Deux valves symétriques forment un ensemble rond, bombé
Fortes sculptures radiales
Couleur externe variable : blanche, beige, ou ocre
Taille moyenne comprise entre 1, 5 et 3, 5 cm
Sourdon (Arcachon), coque de genet (Normandie), hénon (Boulogne), bucarde
Common edible cockle (GB), Cuore edule, cuore spinoza (I), Berberecho (E), Herzmuschel (A), Kokkel (NL)
Cardium edule Linnaeus, 1758 (utilisé avant les années 1950)
Cardium vulgare da Costa, 1778
Cardium crenulatum Lamarck, 1819
Cardium belgicum de Malzine, 1867
Cardium vulgatum Tryon, 1872
Cardium obtritum Locard, 1886
Cardium mercatorum Coen, 1915
Atlantique Nord-Est, Manche et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On retrouve Cerastoderma edule de la Norvège au Sénégal. Elle est très peu présente en Méditerranée où on la confond souvent avec Cerastoderma glaucum qui lui ressemble beaucoup.
La coque commune vit enfouie sous quelques centimètres de sable ou de vase. On la retrouve au bord des plages sur la zone intertidale*. C'est un mollusque que l'on ne retrouve pas en profondeur.
Son pied fort lui permet de se maintenir sous le sable et de résister à l'hydrodynamisme, parfois fort, de son habitat.
Cerastoderma edule apprécie des températures plutôt fraîches (inférieures à 22 °C).
On peut remarquer de grandes densités d'individus à proximité d'un apport d'eau douce ou de nutriments.
Cerastoderma edule est un mollusque bivalve vivant enfoui dans le sable. Il est facilement reconnaissable avec ses deux valves symétriques qui forment un ensemble rond et bombé. Chaque valve possède de fortes sculptures radiales ainsi que des stries de croissance concentriques.
La couleur externe de la coque commune varie de beige à ocre en passant par le blanc. La couleur interne est principalement blanche, on remarque parfois un trait jaune orangé au niveau des muscles adducteurs. La présence d'un ligament externe permet de maintenir les deux valves ensemble.
La taille moyenne est comprise entre 1, 5 et 3, 5 cm, les plus gros individus mesurent jusqu'à 5 cm.
C. edule possède deux siphons courts et un pied de couleur orangée. Deux muscles adducteurs lui permettent de maintenir les valves fermées.
Dans l'eau, on peut repérer sa présence grâce à ses deux siphons qui forment de petits trous à la surface du sable.
Les siphons sont courts, coniques, séparés à leur base et divergents, blanchâtres, jaune pâle, ou rougeâtre brun et parfois tachetés de noir. Le siphon inhalant est le plus grand et son orifice est entouré de longs tentacules blancs (ou gris). L'orifice de chaque siphon peut être bordé par une ligne sombre ou rouge-brun. Les côtés des siphons sont de couleurs variables, blancs, jaunes, ou rouge brunâtre, parfois parsemés de points noirs ou des marques, et ils sont couverts de filaments dispersés, ainsi qu'une partie du manteau*, comme chez les autres espèces de Bucardes.
La distinction, par les siphons, entre les différentes espèces de la famille des Cardiidés est très délicate. Ce sont essentiellement la taille (par exemple Cerastoderma) et la forme (par exemple Laevicardium) de la coquille qui peuvent permettre d'approcher une identification.
Cerastoderma glaucum (Poiret, 1789) : sa forme est plus ovale que celle de C. edule. A l'intérieur de la coquille, les sillons correspondants aux côtes s'effacent sans atteindre le milieu de la coquille chez Cerastoderma edule, alors qu'ils sont visibles sur presque tout l'intérieur de la coquille chez C. glaucum.
L'alimentation de C. edule se fait grâce à un courant d'eau créé par le mollusque. L'eau entrant par le siphon inhalant est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d'eau lui permet d'assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d'excrétion.
La coque commune se nourrit de phytoplancton* et de matières organiques en suspension, c'est un organisme suspensivore*.
C'est une espèce gonochorique* qui ne présente pas de dimorphisme sexuel externe.
C. edule atteint sa première maturité sexuelle lorsqu'elle mesure 20 mm à l'âge approximatif de deux ans.
En fonction de la taille, une femelle peut produire plus 50 000 ovules. La période de reproduction s'étale de mars à début août, période durant laquelle la coque commune peut se reproduire jusqu'à trois fois. Un hiver rigoureux stimule sa reproduction.
La ponte est provoquée par un réchauffement de l'eau, mâles et femelles expulsent spermatozoïdes* et ovules par le siphon exhalant. La fécondation est donc externe. A ce stade, un œuf mesure entre 50 et 60 µm.
Après une courte période de vie planctonique*, la larve* se métamorphose, se dépose sur le sable, s'enfouit, et adopte une vie benthique*.
Trois mois après la reproduction, la petite coque mesure déjà 1 mm.
Les coques communes sont très souvent victimes de parasites qui peuvent leur être plus ou moins néfastes. On trouve notamment des protozoaires ciliés vivant d'eau intervalvaire du mollusque.
Cependant les plus fréquents sont des petit vers appartenant à l'embranchement des plathelminthes.
Ces petits vers ont des cycles de vie complexes. En effet, ils parasitent souvent des mollusques (coque) pour se reproduire avant de rejoindre leur hôte définitif (un autre invertébré).
On peut remarquer sur les valves de la coque commune des stries concentriques plus marquées, de couleur sombre. Ces dernières correspondent à une période où le mollusque bivalve n'a pas de croissance, c'est-à-dire l'hiver. En comptant le nombre de stries sombres il est possible de déterminer l'âge approximatif de l'individu.
De nombreux tentacules portent près de leur extrémité une tache brune : ce sont des photorécepteurs simples. (sur les photos ils apparaissent blancs, comme les yeux des macropodes par exemple).
Le comportement fouisseur de C. edule lui permet d'être à l'abri de bien des prédateurs. Cependant, les oiseaux limicoles* comme l'huîtrier-pie savent très bien dénicher le petit mollusque. Chez les poissons, la plie et la daurade sont aussi des prédateurs de la coque.
La durée de vie moyenne d'une coque commune est de 2 à 4 ans, cependant elle peut exceptionnellement atteindre l'âge de 10 ans.
La coque commune est très appréciée des amateurs européens, et fait l'objet d'une exploitation professionnelle de deux sortes :
- la pêche
Les principaux gisements naturels sont exploités mécaniquement à l'aide de dragues ou manuellement avec des râteaux (pêche à pieds). La taille minimale de capture est de 3 cm.
- l'aquaculture
La cerastoculture (culture de la coque) est récente et dépendante du milieu naturel. L'homme a peu d'influence sur cette forme de culture.
Quelques mois après la période de reproduction, à la fin de l'été, les petites coques (appelées aussi naissain) sont pêchées puis revendues à des professionnels qui les sèment sur l'estran*. Les coques grossiront pendant 18 à 24 mois avant d'être récoltées. La taille minimale de capture est alors de 2,7 cm.
Cette espèce fait l'objet d'une réglementation sur sa taille qui doit être supérieure à 3 cm pour être pêchée.
Ne pas hésiter à se renseigner auprès des Affaires Maritimes du département pour des informations complémentaires à la réglementation.
Coque commune : du latin [concha] = coquille.
Cerastoderma : nom de genre donné par Poli, 1795.
Ce nom est composé du mot grec [ceras] = corne, ou autre appendice, et du mot grec [derma] = peau. Il semblerait que Poli ait utilisé le suffixe [derma] pour faire une classification personnelle.
Le nom de genre peut signifier « corne en peau » ou « corne sur la peau », ce nom pourrait faire référence à la forme du pied lorsque le mollusque est ouvert.
edule : du latin [edulis] = qui est bon à manger, comestible.
Numéro d'entrée WoRMS : 138998
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Ordre | Cardiida | Cardiides | |
Famille | Cardiidae | Cardiidés | Coquille fermée en forme de cœur. Côtes radiales fortes avec parfois présence de longs tubercules. Bord des valves crénelé. |
Genre | Cerastoderma | ||
Espèce | edule |
La coque
Cerastoderma edule est un mollusque bivalve qui vit enfoui dans le sable. Il est facilement reconnaissable avec ses deux valves symétriques qui forment un ensemble rond et bombé.
Etang de Berre (13), 2 m
27/06/2020
Différentes vues de la coque
Forme remarquable, ligament externe bien visible.
Etang de Berre (13), 2 m
12/05/2008
A demi enfouie dans son substrat
la coque vit enfouie dans le sable.
Ronce les bains (17)
07/2008
Comparaison des siphons de coques et de palourdes
Les siphons des coques sont plutôt courts et cillés, ceux des palourdes longs et lisses.
Trébeurden (22)
06/08/2008
Coque semi enfouie
La coque est à moitié enfouie, on peut distinguer ses siphons courts.
Trébeurden (22), 1 m
07/2008
Pied en forme de hache
L'animal utilise son pied en forme de hache pour s'enfouir.
St Efflam (22), estran
01/08/2008
Coque en eau saumâtre
La coque tolère des eaux très peu salées, comme ici dans un ruisseau à 1 km de son embouchure sur un étang côtier.
Vic la Gardiole (34), Ruisseau "La Robine", 0,5 m de profondeur
07/05/2016
Rédacteur principal : Cédric CONTI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Véronique LAMARE
Salvini-Plawen von L., 2008, Photoreception and the polyphyletic evolution of photoreceptors (with special reference to Mollusca), American Malacological Bulletin, 26, 83-100.
La page de Cerastoderma edule dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN