Vieille triple queue

Cheilinus trilobatus | Lacepède, 1801

N° 2435

Zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.

Clé d'identification

Corps trapu à dos élevé et pédoncule caudal puissant, taille maximale documentée 45 cm
T
ête ornée par de multiples taches, lignes et tirets rouges
Flancs striés verticalement de rouge et de vert ou de brun
Deux anneaux blancs sur le pédoncule caudal, situés à chacune de ses extrémités
Nageoire caudale trilobée chez les mâles en phase terminale

Noms

Autres noms communs français

Saint Honoré (La Réunion), labre trilobé, madame tombée (Maurice), galame (Seychelles), poisson napoléon, nami (Nouvelle-Calédonie), labre maori trilobé, tupiro (Polynésie française)

Noms communs internationaux

Trilobed maori wrasse, triple-tail maori, triple-tail wrasse, tripletail Maori wrasse (GB), Vieja tres colas (E), Dreilappen-Lippfisch (D), Driestert-lipvis (Afrique du Sud), Papae, mara papae, parahirahi (Tahitien)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cheilinus trilobus Schinz, 1822
Cheilinus sinuosus Quoy & Gaimard, 1824
Cheilinus festivus Valenciennes, 1840
Cheilinus maculosus Valenciennes, 1840
Cheilinus rivulatus Valenciennes, 1840
Cheilinus nebulosus Richardson, 1846
Cheilinus tetrazona Bleeker, 1853
Cheilinus fasciatopunctatus Steindachner, 1863
Cheilinus pulchellus Sauvage, 1880

Distribution géographique

Zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

L’espèce est présente dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien, on la trouve du nord au sud de l’île de Socotra (Yémen) à l’Afrique du Sud (KwaZulu-Natal), en passant par l’Afrique de l’Est et le Mozambique. Vers l’est, elle est présente jusqu’en Australie en passant par Madagascar, les Comores, les Seychelles, les Mascareignes*, l’Inde et la mer d’Andaman.
Dans le Pacifique, on la rencontre du sud du Japon à l’Australie avec une distribution vers l’est qui s’étend jusqu’à l’archipel des Tuamotu, en passant par la Nouvelle-Calédonie et la plupart des îles du Pacifique Ouest et centre (Fidji, Samoa, Tonga, etc.), ainsi que la Polynésie française.

Cheilinus trilobatus n’est documenté ni en mer Rouge, ni à Hawaï.

Biotope

L’espèce se rencontre de 1 à 30 m en milieu corallien riche. On peut la trouver sur des fonds rocheux, sableux ou sablo-détritiques, ainsi que dans les champs d’algues et les herbiers.

Description

Description succincte : ce labre, qui peut mesurer 45 cm, a un corps trapu à dos élevé, une grosse tête aux lèvres épaisses et un pédoncule* caudal puissant. Les mâles en phase terminale ont une nageoire caudale trilobée*, caractéristique de l’espèce. Les individus en phase initiale sont plus petits et ont une caudale arrondie et une dorsale épineuse échancrée. Le patron de couleur des deux phases présente un corps strié de lignes verticales discontinues rouges et vertes alternées ; trois à quatre selles* blanchâtres susceptibles de changer de taille ou d’être estompées à volonté apparaissent sous la dorsale épineuse. Les individus en phase initiale présentent en outre de nombreuses taches noires dispersées sur les flancs, dont quatre sont alignées sur la médiane horizontale du corps. Chez les deux sexes, la tête est marquée par un ensemble de lignes, de tirets et de taches rouges, et par quatre lignes rouges rayonnant à partir de l’œil. Un large anneau blanchâtre marque le début du pédoncule caudal, et un autre son extrémité postérieure.

Description détaillée :
Ce labre de taille moyenne a un corps trapu à dos élevé. Sa hauteur entre de 2,3 à 2,6 fois dans la longueur standard* (longueur sans la queue). La tête est pointue et massive. Le profil dorsal du corps descend abruptement vers le pédoncule* caudal sous les derniers rayons de la dorsale molle. Le pédoncule caudal est puissant (sa hauteur entre un peu plus de 5 fois dans la longueur standard des mâles terminaux adultes). Les écailles sont de grande taille. La taille maximale documentée est de 45 cm.
Cette espèce est hermaphrodite* protogyne*, mais il n’a pas encore été statué sur la monandrie* ou la diandrie* de cet hermaphrodisme (voir la section Reproduction). Elle présente un dimorphisme* et un dichromatisme* sexuels. Concernant le dichromatisme, la livrée de la phase terminale (mâles) diffère de celle de la phase initiale (femelles et éventuels mâles primaires).

La phase terminale (mâles terminaux) :
La couleur dominante est variable et peut de surcroît changer très rapidement chez le même individu. Elle peut aller du vert au brun en passant par de nombreuses nuances de ces couleurs. Chaque écaille du corps (tête exclue) est marquée par deux à trois lignes verticales rouges à pourpre légèrement incurvées alternant avec des lignes vert clair à brun clair qui se superposent à la couleur de fond. Leur alignement forme des lignes ondulantes plus ou moins continues sur les flancs, et donne l’impression d’un corps strié verticalement de rouge et de vert ou de brun. Un large anneau blanchâtre entoure le début du pédoncule caudal, et un anneau de même couleur marque sa fin, au contact de la nageoire caudale. Les lignes qui marquent les écailles sont préservées dans ces zones claires, mais elles sont pâlies. On peut souvent observer trois à quatre selles* blanchâtres sous la dorsale épineuse. Ces selles peuvent descendre jusqu’aux deux-tiers des flancs mais elles peuvent être raccourcies ou estompées jusqu’à disparaître en fonction de l’humeur de l’animal, de même que les anneaux du pédoncule caudal.

La tête est massive, sa longueur entre moins de trois fois dans la longueur standard. Son profil dorsal est convexe, avec une légère dépression au niveau de l’espace interorbitaire*. Le menton forme un angle obtus. La bouche aux lèvres épaisses est terminale et protractile* ; quand elle est entrouverte, elle laisse apparaître deux fortes canines en partie antérieure de chaque mâchoire. Les yeux, relativement haut placés, sont globuleux et indépendants.
La marge postérieure du préopercule* et de l’opercule* est concave, leur angle inférieur est arrondi, de même que l’angle postérieur de l’opercule. La nuque, le front et l’opercule portent des écailles, de même que les joues à l’exception de la mâchoire inférieure.

La tête a généralement la même couleur de fond que le corps, mais elle peut bleuir, notamment en partie antérieure (le plus souvent sur la lèvre inférieure et le menton). Son patron de taches et de lignes est variable. On observera le plus souvent la présence d’une multitude de petites taches rouges (parfois parme ou pourpre) plus ou moins circulaires derrière une ligne passant par le front, l’arrière des yeux et la commissure des lèvres, et un ensemble complexe de lignes, de tirets et de taches de forme aléatoire de même couleur devant cette ligne, mais il arrive que le système de tirets et de lignes déborde largement derrière elle. L’une des constantes est la présence de trois lignes irrégulières rayonnant de la partie antérieure de l’œil vers la bouche, et d’une quatrième qui commence derrière l’œil et s’arrête au-dessus de la commissure des lèvres ou derrière elle. Le globe charnu qui porte les yeux arbore lui aussi des tirets ou points rouges. La pupille est oblongue, l’iris* est orange autour de la pupille et vert au-delà.

La dorsale épineuse est longue, son profil est régulier. La dorsale molle est comparativement courte ; la taille de ses rayons augmente puis diminue progressivement pour former un long et large triangle orienté vers l’arrière.
L’anale, comme la dorsale molle, forme un triangle symétrique du premier.
La forme des pectorales évoque un éventail irrégulier, les rayons les plus longs étant situés en partie supérieure, et les plus courts en partie inférieure.
Les pelviennes* sont longues et dépassent le niveau de l’anus chez l’adulte quand elles sont plaquées sur le corps. Elles sont pointues, leur deuxième rayon étant le plus long et pouvant s’achever par un filament.
La caudale est puissante et très caractéristique : elle est plus ou moins largement échancrée dans ses moitiés supérieure et inférieure, la partie centrale étant arrondie et l’ensemble formant trois « lobes* », d’où le nom d’espèce. De grandes écailles sont présentes à la base de la dorsale, de l’anale et de la caudale.
Les couleurs des nageoires sont les suivantes :
- La nageoire dorsale est de la même couleur de fond que le corps à l’exception de sa partie postérieure, qui est translucide à teinte rosâtre à rouge. Elle arbore un liseré d’un rouge plus ou moins prononcé, et de petites taches et tirets rouges disséminées sur les membranes, certains pouvant se fondre en une ligne parallèle au liseré distal*.
- L’anale est de la même couleur que le corps avec un double liseré rouge, des rayons surlignés de rouge ainsi que des taches et tirets de même couleur souvent cantonnés à la partie antérieure de la nageoire.
- Les rayons des pelviennes sont entièrement ou partiellement surlignés de rouge. Les marques rouges de ces trois nageoires peuvent aussi être parme.
- Les pectorales sont jaune vif à orange.
- La caudale est noirâtre avec un large liseré rouge orangé, ses rayons pouvant être entièrement ou partiellement de la même couleur.

La phase initiale (femelles et éventuels mâles primaires) :
Les différences morphologiques les plus manifestes entre les deux phases sont les suivantes : les individus en phase initiale sont plus petits que ceux en phase finale ; le profil dorsal de la tête est moins busqué. La dorsale épineuse est nettement échancrée (vs régulière chez les mâles terminaux), l’extrémité postérieure de la dorsale molle et celle de l’anale sont arrondies (vs pointues chez les mâles terminaux) ; la nageoire caudale est arrondie (vs trilobée chez les mâles terminaux) et leurs pelviennes sont beaucoup moins longues.

La couleur de fond est plus pâle (généralement vert clair ou brun clair à beige) et les motifs décorant la tête sont moins denses. Certains individus peuvent avoir le corps brun clair et une tête verdissante.
La tête peut présenter des zones plus ou moins grisées, ce qui est un signe de stress. Les flancs sont parcourus par le même type de stries et on peut observer les mêmes selles blanchâtres, descendant souvent jusqu’à l’abdomen* inclus, et les deux anneaux blancs sur le pédoncule caudal. Quand les selles forment des barres complètes sur les flancs, la couleur de fond devient souvent grise ou beige sur le reste du corps. Des taches noires à gris foncé en nombre variable et de forme irrégulière sont disséminées sur les flancs. Quand il y en a peu, on distingue nettement une série de quatre taches alignées, généralement plus grosses, qui ornent la médiane horizontale du corps. La première se situe à l’aplomb du milieu de la dorsale épineuse et la dernière à l’extrémité du pédoncule caudal ; cette particularité, qui est un reliquat de la livrée des juvéniles, peut aussi être observée chez de jeunes mâles terminaux.

- La base de la nageoire dorsale est largement couverte par de grandes écailles qui portent les mêmes lignes rouges et vertes que les autres et par des marques blanches correspondant aux selles, même quand celles-ci ne sont pas exprimées. Ces marques blanches se prolongent obliquement sur la partie visible de la nageoire, dont la couleur de fond est identique à celle du corps avec un large liseré rouge orangé qui accompagne la membrane des rayons durs. La membrane des rayons mous est translucide avec une tache blanche à la base des rayons.
- La nageoire anale porte les mêmes écailles striées que la dorsale. Au-delà de cette ligne d’écailles les membranes sont marquées de zones blanches et grisâtres, puis elles deviennent plus ou moins translucides et s’achèvent sur un liseré rouge vif souvent dédoublé en partie antérieure. Les rayons sont rouges.
- Les pectorales sont translucides avec des rayons jaunâtres.
- Les pelviennes ont des rayons rouges et des membranes verdâtres.
- La base de la nageoire caudale est blanchâtre dans le prolongement du second anneau blanc du pédoncule caudal, avec de petites taches d’un blanc plus franc. Le reste est brun foncé avec ou sans taches blanchâtres, avec un liseré beige à rougeâtre qui laisse voir la couleur rouge vif des rayons.

La livrée nocturne dans les deux sexes ne diffère de la livrée diurne que par l’apparition de larges plaques d’une couleur plus foncée que la couleur de fond sur la tête.

Les juvéniles : leur livrée est décrite dans la section consacrée à la reproduction.

Espèces ressemblantes

La phase terminale n’est pas susceptible d’être confondue avec celle d’autres espèces du fait de sa caudale trilobée. Chez quelques espèces du même genre (Cheilinus fasciatus et C. chlorourus), la caudale des mâles possède des rayons extérieurs formant une pointe plus ou moins longue, mais elle n’est pas trilobée. Cependant, les plus jeunes mâles terminaux de C. trilobatus présentent aussi cette caractéristique. Dans ce cas, le patron de couleur suffit à éviter la confusion : chez C. fasciatus, la partie antérieure de la tête est gris bronze, sa partie postérieure est rouge et s’étend jusqu’à l’aplomb de l’origine de la dorsale, et le reste du corps est zébré par de larges barres noires sur fond blanc ; chez C. chlorourus, ce sont les petites taches blanches disséminées sur le corps et les nageoires qui font la différence.

La distinction est moins aisée dans les phases initiales. Pour en rester aux espèces qui partagent tout ou partie de la distribution de C. trilobatus :

  • Cheilinus chlorourus : le corps est marqué par une multitude de taches blanches, nageoires comprises à l’exception des pectorales. De plus, cette espèce est la seule de son genre à posséder une dorsale à 10 rayons durs (9 pour les autres espèces). Dans la mesure où cette nageoire est volontiers déployée et où la dorsale épineuse est échancrée, ce détail peut permettre au moins l’identification d’après photo.
  • Cheilinus oxycephalus : la couleur de fond est généralement rouge brique et le corps est couvert de petites taches blanches. L’extrémité de la lèvre supérieure porte deux taches noires. Les deux premières membranes de la dorsale épineuse arborent une large tache orange surmontée d’une tache noire. Deux lignes de taches noires souvent discrètes rayonnent à partir de la partie postérieure de l’œil.

Pour ce qui concerne les juvéniles ressemblants : voir le paragraphe consacré à la reproduction.

Alimentation

Cheilinus trilobatus est carnivore. Il se nourrit d’invertébrés benthiques* comme des mollusques, des crustacés ou des oursins, mais il lui arrive de capturer des poissons.

Reproduction - Multiplication

L’espèce est hermaphrodite* protogyne*. Que cet hermaphrodisme soit monandrique* (tous les individus naissent femelles et certains deviennent mâles) ou diandrique* (certains individus naissent mâles, et d’autres le deviennent) ne semble pas documenté. Quoi qu’il en soit, une même espèce peut être monandrique ou diandrique (et hermaphrodite protogyne ou gonochorique*) en fonction des circonstances et donc des lieux, comme le montre une recherche ayant étudié entre autres Cheilinus fasciatus (Lowe et al., 2021).

La stratégie de reproduction est territoriale et harémique*, et peut prendre la forme d’une aire de parade (stratégie lek-like*).

Une étude faite sur la reproduction des labres à l’atoll Enewetak, dans les îles Marshall (Colin et Bell, 1991) montre que la reproduction de Cheilinus trilobatus a lieu au printemps. Elle semble être indépendante des phases lunaires et se produit après la marée haute.

Le mâle dominant patrouille aux frontières de son territoire et courtise les femelles en se plaçant au-dessus d’elles (les comportements de cour ne sont pas précisés par les auteurs). A cette occasion, la partie postérieure de son corps et sa nageoire caudale deviennent noirâtres, la caudale arborant en outre des bords d’un rouge iridescent.
Quand la femelle est disposée, elle monte vers le mâle et le couple fait une ascension relativement courte et lente (de 0,5 m à 1 m parcouru en 2 à 4 secondes), le couple libérant ses gamètes* à l’apex* de l’ascension. Le mâle parade après l’accouplement.
Les œufs, d’un diamètre de 0,6 mm, sont sphériques. Œufs et larves* sont pélagiques*. La durée de vie larvaire, calculée d’après l’examen des otolithes* de 8 individus (Victor, 1986), est en moyenne de 29,6 jours, avec un minimum de 26 jours et un maximum de 36 pour cet échantillon, prélevé dans l’archipel de Palau (à l’est des Philippines). Les durées de vie larvaire moyennes peuvent varier pour la même espèce en fonction des zones océaniques.

Les juvéniles sont plus fins que les individus en phase initiale et leurs nageoires paraissent proportionnellement plus grandes. Leur tête est plus pointue et les marques faciales rouges sont moins denses. La couleur de fond est généralement plus claire, mais elle conserve les selles blanchâtres. Les marques verticales rouges et vertes présentes sur les écailles des adultes sont présentes, mais les vertes sont souvent très pâles. Quatre taches noires alignées marquent la médiane horizontale du corps. La première se situe à l’aplomb du milieu de la dorsale épineuse, la dernière à l’extrémité du pédoncule caudal.
Chez le petit juvénile on peut n’en observer qu’une ou deux, présentes sur le pédoncule caudal.

Juvéniles ressemblants :

  • Cheilinus chlorourus : le juvénile est très ressemblant mais, comme chez les adultes de l’espèce, son corps est couvert de petites taches blanches, nageoires comprises à l’exception des pectorales.
  • Cheilinus oxycephalus : comme chez les adultes, deux lignes de taches noires souvent discrètes rayonnent à partir de la partie postérieure de l’œil et une tache orange et noire marque les deux premières membranes de la dorsale épineuse.

Divers biologie

Une analyse du génome* mitochondrial de Cheilinus trilobatus a montré qu’il était un très proche parent de C. oxycephalus (Wang et al., 2023).

La nageoire dorsale comprend 9 rayons durs et 10 rayons mous, l’anale possède 3 rayons durs et 8 rayons mous. Les nageoires pectorales ont 12 rayons, dont deux seulement sont ramifiés. Les pelviennes ont 1 rayon dur et 6 rayons mous.

La ligne latérale*, qui s’interrompt sous la partie postérieure de la dorsale et reprend dans l’axe médian du corps jusqu’à la fin du pédoncule caudal, comprend 22 à 23 écailles perforées.

Informations complémentaires

L’espèce, assez farouche, est généralement difficile à approcher. Les individus sont le plus souvent solitaires.

La vieille triple queue est pêchée à la ligne dans un cadre de subsistance et recherchée par des pêcheries multi-spécifiques de petite taille. Les poissons sont vendus frais, et parfois vivants. Le commerce aquariophile vend parfois des juvéniles, bien que leur diète* et la taille des futurs adultes ne soient pas compatibles avec un aquarium conventionnel de particulier.

Le nom commun de labre maori est principalement appliqué à Cheilinus undulatus dans certaines régions mais il est aussi utilisé pour d’autres espèces de labres (par ex. C. trilobatus, C. fasciatus, C. chlorourus ou Ophthalmolepis lineolata). Le point commun de ces espèces est d’avoir la tête marquée de nombreux tirets, lignes ou points, ce qui évoquerait les tatouages faciaux de la tribu polynésienne Maori, habitant la Nouvelle-Zélande.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Vieille triple queue : de nombreuses espèces de labres et de mérous portent le nom commun de « vieille », d’origine obscure. La précision concernant la morphologie de la caudale permet de différencier l’espèce des autres vieilles. Elle est par ailleurs trompeuse pour qui ne connaît pas l’animal, qui n’a évidemment pas trois nageoires caudales.

Origine du nom scientifique

Cheilinus : le nom de genre est formé à partir du grec [cheilos], qui signifie lèvre.
Il est décrit en 1801 par le naturaliste français Bernard Germain de Lacépède (1756-1825) dans le volume 6 de l’Histoire naturelle des poissons (p. 274), sous le nom commun de « cheiline ». La première caractéristique donnée pour le genre est « la lèvre supérieure extensible » chez les espèces concernées, et l’auteur ajoute page 276 que « le nom cheiline indique la conformation des lèvres ».
Le genre contient actuellement (04/2025) huit espèces. L’espèce-type* est C. trilobatus.

trilobatus : ce nom est formé à partir du latin [tres], qui signifie trois, et du mot grec [lobos], qui désigne les lobes* du foie ou celui de l’oreille. Il signifie donc « à trois lobes ».
L’espèce est décrite par Lacépède d’après les manuscrits de Commerson à la suite de la description du genre (pp. 284-286). La seule mention de l’adjectif « trilobé » dans sa description concerne la nageoire caudale. C’est donc la conformation particulière de cette nageoire qui motive le nom d’espèce.
La localité du type* n’est pas précise : Lacépède écrit que Commerson a observé cette espèce dans les eaux de La Réunion, de Maurice et de Madagascar.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218944

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Labridae Labridés Lèvres épaisses.
Genre Cheilinus
Espèce trilobatus

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