide, large et légèrement convexe.
Ile de La Réunion, archipel des Mascareignes, océan Indien, dans le lagon peu profond
07/07/2018
Taches brunes et alignements de petits points bruns
La coquille de Conus coronatus possède des taches brunes et des alignements spiraux de petits points bruns et blancs.
Ile de La Réunion, archipel des Mascareignes, océan Indien, dans le lagon peu profond
04/01/1917
Epaule couronnée
La spire est droite et modérément élevée, l’épaule est couronnée
Ile de La Réunion, archipel des Mascareignes, océan Indien, dans le lagon peu profond.
27/06/2015
Avec sa ponte
Cet individu, de 2 cm environ, est en train de pondre.
Ile de La Réunion, archipel des Mascareignes, océan Indien, dans le lagon peu profond
17/10/2015
Dessin des capsules ovigères
Vues de côté (a & b), vue latérale (c), vue de dessus (d) des capsules ovigères en forme de vasque. On remarquera la présence des œufs visibles par transparence à travers les parois de la capsule sur le dessin d.
Frigate Island, Seychelles (1958)
Reproduction de documents anciens
1961
Couleur blanc bleuté
Sur cette coquille en épave, le périostracum a disparu. On distingue bien la couleur de fond blanc bleuté.
Ile aux Cerfs, île Maurice, archipel des Mascareignes, océan Indien, 2 m de profondeur, à la limite sable rochers.
12/11/2018
Ouverture avec opercule
L’opercule ferme partiellement l’ouverture étroite et très allongée.
Ile aux Cerfs, île Maurice, archipel des Mascareignes, 2 m de profondeur, à la limite sable rochers
11/11/2018
Intérieur violet pâle
L’intérieur de la coquille est violet pâle avec 2 bandes blanches.
Ile Plate, île Maurice, archipel des Mascareignes, 1 m
17/09/2019
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Eisapour M., Syfabady S.J., Daghooghi B., 2015, Comparative Morphology of Radula in Two Cone Shells Conus textile and C. coronatus (Conidae), Oceanography, 6, 22, 77-82.
Fainzilber M., Mienis H.K., Heller J., 1992, The conidae (Mollusca, Gastropoda) of the shallow waters of the east coast of Sinai, Gulf of Elat, northern Red Sea, Argamon, Israel Malacology Society, 14, 1-16.
Jiménez-Tenorio M., 2018, Illustrated Catalog of the Living Cone Shells - 2017 update supplement, Illustrated Catalog of the Living Cone Shells, Mal de Mer Publishing, Wellington, USA, 1-23.
Kohn A. J. 1961. Studies on spawning behavior, egg masses, and larval development in the gastropod genus Conus. II. Observations in the Indian Ocean during the Yale Seychelles Expedition, Bulletin of the Bingham Oceanographic Collection, Peabody Museum of Natural History, Yale University, New Haven, Connecticut, USA, 17, 4, 3-51.
Lewis C.P., 1981, A Comparison of Fijian Forms of Conus coronatus and Conus aristophanes, The Veliger, 23,4, 363-372.
Monnier E., Tenorio M.J., Bouchet Ph., Puillandre N., 2018, The cones (Gastropoda) from Madagascar “Deep South”: composition, endemism and new taxa, Xenophora Taxonomy, bulletin de l’Association Française de Conchyliologie, 19, 25-75.
Monsef F., Khodabandeh S. & Nabipour I., 2014, Venom Apparatus Structure and Conutoxins Granules formation in Cone Snail (Conus coronatus) of Persian Gulf, Iranian South Medical Journal, 17, 2, 191-200.
Rajabi H., Zolgharnein H., Ronagh M.T., Savari A., Amuzandeh A. & Jomehzadeh N., 2018, Pharmacological studies (Analgesic and Hemolytic) on the cone snail venom Conus coronatus Gmelin, 1791, International Journal of Aquatic Science, 9, 2, 106-111.7
Rajabi H., Zolgharnen H., Ronagh M. T., Savari A. & Ranjbar M. S, 2016, Histological study of the venom production organ in Conus coronatus and Conus frigidus, International Journal of Fisheries and Aquatic Studies, 4, 1, 370-372.
Richard G., 1985, Conidae de Polynésie française, Laboratoire de Biologie marine et Malacologie, Ecole Pratique des Hautes Etudes, 36p.
Zehra I, Perveen R., 1991, Egg capsule structure and larval development of Conus biliosus (Röding, 1798) and C. coronatus Gmelin, 1791, from Pakisyan, Journal of Molluscan Studies, 57, 2, 239-248.
----------
La page de Conus coronatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Conus coronatus sur le site de référence de Doris pour les mollusques : MolluscaBase
Les textes et images sont sous licence et ne sont pas libres de droit.
Pour les ayants-droits, connectez-vous.
Pour toute demande d'utilisation (exemple d'un formateur Bio de la FFESSM...) contactez nous ici.