Petite anémone hyaline, discrète
Tentacules longs, souples, translucides et chargés de capsules urticantes
Tentacules relativement peu nombreux
Colonne verruqueuse, courte et très aplatie
Bunodeopsis strumosa Andres, 1880 : une incertitude sur la date, 1881 (1880), persiste sur de nombreux publications et sites.
Tetractis jonica Goette, 1897
Méditerranée et Atlantique proche (Canaries)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Bunodeopsis strumosa est supposée présente dans toute la Méditerranée et en Atlantique Nord-Est (îles Canaries).
Cette petite anémone fréquente essentiellement les petits fonds. Elle montre une mobilité relativement importante. Elle peut se déplacer sur son support et même le quitter en pleine eau pour chercher un habitat plus propice.
En été, on la rencontrera sur les phanérogames marines (Cymodocea nodosa, Zostera marina, Zostera noltii et Posidonia oceanica), les algues, les ascidies, les bryozoaires... Pendant les hivers froids, elle pourra disparaître en se cachant sous les sédiments vaseux.
Elle tolère de grande variation de salinité et de température (eaux saumâtres et étangs littoraux).
En été, elle peut être présente de façon massive dans certaines zones sablo-vaseuses et abritées (étangs littoraux, golfes calmes) et atteindre 2 000 individus au m².
Bunodeopsis strumosa est une petite anémone discrète à la base large, habituellement ovale.
La colonne courte, écrasée, très extensible, mesure jusqu'à 6 mm de haut. Elle est couverte de verrues irrégulières et grossièrement striée de bandes longitudinales tachées de blanc sale.
Le disque pédieux mesure jusqu'à 15-20 mm et le disque oral jusqu'à 4 mm de diamètre.
Le péristome* et la bouche sont souvent translucides, peu visibles et forment une zone bien cylindrique, d'apparence vide, au centre de l'anémone lorsqu'on l'observe du dessus.
Il se détache du centre de la colonne 12 à 56 (très souvent 28) tentacules coniques, très effilés et dont la longueur, jusqu'à 20 mm, fait jusqu'à 4 fois le diamètre du disque oral. Les tentacules transparents sont ponctués de nombreuses et visibles batteries de cnidocytes* blanchâtres (capsules urticantes). Très flexibles et rétractiles, ils peuvent entièrement rentrer dans la colonne.
La couleur variable est liée à la présence de zooxanthelles* : la colonne prend une coloration brune grossièrement striée longitudinalement de taches blanches en été, alors qu'elle est blanc sale translucide en hiver ou en milieu ombragé.
Cette espèce est dépourvue d'aconties*.
Alicia mirabilis est de taille bien supérieure et ne se déploie que la nuit.
Paranemonia cinerea, de taille similaire, fréquente les mêmes biotopes. Sans batterie urticante, elle montre des tentacules plus colorés, moins nombreux et de tailles irrégulières.
Paractinia striata, de taille similaire, se rencontre principalement sur les feuilles de posidonie ou de cymodocée. Sa colonne est nettement rayée de bandes claires et elle possède des aconties.
Aiptasia spp. les juvéniles de A. mutabilis ou Exaiptasia diaphana peuvent faire penser aussi à B. strumosa. Contrairement à cette dernière, ces deux espèces présentent des aconties*.
Dans la zone Caraïbe, plusieurs petites anémones à verrues existent, dont Bunodeopsis pelagica, Viatrix (Bunodeopsis) globulifera (très urticante),...
Animal carnivore passif, elle déploie ses tentacules munis de cellules urticantes, les cnidoblastes, capables de dévaginer un filament creux relié à une glande à venin, qui va venir frapper la proie et y rester ancré par des crochets situés à sa base.
Une fois le venin inoculé, la proie est amenée vers la bouche par les tentacules et digérée à l'intérieur de la cavité gastrique, divisée par des cloisons. Chaque logette, entre les cloisons, correspond à un tentacule.
Les structures non assimilables (arêtes, fragments de carapaces…) sont rejetées à l'extérieur par la bouche qui sert d'anus.
Espèce ovipare* aux sexes séparés, les œufs sont présents en octobre. En été, il y a une reproduction asexuée massive par partition longitudinale.
La présence de zooxanthelles*, algues microscopiques symbiotiques, influence la coloration de la colonne de cette anémone.
Elle a une grande capacité de régénération, le nombre de mésentères* varie de 4 à 20, cela sans doute en rapport avec la reproduction asexuée, par scissiparité, fréquente chez cette espèce en été.
Comme Alicia mirabilis, qui lui ressemble beaucoup mais en bien plus grand, la petite anémone à verrues Bunodeopsis strumosa est urticante pour l'être humain. La baignade dans les lagunes littorales où elle pulule dans les herbiers peut entrainer des brulures notables. Ses cnidocytes sont aussi efficaces pour la paralysie des proies qu'elle attrape.
Au sujet de l'ouvrage de référence cité et utilisé pour cette fiche, Hofrichter R., il semble que plusieurs erreurs se soient glissées sur la page traitant de B. strumosa : synonyme, mensuration du pied et photo présentés ne peuvent être considérés comme justes.
Petite anémone à verrues de Méditerranée est une proposition du site DORIS.
Bunodeopsis : bunod = montueux (qui est coupé de montagnes, de collines), et du suffixe grec [ops] = qui a l'aspect de,
strumosa : du latin [strumosus] = scrofuleux, écrouelleux, strumeux, donc à l'aspect pustuleux ou verruqueux.
Numéro d'entrée WoRMS : 100870
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Nynantheae Boloceroidaria | Nynanthées Bolocéroïdes | |
Famille | Boloceroididae | Boloceroidés | Disque pédieux large. Tentacules longs, se détachant facilement. |
Genre | Bunodeopsis | ||
Espèce | strumosa |
En chapelet sur une feuille de zostère marine
La colonne aplatie et les longs tentacules très flexibles caractérisent Bunodeopsis strumosa.
Étang de Thau (34), 5 m
15/08/2007
Sur l'algue verte Halimeda tuna
Noter la base large, la colonne verruqueuse et les longs tentacules transparents chargés de nombreuses capsules urticantes ainsi que le péristome de faible diamètre et translucide.
Côte d'Azur, de nuit
22/08/2009
Côte d'Azur
Cette petite anémone s'est fixée sur un vieux filet.
Cros de Cagnes (06), 6 m
22/08/2015
Sur une feuille morte de phanérogame
Ici aussi, les batteries de cnidocytes sont visibles sur les tentacules transparents.
Sicile, Ustica, 15 m
09/2006
Sur l'ascidie rose Ascidia mentula
Sans doute plus visible sur un support relativement propre et coloré, on observera facilement cette petite anémone à verrues sur les grosses ascidies solitaires.
Étang de Thau (34), 4 m
14/08/2007
Sur l'ascidie Styela plicata
Bunodeopsis strumosa peut être rencontrée en grand nombre dans certaines zones comme l'étang de Thau.
Une ascidie coloniale encroûtante orange Botrylloides sp. recouvre l'ascidie solitaire blanchâtre Styela plicata.
Thau, ponton Lafarge, 4 m
09/2001
Transparence
La transparence des tissus de cette petite anémone fait qu'elle passe souvent inaperçue par le plongeur.
Ponton de Thau (34), 4 m
16/10/2016
Sur Phallusia mamillata à 35 m
Cette observation originale montre que cette anémone ne fréquente pas uniquement les petits fonds. De plus, quelques jours après cette photo, la photographe a noté la disparition de ces anémones sur cette même ascidie solitaire. Ceci confirme que les anémones en général, et en particulier Bunodeopsis strumosa, peuvent se déplacer par reptation, voire se décrocher pour se laisser porter par le courant jusqu'à retrouver un support plus propice.
Noter au centre un tout petit individu aux tentacules totalement rétractés.
Port Cros (83), 35 m
10/10/2009
Sur une ascidie blanche à Thau
L'ascidie blanche (Phallusia mammillata), est "colonisée" par plusieurs anémones. Cette association est relativement commune entre cette petite anémone et plusieurs espèces de grandes ascidies solitaires.
Etang de Thau (34)
02/11/2017
Rassemblement important
C'est à l'ombre d'un grand ponton en béton que ce rassemblement d'individus clairs a été observé fin septembre à Thau, ceci sur des ramifications d'algues. Cette anémone peut avoir un développement explosif par reproduction asexué (scissiparité) en été et peut devenir l'espèce dominante dans certaines zones.
Ponton Lafarge, Thau (33), 5 m
09/2001
Sur une feuille de posidonie
Il faut avoir l'œil pour s'apercevoir de la présence de cette petite anémone aux tentacules transparents.
Côte Vermeille (66)
N/A
Identification incertaine
Cette petite anémone, de 1,5 à 2 cm en tout, a été trouvée fixée sur le bord d'un tuyau dans une zone vaseuse parsemée de quelques cailloux et détritus.
La photo ayant été prise de jour, il ne peut pas s'agir d'un juvénile d'Alicia mirabilis.
La colonne haute parsemée de nombreuses verrues cladiformes, la bouche proéminente, les tentacules de taille similaire, la position tête en bas de l'anémone évoque plus une autre espèce.
Toutes remarques sont les bienvenues au sujet de cette photo, merci de contacter pour cela le rédacteur de la fiche.
PACA, Cagnes Sur Mer (06), 5 m
03/09/2009
Détails à la binoculaire
Les amas brunâtres sur les tentacules sont constitués de nombreuses capsules urticantes.
Cette petite anémone récoltée dans le port de Stareso mesure tout déployé un peu plus d'1 cm, roulé en boule et aplati 4-5 mm de diamètre pour 1 mm d'épaisseur.
Stareso, Corse
09/2010
Dessin original de l'auteur
Ce dessin montre plusieurs petites anémones à verrues sur des feuilles de posidonie, ceci en haut de l'image. Les anémones dessinées au sol appartiennent à d'autres espèces.
Andres, A. 1884, Le attinie, Volume primo, contente bibliografia, introduzione e specigrafia, con 13 tavole cromolitografiche e 78 zincografie, Leipzig. (Engelmann), 1-459.
d'après Andres A., planche (tavole) VI
Reproduction de documents anciens
1884
Description originale de l'auteur
Texte en italien issu de la référence suivante :
Andres, A. 1884, Le attinie, Volume primo, contente bibliografia, introduzione e specigrafia, con 13 tavole cromolitografiche e 78 zincografie, Leipzig. (Engelmann), 1-459.
D'après Andres A. (ref. ci-dessous)
Reproduction de documents anciens
1884
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Andres, A., 1884, Le attinie, Volume primo, contente bibliografia, introduzione e specigrafia, con 13 tavole cromolitografiche e 78 zincografie, Leipzig. (Engelmann), 1-459. [on line]
Carlgren, O., 1949, A Survey of the Ptychodactiaria, Corallimorpharia and Actiniaria, Kungl. Svenska Vetenskapsakadamiens Handlingar, 4(1), n° 1.