Corps trapu à tête massive et dos élevé, taille maximale documentée 45 cm
Phase initiale : couleur brun rouge à grise, caudale arrondie et dorsale épineuse échancrée
Phase terminale : couleur variable, tête verte et rayons extérieurs de la caudale se prolongeant en pointes
Dans les deux phases :
Corps et nageoires (sauf pectorales) marqués par de nombreuses petites taches blanches
Tête marquée par des taches rouges à noires et des lignes de même couleur autour de l’œil
Présence fréquente de selles blanches de longueur variable sous la dorsale
Une selle blanche au début du pédoncule caudal, un anneau blanc à son extrémité
Les os verts, madame tombée, labre à tache rouge (Maurice), labre maori à points blancs
Dotted maori, floral maori wrasse, floral wrasse, rainbowfish, redspotted maori wrasse, white-dotted maori, white-dotted maori wrasse, yellow-dotted maori wrasse, yellow-dotted wrasse, yellow-spotted maori-wrasse (GB), Vieja florida (E), Schneeflocken-Lippfisch (A), Blommetjie-lipvis (Afrique du Sud)
Sparus chlorourus Bloch, 1791
Cheilinus punctatus Bennett, 1832
Crenilabrus blochii Swainson, 1839
Cheilinus blochii Valenciennes, 1840
Cheilinus punctulatus Valenciennes, 1840
Cheilinus guttatus Bleeker, 1847
Cheilinus decacanthus Bleeker, 1851
Zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCette espèce est présente dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien, elle est documentée des côtes somaliennes au nord de l’Afrique du Sud (baie de Sodwana). et vers l’est, du canal du Mozambique aux côtes australiennes en passant par les Mascareignes*, les Seychelles, les Maldives, l’Inde, la Thaïlande et les îles Coco(Keeling).
Sur la bordure ouest de l’océan Pacifique, on la trouve du sud du Japon à l’est de l’Australie. Sa distribution vers l’est va jusqu’à l’archipel des Australes en Polynésie française, en passant par la Nouvelle-Calédonie et la plupart des îles de cet océan, Hawaï comprise.
La vieille tachetée vit en milieu corallien côtier, sur des fonds
sableux ou sablo-détritiques*. On peut la trouver occasionnellement dans les
herbiers. Sa distribution verticale va de 1 à 30 mètres.
Description succincte : ce labre au corps trapu peut mesurer jusqu’à
Dans les deux phases le corps est marqué par de nombreuses petites taches blanches accompagnées de quelques points noirs ou rouges ; des taches blanches plus petites et plus nombreuses sont présentes sur les nageoires impaires et les pelviennes. La tête est marquée par des taches rouges à noires et par des lignes de même couleur au tracé irrégulier autour de l’œil. Deux à quatre selles* blanchâtres de longueur variable peuvent être présentes sous la dorsale épineuse. Une selle blanche marque parfois le début du pédoncule* caudal, et un anneau blanc qui déborde sur la caudale orne son extrémité postérieure
Description détaillée :
Le corps a un dos élevé, sa hauteur entre de 2,6 à 3,1 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il est fortement comprimé latéralement. La tête est pointue et massive avec un museau qui s’arrondit chez les plus grands individus. La bouche aux lèvres épaisses est terminale et protractile*. Le front et l’opercule* portent des écailles, de même que les joues à l’exception de la zone de la mandibule*. Le profil dorsal du corps descend abruptement vers le pédoncule* caudal sous les derniers rayons de la dorsale molle. Le pédoncule caudal est puissant (sa hauteur entre environ 5 fois dans la longueur standard en phase terminale). La dorsale épineuse a la particularité de compter 10 rayons (il y en a 9 dans les autres espèces du genre). Les écailles sont de grande taille. La taille maximale documentée est de
Cette espèce hermaphrodite* protogyne présente un dimorphisme* et un dichromatisme* sexuels, ce qui signifie que la morphologie et la livrée de la phase initiale (femelles et éventuels mâles primaires) diffèrent de celles de la phase terminale (mâles terminaux).
Les différences morphologiques les plus manifestes entre les deux phases sont les suivantes :
La phase initiale regroupe des individus plus petits que la phase terminale ; le profil dorsal de leur tête est plus pointu. La nageoire dorsale épineuse est échancrée (vs ondulée chez les mâles terminaux). L’extrémité postérieure de la dorsale molle et celle de l’anale sont aussi plus arrondies que chez eux ; la nageoire caudale est arrondie (sans les rayons extérieurs de celle des mâles terminaux, qui forment une pointe) et leurs pelviennes sont moins longues.
Les éléments partagés du patron de couleurs des deux phases sont les suivants :
La couleur de fond est le plus souvent marbrée du fait de la juxtaposition aléatoire de zones plus claires et plus foncées ; les flancs sont marqués par de nombreuses petites taches blanches à rosées souvent alignées longitudinalement, auxquelles peuvent se mêler des taches noires ou rouges. On peut noter la présence quasi-constante de deux à trois petites selles* blanches sous la nageoire dorsale, de même que la présence fréquente de deux à trois selles plus ou moins marquées de même couleur échelonnées sur la nuque. Une courte selle* blanche orne la partie antérieure du pédoncule caudal, et à son extrémité un anneau blanc déborde sur la caudale.
La tête porte de très nombreuses taches rouges, éventuellement accompagnées de tirets de même couleur. Ces taches et tirets sont parfois noircissants ou noirs notamment en partie postérieure de la tête ; les taches rouges s’étendent jusque sous les premiers rayons de la dorsale épineuse et marquent aussi les lèvres, la gorge et le début de l’abdomen*. Ces taches peuvent aussi s’agrandir en formes aléatoires, groupées sur la partie supérieure de la tête. Plusieurs lignes rouges ou noires au tracé irrégulier sont présentes autour de l’œil, le plus souvent sous et derrière lui. Leur nombre et leur forme sont très variables mais elles sont toujours obliques (elles suivent approximativement le profil dorsal de la tête). Des tirets de forme très variable ornent souvent le préopercule* et l’opercule. L’iris* est orange autour de la pupille, et vert avec de courtes lignes rouges au-delà.
La couleur de la dorsale épineuse est identique à celle du corps ou plus foncée, souvent avec des prolongements des selles blanches présentes sous elle. La dorsale molle est translucide. L’anale est généralement plus foncée que la dorsale épineuse, avec un liseré rouge foncé. La caudale est blanche en partie antérieure, brun foncé à noirâtre en partie centrale et rouge en partie distale. Les membranes des pectorales sont translucides et leurs rayons sont rouge orangé. Les pelviennes sont de la couleur du corps, souvent en version plus foncée ou verdissante avec des rayons rouge vif. Toutes les nageoires à l’exception des pectorales sont piquetées d’une multitude de petits points blancs.
Quant aux différences dans les patrons de couleur entre les deux phases :
En phase initiale, la couleur de fond est généralement brun rouge plus ou moins foncé, mais elle peut virer au gris, plus ou moins foncé lui aussi. Dans les livrées grises, la couleur de fond de la tête peut être plus pâle que celle du corps. Trois à quatre taches noires plus grosses que les autres se trouvent parfois alignées sur la médiane horizontale du corps. Une tache noire souvent discrète se trouve sur la membrane des deux à trois premiers rayons de la dorsale, et la partie distale* des membranes de la dorsale épineuse est ornée d’une marque rouge arrondie coiffée de blanc.
En phase terminale, la couleur dominante du corps est variable et peut changer rapidement chez le même individu. Elle peut aller du brun-rouge au bronze en passant par le gris, et plus rarement par l’orange ou le jaune. La couleur de fond de la tête est verdissante à verte, et parfois bleue dans sa partie inférieure.
La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.
Dans sa distribution, la vieille tachetée peut être confondue avec les espèces suivantes :
Pour ce qui concerne les juvéniles ressemblants : voir le paragraphe consacré à la reproduction.
Cette espèce se nourrit essentiellement d’invertébrés benthiques* comme les crabes, les oursins, les ophiures, les mollusques et les vers polychètes.
La biologie de la reproduction chez Cheilinus chlorourus n’a pas été systématiquement étudiée à la date de parution de cette fiche [07/2024], à notre connaissance. L’espèce est cependant considérée comme étant hermaphrodite* protogyne*. Que cet hermaphrodisme soit monandrique* (tous les individus naissent femelles et certains deviennent mâles) ou diandrique* (certains individus naissent mâles, et d’autres le deviennent) ne semble pas documenté. Quoi qu’il en soit, une même espèce peut être monandrique ou diandrique (et hermaphrodite protogyne ou gonochorique*) en fonction des circonstances et donc des lieux, comme le montre une recherche ayant étudié entre autres Cheilinus fasciatus (Lowe et al., 2021).
On sait toutefois que des agrégations destinées à la reproduction ont été observées sur la Grande Barrière de Corail, en Australie et que ces agrégations ont lieu en été (Russel, 2001).
Œufs* et larves* sont pélagiques*. La durée de vie larvaire, calculée d’après l’examen des otolithes* de 8 individus (Victor, 1986), est en moyenne de 27,1 jours, avec un minimum de 25 jours et un maximum de 30 pour cet échantillon, prélevé dans l’archipel de Palau (à l’est des Philippines). A l’issue de cette période océanique, les post-larves* colonisent un récif.
Les juvéniles sont plus fins que les individus en phase initiale et leurs nageoires paraissent proportionnellement plus grandes. Leur tête est plus pointue, les marques faciales rouges ou noires sont moins denses, et les lignes présentes autour de l’œil rayonnent aussi vers l’avant (vs sous et derrière l’œil chez la plupart des adultes). La couleur de fond est généralement plus claire, mais elle conserve les selles blanchâtres susceptibles de descendre jusqu’à l’abdomen pour celles qui se trouvent sous la dorsale, ainsi que la selle présente au début du pédoncule caudal et l’anneau blanc qui précède la caudale. Quatre taches noires alignées marquent souvent la médiane horizontale du corps. La première se situe à l’aplomb des premiers rayons de la dorsale épineuse, la dernière sur le pédoncule caudal. La tache noire qui orne la membrane des deux premiers rayons durs en phase initiale est turquoise bordée de noir chez les juvéniles.
Juvéniles ressemblants :
Une nouvelle espèce de parasite du genre Ceratomixa (Ceratomyxa cheilinae), a été découverte dans la vésicule biliaire de Cheilinus chlorourus. De nombreuses espèces de vers plathelminthes parasitant son système digestif sont aussi documentés : ils appartiennent aux classes des cestodes, des trématodes, des nématodes et des acanthocéphales.
L’espèce est diurne*. Les individus sont solitaires en dehors des périodes de reproduction.
Les individus qui se sentent traqués ont tendance à se réfugier au pied d’un massif de corail ou à l’ombre d’un débris corallien, voire à se coucher sur un flanc sur le substrat* en adoptant la livrée la plus claire et terne possible.
En cas de conflit avec un conspécifique* une bande gris foncé peut apparaître sur la tête. Elle commence au-dessus de la lèvre supérieure et va jusqu’à la limite de l’opercule, voire au-delà, en passant par l’œil.
La nageoire dorsale comprend 10 rayons durs et 8 à 9 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et 8 rayons mous. Les pectorales ont 12 rayons, dont deux seulement sont ramifiés.
La ligne* latérale s’interrompt sous la partie postérieure de la dorsale et reprend dans l’axe médian du corps jusqu’à la fin du pédoncule caudal. Sa première partie comprend 15 à 16 écailles perforées, la seconde en comprend 6 à 7.
Une thèse de biomécanique soutenue à l’Ecole Polytechnique de Milan (Trotta, 2022) a modélisé la morphologie et les mouvements des mâchoires de sept espèces de poissons très différentes les unes des autres, dont celles de Cheilinus chlorourus, en vue d’améliorer l’efficacité des pinces utilisées en robotique. Sa conclusion est que le modèle inspiré de la vieille tachetée est le plus performant.
L’un des noms communs de C. chlorourus est « labre maori à points blancs ». Ce nom de labre maori est principalement appliqué à Cheilinus undulatus, mais il est aussi utilisé pour d’autres espèces de labres (par ex. C. trilobatus, C. fasciatus, ou Ophthalmolepis lineolata). Le point commun de ces espèces est d’avoir la tête marquée de nombreux tirets, lignes ou points, ce qui évoquerait les tatouages faciaux de la tribu polynésienne Maori, habitant la Nouvelle-Zélande.
La vieille tachetée est pêchée dans un cadre récréatif ou de subsistance, mais l’espèce est aussi présente dans le commerce aquariophile et sur le marché des poissons vivants.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Cependant, l’espèce est sensible aux activités humaines et son déclin a été signalé en quelques endroits de sa distribution, comme à La Réunion où elle est considérée comme méritant une priorité haute en matière de conservation (Fricke, 2009).
Vieille tachetée : de nombreuses espèces de labres et de mérous portent le nom commun de « vieille », d’origine obscure. Celle-ci est parsemée de petites taches blanches, rouges ou noires, d’où le participe passé à valeur d’adjectif « tachetée ».
Cheilinus : le nom de genre est formé à partir du grec [cheilos], qui signifie lèvre.
Il est décrit en 1801 par le naturaliste français Bernard Germain de Lacépède (1756-1825) dans le volume 6 de l’Histoire naturelle des poissons (p. 274), sous le nom commun de « cheiline ». La première caractéristique donnée pour le genre est « la lèvre supérieure extensible » chez les espèces concernées, et l’auteur ajoute page 276 que « le nom cheiline indique la conformation des lèvres ».
Le genre contient actuellement huit espèces.
L’espèce-type* est C. trilobatus.
chlorourus : ce nom vient des mots grecs [chloros], qui signifie « de couleur jaune verdâtre », et [oura], qui signifie « queue ».
L’espèce est décrite en 1791 par le médecin et naturaliste allemand Marcus Élieser Bloch (1723-1799) sous le nom scientifique de Sparus chlorourus, dans Naturgeschichte der ausländischen Fische. Il en existe une édition française parue sous le nom de Ichthyologie, ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons, publiée en 1797. Dans l’édition française, la description se trouve dans le volume III, pages 15-17. Bloch y écrit qu’il donne à l’espèce le nom commun de « la queue verte » du fait de la couleur de fond des deux spécimens qu’il a pu examiner.
La réduction étonnante de cette couleur à la queue dans les noms scientifique et commun se retrouve dans deux autres espèces du genre Sparus (passablement fourre-tout à l’époque) que Bloch décrit à la suite de Sparus chlorourus : Sparus erythrourus (actuel Gerres erythrourus) est nommé « la queue rouge », et Sparus chrysourus (actuel Ocyurus chrysurus), est nommé « la queue d’or ». Lacépède, dans son Histoire naturelle des poissons, suit Bloch et donne à l’espèce le nom commun de « spare queue-verte » en 1802.
La localité du type* est vague : Bloch dit seulement qu’un des deux spécimens qu’il possède vient du Japon et l’autre de Saint Domingue.
NB : de nombreux auteurs nomment l’espèce Cheilinus chlorurus (vs chlorourus) à la suite de Bloch et Schneider en 1801, mais cette orthographe n’est pas acceptée par WoRMS.
Numéro d'entrée WoRMS : 218941
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Eupercaria (incertae sedis) | ||
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Cheilinus | ||
Espèce | chlorourus |
Phase terminale
L’une des deux caractéristiques principales de la phase terminale est une tête verte avec parfois une partie inférieure bleue, comme chez cet individu.
L’autre n’est pas manifeste dans cette photo parce que la caudale du sujet n’est pas déployée : ses rayons extérieurs se prolongent en pointes.
Les taches disséminées sur le corps sont rouges (vs le plus souvent blanches) et relativement peu nombreuses chez cet individu.
Tank Rock, île de Misool, Raja Ampat, Indonésie, océan Pacifique, 3m
01/12/2014
Phase terminale : caudale
On distingue chez ce sujet la pointe formée par les rayons extérieurs de la nageoire caudale, bien qu’elle ne soit pas complètement déployée. Ce cliché permet aussi de voir que les pelviennes sont densément mouchetées de petits points blancs, de même que les nageoires impaires. Seules les pectorales échappent à ce motif.
La couleur dominante bronze de cet individu est peu fréquente.
Île Tioman, Malaisie, océan Pacifique, 15 m
2011/08
Phase terminale, livrée grise
Ce jeune mâle présente une livrée à dominante grise. Des taches noires entourées d’un large anneau blanc marquent ses flancs à la place des taches blanches habituelles. Cette variation est relativement commune.
Contrairement à de nombreux poissons qui présentent le moins de surface possible à la vue d’un suiveur celui-ci se penche sur un flanc. Il compte probablement sur sa livrée grise sur fond de sable pour être moins visible (voir l’illustration « camouflage », plus bas).
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
24/08/2014
Phase initiale, livrée brun-rouge
La couleur de fond en phase initiale est généralement brun rouge (mais elle peut être grise).
Chez ce sujet, rencontré de nuit, les taches blanches sont assez bien alignées dans les deux premiers tiers du corps, ce qui n’est pas toujours le cas.
La nageoire caudale arrondie (sans pointes formées par les rayons extérieurs) est un signe distinctif de cette phase, partagée avec le stade juvénile.
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m, de nuit
06/04/2010
Phase initiale, livrée grise
La couleur dominante de cet individu en phase initiale est gris clair. Sa dorsale épineuse échancrée est un autre critère qui distingue cette phase de la phase terminale.
La finesse de son corps atteste qu’il n’a pas quitté depuis longtemps le stade juvénile.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
16/01/2012
Tête
Les motifs décorant la tête ne permettent pas de distinguer entre les phases initiale et terminale. Ils sont très denses, comme on le voit ici, et variables dans les deux phases.
Ce plan rapproché permet aussi de voir les canines qui arment la partie antérieure des deux mâchoires, ainsi que les rayons rouge vif des pelviennes.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
22/06/2015
Transition ?
La tête verdissante et la taille modeste des pointes formées par les rayons extérieurs de la caudale laissent penser que cet individu est en train d’achever sa transition de la phase initiale à la phase terminale
Île de Komodo, Petites îles de la Sonde, Indonésie, océan Pacifique, 15 m
04/12/2018
Juvénile
Les juvéniles sont plus fins que les individus en phase initiale et leur tête est plus pointue. Les marques faciales sont moins denses et les lignes présentes autour de l’œil rayonnent aussi vers l’avant (vs sous et derrière l’œil chez la plupart des adultes).
On distingue (difficilement) trois taches noires alignées le long de la médiane horizontale du corps de cet individu. Ces taches peuvent être au nombre de quatre, et marquer aussi les flancs d’individus en phase initiale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
25/07/2012
Prédation
L’espèce se nourrit essentiellement d’invertébrés benthiques.
Ici, c’est une ophiure qui fait les frais de l’appétit du poisson.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
20/06/2015
Camouflage
Ordinairement les individus stressés par un suiveur se plaquent contre un massif de corail ou à l’ombre d’un débris corallien. Faute d’en trouver à disposition, ils peuvent aussi se coucher sur un flanc sur un substrat sableux en adoptant la livrée la plus claire et terne possible pour se fondre dans l’environnement.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
21/07/2010
Distribution : à Komodo
La distribution de la vieille tachetée couvre le bassin indo-Pacifique. Ce superbe individu en phase initiale a été photographié dans les eaux du parc national de Komodo (Indonésie).
Notez un léger verdissement de la tête, qui pourrait indiquer qu’il commence à muter vers la phase terminale.
Cannibal Rock, parc national de Komodo, Petites îles de la Sonde, Indonésie, océan Pacifique, 26 m
08/08/2016
Distribution : en Nouvelle-Calédonie
L’espèce est présente dans les eaux de Nouvelle-Calédonie.
Patate de Tepava, au large de Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 12 m
28/12/2018
Distribution : en Polynésie française
La distribution orientale de l’espèce va jusqu’aux îles Australes, en Polynésie Française, où a été observé cet individu.
Polynésie française, océan Pacifique, 10 m
2014
Distribution : à Tahiti
Ce jeune individu en phase terminale est tahitien. La deuxième moitié des rayons extérieurs du lobe supérieur de sa caudale a manifestement été prédatée.
Tahiti (987), Polynésie française, océan Pacifique, 1 m
15/10/2020
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Cheilinus chlorourus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Cheilinus chlorourus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase