Eponge perforante de couleur vert jaune, ou brunâtre à noirâtre
Oscules cylindriques aux bords plus clairs
Ostioles regroupés sur des sortes de tamis aplatis
Eponge perforante verte
Green boring sponge (GB), Cliona verde (I, E), Grüner Bohrschwamm (D), Groene boorspons (NL)
Vioa viridis Schmidt, 1862
Cliona copiosa Sara, 1959
Cliona tremitensis Sara, 1961
Cliona nigricans Rützler, 1973
Méditerranée, espèce cosmopolite des mers chaudes
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-PacifiqueMéditerranée, mers chaudes (Açores, Cap Vert, océan Indien, Antilles). C'est une éponge très commune bien que peu visible, du fait de son mode de vie endolithe* (dans les pierres).
Sa présence réelle dans les Antilles n'est cependant pas certaine, les progrès de la biologie rendant peu à peu obsolètes les affirmations de cosmopolitisme pour certaines espèces d'éponges, dont celle-ci fait peut-être partie.
La clione verte est présente dans les substrats calcaires, qu'elle contribue à détruire, et dans lesquels elle forme un réseau de galeries. Son substrat de prédilection est le coralligène*, mais on peut aussi la trouver au niveau des rhizomes des posidonies, sur les fonds riches en sédiments, occasionnellement sur des coquilles de mollusques. Plus la profondeur augmente, plus on la trouve sur des algues calcaires. La profondeur maximale reportée est de 367 m.
On voit rarement l'intégralité de cette éponge, dont en général seuls les oscules* (ouvertures exhalantes) et les verrues portant les ostioles* (pores inhalants) sont visibles.
La partie visible de l'éponge est de couleur variable : blanchâtre (rare), vert-jaune, brunâtre, voire noirâtre. Le bord des oscules est plus clair. Ils font quelques mm de diamètre et dépassent largement du substrat*. Les ostioles sont regoupés sur des verrues qui ont la forme de tamis aplatis, de forme circulaire ou ovoïde, de 0,8 à 13,4 mm de diamètre.
Dans certains cas, cette éponge peut recouvrir le substrat : elle se présente alors sous la forme d'une colonie vert brunâtre, aux oscules plus clairs caractéristiques.
Les spicules sont principalement des tylostyles* et quelques spirasters* (voir photos).
La clione jaune (Cliona celata) sous sa forme alpha, très présente en Atlantique, mais plus rare en Méditerranée que la clione verte. Oscules et pores inhalants sont en général jaune vif. Les verrues qui supportent les pores inhalants sont plus petites.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 microns. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*. Les éponges perforantes dissolvent le calcaire par voie chimique.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Cliona viridis vit en association avec des zooxanthelles*. Les œufs émis portent eux aussi des zooxanthelles.
Cette éponge perforante contribue à la dissolution du coralligène ou des récifs coralliens. Elle peut se développer sous forme alpha, bêta ou gamma.
Cette espèce a été signalée dans les Caraïbes mais aucune preuve récente n'étaye cette affirmation. Toute photo la représentant dans ce secteur serait très appréciée pour DORIS.
Clione verte : Traduction littérale du nom scientifique.
Cliona : de Clio, nom d'une Néréide.
Du latin [viridis] = vert, de couleur verte.
Numéro d'entrée WoRMS : 134146
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Clionaida | Clionaides | |
Famille | Clionaidae | Clionaïdés | Eponges perforantes, avec des papilles inhalantes à la surface du substrat. Les spicules caractéristiques sont des tylostyles et des spirasters. |
Genre | Cliona | ||
Espèce | viridis |
Vue d’ensemble
Sur ce spécimen clair, on voit de nombreuses verrues blanchâtres portant les ostioles (pores inhalants) et quelques oscules (ouvertures exhalantes) qui dépassent.
Bassin de Thau (34), Le Ponton, 5 m
14/04/2007
Vue des tamis portant les ostioles
Les tamis portant les ostioles se détachent du substrat.
Bassin de Thau (34), Le Ponton, 5 m
16/04/2007
Vue rapprochée des tamis à ostioles
La structure des tamis est bien visible. Les pores inhalants sont trop petits pour être eux-mêmes visibles.
Etang de Thau (34), 1 m
23/03/2021
Détail des oscules
On voit bien les oscules brunâtres de forme cylindrique, dépassant du substrat, et dont le bord est plus clair que le reste de l’éponge.
Cerbère (66), L'Ocell, 13 m
03/07/2008
Colonie massive en surface de substrat
Cliona viridis peut s'étendre à la surface des substrats qu'elle perfore, et même devenir massive. Sa couleur est généralement plus foncée que sur cette photo, elle dépend de l'éclairement et de la quantité de zooxanthelles présentes.
Saint-Cyr-sur mer (83), la Sèche d'Alon, 15 m
02/09/2007
Colonie typique en surface
Dans certains cas, cette éponge peut recouvrir le substrat : elle se présente alors sous la forme d’une colonie vert brunâtre, aux oscules plus clairs caractéristiques.
Banyuls (66), Canadell, 30 m
03/06/2011
Spécimen dans une grotte
Ce spécimen, situé dans une grotte, est très peu coloré. On remarque que les oscules sortent du substrat d'une manière inhabituelle.
Îles de Lérins (06), Tombant du Vengeur, 15 m
13/08/2007
Perforantes d'algues calcaires
On la trouve dès les premiers mètres perforant les algues rouges calcaires.
Cap Cerbère (66), 6 m
12/09/2008
Dans rhodophycée calcaire
Cette clione est présente dans les substrats calcaires, qu'elle contribue à détruire, et dans lesquels elle forme un réseau de galeries. On la trouve des premiers mètres jusqu'à 50 mètres de profondeur perforant, entre autres, les algues rhodophycées* calcaires.
Stareso, Corse (2A), 18 m
08/10/2004
Couleur brunâtre
Les ostioles sont regroupés sur des verrues qui ont la forme de tamis aplatis, ici de couleur brun foncé. Le bord des oscules est plus clair, signature de Cliona viridis.
Punto di Vela, Galeria (2B), 33 m
22/07/2010
Couleur marron
Sur ce spécimen, les oscules sont de couleur brunâtre à marron.
Le Câble, les Aresquiers (34), 10 m
09/07/2009
Deux cliones sur une même Corallinale
Notez une autre espèce de couleur jaune et plus petite, Cliona celata, perforant aussi cette algue calcaire.
Côte Bleue (13)
01/11/2012
Prélèvement de coralligène
Coupe de coralligène envahi par Cliona viridis. Les oscules et pores inhalants sont bien verdâtres en surface, alors que l'éponge est jaune à l'intérieur. Elle occupe la quasi totalité de la masse du bloc prélevé.
Marseille (13), Ile Plane
26/05/2007
Spicules siliceux de la clione verte, type tylostyle
Ce sont les spicules majoritaires dans cette éponge.
Cerbère
03/08/2006
Spicules siliceux de la clione verte, type spiraster
Spicules minoritaires.
Cerbère
03/08/2006
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Véronique LAMARE
Rosell D., Uriz M.J., 2002, Excavating and endolithic sponge species (Porifera) from the Mediterranean: species descriptions and identification key, Org. Divers. Evol., 2, 55–86.
La page de Cliona viridis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN