Coquille circulaire cônique très surbaissée
Apex légèrement excentré
Stries concentriques et spiralées sur toute la surface
Cloison lamellaire interne incurvée et spiralée
Jusqu'à 15 mm de diamètre pour 7 mm de haut
Coloration variable, en général blanc laiteux
Calyptrée
Chinese hat, chinese cup and saucer, chinaman's hat (GB), Sombrero chino (E), Chinesenhut (D), Chinees hoedje, hoedjes (NL), Chapéu chinês (P)
Patella chinensis Linnaeus, 1758
Calyptrea sinensis (Linnaeus, 1758)
Patella sinensis (Gmelin, 1791)
Patella squamulata (Renier, 1804)
Patella muricata (Brocchi, 1814)
Calyptraea laevica (Lamarck, 1822)
Calyptraea succinea (Risso, 1826)
Patella politiques (Scacchi, 1832)
Calyptraea vulgaris (Philippi, 1836)
Calyptraea spirata (Nardo, 1847)
Calyptraea polii (Issel, 1878)
Atlantique Nord-Est et Sud-Est, Manche, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de Calyptraea chinensis s'étend depuis le sud-ouest de la Norvège, à l'ouest et au sud des îles Britanniques, sur toute la façade atlantique de la France, du Portugal, aux Canaries, à Madère et jusqu'au Congo et l'Angola. Elle est présente également mais en moins grande densité en Méditerranée et en mer Noire.
Cette espèce s'est remarquablement bien développée en Manche. Elle trouve, notamment au sein du golfe Nomand Breton, des conditions environnementales optimales qui lui permettent de se développer plus qu'ailleurs : il s'agit d'une espèce dite "sarnienne"* par excellence.
Le chapeau chinois vit fixé aux cailloux ou sous les rochers en zones abritées meubles, sableuses, sablo-vaseuses. Il affectionne particulièrement la face concave des coquilles de mollusques (patelles, bivalves...), du bas de l'estran jusqu'à 70 mètres de profondeur. Il est très adhérent au substrat et se déplace peu.
Calyptraea chinensis est un petit gastéropode dont la coquille, en forme de cône très surbaissé, présente un apex* lisse et légèrement excentré. Ses dimensions courantes sont d'environ 15 mm de diamètre pour 5 à 7 mm de haut. Sa surface est ornée de stries spiralées apparaissant concentriques avec l'usure et équidistantes. Quelques individus peuvent conserver une ornementation constituée de très petits tubercules alignés sur les stries. La coloration varie du blanc laiteux au jaune, au brun-roux voire à l'orange et au rosé quand l'animal est vivant. L'ouverture est quasiment circulaire et prend la forme du substrat sur lequel l'animal est fixé. La face intérieure de la coquille est concave, lisse, nacrée et très brillante. Elle présente une petite lamelle très fine (le septum*), sorte de petite cloison incurvée, légèrement ou nettement spiralée et adhérente à la périphérie (caractère rapprochant cette espèce des crépidules). Le bord columellaire* contourné forme un faux ombilic* pas toujours visible et remonte jusque vers le bord de l'ouverture. Cette lamelle supporte les viscères. Le corps de l'animal est jaune parsemé de marques blanches.
On peut éventuellement confondre le chapeau chinois avec la crépidule, Crepidula fornicata, à cause de la présence d'une cloison interne similaire. Cependant la crépidule est ovale, l'apex est bien plus excentré, sa taille est supérieure (jusqu'à 5 centimètres) et sa couleur est jaune marbrée de lignes et de motifs roses, mauves ou roux. De plus la crépidule forme des agrégations d'individus empilés, jamais observés chez Calyptraea chinensis.
Le naturaliste novice pourra aussi confondre le chapeau chinois avec les gastéropodes de la famille des patelles, à cause de leur forme semblable, que l'on nomme aussi, d'ailleurs, "chapeaux chinois". Cependant la coquille de ces dernières est bien plus épaisse, et elles vivent bien plus haut sur l'estran.
Le chapeau chinois est un filtreur d'algues unicellulaires planctoniques et de détritus en suspension.
Calyptraea chinensis est une espèce hermaphrodite* protandre*. Les individus jeunes (d'environ 1 an et de taille inférieure à 10 mm) sont des mâles et se reproduisent très tôt alors que les individus adultes sont tous des femelles (de 12 mm et plus). Une période intermédiaire transitoire non reproductive s'étale sur quelques mois durant lesquels les organes mâles régressent puis les organes femelles se développent. La reproduction s'effectue sur une période s'étalant depuis le début du printemps jusqu'au début de l'été. Les femelles pondent des capsules d'oeufs fixées au substrat et les protègent grâce à leur coquille jusqu'à l'éclosion. Il n'y a pas de stade larvaire planctonique.
La surface de la coquille de ce mollusque peut être colonisée par des polychètes tubicoles (pomatocères, spirorbes...), des balanes, ou encore des algues rouges encroûtantes.
Calyptraea chinensis est une proie préférentielle pour les sars à tête noire (Diplodus vulgaris) et les pageots (Pagellus erythrinus). Elle l'est également pour différentes espèces de mollusques perceurs (Ocenebra erinaceus, Nucella lapillus...).
L'animal est incapable de se rétracter complètement sous la cloison de sa coquille.
Les conditions hydrodynamiques ambiantes agissent directement sur la forme de la coquille à l'instar des patelles. Elle prend ainsi un caractère polymorphe.
L'épaisseur de la coquille varie en fonction de l'âge.
Ces animaux, quand ils sont fixés sur d'autres mollusques, peuvent leur dérober une partie plus ou moins importante de leur nourriture. Cela explique en partie pourquoi ils sont très souvent rencontrés sur des coquilles vides.
Une observation minutieuse permettra de mettre en évidence l'enroulement spiralé qui n'est visible que sur la protoconque* c'est-à-dire à l'apex* lorsque les coquilles ne sont pas trop érodées. Le léger décentrage de l'apex détermine le sens du déplacement et donne à la coquille une concavité sur l'avant et une convexité sur l'arrière.
Il est possible d'observer actuellement, avec le réchauffement climatique, des densités plus importantes de ces animaux ainsi qu'une remontée vers le nord de son aire de distribution.
Localement, il est possible de trouver rejetées sur la plage de nombreuses coquilles de chapeaux chinois plus ou moins érodées.
Chapeau chinois à cause de la forme du chapeau traditionnel de Chine.
Calyptrée est un nom vernaculaire directement dérivé du nom de genre scientifique Calyptraea.
Calyptraea = du grec [calyptera] = voile de femme,
chinensis = "qui vient de Chine", en référence à la forme du chapeau de ce pays.
Numéro d'entrée WoRMS : 138961
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Calyptraeidae | Calyptraéidés | Coquille spiralée, plus ou moins conique, apex submédian, parois internes partiellement résorbées. a l'intérieur, lamelle spiralée pouvant former un entonnoir dans la région ombilicale. Lindner 2011:79. |
Genre | Calyptraea | ||
Espèce | chinensis |
Un chapeau chinois
Voici Calyptraea chinensis, appelé "chapeau chinois" à cause de la forme du chapeau traditionnel de Chine. Ce petit gastéropode, de quelques millimètres de diamètre et de haut, porte bien son nom !
Trébeurden (22), estran
23/08/2009
Couleur variable
La coloration de la coquille varie du blanc laiteux au jaune, au brun-roux voire à l'orange et au rosé quand l'animal est vivant.
Roscoff (29), estran
25/04/2008
En plongée
Le chapeau chinois est très adhérent au substrat et se déplace peu.
Lanvéoc (29), 8 m
20/11/2011
Apex de la coquille
La coquille de Calyptraea chinensis, en forme de cône très surbaissé, présente un apex* lisse et légèrement excentré.
Bretagne
15/03/2011
Stries concentriques
La surface de la coquille est ornée de stries spiralées apparaissant concentriques avec l'usure et qui sont équidistantes.
Epave de la Perle de l'Océan, Camaret-sur-Mer (29), 10 m
29/07/2009
Une habitude caractéristique
Si vous voulez observer un chapeau chinois, plongez sur un fond coquillier et amusez-vous à retourner les coquilles vides de patelles et de bivalves !
Grand-Banc, Arcachon (33), estran
10/08/2008
Sur l'estran costarmoricain
Calyptraea chinensis affectionne les faces planes des cailloux et des blocs rocheux. Elle s'observe très facilement sur l'estran, notamment en Manche occidentale, où elle a trouvé des conditions environnementales adéquates à son développement. On parle d'espèce sarnienne*. La coquille de cet individu sert de support à des spirorbes.
Landrellec (22), estran
26/03/2009
Face ventrale et ponte
Le corps de l'animal est jaune et parsemé de marques blanches. Les capsules d'oeufs sont fixées au subtrat et sont protégées par les coquilles des femelles jusqu'à l'éclosion.
Agon-Coutainville (50), estran
12/07/2010
En Méditerranée
Les chapeaux chinois peuvent être observés sur l'ensemble de notre littoral : Manche, Atlantique et, comme ici, Méditerranée, où ils sont moins répandus. Cette coquille est ici en épave, l'animal affectionnant exclusivement le substrat rocheux. Observez, sur sa surface, un tube de Spirobranchus sp.
Entre Collioure et Cerbère (66)
N/A
Morphologie de la coquille
L'ouverture est quasiment circulaire et prend la forme du substrat sur lequel le mollusque est fixé. Sa face intérieure est concave, lisse, nacrée et très brillante. Elle présente une petite lamelle très fine (le septum*), sorte de petite cloison incurvée, légèrement ou nettement spiralée et adhérente à la périphérie (caractère rapprochant cette espèce des crépidules). Le bord columellaire* contourné forme un faux ombilic* pas toujours visible et remonte jusque vers le bord de l'ouverture. Cette lamelle supporte les viscères.
Bretagne
15/03/2011
En laisses de mer
Localement il est possible de trouver rejetées sur la plage de nombreuses coquilles de chapeaux chinois plus ou moins érodées.
Bretagne
15/03/2011
Rédacteur principal : Christian SCOUPPE
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Gaux G., 1997, Xénophora, Bulletin de l'Association Française de Conchyliologie, Le coin du débutant, 82, 4-6.